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Poésie libre
Quistero : Détour
 Publié le 18/03/23  -  12 commentaires  -  894 caractères  -  312 lectures    Autres textes du même auteur


Détour



la nuit a rongé une étoile jusqu’au sang
sang coulé sur les murs d’une maison
manquant de grandeur
mais où tous les mensonges tiennent debout
à l’intérieur
comme dans sa cour
abritant l’épouvantable
et son contraire

s’y croisent les gestes tendres d’une mère pour sa fille
une abeille mourante dans son corset d’anneaux
après avoir piqué le ventre du ciel
et l’on entend de grandes toux contre lesquelles on ne fait rien

une main de lierre bâillonne une pierre sur le point de parler
un petit ballon rouge se gonfle et se dégonfle
aussi tendrement qu’un cœur d’enfant

obéissant à une grille
un chemin sauvage éloigne les curieux

de rares lumières glissent dans l’herbe
attirées par des ombres
qu’elles tètent

jamais ici le soleil ne rentre
au crépuscule


 
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   papipoete   
5/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
libre
Bonjour
Le genre de texte que j'aime sans savoir vraiment pourquoi ; une maison qui abrite le beau, et le Diable me semble-t-il... une mère qui aime ; une enfant qui se meure ; mais peut-être que chaque ligne parle de l'irrationnel ?
NB dans cette évocation, de fort belles lignes, comme celles de la 3e strophe, où un coeur bat, mais à contre-choeur ?
J'espère la parution de ce texte, pour en savoir le fond, me dire " c'est bien ce que je pensais... "
papipoète

   Marite   
9/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
De très belles images poétiques dans ce texte. Certaines sont restées obscures en particulier dans la première strophe. Mais la suite des vers m'a attirée vers cette maison perdue au bout du chemin sauvage qui y mène et dont les habitants semblent souffrir en silence dans les mensonges et la maladie ...

   Eskisse   
18/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Quistero,

Je trouve ce poème brillantissime, un poème du secret qui laisse le champ ouvert au lecteur quant aux potentialités de l'interprétation, qui ne dit que le dicible, tait la douleur et fait naître l'émotion dans le creux de ses évocations.

Je suis admirative de cette écriture surréaliste:
"la nuit a rongé une étoile jusqu’au sang"
"où tous les mensonges tiennent debout".
"après avoir piqué le ventre du ciel"
"une main de lierre bâillonne une pierre sur le point de parler"
"obéissant à une grille"

Au coeur du poème, peut-être une enfant malade. La maladie, l'épouvantable,la souffrance et son contraire : le réconfort de la mère...
Je trouve que c'est votre plus beau poème jusqu'ici sur le site.
Bravo!

   Anonyme   
18/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
J'ai l'impression qu'une angoisse rôde en ce lieu, beaucoup de non-dits, d'ignobles secrets et de cruautés cachées. Aussi l'espoir tenace comme une herbe qui pousse entre des pavés imbibés de pesticides et d'hydrocarbures. Pour résumer, un lieu
abritant l’épouvantable
et son contraire

Le vers que je trouve le plus marquant :
une main de lierre bâillonne une pierre sur le point de parler

Quelques mots cryptiques ce qu'il faut, efficaces, assez glacants, ce qui m'empêche d'être franchement emportée.

   Jemabi   
18/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
En quelques mots bien sentis, vous avez le chic pour créer une atmosphère sombre pleine de visions poétiques et désespérées, à la limite du cauchemar. Cauchemar d'enfant, sans nul doute. Pour cela, vous avez toute mon admiration. Je crains cependant que la longueur des phrases ne nuise au rythme du poème, ne l'alourdisse un peu là où la puissance des images aurait suffi. Less is more, comme dirait l'autre.

   solinga   
18/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Merci pour ce poème qui nous transporte dans l'angoisse pourpre d'énigmatiques maladies.
Superbes vers finaux :
"jamais ici le soleil ne rentre
au crépuscule"
Et par la phrase inaugurale on entrevoit, glaçant, le Saturne de Goya.

   Vincente   
18/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
J'aime beaucoup cette poésie "descriptive" d'un tableau en instantané d'une simple scène de vie, modeste, presque insignifiante de banalité… Seulement voilà, la main de son œil poétique est passée par là, et tout réapparaît singulier, et plus que cela, nouveau et donc original, réajusté ; quel bouleversement !
Du banal est né le singulier par l'entremise du poète ; ici, le dépassement par rapport à la pure description est très réussi.

