Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie contemporaine
Ramana : Les pétales de l'espérance
 Publié le 21/02/16  -  18 commentaires  -  1437 caractères  -  282 lectures    Autres textes du même auteur

C'est d'un état intérieur qu'il s'agit d'abord, mais ne percevons-nous pas le monde extérieur au travers de notre interprétation des faits (individuelle, collective) ?
La "vacuité" est ici envisagée dans son acception taoïste ou zéniste : le vide, se défaire de toute interprétation pour percevoir la Réalité non voilée, mais vaste, indicible, au-dessus des contingences et vraie dispensatrice d'un espoir certain.


Les pétales de l'espérance



Quelque chose a bougé sans qu'on y prenne garde.
C'était hier encore ; autant qu'il me souvient,
La ville ranimait sa carcasse bâtarde
À l'heure où les chats gris craignent l'aube qui vient.

Alors, on vit soudain sur l'asphalte qui fume,
Où chacun va pesant son incrédulité,
Le long frémissement d'une vague d'écume
Irradiant le sol de sa vitalité.

Puis, les bâtiments gris que l'on croyait inertes
Se mirent à vibrer comme des diapasons
Qui, d'un suprême élan, magnifique, oh ! Oui certes !
Entonnèrent un chant par-dessus les saisons.

Les passants n'étaient plus ces ombres routinières
Que l'on croise au hasard des heures sans amour.
Chacun semblait paré de subtiles lumières,
Fibres tourbillonnant dans la sphère du jour.

Mais bien trop vite, hélas, a disparu le charme.
Les immeubles privés de leurs dentelles d'or,
Après avoir versé sur la terre une larme,
Redevinrent béton dans ce maigre décor.

Quelquefois, par bonheur, plus belle que les roses,
Apparaît cette fleur de pure vacuité.
Son parfum qui dissout la dureté des choses
Confère à nos regards une étrange acuité.

Et, quand le ciel revêt son manteau de tristesse,
Dans le corps de la brise on croit apercevoir
Cette noble beauté qui, par quelque prouesse,
Nous relève si bien qu'on la nomme l'espoir.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
31/1/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
Difficile de parler de votre poème.
On choisit quoi la philo ou la technique ?
Bon, je mélange pour faire court.
Vous avez fait un bon choix de choisir le regard que l'on peut porter sur des immeubles pour exprimer notre perception de ce qui nous entoure.
Parce-ce que cela nous montre bien combien il peut être difficile de changer notre regard.
Vous pensez bien...des immeubles en bêton !
Juste dans votre dernière strophe....on croit apercevoir ?
Non, non...on l'aperçoit!
:-)

   Anonyme   
21/2/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour

C'est un très beau poème sur cet instant fugace qui nous apparaît
comme un éclair et que l'auteur nomme l'espoir.
Tout change autour de nous, ce qui est laid nous semble beau
l'espace d'un instant, hélas, bien vite la morosité de l'environnement
nous écrase à nouveau d'une chape de plomb.
Je connais bien ce phénomène très bien rendu dans ce bon et beau texte.

Quelques perles sorties de leur écrin :

La ville ranimait sa carcasse bâtarde
Le long frémissement d'une vague d'écume
Les passants n'étaient plus ces ombres routinières
Les immeubles privés de leurs dentelles d'or,

Entre autres.

Etant moi-même un grand chercheur de l'espérance,
j'aime beaucoup ce texte.

   Robot   
21/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Le clacissisme de ce texte lui confère une atmosphère qui permet au lecteur de s'imprégner des mots et du rythme. Un texte qui parle d'aujourd'hui sans pathos. Dès le premier vers on nous présente le décalage d'avec le quotidien habituel. Description d'une sensation qui survient inopinément mais bien réelle quand on la perçoit.

   Sofi   
21/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Au delà des murs de la ville, il reste toujours la nature et sa poésie, poésie que l'on trouve partout si on écoute ce qui nous entoure. C'est ce que j'ai ressenti en vous lisant ce matin et j'ai passé un très bon moment.

