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Poésie libre
StephCalewaert : Années noires
 Publié le 08/10/21  -  5 commentaires  -  2795 caractères  -  81 lectures    Autres textes du même auteur

Il y a du vampirisme donc probablement du capitalisme là-dedans !
Et aussi un peu de tendresse… si, je vous assure !


Années noires



Ce soir, il y eut un crime
Un crime ordinaire
Une vie fut prise
Arrachée au temps
Le truc bénin, quoi.
Un crime sans témoin
Et pourtant, pourtant
Moi je ne cache rien
Mes pensées s’abîment
Je ne vois plus rien
Qu’une scène infime
En arrière-plan
Au lointain.
La scène est pourtant si proche
Je suis taché de sang.
N’étant pas la victime
Je dois être l’assassin
Je tiens encore ma petite martyre
Qui désespérément
S’accroche encore à mes longues mains
Comme si de moi seul
Elle pouvait espérer le salut.
Puis elle lâche sans force
Ma belle saharienne
Qu’elle a maculée
De son sang carmin
Que plus tôt je suçais
Avec avidité.

Je la laisse déchoir
N’ai plus rien à voir
Avec ce corps vide, mou
Qui a cessé de s’agripper
À mes vêtements
« Tombe petit Lou.
Tombe et oublie tout. »
Sur son visage adouci…
J’ai presque cru voir…
Entrevoir un sourire…

Dommage…
J’aurais aimé revendiquer
Ce doux petit forfait.

C’est ce genre d’idées noires.
Étalées derrière nous
Comme un voile sur nos vies.

Elles surgissent aux détours
Aux coins sombres des villes
Nous mourrons à feu doux
Sur leurs brasiers obscurs

Par elles, nos esprits fous
Et nos vies se fissurent
Mais nous ne sommes que
De pauvres criminels
Sans cervelle, affamés,
Nous devons nous nourrir
Comme le firent nos parents.

Ou même nos créateurs
Car Eux, siècles durant
Ils cheminèrent sans trêve

Et poursuivirent leur rêve
Sur les rivages du temps
Sur les rives de ce fleuve

Charriant en s’écoulant
Lentement, languissant
Des alluvions de sang.

Combien d’aventuriers
Entreprirent cette quête ?

Et combien furent noyés
Décimés par le désir
Ou simplement la faim
La grande faim du vampire.

Les eaux noires s’élevant
Avalaient l’isthme gris
Les galets sous leurs pas
Apparaissaient rougis

De leur chiton de nuit
Elles submergeaient la grève
Emportant en leurs ondes
La substance de nos rêves

Et puis un jour… un jour, fatalement,
Les eaux se retirant
Abandonnent aux rochers
Les corps inanimés
Des vainqueurs triomphants.

Ceux-ci repartiront
Vers les étangs de vie,
Jusqu’à la crue prochaine
Jusqu’à la prochaine nuit

Mais le nombre en est faible.
Tous les collatéraux
Virent leur conscience noyée,
Virent leur conscience détruite,
Donc ne virent rien du tout.

L’entropie est une salope.


 
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   papipoete   
8/10/2021
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
bonjour StephCalewaert
Un très ( trop ) long poème, dont j'ai abandonné la lecture bien avant la fin !
On peut versifier sur tout sujet, sauf... sur celui que je viens de découvrir ; l'assassinat d'un enfant dont le meurtrier se repaît et semble tout heureux de ce sang qui dégouline de tout côté !
Un poème façon " Tarantino " qui met si mal à l'aise, mais je suis sûr que derrière ce sujet, il doit y avoir une métaphore très spirituelle ?
Bien sûr, moi avec mes oiseaux, mes fleurettes et autre ru dans un champ, ne risque pas l'opprobre...
On peut versifier sur tout...

   Cyrill   
8/10/2021
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,

J’ai bien aimé l’idée de faire une analogie entre capitalisme et vampirisme.
Cependant, il me semble que vous vous attardez trop, et inutilement, on dirait presque gratuitement, sur le versant du crime ordinaire.
Par sur que cette description apporte de la compréhension à ce qui suit. Vous semblez (et c’est confirmé dans l’exergue) vouloir faire cohabiter la tendresse avec un acte barbare, et j’ai du mal à vous suivre.
J’ai mieux apprécié la suite où vous renouez avec votre idée de départ, bien qu’elle soit un peu trop longuement exposée à mon goût.
Joli, le vers final !

   Vincente   
8/10/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
C'est par l'écriture que je me suis laissé attraper par ce texte vampirisant lecteur et propos ; car celui-là débute rebutant et se poursuit longtemps fuyamment.
Le cadencement fait penser à une succion, longue aspiration assez goulue au début puis par d'autres ensuite plus variables en fonction de l'évocation des suscitations diverses qui traversent l'esprit vampirisant, s'étonnant, se remettant en question, cherchant non une issue à ses intempérances, mais au moins un(e) coupable : la voilà enfin en fin : "L'entropie, [cette] salope" !

Le rythme, l'implication verbale, la volonté de faire texte depuis l'entropique sensation de se sentir acteur et victime, mangeur et mangé… que de turbulences s'invitent dans ce poème ! J'y ai senti une parenté avec un Maldoror qui se serait comme régénéré, d'on ne sait où ? sauf peut-être, mais sûrement du fait de ce que nous indique ce passage :

" Et combien furent noyés
Décimés par le désir
Ou simplement la faim
La grande faim du vampire. …/…

De leur chiton de nuit
Elles submergeaient la grève
Emportant en leurs ondes
La substance de nos rêves

Et puis un jour… un jour, fatalement,
Les eaux se retirant
Abandonnent aux rochers
Les corps inanimés
Des vainqueurs triomphants.
"

Le "vampire" se trouve l'individu sujet aux nécessités de sa propre survie, tout comme la société des individus spécifiques la constituant, tente de se justifier. Être "aimant", aspirant à l'autre, qui tenterait au biais d'un amour destructeur, déstructuré, de faire de ses "idées noires" l'extrémité horrible depuis laquelle il se vouera à de salutaires attentions. Le narrateur ne se défaussera pas, en quelque sorte, il assumera son geste assassin, et prononcera sous cette promesse suggérée la contrition vaine d'avouer un "responsable mais pas coupable" sincère…

L'évocation est assez alambiquée, mais ne reflète-t-elle pas les enchevêtrements et ambivalences que véhicule l'esprit de "l'être vampire", que nous serions tous un peu chacun dans notre registre et à notre niveau ?

   Provencao   
8/10/2021
"Dommage…
J’aurais aimé revendiquer
Ce doux petit forfait."

Ici, dans ce passage j'y ai lu une ironie qui se veut où se fait subtile sous un apparent appartenant à un monde des plus étrangers tant à la réflexion qu'au bon sens.


Ces années noires, excusez-moi, mais ne comprennent pas de dialectiques, de raisonnements.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Donaldo75   
9/10/2021
Bonjour,

Je suis mitigé quant à ce poème mais quelque chose en moi me dit qu’il vaut le coup d’être lu malgré ses longueurs. L’exergue donne une tonalité que malheureusement je ne retrouve pas dans les vers car ils sont trop délayés par la narration. Pourtant, cette narration contient des passages où la poésie l’emporte sur le discours ou l’accumulation de mots mais je peux comprendre que des lecteurs abandonnent en cours de route parce que les fruits de la lecture mettent du temps à se montrer. Le dernier vers montre une voie qui aurait pu servir de base pour édulcorer ce poème de son trop plein de mots.


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