Et les très belles trouvailles pleuvent :

"la nuit a rongé une étoile jusqu’au sang
sang coulé sur les murs d’une maison
"

"mais où tous les mensonges tiennent debout"

"une abeille mourante dans son corset d’anneaux"

"et l’on entend de grandes toux contre lesquelles on ne fait rien"

"une main de lierre bâillonne une pierre sur le point de parler"

"obéissant à une grille
un chemin sauvage éloigne les curieux
"

"de rares lumières glissent dans l’herbe
attirées par des ombres
qu’elles tètent
".
Ma préférée, superbe !

   Corto   
18/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Dès son abord ce poème intrigue. Les images parlent, enveloppent, retiennent. La créativité se renouvelle sans cesse et c'est un vrai bonheur.

Dès la première strophe on doit se concentrer pour suivre ce défilé de sensations avec
"tous les mensonges tiennent debout/à l’intérieur/comme dans sa cour/abritant l’épouvantable/et son contraire".

Même si l'on se demande parfois le lien entre telle et telle, chaque étape constitue un tableau captivant
"une main de lierre bâillonne une pierre sur le point de parler/un petit ballon rouge se gonfle et se dégonfle/aussi tendrement qu’un cœur d’enfant".

Du rêve, du drame, de l'imaginaire qui restent dans l'esprit du lecteur. Pour son plaisir. Bravo.

   Pouet   
18/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Slt,

j'ai beaucoup aimé ce surréalisme sans "détour", les images ne se forcent pas et se forment avec une très belle simplicité évocatrice.

Dans la maison se trame bien des non-dits, des miroirs et des ombres. L'enfance guette derrière les rideaux. Sûrement que la dualité côtoie l'instant et que pousser les grilles grinçantes de rouille et d'emprunter le petit sentier gris mélancolie et hérissé menant à l'antre de quelque chose - on en est sûr il y a toujours l'antre de quelque chose - ne fait pas que faire crisser les pas.
Une histoire de qu'est-ce qui "se joue".
Peut-être que les volets sont le mystère et que la perception ne se referme qu'à demi.

   Miguel   
18/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Une écriture étrange avec parfois sa dimension hermétique, mais une écriture envoûtante par certaines de ses images, par ses formules, par sa fluidité et sa musicalité. On découvre en cheminant de vraies trouvailles poétiques. Ce détour valait la peine.

Edit : On n'est jamais assez attentif : j'avais mis "très perfectible" au lieu de "très abouti", ce qui était d'ailleurs en contradiction avec le "j'aime beaucoup" ; je me hâte de rectifier.

   Cyrill   
18/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bj,

La maison cache on ne sait quoi d’innommable peut-être, sans doute surtout du bon et du moins bon comme il en est de toute intimité.
Tout empêche de l’atteindre, ce chemin qui éloigne, cette pierre bâillonnée, les mensonges comme autant de murs.
On ne saura pas le fin mot de l’histoire, d’histoire il n’y a pas vraiment et c’est cela que j’aime en poésie. Que le texte me permette d’imaginer.
À cet égard, celui-ci pose une atmosphère surréelle, impensable, parce que ce que l’on bâtit pour camoufler est fatalement amené à s’écrouler. Ici, « les mensonges tiennent debout ».
On peut faire des suppositions mais je n’en ai pas envie, je préfère laisser le mystère planer et les mots faire leur chemin pour créer des images. Et de l’émotion, ici palpable dans chaque vers.

Merci pour le partage, Quistero.

   Geigei   
25/3/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
Un texte contrariant, qui nous dit que l'on ment.

Un enfant est probablement en insuffisance respiratoire, puisque l'insufflateur est suggéré. Mais le même texte nous dit pourtant qu'on ne fait rien. Nous ne saurons jamais pourquoi. Nous ne saurons jamais qui est coupable. Pas la mère, puisqu'elle est tendre. Le père alors aurait donné la toux à sa fille sans la soigner ?
Un déni de mucoviscidose ?
Un problème respiratoire suite à un viol incestueux ?

Cette lecture m'a été pénible.
Est-ce de la poésie que de parler de la détresse d'un enfant ? Suffit-il d'y placer les mots étoile, sang, ciel et soleil ?


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