   Anonyme   
21/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une belle parabole sur l'espoir, en quelque sorte... Du moins je le vois ainsi. Une réflexion aussi sur la ville et ces longues barres d'immeubles sans âme pourtant non dénués d'espoir, justement. Paradoxe des vies immuables, à première vue, où fleurissent de temps en temps les "pétales de l'espérance"...

Seul petit bémol : le "Oui certes !", dans la 3ème strophe, n'est là que pour la rime - du moins à mon sens - et heurte un peu à la lecture... Dommage.

Wall-E

   Francis   
21/2/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Une sensation étrange, éphémère éclaire quelques secondes le monde qui nous entoure. On le percevait gris, froid mais il est couvert de dentelles d'or. La magie, la trêve d'un Noël qui habille la ville ? Un rêve, le frémissement d'un bonheur intérieur ? L'éclaircie fut de courte durée mais elle nous a permis de croire, d'espérer. De très belles images pour un mot essentiel : l'espérance.

   Anonyme   
21/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Ramana. Tout d'abord bravo pour l'écriture qui permet une lecture sans heurts à l'exception du vers final et son "qu'on la nomme l'espoir".
Je vais vous faire une proposition, honnête rassurez-vous !
Pour ma part j'aurais éliminé le dernier quatrain pour finir sur :

Quelquefois, par bonheur, plus belle que les roses,
Apparaît cette fleur de pure vacuité,
Cet espoir qui dissout la dureté des choses
Et confère aux regards une étrange acuité.

Simple suggestion bien entendu, c'est vous qui aurez le dernier mot !

Le fond est original et hautement philosophique, peut-être un peu trop pour moi qui ne suis pas un rêveur...

Merci pour cette lecture et bonne continuation.

   Vincendix   
21/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une belle écriture avec toutefois quelques vers un peu moins fluides cités par d’autres commentateurs.
Concernant la teneur du sujet, l’image est « parlante », on peut toujours rêver mais le rêve ne dure pas. Et puis, curieusement, alors que la réalité reprend le dessus, vous ouvrez à nouveau la fenêtre de l’espérance dans votre dernier vers. J’aimerais vous suivre mais, par expérience, je n’y crois pas.

   StayinOliv   
22/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,

Votre poème m'a emballé, je me suis retrouvé dans les images, la recherche de la lumière, de l'espoir qu'on croit tenir, éphémère, et qu'on ne tient jamais. Une belle métaphore avec la ville et le béton, qui évoquent la tristesse, le noir, le désespoir ( si j'ai bien compris ), avec la lumière, l'espoir, l'instant de grâce. Quelques vers auraient certes mérités d'être davantage travaillés pour rendre le tout encore plus harmonieux et fluide comme déjà cité
- C'était hier encore ; autant qu'il me souvient,

- Se mirent à vibrer comme des diapasons
Qui, d'un suprême élan, magnifique, oh ! Oui certes !

Mis à part ceci, bravo ! Très profond.

Olivier

   Pouet   
23/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
De bien jolies choses comme par exemple:"Les passant n'étaient plus ces ombres routinières/Que l'on croise au hasard des heures sans amour." ou "La ville ranimait sa carcasse bâtarde/à l'heure où les chats gris craignent l'aube qui vient."

D'autres vers ou images me parlent moins à l'instar de: "Qui, d'un suprême élan, magnifique, oh! Oui certes!" que je trouve un peu lourd ou "Après avoir versé sur la terre une larme", "Quelquefois, par bonheur, plus belles que les roses", "Et quand le ciel revêt son manteau de tristesse"... qui m'apparaissent comme assez convenus.
J'ai enfin été un peu gêné par les répétitions de "gris", "heure".

Mais dans l'ensemble j'ai bien aimé le fond du poème, la perception des choses, l'instant de grâce. La conscience de vivre un moment d'éphémère harmonie.

   Lulu   
23/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Ramana,

j'aime vraiment beaucoup ce que vous avez écrit là. C'est mesuré, bien rythmé et bien travaillé, je trouve. Quant au fond, j'adhère complètement étant une adepte de l'espérance... J'aime jusqu'au titre qui dit la fragilité de la chose, mais que vous avez su si bien retranscrire dans votre texte.

