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Poésie néo-classique
Quidonc : Il était un crapaud…
 Publié le 29/06/22  -  7 commentaires  -  1654 caractères  -  112 lectures    Autres textes du même auteur

Vanitas vanitatum, et omnia vanitas.
Paroles de l'Ecclésiaste


Il était un crapaud…



Exhibant au soleil sa plus belle chamarre,
Un pélobate enflé, basse de son état,
Louangeait de sa nymphe, avant toute la mare,
Le corps de feu dont il se voulait lauréat.

Bercés par les soupirs accoisés d'une brise,
À défaut de brouteur, herbivore ou castor,
Les roseaux abondaient frémissant sous l’emprise
Du chant diffusé par l'ineffable cantor.

Oyant le récital quelques foulques macroules
Hochaient leur écu blanc sur l’onde avec talent,
En abordant la berge une des nonnes poules
S’effondra sur le bord dans un « Kow-Kow » ronflant.

Crapaud n’en avait cure, il aimait Libellule
Et destinait son art à ses grands yeux saillants,
Qu’importe la volaille autour qui gesticule
Il tonnait tant et plus ses effets flamboyants.

Ceint d’un grand nénuphar, tout proche l'on s'en doute,
Un grand héron cendré par la messe alléché,
Mystérieux prélat que quiconque redoute,
Dans un culte suspect bayait l’air détaché.

La gloire et le succès le portant sur leurs ailes,
Au cœur des boutons-d’or, éclairs rouges et noirs,
L’alyte ébahi par le bal des demoiselles
Vocalisait en force et zèle ses espoirs.

Emporté par le lied plus que de nécessaire,
S'arracha l'échassier hors du gant végétal,
Vous comprendrez par-là l’action meurtrière
Du long cou tout à l’heure engoncé, zénithal.

Le funeste dessein du héron insincère
Le hâbleur quant à lui le comprit mais trop tard,
Depuis les batraciens à chaque anniversaire
Dans la fange, la nuit, coassent leur cafard.


 
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   Anonyme   
17/6/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime bien le baroque du lexique savant, outré, qui à mon sens correspond intelligemment à l'enflure du crapaud amoureux ; j'en ai plein la gorge ! Alyte, accoisés, pélobate, foulques macroules (jolies sonorités), je n'ai qu'une vague idée de quoi et qu'est-ce mais cela n'empêche pas de comprendre l'histoire et je m'abandonne, bercée. J'ai l'impression qu'on m'a embarquée dans une Rolls-Royce pour une destination non précisée, une surprise. J'ai confiance, le véhicule est confortable, tout est sous contrôle.
De même, je me doute que chaque mot est ici à sa place. Par exemple, je pourrais m'étonner des « nonnes poules » mais il me semble avoir un vague souvenir que les foulques sont des oiseaux noir et blanc. Logique, donc. Je ne vérifierai pas, comme j'ai dit tout à l'heure je ne suis pas au volant, je savoure un chouette porto déniché dans le mini-bar et me laisse vivre.

Au final j'ai apprécié la promenade même si le trajet se révèle en fin de compte moins ébouriffant que le véhicule emprunté ; une fin peut-être trop attendue à mon goût par rapport à la sophistication désinvolte de l'ensemble. Sans compter que les amortisseurs de la Rolls n'ont pas toujours géré à la perfection certains nids-de-poule, j'entends que ma lecture a brièvement buté sur les vers
Le corps de feu dont il se voulait lauréat.
Du chant diffusé par l'ineffable cantor.
L’alyte ébahi par le bal des demoiselles
dont la césure à l'hémistiche ne m'a pas paru naturelle grammaticalement parlant.

   Anonyme   
29/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Un bon texte qui se lit comme une fable sur les activités "stentorienne"
de ce malheureux crapaud.
Comme quoi dans la nature, il ne faut pas faire trop de bruit
si l'on veut survivre.
Je sais maintenant pourquoi l'on entend un tel tintamarre les soirs
d'été ou de printemps.
Ce poème est riche en vocabulaire et en humour et c'est ce qui me plait.
Nul besoin de se prendre la tête.

   chVlu   
29/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce texte en fait des tonnes, et c'est en accord avec le sujet de ce poème-fable façon La Fontaine.
Un florilège de mots savants, des tournures parfois alambiquées qui globalement m'ont plu même si j'ai du parfois lire et relire pour comprendre.
Un vrai plaisir de lecture avec des mots plein la bouche !!!

   Lebarde   
29/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Quidonc

Et dire qu’il suffit quelquefois d’une seule petite inversion pour s’attirer les foudres de certains commentateurs …et…là vous en faites des tonnes de tournures alambiquées, d’expressions vieillottes et ampoulées mais cela va tellement bien avec le sujet, une fable naturaliste superbe, qu’il n’y a rien à vous reprocher et j’en redemande même.

L’atmosphère autour de cette mare et du petit peuple qui la fréquente, est magnifiquement rendue, le monde des batraciens tellement bien documenté et finement observé, avec ces noms savants que Fabre de l’églantine ne renierait pas; je dis bravo.
Ne cherchons pas plus loin d’où viennent ces chants souvent lancinants et énigmatiques qui perturbent ( avec les moustiques qui sont eux je crois, au menu des crapauds!) nos nuits à la campagne!

Heureusement que le héron, discret maître des lieux sait faire le ménage au milieu des roseaux que l’absence de “brouteurs, herbivores et castors » a su en conserver les cachettes.
J’adore la précision des descriptions de ce monde cruel où “le hâbleur bruyant “ n’a pas toujours le dernier mot et ce genre d’écriture bucolique, un peu désuète mais tellement réaliste.

Merci
Lebarde

   Miguel   
30/6/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Un beau poème qui à la fois célèbre la nature et nous rappelle le néant des choses. Je regrette le manque de mélodie de quelques vers un peu boiteux. Certes on n'est pas en classique mais l'esthétique en souffre quand même.

   papipoete   
1/7/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
bonjour Quidonc
" il était une fois... " un crapaud si amoureux de sa Libellule, qu'il coassait à perdre haleine, près des nénuphars où se tenait ( l'air de rien ) un héron ; sur le batracien, il louchait d'un oeil innocent... quand de son bec acéré, il emporta son repas chanteur...depuis lors, règne sur la mare une fois l'an un bien amer cafard.
NB des mots savants, dont il n'est pas nécessaire de connaître le sens, tant chaque phrase illustre l'essence.
On sourit devant ce hâbleur, ses situations cocasses et ça coasse !
la strophe finale nous joue un bien joyeux requiem !
la cinquième a ma préférence dans ces alexandrins, où les rimes " nécessaire/meurtrière " me font douter ?

   Lotier   
2/9/2022
Un crapaud aimait une libellule, un coq aimait une pendule… tous unis contre les discriminations inter-espèces !
Merci pour ce bestiaire qui ne manque pas d'air !


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