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Poésie contemporaine
Ramana : Jeanne
 Publié le 18/04/23  -  7 commentaires  -  2865 caractères  -  140 lectures    Autres textes du même auteur

Un seigneur hésite à rejoindre Jeanne et ses compagnons, mais celle-ci finit par le décider…
Cette aventure extraordinaire, en fin de Moyen Âge, se situe bien au-delà de quelque utilisation malencontreuse, puisqu'elle fait écho à un esprit chevaleresque d'amour et de vertu, qui d'ailleurs dépassait jadis le cadre de nos frontières (voir la légende du roi Arthur). C'est de cet esprit que j'essaie de témoigner en m'appuyant sur l'épopée de Jeanne.


Jeanne



Peu me séduit cette guerre,
N'y trouverai que trépas ;
Contre le roi d'Angleterre,
Le ciel ne nous suivra pas.

On dit que Jeanne est bien folle,
Ne prend repas ni repos,
Que son esprit caracole
En de fantasques propos.

Mais le venin qui s'épanche
Envahit tout le pays.
L'ennemi passe la Manche
Et ne montre que mépris.

Que Dieu jamais ne me damne,
L'Église accuse Satan
De troubler l'âme de Jeanne ;
La mienne est en ouragan.

Jeanne m'a dit c'est l'archange
Qui me fit prendre le fer.
Si tu me crois sans mélange,
Nous vaincrons même l'enfer.

Ne vois-tu pas sur la plaine
Qui porte mon étendard ?
Quand les yeux sont à la peine,
Le cœur tient lieu de regard.

Et moi, je bois sa lumière ;
Par tous les saints, je voudrais,
S'il m'est unique prière,
Enfin défaire l’Anglais.

Sans doute irai-je à la guerre,
Car il n'est pas pire mort
Qu'être asservi sur sa terre
Sans avoir bravé le sort.

Oh ! France, rose flétrie,
sont tes preux chevaliers
Gardiens de cette patrie
Depuis les temps séculiers ?

Qui te rendra, noble dame,
L'éclat de tes habits blancs,
Le fil tranchant de ta lame
Et l'héritage des francs.

Devant autant de détresse,
Sûrement que l’Éternel
A mandé cette drôlesse
Dans un dessein bien réel.

Demain, je pars à la guerre,
Au front de Jeanne j'ai vu
Le roulement du tonnerre
Et l'ennemi dépourvu.


 
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   jeanphi   
7/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,

Je trouve intéressante l'idée de produire un écrit au plus proche de ceux qui auraient pu/dû être rédigés par des hommes au sujet de Jeanne de son vivant. Le seul et unique texte de ce genre fut écrit par Christine de Pizan que certains considèrent comme la première féministe au sens moderne du terme.
La forme ne me fera pas crier au document apocryphe, mais il y a un beau travail d'imitation et d'emprunt. Je suis admiratif.

   Miguel   
18/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Quelle merveille ! Ces heptasyllabes et cette prosodie d'un classicisme parfait (pour le coup, le nier rimerait avec pinailler, c'est faire injure à ce texte que de lui refuser le statut de classique, mais passons, on a déjà vu ça ... je sais, il y a la rime "pays-mépris" ; et alors ?), ce tour "vieil françois", parfaitement maîtrisé, ce ton médiéval plein de grâce et d'exotisme (un exotisme chronologique) me ravissent. Le magnifique "Quand les yeux sont à la peine, Le coeur tient lieu de regard" rejoint le fameux "On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux" de Saint Exupéry. La débat intérieur du personnage révèle son humanité, son choix final révèle son héroïsme. Il y a là quelque chose d'intemporel; d'ailleurs on peut juger de la modernité du moyen âge, puisqu'il nous est proposé en contemporain !
Je pense qu'il faudrait une majuscule à "ciel", car ici il s'agit à l'évidence du Ciel spirituel, de la métaphore de Dieu.

   Geigei   
18/4/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
L'histoire est connue.
Je me suis donc ennuyé.