Enfin, j'ai aimé retrouvé des éléments de la ville et de la nature mêlés dans ce poème très visuel.

Tous mes encouragements pour la suite.

   leni   
24/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour
excusez mon retard
Pourquoi un jour un déclic change la couleur des choses nous avons tous vécu cela ce qui me plait c'est votre manière de le dire avec des mots choisis
j'aime particulièrement ces quatre vers Superbe Merci etSalut cordial

LENI

   Anonyme   
26/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Les pétales de l’espérance…très joli titre. Ça commence bien. Ce que je trouve très subtil c’est de nous emmener sur la piste de cette ville à l’aube dont les immeubles semblent s’envoler pour entonner un hymne.
Vous soulevez un voile, c’est intrigant. On regarde : on ne voit rien, car ce que vous voulez décrire est bien sûr une expérience intérieure : la vacuité.
Mais on comprend un peu de quoi vous parlez, on en a l’intuition, c’est tentant, mais pas évident à vivre.
Là où je ne vous suis pas tout à fait c’est dans la référence à l’espoir (espérance), du moins pas d’emblée, car il me semble que l’on peut distinguer deux formes (au moins) d’espérance.

La première qui porte le désir et regarde vers demain n’est pas compatible avec la vacuité qui est aussi renoncement, non-désir.

La seconde serait l’espérance de convaincre (de prouver, de faire expérimenter) la beauté du monde lorsqu’on le regarde au présent, c’est-à-dire aussi sans désir, ni de changement, tel quel, presque en étranger au temps, juste dans le présent.

C’est un profond paradoxe, que pour percevoir le réel dans toute sa beauté et sa force créatrice, il faille vouloir se déposséder de lui, et même de soi-même en tant qu’être humain, c’est-à-dire condamné à devenir.
Cela me fait penser au paradoxe de la condition humaine – mortel à l’affût de l’éternel.

Bravo donc pour ce poème sur un thème particulièrement profond et difficile (à cause du paradoxe) et le côté didactique.

Et il me semble qu'un jour, dans un autre poème, vous pourriez nous emmener plus avant sur ce chemin de découverte, de là à l'espérer...

À vous relire

   Ramana   
26/2/2016
Pour une réponse commune à vos commentaires fort appréciés : http://www.oniris.be/forum/les-petales-de-l-esperance-t21638s0.html#forumpost283028

   Anonyme   
27/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Très belle idée proche de l'espérance, mais qui me semble toucher une dimension quantique. On sait maintenant que notre conscience influe sur la réalité par notre propre observation de cette dernière;
alors la beauté poétique pourrait bien améliorer son côté sombre.
J'en reviens à l'art de la poésie qui serait la perception d'une autre dimension qui se reflèterait dans la nôtre, probant quand on évoque le mot "créativité", quelque soit d'ailleurs la forme d'art employée (musique, photos etc.)
C'est bien ce que m'évoque votre poème.
Merci

   Lefablio   
12/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Romana,

j'ai effeuillé votre poème
et me suis arrêté à j'aime beaucoup

le monde à la senteur des roses
lorsque l'espoir nous habite
"même dans un hlm"

merci pour vos lumières

   Paul777   
29/6/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Tres beau poeme tant dans le fond que la forme avec certaines images magnifiques.
"Les passants n'étaient plus ces ombres routinières
Que l'on croise au hasard des heures sans amour."

   VDV   
8/7/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Magnifique ! C'est pour moi un véritable hommage à la Beauté !
Je connais ces instants de clairvoyances où absolument tout est beau, jusqu'à la laideur elle-même, et votre texte me replonge tout simplement dans leurs doux souvenirs.

Que dire de plus sur ces strophes ? Pour ma part, rien du tout ; je ne peux que m'imprégner d'une grande poésie, et m'évader dans des songes aussi intéressants que délicieux.

(J'ai juste envie de rajouter cette phrase connue mais bonne à entendre : "La beauté se trouve dans l’œil de celui qui regarde").


Oniris Copyright © 2007-2023