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Poésie néo-classique
StayinOliv : Abysse au pays des merveilles
 Publié le 07/05/16  -  9 commentaires  -  2232 caractères  -  170 lectures    Autres textes du même auteur

Lettre contre avoir. Brûlot pour mieux brûler. Ou pas.


Abysse au pays des merveilles



Des rêves au rabais, les soldes qui arrivent :
Envoûtés par du vent nos idéaux dérivent.
L’inutile venu partons passer le temps,
Ou plutôt trépasser, si cons mais consentants,
Dans divers magasins pour écouler nos vies.
Bloquant la conscience, ils dictent les envies.
C’est l’inflexible course à l’innovation
Qui nous rapproche autant de l’arriération.
Ainsi les corps grisés planent et se déplument
Parmi des conneries qui toujours les enfument,
Comblant l’illusion d’un besoin viscéral.
Nos moindres désirs puent le néant sidéral.
Nous sommes des moutons qui ruminons poussière,
Et l’absurdité prime au siècle sans lumière.
Adieu la liberté ! Tristes clowns en lambeaux
Captifs du jugement mais se croyant tous beaux,
Il ne reste aucun choix, sinon dûment s’éteindre,
Lorsque l’être au paraître a choisi de s’étreindre.

Sous le vide à foison je pense percevoir
Un feu devenir noir sans même le savoir.

Puisqu’il faut contenir la chaleur de son âme ;
Puisque l’époque tait la méditation ;
Et puisque le néon l’emporte sur la flamme,
S’épanouit en nous la désolation.

Moi je lève mon verre aux incompris du monde,
Aux rares comprenant leur cœur et non l’immonde.
Mais qui lève les poings, ou qui lève le doigt,
Face au vaste chaos prohibant d’être soi ?
Qui crache son dégoût, son désespoir, sa haine,
Sur l’état désolant de la nature humaine ?
Fiers de l’extérieur, morts à l’intérieur,
Qui rayonne aujourd’hui de sa propre lueur ?
Les regards que je croise, en parcourant les rues,
Personnifient l’essence aux couleurs disparues.
Chacun se voit terni, délavé, sans rougir ;
Et pas un ne saurait nous faire réagir,
Car les seuls mais parfaits témoins de l’aberrance
Sont nos miroirs flattant notre piètre apparence.

Alors je peux verser mon verre sur ces vers
Qui soulignent en vain l’existence à l’envers
Et crier, délirer, rejoindre le système
Comme ceux repoussant très loin toute bohème.

Sous le vide écrasant nul ne doit percevoir
Son feu pris dans la guerre entre l’être et avoir.


 
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   GilbertGossyen   
24/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'aime beaucoup ce poème revendicatif façon "coup de gueule".
J'aime le texte dans son ensemble avec des passages très forts

"Il ne reste aucun choix, sinon dûment s’éteindre,
Lorsque l’être au paraitre a choisi de s’étreindre."

"Mais qui lève les poings, ou qui lève le doigt,
Face au vaste chaos prohibant d’être soi ?
Qui crache son dégout, son désespoir, sa haine,
Sur l’état désolant de la nature humaine ?
Fiers de l’extérieur, morts à l’intérieur,
Qui rayonne aujourd’hui de sa propre lueur ?"

"Son feu pris dans la guerre entre l’être et avoir."

Je crois voir se lever le spectre de Léo Ferré.

Allez ! Une petite provocation amicale:
Soyez positif, tout cela crée des emplois.

   hersen   
7/5/2016
bonjour Stayinoliv,

Ce genre de poème, revendicatif et vindicatif, est en général rébarbatif pour une raison très simple : le lecteur n'a absolument pas d'espace dédié à sa propre réflexion au fil du texte. On lui assène littéralement des vérités qui ne lui appartiennent pas forcément. Il n'a plus d'air.

c'est un sujet qui réellement me touche mais ainsi délivré le message ferme les portes plutôt que de les ouvrir, à mon avis.

Il n'est pas question ici de savoir si ce que vous dites est vrai : vous le pensez, vous l'exprimez. Mais vous le présentez comme sans faille et donc il n'y a pas de place pour une alternative; peut-être le voulez-vous ainsi.

Mais pour moi, écrire ce genre de texte sans contrepartie me donne l'impression justement d'être complètement dans le système, d'une façon morbide puisque vous êtes conscient de ce qu'il est. Mais cependant l'acceptez.

or, s'il est ce qu'il est, ce "système" est améliorable, à chaque minute que l'on perd à s'en plaindre;

Mais j'imagine que vous avez été mû pas quelque chose de fort. Je donne seulement mon ressenti, je ne critique pas votre démarche.

