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Poésie contemporaine
Robot : Le temps des pages roses
 Publié le 20/01/23  -  12 commentaires  -  1037 caractères  -  201 lectures    Autres textes du même auteur

Octosyllabes.


Le temps des pages roses



Dans les rangs au petit matin
Pour les élèves lèvres closes,
C’était le temps des pages roses,
De la morale et du latin.

Le savoir et la connaissance
S’épandaient comme un « bon engrais ».
À cette époque le français
N’admettait aucune indulgence.

Tous les cas étaient déclinés !
Rosa s’effeuillait en pétale
Quand le prof de sa voix égale
Débitait les humanités.

Que restait-il à part les rêves ?
Pour s’échapper de la prison
Où l’on séquestrait la raison,
Le libre arbitre des élèves.

Toujours des souvenirs amers,
Une véritable tristesse,
D’avoir au cours de ma jeunesse
Connu l’enseignement pervers.

C’était le temps des pages roses
Au collège gris et ranci,
Où l’on vivait comme en sursis
À l’époque des jours moroses.


* Les pages roses sont celles au centre du « Larousse » qui rappelaient les formules latines.
* Humanités : Études littéraires classiques.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   poldutor   
4/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour
J'ai bien aimé ce poème en octosyllabes ce qui n'est pas très courant (les octos.)

"Dans les rangs au petit matin
Pour les élèves lèvres closes,
C’était le temps des pages roses,
De la morale et du latin."

On rentrait en effet en rang dans les classes !

"Le savoir et la connaissance
S’épandaient comme un « bon engrais ».
A cette époque le français
N’admettait aucune indulgence."

Eh oui, dans mes classes il y avait 5 ou 6 nationalités, mais tous les élèves parlaient un bon français.

Merci à l'auteur de m'avoir rajeuni de 70 ans !




Mais je m’élève contre la conclusion

"Que restait-il à part les rêves ?
Pour s’échapper de la prison
Où l’on séquestrait la raison,
Le libre arbitre des élèves.

Je n'ai jamais eu l'impression d'être en prison.

Toujours des souvenirs amers,
Une véritable tristesse,
D’avoir au cours de ma jeunesse
Connu l’enseignement pervers.

pervers, un peu fort peut être.

C’était le temps des pages roses
Au collège gris et ranci,
Où l’on vivait comme en sursis
A l’époque des jours moroses"

A les pages roses, j'adorais les feuilleter : dura lex sed lex, cogito ergo sum, timeo Danaos et dona ferentes ; et tant d'autres...

La discipline était sévère, mais l'enseignement n'était pas pervers !
Les élèves, arrivés en 6ème savaient lire...aujourd'hui (04/01/23), on apprend que le ministre de l'éducation va instaurer un apprentissage de la lecture en 6ème, on croit rêver, qu'ont-ils appris du CP au CM2 ?

Du point de vue technique il manque très de chose pour faire de ce poème un classique.
J'ai bien aimé.
poldutor en E.L

   Miguel   
23/1/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
Pour que le bon grain donne du fruit, il faut, dit la parabole, qu'il tombe dans la bonne terre. Pour ma part les cours de latin et de français ne m'ont jamais été ces supplices, et j'en retiré beaucoup de bienfaits. Quel lieu commun que celui de l'ennui à l'école, du prof rébarbatif, de la raison séquestrée ! Une poésie d'ancien cancre. Moi, mes rêves prenaient comme point de départ ce que nous disait le professeur, et pour moi les humanités n'étaient pas débitées, mais révélées. À chacun sa façon de recevoir la manne. Sapiens discipulus semper magistrem laudabit, asinus odiet.
Comment une rose, fût-elle rosa, peut-elle s'effeuiller en un seul pétale ? Que peut bien signifier "le français n'admettait aucune indulgence ?" Le latin, le français, un "enseignement pervers" : celle-là, il fallait la trouver !
Miguel, en EL

EDIT : On n'a jamais appris le latin dans les pages roses ; on l'apprenait dans les livres de latin.

   Lebarde   
7/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bien que n’ayant jamais appris le latin je me souviens des pages roses qui séparaient dans le Larousse, les noms communs et les noms propres et comme l’auteur(e) je regrette cette époque où « le français /n’admettait aucune indulgence « .
Pour autant je n’ai pas trop le sentiment « d’avoir au cours de ma jeunesse /connu l’enseignement pervers »
Il m’a permis d’acquérir, de gré et un peu de force, le peu que je suis fier de savoir aujourd’hui ….,
Un poème néo-classique nostalgique et un tantinet aigre doux dans le propos dont les octosyllabes bien fluides flirtent avec le classique (ranci/sursis).
Une petite gêne à la lecture « ..élèves lèvres closes « ?

