Secouée par une cacophonie animale en cocorico majeur, la nuit déplie l'aube qui s'empresse de teindre en rose et jaune le plafond céleste avant de l'afficher en bleu.

C'est l'heure bouleversante du kaléïdoscope, le moment idéal pour posséder Appollonia et se baigner dans ses volées d'écume à flanc de coteau.

Le village entier est une boîte à secrets finement peinte à la chaux où se pavane une armada de courettes dégoulinantes de fleurs.

Le silence, privilège du lève-tôt, amplifie leurs senteurs tenaces qui, furtivement, complotent le réveil des sens encore tout chiffonnés de sommeil.

Le premier carillon anéantit le désert béni des ruelles et alerte la vie qui papillonne jusqu'aux molles chaleurs quand le soleil dans sa course poétise la géométrie et orchestre le duo lubrique de l'ombre et de la lumière.

Puis, le soir apporte ses brassées de fraîcheur revigorante et l'animation récidive pour parfois s'essouffler à l'aube de l'éternelle cacophonie.