J'ai cherché ce qui pourrait faire poésie, au delà d'une exaltation mystico-patriotique, et je n'ai rien trouvé.
Le chapô interdit de faire de ce texte une utilisation malencontreuse.
Pourtant... comment ne pas le ranger sur l'étagère des ouvrages faisant la promotion de la foi et d'un nationalisme exacerbé ?

   papipoete   
18/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Ramana
Le Seigneur songe :
On parle d'une femme ici et ailleurs, ne se nourrissant ni prenant le moindre repos ?
Elle parle des mots que lui souffle son archange, quand du fiel sur elle se répand, comme bavé par Satan, mais elle n'en a cure, elle veut combattre, bouter l'anglais qui pose pied sur notre France.
Elle m'a convaincu, quand bien des châtelains ne bougent pas le petit doigt ; j'irai à la guerre, sous la bannière de Jeanne !
NB interroger un quidam
" parlez-moi de Jeanne-d'Arc !
- qui ça ? "
ne peut se concevoir tant la pucelle, depuis 1431 marqua son époque jusqu'à nos propres jours : certes, il y a forte spiritualité dans le vie de cette femme ( comme pour Dieu, on croit ou pas ) où le Très-Haut est omniprésent !
Une fille, commander mâles et autres " durs à cuire ", laisse dubitatif, mais dans toute page célèbre de l'histoire, il y a une femme " gentille " Evita Peron, ou une " méchante " Elena Ceaucescu par exemple.
J'ai aimé votre récit passionnant, qui put compter mille strophes... avec ce français parfois désuet qui vient dans ces colonnes, se mesurer aux fameux vers " hermétiques " ; d'entrée le premier quatrain annonce la couleur et " en route contre l'anglais ! "
la 6e strophe a ma préférence
je ne vois pas d'erreur technique, et selon moi ce texte est " néo-classique "

   Anonyme   
18/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
L'ennemi passe la Manche
Et ne montre que mépris.
Ces deux vers m'ont gênée parce qu'ils me donnent l'impression que c'est à cause de cet événement, l'Anglais qui se met à passer la Manche, que le narrateur hésitant se décide à rejoindre Jeanne ; or, quand celle-ci entre dans le jeu, il me semble que les « Godons » sont largement installés en France dont ils occupent une sérieuse portion… Pour moi il y a inexactitude historique.

Ceci mis à part, j'ai trouvé votre poème bien tourné, l'heptasyllabe et le choix de tournures « datées » sans en faire des tonnes dans l'archaïsant une bonne formule pour donner le ton et me faire voyager dans le temps. La progression m'a paru agréablement menée, les vers de qualité comparable de bout en bout, mais j'avoue une préférence pour les deux derniers tiers du texte, à partir de
Jeanne m'a dit c'est l'archange
Qui me fit prendre le fer.
Là, jusqu'à la fin, je ressens la grandeur, la noblesse du narrateur. Je suis dans l'image d'Épinal, je suis à l'école primaire et feuillette mon livre d'histoire où le bien et le mal étaient si nettement définis et séparés ! C'était cool quand les choses étaient simples.

   Edgard   
20/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bien écrit, fluide, simple comme une enluminure.
Un seigneur hésite...et finalement se décide. Tout est dit, et il suffit de l'écrire avec maestria. C'est fait.
Cependant, hors de l'art d'écrire, qui est plaisant, je n'ai pas trouvé cet élan qui emporte. Nous sommes dans la légende de Jeanne, et j'attendais un côté épique...(Peu me séduit cette guère... ben oui, normal...)
"Jeanne m'a dit c'est l'archange
Qui me fit prendre le fer.
Si tu me crois sans mélange,
Nous vaincrons même l'enfer.

Ne vois-tu pas sur la plaine
Qui porte mon étendard ?
Quand les yeux sont à la peine,
Le cœur tient lieu de regard."

Jeanne semble plus argumenter qu'illuminer de son charisme de son auréole, son interlocuteur.
Il est vrai qu'en quelques lignes, ce n'est pas facile, il y a déjà l'histoire de ce revirement à raconter. On ne peut pas avoir toute une fantaisie chevaleresque...mais quitte à faire abstraction de la vérité historique, il est permis de se lâcher un peu. Mais si c'est Dieu qui veut tout ça, et qu'il n'aime pas les Anglais...alors...

   Ramana   
21/4/2023
En réponse à mes commentateurs que je remercie : http://www.oniris.be/forum/jeanne-t31108s0.html#forumpost449153


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