Laissez moi néanmoins sentir l’odeur de la craie et du papier jauni et retrouvé le plaisir de relire proverbes et phrases de morale.

En EL
Lebarde

   papipoete   
9/1/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
néo-classique
Rien que de voir " octosyllabes ", je m'arrête sous cette mesure que j'affectionne particulièrement !
Les " pages roses ", oui je me souviens de cette liasse immiscée dans le Larousse anté-wikipédia !
L'élève nous parle d'un temps, où sur les rangs d'élèves attendant le signal d'entrée en cours, ça ne bronchait pas et on n'entendait que le carillon tinter. Une école où je pense, les maîtres étaient vêtus de soutane et appliquaient l'enseignement à la baguette ?
Je pense même à un internat, à l'époque où l'on ne pouvait le soir venu, ni regarder Guy Lux à la télé, ni tchater sur Twiter...
NB forcément que le " français et les humanités " rentraient dans la cabêche comme l'engrais dans un sillon, et qu'aux récoltes avaient germé un grain parfait donnant si bon blé !
Mais que c'était dur en ce temps-là, de n'avoir le droit... que de travailler !
La dernière strophe fort explicite a ma préférence ! Un récit très vivant et singulièrement illustré.
ces vers aux huit pieds frôlent de si près le " classique " , peut-être à cause du 6e vers et son " s'é/pan/dai/ent " je ne sais pas !
papipoète

   Cyrill   
12/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
J’ai été très sensible au ton de nostalgie amère qui colore ce poème. La mise en parallèle rose des pages au gris du collège est assez poignant. D’ailleurs, les rimes en -ose de sont couplées deux fois par des teintes antinomiques : roses/closes, roses/moroses.
Des maîtres d’école pervers, j’en ai connu, et je suppose qu’aujourd’hui il y en a encore. Mais l’enseignement est tout de même plus respectueux de l’élève, me semble-t-il. On peut regretter avoir grandi dans un tel carcan, s’être vu, en quelque sorte, voler son enfance. De quoi ternir la douceur attribuée habituellement à la couleur rose.
Je ressens l'octosyllabe comme donnant au poème la légèreté d'un souvenir qu'on souhaiterait oublier.
Merci pour le partage.

   Anonyme   
20/1/2023
Bonjour

Un poème nostalgique sur les années d'école que l'auteur ne semblaient guère apprécier. Je le comprends, ayant été un peu comme lui, regardant souvent la salle de classe comme une cellule où les grandes baies vitrées attiraient mon regard et mon esprit.

Mais bon, il me semble que l'enseignement y était meilleur même
s'il n'est pas évident de comparer les époques.

Un bon texte sur lequel il faudrait des livres entiers pour discourir
des différences d'enseignement à travers les âges.

Un Beaucoup comme appréciation.

   Ramana   
20/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
L'enseignement obligatoire a toujours été un formatage des futurs adultes. Certains y ont trouvé, y trouvent, un épanouissement, et d'autres une contrainte. De mon temps, et j'ai 67 ans, on y enseignait des valeurs très nationalistes, et de nos jours, mondialisation oblige, on y suggère le contraire. Jadis, on avait des cours de morale quasi chrétienne (j'étais dans le public), et aujourd'hui ce qu'on priorise, c'est l'affirmation sexuelle, les genres, etc... On y acquérait des bases solides en maths, français, géographie, et maintenant terminé tout cela, sauf dans les établissements huppés où se retrouvent les "fils et filles de" (je connais, j'ai des profs dans ma famille). quand aux cours d'histoire, ils ont toujours été trafiqués en fonction des tendances du moment. Et n'est-ce pas révélateur le fait que les instituteurs étaient déjà surnommés "les hussards de la république" !
Le rôle de l'école, d'après la sociologie tendance marxiste, c'est la reproduction et la pérennisation des différentes classes sociales, je vous en laisse juge...
Moi, j'étais plutôt bon élève au départ, et puis ensuite j'ai connu l'ennui profond, mais je ne suis pas si traumatisé, ne compte pas sur mes doigts et fais peu de fautes d'orthographe. Et puis tout nous apprend quelque chose, y compris l'ennui.
Bon, il reste des bons profs, il font ce qu'ils peuvent dans la jungle terrible jungle...

