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Poésie libre
riguel : Destins brisés
 Publié le 24/10/20  -  4 commentaires  -  835 caractères  -  124 lectures    Autres textes du même auteur

Ce poème décrit le plus grand désastre du 21e siècle : l'immigration clandestine. Il met en lumière les dangers de ce fléau lors des traversées clandestines dans des transports risqués voire suicidaires.
Ce petit poème décrit, avec des mots simples, la fin prématurée d'une vie qui venait tout juste de commencer.


Destins brisés



Une aube pâle qui languit
S’étiole sur un bouquet de gui
Doux sont les chants exotiques
Des muguets mélancoliques

Sous un abri d’aubaine
Je me couchai dans ses ailes de laine

On s’assit. La grande Morte immaculée
Déversait dans ses flots étourdis
Des âmes en paix, réveillées,
Tirées d’un sommeil éternel
Par le chant des sirènes

Entends-tu au loin ces vagues gémir ?
C’est le chant des cigognes en deuil
Pleurant le vécu de ces âmes en partir

Ce corps géant en linceul
S’agrippant à leur sombre destinée
Les recouvre de son tentacule
En broyant un azur futile

Entends-tu au loin cette musique obstinée ?
C’est le cri ultime d’un enfant
Échoué sur la grève
Qui dort en contemplant
Son rêve


 
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   papipoete   
24/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour riguel
Qu'il est bon de regarder la mer, quand sur elle au loin le soleil se couche... songe le touriste en vacance, le travailleur venu prendre l'air marin ; ici, la mer est bien amère offrant ce spectacle de désolation ; sur elle flottent " des âmes en paix " leur corps à jamais en repos. " entendez-vous le cri ultime d'un enfant... " il tentait de gagner la rive où règne l'amitié, l'amour même...
NB ces " destins brisés " dont l'auteur ne prononce qu'à demi-mot la cause, est bien sombre toile, un " radeau de la méduse " d'aujourd'hui.
La mer que l'on chanta avec " ses golfes clairs ", n'est plus que cimetière où les mouettes ont fui, remplacées par des " cigognes en deuil " ; voici le dernier port pour tous ces gens qui rêvaient comme Martin Luther King...
la dernière strophe est bien sûr la plus forte ( que certains moquèrent d'une macabre ignominie ! )
pauvre Méditerranée, devenue cimetière...

   Lulu   
24/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Riguel,

Un très beau texte qui rend compte d'une bien triste réalité.

On dit parfois que la poésie ne sert à rien, mais elle bouscule autant que le reste.

Je suis très touchée par ce poème, de par sa forme, bien sûr, qui élève notre propre regard vers ce qui peut faire le rêve de nombre de personnes qui ont pris un risque fort au prix de leur vie.

L'ensemble est vraiment très beau, et je me répète, triste à la fois. Si j'ai d'abord trouvé certains vers plus doux que d'autres, de par les images qui donnent corps au regard singulier du poète, tels que "Sous un abri d'aubaine / Je me couchai dans ses ailes de laine"... ou d'autres, je ne saurais relever d'autres parties sans relever tout le poème qui me semble parfaitement réussi.

Les contrastes sont forts, "Doux sont les chants exotiques"... "Entends-tu au loin ces vagues gémir ?"...

Les deux derniers vers m'ont fait penser au "Dormeur du Val". Tout comme ce dernier poème, "Destins brisés" me semble mettre en lumière de façon claire et évocatrice, et donc poétique, sans porter de jugement, cette dure réalité que nous connaissons bien.

   Vincente   
25/10/2020
 a aimé ce texte 
Un peu
Un premier avis sur l'exergue.
Doit-il dire le fond de l'intention ou doit-il plus modestement, discrètement inviter à la lecture ? Il est introductif, en amont du poème graphiquement sur la page, mais gagnera à demeurer en retrait, comme en décor, une sorte de contextualité. J'ai regretté son côté trop disant, presque qu'agressant le lecteur par l'impériosité du sujet déjà trop implanté. Le titre ne s'est pourtant pas privé de marquer la teneur et la dureté du propos en instance.
Et puis dans ces trois phrases, deux commencent par "Ce… poème décrit", j'y ai vu deux maladresses en guise de préambule, comme deux marches dénivelant le sujet ; tout d'abord la répétition bien inutile des mots et d'autre part cette idée d'une "description" "poétique", "poésie" et "description" sont deux notions appartenant à des mondes pourtant bien différents. "Évoque", "s'intéresse", ou etc… auraient été plus pertinents.

Si j'ai trouvé les images assez inspirées ("ses ailes de laine" – "déversait dans ses flots étourdis"- "ce corps géant en linceul… azur futile" – ainsi que les quatre derniers vers), prises en tant que tel, disons une à une, j'ai eu du mal à les imaginer liées dans le flux narratif. Il m'a semblé qu'elles s'écoutaient dans leur ingéniosité créatrice, plutôt que de se verser bénéfiquement au propos. De fait j'ai eu du mal à comprendre la posture du narrateur, ce qui, du point de vue "descriptif" est un problème. La part "poétique" pouvant se satisfaire d'une formulation très imagée à défaut d'être bien claire, mais dans l'ensemble l'évocation envisagée est assez déroutante.
J'y ai aperçu dans les deux premières strophes une intention de placer le narrateur (qui est accompagné par ce "on"…) dans une campagne bien peu maritime, mais pourtant la mer apparaît quand le couple ou le groupe "s'assied", alors que le narrateur était quelques instants plus tôt "couché". Elle y "déverse… des âmes en paix, réveillées… par le chant des sirènes" ? Je n'ai pas compris ensuite l'immixtion des "cigognes" et de leur "chant" ??? ni la "musique obstinée" (s'il évoque la détresse de l'enfant mort, je le trouve peu approprié) ? pourtant je trouve les quatre derniers vers puissants dans leur expression et dans leur contenu.

Je constate bien sûr qu'ils sont le poème, enfin ce sur quoi il repose, mais que le parcours est confus, brouillon d'être trop travaillé !

   Anonyme   
6/11/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Riguel,

Belle surprise, pour moi en découvrant ce poème.
Le sujet est sans doute risqué, le tragique est difficile à aborder sans apitoyer ou braquer le lecteur quand il est à ce point récurent dans l'actualité.
J'ai de suite pensé à cette photo qui a fait le tour du monde, en découvrant la fin du poème. Mais justement, ce cliché est déjà dans les archives et me permettre de me le remémorer est un atout à mes yeux. (on ne doit pas oublier).

Si l'expression pourrait sans doute être améliorée, je trouve l'ensemble assez pudique et délicat pour permettre au lecteur d'apprécier.
Par exemple, le narrateur me semble être un migrant, dans le poème. Je ne pense pas qu'il aurait employé les mots en fin de texte qui sont plutôt ceux d'un observateur mais non d'un acteur du drame.

Merci du partage,
Éclaircie


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