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Poésie libre
Raoul : Un serpent
 Publié le 30/10/11  -  7 commentaires  -  775 caractères  -  299 lectures    Autres textes du même auteur

Sexploitation.


Un serpent




Relax,
avachi dans la canopée, il sort
sa moiteur de lubrique,
laissant tiédir la bière,
et son serpent s'ébranle d'une petite main.
Sons du karaoké.

Corpulent, roux,
binoclard sourit, dit "Allons-y".

Dans les couloirs du dos,
sa paluche descend aux fesses.
Sur la fille et la moquette de la chambre
constellée de brûlures
il referme la porte.

Et sous lui en sourdine,
pour quelque billet vert,
alors qu'étouffe
le jouet résigné qui abandonne,
cerclé de bras velus,
de sifflantes nasales,
il écrase le geindre.

Il reprendra son visage en partant,
dans Jakarta relax.



 
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   Anonyme   
17/10/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Et pour vingt dollars il fut beau...
Admirable d'inventivité et de résolution. Je ne crois pourtant pas qu'il était utile de clarifier autant la situation avec des mots comme fille, fesses et même chambre. Binoclard et jouet par exemple ne ferment pas le sens. J'ai apprécié les quelques jeux de mots "canopée', "s'ébranle", la nomalisation "le geindre", le singulier de "quelque dollar" qui donne plus de flou au prix et donc à la tractation, "les couloirs du dos" bien imagés et surtout l'encadrement "relax/relax" qui ouvre et ferme le texte.
Enfin, j'ai goûté aux détails piquants de vérité du karaoké et des nasales qui dépeignent bien l'Asie. L'avoir située plus précisément n'était peut-être pas obligatoire. (pour les boas ?)
Je crois finalement que toute l'ingéniosité du texte est d'amener le lecteur à la vision du serpent du Petit Prince.

   Anonyme   
17/10/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Pas mal, je crois. J'aurais préféré une expression plus forte, plus âpre, quelque chose de plus cru que le "jouet résigné" ou le serpent qui s'ébranle, mais j'admets que l'euphémisme renforce aussi les mots.
J'ai aimé que le premier et le dernier mot soit le même, avec son ironie cruelle. Oui, pour moi le poème est efficace.

   wancyrs   
23/10/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Voilà une façon vulgaire de parler d'ébat qui ne manque pas de tact ! Quelques maladresses ou formulations inutiles :

Sur la fille et la moquette de la chambre

Pourquoi ne pas enlever "de la chambre" pour garder une certaine musicalité ?

le jouet résigné qui abandonne

abandonne quoi ? je verrais "qui s'abandonne"

Puis au début : et son serpent s'ébranle d'une petite-main... pas très clair, même si on imagine un peu. pourquoi pas changer la formulation ?

   Charivari   
30/10/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bonjour Raoul.
J'ai déjà lu (et commenté) plusieurs de vos textes et je retrouve les mêmes qualités et les mêmes défauts :

- Une très grande originalité dans le sujet et/ou dans le traitement. Un vrai sens de l'image (ici le serpent qui s'ébranle, et surtout "il reprendra son visage en partant" que je trouve magnifique).

-Pour ce qui est des défauts, peu de musicalité, une expression hâchée, pas très fluide, et parfois limite niveau syntaxique (ici "binoclard sourit" -> si binoclard n'a pas d'article, c'est un nom propre, alors il faut une majuscule. Ou encore "en partant DANS jakarta relax" -> pas compris ce "dans". On part "de", pas "dans".) Je comprends bien que vous ayez voulu malmener la syntaxe, par exemple en écrivant "le geindre", mais pour moi le résultat n'est pas vraiment probant, et surtout, pas vraiment justifié par rapport au sujet. Chaque strophe est, au niveau de sa construction morpho-syntaxique, très bizarre, et on a du mal à comprendre le sujet et le complément de chaque phrase : c'est un vrai obstacle à la lecture.

Votre tryptique gothique, pour moi, possédait toutes les qualités, sans vrai défaut. Pour ce texte-ci, je suis beaucoup plus mitigé. Je le trouve facile pour ce qui est du message, et la forme m'a parue un peu bâclée.

   Anonyme   
30/10/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Chapeau ! En quelques vers bien balancés vous décrivez tout le sordide des lupanars d'Asie. Vous avez un sens aigüe des métaphores, derrière chacune s'enchevêtre des images percutantes.
Je ne vois pas de critique pertinente à cette poésie diablement efficace.

   pieralun   
31/10/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je suis partagé dans la lecture de ce texte:

- une partie de moi le trouve extraordinairement évocateur par les mots employés, les métaphores et les géniales phases descriptives.
L'ambiance moite et malsaine du commerce sexuel asiatique est parfaitement rendue.

- l'autre partie est en manque de rythme, de qualité sonore. Qu'il y ait des vers ou pas, que les pieds soient comptés ou pas, qu'il y ait des rimes ou pas, le rythme est ce qui différencie la poésie de la prose, et personnellement je ne le sens pas ici.

