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Poésie contemporaine
tristepoete : Bien sûr
 Publié le 30/01/13  -  4 commentaires  -  3661 caractères  -  60 lectures    Autres textes du même auteur

Entre alexandrins et prose, quelques déboires en lignes…


Bien sûr



Bien sûr il y a le vide que tu me donnes,
Permanente absence que mes mots fredonnent.
Évidemment il y a la pluie que le ciel
Déverse sillonnant de sombres ruelles.

Tout cela restera dans ce terrible froid
Qui résonne en moi tel un éternel effroi.
Au fond des yeux ta silhouette embrasse le fou
Rêve de la chaumière aux cent marmots, mais nous…

Bien sûr nous, nous bavons l’absence aux grands mots,
Et nous la remplissons oui, remplissons de faux
Évidemment trop vide pour évident sourire.
De cycle en cycle tout se doit d’enfin périr.

Je me dore sous un soleil nouveau et chaud,
Ma longue agonie, mon désespoir, mon fardeau
S’échappent sur cette mélodie qu’un bal musette
Soulève sous mes pas légers contant fleurette.

Bien sûr il y a inconcevable et naïf,
Sommeil et rêve, conscience et amour. Chétif,
Évidemment je bouscule tendrement ton cœur
Tant ma solitude perle quelques liqueurs.

T’aimer, c’est être funambule à l’équilibre
Téméraire, trapéziste ayant le vertige. Libre
De craindre, libre d’espoir, libre de vivre
Son histoire à cent lieues de celle des livres.

Bien sûr que quelques alexandrins n’y changeront rien, bien sûr que le moindre mot n’amènera à aucune fin. Évidemment j’écris, évidemment je crie mon envie meurtrie par cette ligne à l’infini sablier mais je ne dépéris pas, bien au contraire, je suis épris d’un impossible mais ne fuis point. C’est solide et encastré de certitudes que je me tiens fier devant le vide, aucun membre ne fléchit, quelques pensées larmoyantes en guise de faiblesse, j’ai le buste droit, tant empli de roses que de leurs délicieuses épines. Les écorchures appartiennent aux épopées, tout comme les déchirures appartiennent à l’amour. Je ne les crains pas, elles sont déjà là, marquant la chair telle une fresque qui dessine nos envols qui une fois à terre s’embourbent dans l’appréhension, dans la réalité des âges qui, de sens n’ont que ce que le regard des autres lui donne. Je prépare un nulle part au milieu de tout, un ineffable aux poèmes mélodieux, un gouffre trop étroit pour notre amour, une arche pour deux cœurs fous, une cave voluptueuse par ses millésimes, une tempête nous mettant à nu, des apparats de nature rouges et peaux, des lèvres sans cesse papillonnantes ; de sourire en rire, de doux mots en poèmes, de cris en théâtre… Nous serons passion, nous serons tout autre que ces autres, nous serons Anna et Grégoire, nous serons la romance contemporaine, nous serons le rêve des cœurs, le fantasme des seuls… c’est souvent en ces mots que raisonne l’absurde tant tu es loin, loin de moi, si loin que ton corps s’offre à un autre, cet autre qui, de confort en proximité, te rend femme. Cette femme qui, un jour mienne, m’a glissé entre les veines ; ce jour infiniment revécu, ce jour de peine traînant le pied dans cette gare aux milles regards d’une histoire qui s’égare… le teint blafard je suis allé m’asseoir conscient des bagages emportés sur ce départ et je ne peux t’en vouloir d’avoir donné place à un homme, « il faut bien que le corps exulte ». Mais je suis de ceux qui n’ont de place face aux grand-places encombrées d’amourettes, je suis de ceux qui ne savent plus comment faire taire des émois à jamais en moi. Je suis Grégoire, étrange personnage aux sonorités passées se perdant dans sa quête à la nature dénaturée par l’incompréhension de sa bien-aimée. En somme un petit con courant désespérément après la femme qu’il aime, qu’il aimera, qu’il aura aimée et qu’il aura soulignée dans tant de lignes à la ponctuation close.


 
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   rosebud   
17/1/2013
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
C'est émouvant de sentir ce coeur éperdu d'amour et qui en fait trop comme tous les amoureux transis. Mais les amoureux transis, on les rejette parce qu'ils sont gênants, maladroits, pitoyables. Je suppose qu'Anna a dû faire de même avec son amoureux encombrant comme un paquet trop lourd.
Mais quand l'amoureux tente de faire du style (les assonances: "dans cette gare aux milles regards d’une histoire qui s’égare…le teint blafard") ça ne marche plus, c'est du chiqué, on n'y croit presque plus.
Je ne suis pas très emballé par l'ensemble qui traîne des semelles de plomb, mais un amoureux c'est lourdaud, alors...

   brabant   
31/1/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour TristePoète,


"Bien sûr..."... Cela fleure le Brel à plein nez, l'exhale à grands poumons... "il faut bien que le corps exulte"... et on prend le texte dans la poire toutes narines frémissantes (enfin, j'exagère un peu ; je visualisais les narines bréliennes... Tout un poème :D), toutes narines étonnées, ou interrogatives. On éternue le tout, on ramasse et on ferme la gamelle, "ponctuation close", qu'il n'aurait pas refermée, lui, sa gamelle, l'énorme Jacques, le gigantesque, qu'il avait ouverte comme un four, avec une bouche pas possible et quatre fois plus de dents que n'importe qui, une gueule de haut-fourneau là-bas du côté de Malines, un claque-merde (Oh ! Scusi !), un claque romance, encore lui, le fleur bleue refoulé, le macho, le masochiste de l'amour.