   Edgard   
20/1/2023
Bonjour Robot,
Les décas, j'aime bien parce que ça chante. Et pour les vieux de la vieille, ça parle, ce poème. Vous avez oublié (ou pas connu) les blouses grises et les promenades du dimanche...
Cependant, c'est un peu trop pamphlet pour que ça m'accroche définitivement. C'est l'émotion ou l'humour qui manquent peut-être un peu. Brel leur préférait sa copine Rosa, aux déclinaisons. Voilà, il faudrait un sourire ... Même si ce n'était pas très gai.
J'aime, mais ça ne me pète pas à la gueule comme on dirait chez les vulgaires.
Mais chez Robot c'est toujours léché, et c'est toujours un plaisir de lire des vers de bonne qualité.
Bien cordialement.

   Robot   
21/1/2023

   Boutet   
25/1/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Toujours des souvenirs amers,
Une véritable tristesse,
D’avoir au cours de ma jeunesse
Connu l’enseignement pervers.

Passage qui me parle ayant connu les sévices d'une institutrice


Que restait-il à part les rêves ?
Pour s’échapper de la prison
Où l’on séquestrait la raison,
Le libre arbitre des élèves.

Oui, et pour nous, anciens élèves de passer vite en classe supérieure dont l'enseignante était adorable et consciencieuse

Lecture que je qualifierais de réaliste pour certains cas ayant connu l'enseignement pervers.

   senglar   
8/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour robot,


Bonne idée que cette évocation des pages roses du dictionnaire aujourd'hui disparues :) C'était notre enfance (studieuse) c'était mon (notre) époque. Nostalgie, dans quels détails vas-tu te nicher...

Curieux comme l'on peut différer quand on surfe sur la vague des souvenirs. Ces pages qui pour moi étaient une source d'évasion, de rêve, une incursion dans le monde de la culture sont ici le rappel d'un univers carcéral. Ces pages qui pour moi étaient un bonheur sont ici l'image du malheur contraint.
Bon cet enfant-là fréquentait le lycée où en sixième on déclinait le latin, je fréquentais un cours complémentaire de bourgade. Du latin je n'entendais que celui de la messe qui ne m'offrait qu'une musique obscure et une prononciation erronée. C'est pourquoi ces pages roses m'étaient un territoire magique où je pouvais tutoyer ls plus grands penseurs.

Aussi ai-je été un peu déstabilisé ici mais je me suis souvenu de Baudelaire, Rimbaud, Daudet et de tant d'autres qui ont honni leurs études latines laborieusement inculquées qui firent pourtant d'eux des génies. Le génie naquit un jour de la médiocrité :))

Je me souviens encore que d'éminents latinistes reprochèrent un jour à l'excellent Goscinny des incorrections dans le latin utilisé par Astérix et ses compères. « Mais Messieurs les censeurs répondit-il, je n'emploie de latin que celui des pages roses du dictionnaire, pour le reste je n'y connais absolument rien. » Tous les chemins mènent à Rome et les pages roses mènent à tout :)))

Je relève dans ton poème l'opposition entre le rose des pages et la noirceur du tableau que tu dresses (les tableaux étaient encore noirs à l'époque avant de devenir verts. Aujourd'hui ils sont blancs. L'école a bien changé). J'ai trouvé ce contraste très original pour ta démonstration que j'ai très bien comprise et qui très bien menée. De ce point de vue les pages roses ont un très fort relent de rosâtre comme l'eau des marais est saumâtre par rapport à l'eau des sources.

« Rosa s'effeuillait en pétales »
(j'adore ce vers)
Comme c'est joli alors que « l'on séquestrait la raison ».
N'y a-t-il pas toujours des chemins de traverse pour le « libre-arbitre » ?


Edition : Après lecture des autres coms. Tiens c'est vrai, "pétale" est au singulier. M'en fous ! Je le garde au pluriel !
Non mais !...

   Lavekrep   
18/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonsoir Robot,
comme les autres j'y vais de ma petite histoire. Pour faire court:
Pauvre petit français finissant son premier trimestre de 5ème se retrouve envoyer pour cause de beau-père en internat chez les pères en Belgique et rétrogradé en 6ème pour cause de neuf heures de latin par semaine, les trois années suivantes cinq heures de latins et quatre de grec. Et bien vous savez quoi!: Même les pères n'étaient pas pervers, on nous enseignait l'esprit critique, la tolérance. Le matin nous étions réveillés par Brel Brassens, Aznavour ( "Comme Il Disent", "Trousse chemise" dans une école catho...). j'ai passé quatre années formidables.
Existe-t-il un adjectif pour qualifier un bavard à l'écrit ?
Votre poésie se lit très bien et à le mérite de faire débat. Je ne vous offre donc pas l'occasion de faire un tunnel pour Charlot.
Lavekrep Codaraque


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