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Poésie néo-classique
sqark : Manies et fêtes
 Publié le 10/02/16  -  6 commentaires  -  1547 caractères  -  156 lectures    Autres textes du même auteur

Tiré de "D'autres vivent encore".


Manies et fêtes



La poésie s’épelle aux lettres de l’enfance ;
J’ai bu tous ses récits et je les bois toujours.
Elle passe, éternelle, enluminée d’errances :
Forme et couleur, son et rayon, fond et contour.

Qu’importe le renvoi qu’ont décrété les autres ?
— Pas d’urnes pour son choix, mais la mer longue et brune
Qu’on devine gémir : — Viens là ! Tu es des nôtres !
Et si tu veux dormir, tu peux prendre mes dunes !

Tu peux prendre pour toi le spectacle intérieur,
Les joies glacées, sans mouvement, et sans figure ;
La pensée en bocal, les gens sans épaisseur :
L’ignoble t’appartient, prends-le ! Et surtout jure

De n'être pas utile car l'utile corrompt,
Car l'utile enlaidit, son ombre est une croix,
Son salaire, un mensonge, et son soutien, les cons —
L’improbable beauté n'est pas ce que tu vois,

C’est une veine toujours jeune et toujours neuve
C’est un monstre envoûtant : c'est une péninsule
Inversée. C’est la force inhumaine et sans preuve
Qui se fout bien de nous mais qui partout circule,

Comme le temps, le Nombre et les dimanches gris.
Ce que tu penses voir il te le faudra battre
À mort, forcer ton trait pour qu’il accouche un cri,
Qu’il torde une statue dans l'absurde et l'albâtre !

— Si parfois l’on te vit dans les révolutions,
Monter la barricade, et répondre aux rompez
Pour rejoindre une meute ou mourir en pension,
C’est qu’au fond de ton cœur, bah tu t’étais trompé.


 
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   Anonyme   
10/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J’aime beaucoup le fond de ce poème qui parle de la poésie dans ce qu’elle peut et doit, mais je ne suis pas sûr du tout d’en être convaincu, par manque de foi sans doute.
De belles pistes mais beaucoup de solitude promise (comme il se doit) dans cette évocation du chemin du poète (maudit ?).
Cela fait pendant à quelque chose que parfois je pressens quand je pense que la poésie se doit de dire le réel que l’on perçoit, de telle façon qu’on se rende compte que "L’improbable beauté n’est pas ce que tu vois," ce qui peut conduire tout autant à l’humilité qu’à l’émerveillement, en tout cas au respect devant ce qui est, et que nous ne comprenons pas, mais devons ménager d’autant plus, et dont nous vivons.
Je n'ai pas le sentiment d’être très clair et constructif là…mais bon.

Rien à dire sur la forme de ce manifeste énergique.

À vous relire.

   Anonyme   
10/2/2016
Une analyse personnelle sur les questionnements et les états d'âme du poète face à sa passion pour l'écriture.
Etant plus versé sur la musique que la poésie, je me considère comme pas tout à fait apte à donner un avis sur ce texte.

   Pouet   
10/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai aimé l'écriture, la forme et la plupart du fond. Je ne suis pas convaincu par le sens de la quatrième strophe. Alors sans parler forcément de la poésie "engagée" d'un Desnos ou d'un Hikmet par exemple, si on peut trouver de "l'utilité" à la poésie ou à la littérature en général c'est bien de montrer le monde sous un autre jour, de faire rêver, penser, critiquer, aimer, détester... Cela n'est-il pas "utile" à l'humain?
Mais bon chacun peut avoir son avis sur la question.
Je trouve ici un poème bien écrit, qui pousse à réfléchir.
Bravo.

   GilbertGossyen   
13/2/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Ce texte est magnifique.
J'y vois du Baudelaire et ses "Correspondances"
J'y vois du Valery: "Le cimetière marin"

J'aime ces vers:

"L’ignoble t’appartient, prends-le ! Et surtout jure

De n'être pas utile car l'utile corrompt,
Car l'utile enlaidit, son ombre est une croix,
Son salaire, un mensonge, et son soutien, les cons —
L’improbable beauté n'est pas ce que tu vois,"

Ils me font penser à Léo Ferré:

"Détourne toi du conforme et de l'inconforme"

J'aime ces vers:

"Ce que tu penses voir il te le faudra battre
À mort, forcer ton trait pour qu’il accouche un cri,
Qu’il torde une statue dans l'absurde et l'albâtre !"

Ils me font penser à Aragon

"Celui qui chante se torture".

Et les derniers vers me font penser à Gavroche, Eponine et Marius.

L'ensemble est original et profond, avec un vrai message.

Merci

   Vincendix   
13/2/2016
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je suis plutôt circonspect en lisant ce texte, certains passages sont forts, d’autres moyens et certains dénotent, si bien que l’ensemble, à mon avis, n’est pas transcendant.

Et puis j’estime que pour la catégorie néo-classique, il y a trop d’entorse à la prosodie.

   StayinOliv   
11/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai beaucoup aimé votre poème, les mots et les vers m'ont transporté d'une force rare. Vous avez vraiment quelque chose à dire et vous le dites à merveille et avec ferveur !

C’est une veine toujours jeune et toujours neuve
C’est un monstre envoûtant : c'est une péninsule
Inversée. C’est la force inhumaine et sans preuve
Qui se fout bien de nous mais qui partout circule,

J'ai adoré ce passage, même si je dois l'avouer je n'ai pas tout compris. Par contre le seul et gros point noir de votre texte et ce " bah " dans le tout dernier vers. Quel dommage, il vient un peu gâcher l'ensemble, car on reste sur ce "mot" moche qui n'a rien à faire là !


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