Je pense qu'il s'en faudrait de peu que votre poème eût un véritable impact sur moi. Les trois vers de fin, ainsi, à mes yeux sont sobres et expressifs ; directs.

Mais avant, à mon avis, la majuscule initiale systématique des vers gâche l'effet. Sur le cri du cœur elle plaque une convention typographique "poétique" à rebours, je crois, de l'effet voulu. Et cela se voit beaucoup sur des vers aussi courts.
Par ailleurs, je pense que les quatre vers comportant un seul mot, systématiquement un adjectif, attirent trop mon attention sur votre choix d'un rigoureux parallélisme de construction du poème : l'expression de l'angoisse m'apparaît ainsi trop réfléchie, voire artificielle. En revanche je pense que votre choix de faire rimer vos vers est judicieux, cela ajoute selon moi une solennité au propos.

Les détails comptent beaucoup dans un poème très court comme ici, j'ai le sentiment que les choix formels en sont un poil trop évidents et que cela bride l'expressivité.

Pas facile de commenter ce très court poème. Il y a du ''trop'' et du ''trop peu''.
Trop de fois le mot cœur, cinq fois sur quinze petits vers, c'est pléthore à mon avis, et trop peu d'arguments pouvant donner lieu à des commentaires.
Il ne s'agit en fait que d'une peur irraisonnée, mais cette sensation pourrait être davantage développée.
L'angoisse était peut-être trop forte pour l'auteur(e) au point de l'empêcher d'en écrire plus ?
Le titre collant parfaitement à ce mini-texte me paraît être le seul point positif.

Difficile de faire court: tout doit être dit en peu de mots (un peu comme dans le sonnet): l'exercice ici ne m'a convaincu qu'à moitié avec notamment un grand nombre d'adjectifs et la répétition plusieurs fois du mot cœur. Je pense toutefois qu'avec quelques (petites) modifications, votre écrit tiendrait tout à fait la route.

Bien à vous.

bonjour Sylbian
Pour oublier sa peine, le héros trompe son âme, au coeur de la nuit ( celle qui vit sous les sunlight )
NB on a tous, un jour ou l'autre connu un chagrin, que rien ne pouvait apaiser, et cherché là où ça rigole, là où l'on semble ne pas connaître pareille infortune, et puis non...
Mais l'inspiration ne suffit pas à faire un poème, il faut respecter comme pour monter un mur bien vertical, les règles de l'art !
Sous mes yeux, je vois des vers libres faire ce qu'il leur plaît ; ainsi, " parfumée, endiablée, nauséeuse, poisseuse, si profonde " se détachent de leur sujet, et semblent bien esseulés en retrait de ligne ?
Et ce " coeur " répété 5 fois, fait mal au coeur, comme se dire :" pourquoi pas un synonyme ? "
L'ultime strophe put gagner en intensité, alors que là elle semble bien nonchalante...

Bonjour Sylbian,
Pour traiter ce sujet à mon avis il aurait mieux valu faire une poésie libre.
Ici vous vous contraignez à faire rimer et cela passe mal.
Donner toujours plus d'importance au fond qu'à la forme permet de partager ses états d'âme. Et de ne pas s'enliser dans la "brume", le "rhume", la "nuit", "l'ennui" sans oublier tous ces "cœur".

A+

Bonjour Sylbian

Il n'est point facile de composer un poème court..c'est un exercice que je trouve très périlleux.

"Pourtant dans la brume
Nauséeuse
Recouvrant mon cœur
Au fond de la nuit
Poisseuse
Régnant sur mon cœur"

Mon passage préféré où j'aurai voulu lire cette notion d'étrangeté qui allie cet état nauséeux comme y étant tout en n'y 'étant pas.

Cette "noyade dans l'ennui" ne fuit pas paradoxalement devant l'angoisse, mais vers le " je", presque inconsciente.

Moi, j'y ai lu une étrangeté qui dans l’angoisse doit être comprise comme la manifestation la plus primitive, initiale…

Et cela je ne l'ai pas trouvé dans votre poésie.

Au plaisir de vous lire

Cordialement

Bonjour Sylbian,

Je suis partagé sur ce poème ; je pense que d’un côté il y a une intention mais que la forme hésite entre plusieurs registres. Je pense que la rime est une contrainte dont ce poème pourrait se passer ; ce qui signifie autant le passer en libre et se dégager de cette contrainte pour mieux utiliser les possibilités de découpage qu’offre le libre. Ainsi, tu auras plus de possibilités pour exposer la tonalité de ta vision – en tant que poète – de l’angoisse et embarquer le lecteur qui ne verra plus la contrainte que tu t’es imposée comme une entrave à la fluidité de sa lecture.

J’espère que mon commentaire est utile.

Bonjour Sylbian.

J’ai bien aimé suivre la progression de l’humeur dans ce poème,
la seconde strophe en miroir de la première avec ses répétitions qui font bien chanter la lecture.
J’y ai entendu un petit air de complainte verlainienne.

On oublie la relative légèreté du début avec les trois vers de fin qui posent bien l’angoisse – même si elle est toute en retenue pudique - qu’annonçait le titre.

Merci pour le partage.

Bonjour Sylbian,

Si le thème était prometteur, je ne suis pas convaincu par le traitement en l'état, je pense que la réalisation est trop sage, pas assez plombante et impactante alors que c'est ce qu'on attend étant donné le fond et le titre...

Se débarrasser des contraintes de la rime pour laisser parler sa poétique personnelle sur un sujet aussi sensible pourrait être une bonne piste

Bonne continuation !

Bonjour Sylbian. Comme d'autres commentateurs avant moi je pense aussi que des vers libres, vrais, libérés de toute contrainte, auraient mieux traduit cette anxiété prégnante. Dans ce très court poème la réalité est seulement évoquée dans les trois vers de conclusion. Peut-être trop de retenue dans l'expression d'un ressenti qui pèse mais qui est difficile à exposer. La poésie et en particulier les compositions libres le permettent pourtant, pour cela il faut oublier les éventuels lecteurs et ne penser qu'à laisser le coeur s'exprimer. Après, les mots percutants peuvent arriver, parfois avec une grande facilité. Une expérience à tenter peut-être ...

Bonjour,

C'est un poème court, peut-être un peu trop, mais il a le mérite de dire l'essentiel pour rendre compte du ressenti énoncé dans le titre.

Je trouve juste dommage que le poème ne soit pas plus développé.

L'écriture est cependant expressive, à mon sens, et suffisamment percutante pour impacter le lecteur.

Au plaisir de vous relire.

La répétition "anaphorique" de coeur n'a peut-être pas l'effet escompté.
Par ailleurs, le "pourtant" de la 2e strophe me semble incongru par rapport au contenu de la première car il ne marque aucune opposition, comme il se devrait dans l'utilisation de cet adverbe.
Sinon il y a de l'idée et une recherche évidente.