Mais revenons à vous, rendons ce qui vous appartient, vous ne manquez pas d'emphase (d'emphase douce. lol), votre texte a de l'allure [l'allure des grands textes ;)], c'est du solide éthéré, d'ailleurs il se présente comme un pied (lol), ou plutôt comme un socle, une jambe et au-dessous un pied [du 44 :) chaussure de sécurité], d'ailleurs je l'ai pris, mon pied, et je vous l'assure, pas dans le cul. J'ai beaucoup aimé.

Tenez, pour le prouver, je m'en vais vous relire... "Bien sûr..; Evidemment..." seules sont vraies les histoires "à cent lieues" de celles "des livres". Elles sont belles et elles sont cruelles, même que l'on est prêt à donner celle qu'on aime pourvu qu'elle soit heureuse. Qu'est-ce qu'on est "con", mais celui qui nous l'a prise : quel salaud tout de même !

Chienne de vie ! Reste la cave du rêve...

Merci à vous !


p s : "Les écorchures appartiennent aux épopées, tout comme les déchirures appartiennent à l'amour."
"écorchures" est faible
tout comme "déchirures""
Soyez grandiose, ou bien soyez vulgaire, ce qui revient au même !...

;-)) pour l'incipit avec le pluriel "lignes".

   leni   
31/1/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bien sûr...il faut bien que le corps exulte cela respire Brel J'ai des difficultés pour lier les vers et la prose

T’aimer, c’est être funambule à l’équilibre
Téméraire, trapéziste ayant le vertige. Libre
De craindre, libre d’espoir, libre de vivre
Son histoire à cent lieues de celle des livres.
Ces quatre vers résument l'esprit de l'ensemble
Je les trouve tres beaux! Il y a de la réserve sous cette plume

   David   
4/2/2013
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Bonjour Tristepoete,

J'ai eu du mal avec plusieurs passages, au début :

"Évidemment il y a la pluie que le ciel/Déverse sillonnant de sombres ruelles."

Ça doit être plutôt la pluie que le ciel qui "sillonne" mais je n'ai pas trouvé cela très bien dit.

"Bien sûr nous, nous bavons l’absence aux grands mots,/Et nous la remplissons oui, remplissons de faux/Évidemment trop vide pour évident sourire."

Que peut bien vouloir dire ou amener "Pour évident sourire", j'aurais peut-être lu "pour (ton) évident sourire". "faux" semble employé comme nom commun, à l'image d'autres mots du poème à l'allure d'adjectif mais qui ne qualifieront rien :

"je suis épris d’un impossible mais ne fuis point"
"Je prépare un nulle part au milieu de tout, un ineffable aux poèmes mélodieux"
"le fantasme des seuls… "

Cela pourrait participer d'un effet poétique, mais il y a des risques de confusion, comme s'il manquait un mot, notamment pour celui présent dans les vers du début.

Il y a un autre passage que j'ai trouvé pas très heureux :

"Chétif, Évidemment je bouscule tendrement ton cœur/Tant ma solitude perle quelques liqueurs."

Le narrateur bousculerait tendrement le cœur de sa muse parce que ça solitude perle quelques liqueurs. La solitude serait comparée à un alambic, ou quoique ce soit qui puisse laisser perler des liqueurs. La suite "tant/quelques" semblent signifier qu'un fonctionnement correcte est parfaitement étanche... bref, je me perd un peu, et la formulation ne m'a pas pris sous son charme.

Je ne suis pas sûr que le narrateur veuillent vraiment se décrire lui-même comme "chétif", contrairement à ce qui est pourtant écrit. Ça doit plutôt se rapporter au passage précédent, il me semble, en lisant la strophe entière :

"Bien sûr il y a inconcevable et naïf,
Sommeil et rêve, conscience et amour. Chétif,
Évidemment je bouscule tendrement ton cœur
Tant ma solitude perle quelques liqueurs."

C'est peut-être la suite de couples de mots précédents qui représenterait quelque chose de "chétif", mais ça peut être aussi une confusion de ma part, je ne voyais guère de description physique par ailleurs.

L'impression de désordre ressort plus que la passion, l'impression de longueur vient assez vite, il n'y aura pas grand chose de plus dans le passage en prose qui ne se ressentent déjà dans celui en vers.


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