L'émotion étant le signe de la réussite poétique, j'aime ce texte qui sort des sentiers battus et rebattus. Si j'y avais senti le rythme, je l'aurais trouvé exceptionnel.

   brabant   
31/10/2011
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Raoul,
J’annonce la couleur, je vais être assez critique et réservé quant à ton texte dont je partage bien entendu la thèse. C’est une honte et coetera…
Lol
L’incipit a le mérite d’être clair : « Sexploitation ». Le texte dénonce le tourisme sexuel en Indonésie (Java… et les autres)
Il me fait l’effet d’une carte postale pelliculée, et, pour moi, tout reste emprisonné sous la pellicule.
Encore une dénonciation, un cri, une révolte (même si c’est fondé), me dis-je en premier lieu, n’est-ce que cela l’Indonésie ? Ne pourrait-on évoquer ses autres aspects (son art, son peuple, son histoire par exemple) ? Et pas toujours le négatif, pas toujours ce qui heurte nos consciences occidentales, même si c’est à raison ; mais l’Indonésie cela ne devient plus que ça.
Soit ! Où cette carte postale m’emmène-t-elle ?
Dans un bordel pour touristes : ‘’bière tiède’’ (bien fait pour le touriste) et ‘’karaoké’’.
Il y a une ‘’fille’’, une chambre à la moquette constellée de brûlures (les clients sont aussi des fumeurs). Diabolisation du/des client/s.
Et il y a le ‘’geindre’’ de la fille. Douleur ? Simulation ? Laissé à l’interprétation, penchant pour la victimisation, ben oui…
Quel est le client ?
« Corpulent, roux,/binoclard’’
Autant de tares (décadent ? Gros de nourriture( ?) et bigleux).
Pourquoi ‘’roux’’ ?
Pourquoi pas blond ou brun ? Roux, est-ce un hasard ? Selon l’imagerie médiévale et traditionnelle (Une étude diachronique du ‘’roux’’ pourrait être intéressante). Le ‘’roux’’ est diabolique.
Ce poème ne va pas s’attirer beaucoup d’amis parmi la rousse engeance.
Alors qu'un blond, ça passait : un blond ne se serait pas senti concerné. Les blonds sont nombreux, un blond ça peut être un autre blond. Les roux sont minoritaires, alors le roux se sentira visé, une fois de plus.
Et ce client est un singe (ou comparé à un singe) : ‘’cerclé de bras velus’’ (il faut de grands bras de singe pour cercler) + (rf canopée (étage supérieur des arbres) et poil(s)). Le singe (qui tire sur le roux) a lui-aussi une valeur diabolique dans le bestiaire traditionnel. De même que le poil est considéré comme non civilisé.
Quant au billet c’est le dollar : ‘’ billet vert’’, symbole par excellence de l’oppression occidentale. Le dollar n’est-il que criminel ? Il n’a jamais eu bonne presse. :)

Lecture terminée je m’interroge :
On m’a fait être ici le témoin d’une scène de bordel. Il n’est pas dit que la ‘’fille’’ est mineure.
Avant Marthe Richard il y avait des bordels en France. Il y a des bordels en Belgique et un peu partout dans le monde.
D’ailleurs la prostitution est le plus vieux métier du monde, et tant qu’il y aura des hommes, des femmes et de l’argent… Il y a des hommes et des femmes qui se vendent. C’est comme ça.

La bobo-attitude consiste à taper toujours sur la même cible. On sous-entend (‘’fille’’ est bien vague), on nous place en même temps dans une attitude de voyeur bien-pensant, indigné, morale oblige (Qui oserait se faire le chantre de la prostitution ?), et que résulte-t-il de tout cela ? Tout le monde finit en Pilate… Car que fait-on réellement pour faire cesser cette prostitution ? On dit… son impuissance. Personne ne se lève dans le poème ; or il y a forcément quelqu’un pour voir. Puisque l’on dit, puisque l’on sait.
Quitte à dénoncer le tourisme sexuel il faut taper plus fort, dire clairement quelles sont les victimes et qui agresse, s’intéresser aux gouvernements, aux systèmes économiques, aux agences de voyages, aux compagnies aériennes, aux mentalités et pourquoi pas aux religions, aux harems et à la polygamie rétablie en Tunisie, acquis de la Révolution, bordels privés, bordels à échelle réduite (combien de femmes la charia permet-elle déjà ?)… Vaste programme comme avait répliqué le Grand à un quidam qui l’avait traité de con !
Ne se donne-t-on pas ici bonne conscience à bon compte ?
Je crois qu’avec ce texte, Raoul, tu voulais lancer le débat sur le tourisme sexuel… Eh bien, c’est fait. Lol
Je vais terminer par une anecdote, il y a quelques années un animateur de radio contactait ses auditeurs du bout du monde pour bien montrer l’universalité de son émission. Un jour cet auditeur se trouva être un Français, sexagénaire, retraité et établi en Thaïlande. Ce beau monde plaisanta à qui mieux-mieux. Puis l’homme annonça qu’il avait épousé une très jeune femme, qui lui avait fait de beaux enfants, et avec laquelle il coulait des jours heureux. Cela faillit jeter un froid. Mais on ne raccrocha pas le combiné et l’émission continua de plus belle dans l’hilarité générale.
Vous avez dit ‘’tourisme sexuel’’ ? L’exploitation sexuelle se manifeste sous bien des formes.

ps : pardon pour la bobo-attitude, Raoul, je ne crois pas un seul instant que tu sois un bobo ; je pense que nous sommes tous des bobos à un moment ou un autre, et bien entendu moi le premier. Ma lutte contre cela, condamner sans rien faire d’autre que dire parce que l’on se dit que de toute façons on ne peut rien faire, est de tous les instants. Lol.
Depuis le temps que l’on dit, rien n’a changé. Et si la législation a changé, eh bien c’est cela qu’il faut dire, préciser, rappeler.


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