Vous opposez, à la fin du texte, système et bohème. Point de vue que je ne partage pas car une posture ne sauve de rien. Peu importe ce que l'on vit et où on le vit, ce qui est important est la conscience que l'on en a.

Bon, je ne suis pas sûre que je vienne de faire un commentaire comme il est dit qu'ils doivent être faits !
J'ai plutôt entamé une discussion, on dirait ! mais c'est bien aussi, non ?

Cordialement.

   Cristale   
7/5/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Quand un auteur met autant d'énergie et de coeur, pour ne pas dire de tripes, dans son écrit, il mérite bien des félicitations.
Le soleil se lève chaque matin, avec lui son lot de misères, de chagrins mais aussi de bonheurs, et c'est le bonheur, même tout petit, dont il faut profiter. Nul ne peut porter la misère du monde sur ses épaules.
Vous avez joliment travaillé sur les finales de votre poème, beaucoup de rimes riches et variées, l'alternance n'est pas toujours respectée mais l'ensemble est bien écrit.
Bravo Olivier !

   Pouet   
7/5/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonsoir,

Je trouve ici un propos. En poésie j'aime ça. On prend position, on dit, on râle ou on crache. On se contente pas (d'essayer) de faire du beau pour faire du beau, de ciseler des vers pour faire joli. Alors pour ça je dis bravo, déjà.

Sur le fond, je trouve pour ma part que c'est un peu "poussé" mais je comprends parfaitement l'intention et le message.

Sur la forme j'ai un peu plus de réserve même si j'aime certains passages comme par exemple:

"Puisqu’il faut contenir la chaleur de son âme ;
Puisque l’époque tait la méditation ;
Et puisque le néon l’emporte sur la flamme,
S’épanouit en nous la désolation."

Même si au niveau du rythme (pour moi) ça colle pas trop mais je ne suis probablement pas une référence... ;)

Après des choses comme: " si cons mais consentants" me semblent un peu tomber dans la facilité.

De même que par exemple: " Nos moindres désirs puent le néant sidéral." me parait maladroit.

Dans l'ensemble je trouve que l'expression mériterait d'être un peu plus travaillée.

Mais bon, pour le fond, l'implication et le "coup de gueule", je félicite l'auteur et ma notation tiendra compte de tout cela.

Cordialement.

   Vincendix   
8/5/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
De quoi faire plusieurs textes avec ce réquisitoire.
Mais c’est vrai que le sujet est copieux, dénoncer l’oligarchie politique et financière part d’un bon sentiment mais ceux qui ont levé le poing ou jeté des pavés sont rentrés dans le rang depuis longtemps. Avant une parfaite égalité entre les hommes, des torrents d’égoïsme passeront encore sous les ponts.
Je salue la densité du texte, la musicalité de ses rimes, tout en restant sceptique sur sa portée.

   Robot   
9/5/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Il y a du pamphlet dans ce texte sur la société de consommation qui finit par intégrer même ceux qui ne s'y retrouvent pas. Le ton est fort et l'opinion assurée ce qui est parfait pour ce type d'écrit.

   Anonyme   
9/5/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour,

Ces textes qui montrent du doigt, qui dénoncent et à contrario sous-entendent la bonne marche à suivre, me 'gavent' la plupart du temps.
Or, je trouve ici l'écriture particulièrement soignée, précise.
Je la reçois comme un chant, désabusé certes, mais comme un chant.
Je suis d'ailleurs étonné de la qualité de votre texte au regard du précédent que j'ai trouvé plutôt mal ficelé.
C'est pour moi le jour et la nuit et je me réjouis d'avoir lu ça en ce jour.

Merci.

   bolderire   
10/5/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Héhé, certes nous consommons, enfin, qui consomme qui?
Ou, qui consomme quoi?... Bref, un joli coup de gueule et de conscience sur ...heuu au fait, les soldes ça commence quand...
Bravo!

   Anonyme   
13/5/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

On hésite entre désespérant et lucide.

Votre texte, au rythme alexandrin et aux rimes sonores, ferait un slam excellent : il en emprunte le ton et le rythme.

Je ne suis pourtant pas fan du genre (slam) car je le trouve souvent trop prosaïque et plein de facilités qui agissent comme de la poudre au yeux, ou plutôt aux oreilles, mais en l’état, votre texte est pour moi meilleur que bien des slams qui ont eu du succès.


"Lorsque l’être au paraître a choisi de s’étreindre."

Un doute sur la tournure : est-ce qu'on "s'étreint à quelque chose" ?

"Et puisque le néon l’emporte sur la flamme," : bravo pour ce vers d'apparence anodine mais qui dit beaucoup en quelques mots.

A.


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