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Chansons et Slams
troupi : Je voudrais pas crever
 Publié le 10/02/14  -  12 commentaires  -  1669 caractères  -  248 lectures    Autres textes du même auteur

Je voudrais pas crever
Avant d'avoir connu
Les chiens noirs du Mexique
Qui dorment sans rêver
(Boris Vian)


Je voudrais pas crever



Je voudrais pas crever
comme disait Boris Vian,
sans connaître ces îles
crevant les océans ;
toucher ces paradis.
Je voudrais pas crever
sans aller regarder
vraiment au fond des yeux
ces peuples lézardés,
éparpillés, perdus…
Qui n’ont aucune idée
du mépris qu’on leur donne,
Occidentaux gavés
comme porcs qui gloutonnent.

Je voudrais pas crever
sans voir des éléphants,
eux qui n’ont pas encore
pillé leur continent…
hypothéqué demain…
Je voudrais pas crever
sans toucher des baleines,
frémir juste en croisant
leur regard d’où la haine
est absente et pourtant…
J’aurais voulu connaître
Dodo et Thylacine,
mais je ne pourrai pas !
Alors je les dessine.

Je voudrais pas crever
sans voir en haut des cimes,
un aigle, un gypaète,
avant qu’on les décime.
Un edelweiss aussi.
Je voudrais bien savoir
si elle est vraiment bleue,
cette planète Terre,
faire vite si c’est possible,
avant qu’elle ne soit jaune…
Jaune sable désert,
jaune fleuves boueux,
et soufre des volcans,
furoncles nauséeux…

Je voudrais pas crever
sans savoir que j’ai tort
de penser que les hommes
qui se croient tellement forts
ont tort d’être vivants.
Je voudrais pas crever
sans savoir que j’ai tort
de ne pas les aimer…
sans savoir que j’ai tort
de croire qu’ils sont mauvais.
Je voudrais ne pas croire
qu’une planète sans eux
serait beaucoup plus saine…
sûrement vraiment bleue.


 
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   leni   
10/2/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Oui c'est un choix d'écrire dans la trame de Vian C'est comme si on réécrivait "La Prière"selon la formule de Francis James Cette phrase " Je voudrais pas crever"serait avantageusement remplacée Tout le texte très critique est bien dit C'est un regard assez panoramique Mais les occidentaux qui gloutonnent c'est limite!!Je note Bien+

   KIE   
29/1/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Occidentaux gavés comme porcs qui gloutonnent. Ce n'est pas l'idée mais la formulation qui me gêne, il faudrait que ça se voit mieux, non ? Dit comme ça c'est un peu plat (mais c'est un sentiment personnel).
Ce texte m'a retenu par ce qu'il dégage de fort dans le désenchantement, je ne sais pourquoi, le dessin ? le désert ? les volcans ? il me fait penser au petit Prince. C'est simple et direct. Une certaine douceur pour décrire (et bien) la dureté. Le colonisateur gravosse, les éléphants, les baleines, les ziozeaux en voie de disparition, la bleuté de la terre, l'apocalypse larvée, on pourrait se dire qu'on est dans l'antienne écolo, le saint-sulpicien sauce verdâtre, mais non, la façon de l'exprimer efface tout. Au fond, tout est là, trouver le juste ton, le bon mot. Pour être franc, ce texte me plaît et je suis incapable de dire pourquoi.
Les hommes font ce qu'ils savent faire, être des hommes, faut pas leur en vouloir.

   Marite   
10/2/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Un slam qui se lit d'une traite, sans vraiment de heurt. Sauf que je n'ai pas tellement aimé " Occidentaux gavés comme porcs qui gloutonnent." car, de plus en plus, ce gavage n'est plus réaliste pour un bon nombre d'entre eux.
C'est très curieux car à la fin de ce texte plutôt pessimiste ou désespéré, j'ai pensé : mais prenez donc l'un de ces billets d'avion (en promotion) qui vous mènera vers d'autres horizons ou bien lancez-vous, sortez de cette bulle qui ne fait que culpabiliser les êtres humains, sac au dos dans un périple vers des horizons différents. Il existe sur terre d'immenses territoires, certains très vivants et verdoyants, où l'Homme se tient à sa place, respectueux de la Nature. Seule condition pour pleinement en profiter : quitter les filets de protection et le confort offerts par la société moderne. Je perçois ce slam comme un aperçu de la réduction de la vision de la Vie et du Monde de ces Occidentaux, enfin, plutôt l'image qu'ils véhiculent ... en s'apitoyant sur eux-mêmes.

   Pimpette   
10/2/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Moi qui ne suis pas souvent touchée par la vague écolo, ici le ton Troupi que j'aime dans TOUS ses textes....fait merveille une fois encore...
Même la dernière strophe d'un humanisme gentiment ronronnant se laisse aimer...
C'est simple, poétique et efficace....que demander de plus par cette matinée de Lundi pluvieuse et chiante en Normandie...

   funambule   
10/2/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
A priori je n'aime pas trop les pamphlets faciles (dans l'idée), cet acharnement sur les portes ouvertes de la "très paradoxale" (soit disant d'ailleurs) pensée unique. Oui, l'homme veut son gazon bien vert, ses plages immaculées... et le pétrole pour arroser les deux.

Tout de même, lorsque c'est bien écrit, lorsqu'une telle verve jaillit de la plume de l'auteur, je veux bien reconsidérer mes idées (un peu trop) arrêtées.

Le "crevé" / "crevant" du début, malgré les sens différents crée une redondance qui me heurte un peu même si l'image des iles crevant les océans me plait beaucoup. Après, ça déroule dans un rythme sans faille jusqu'au semi/retournement final qui est d'autant plus réussi qu'il n'est pas total.

Un texte slamisant qui pourrait faire un bon rock débridé arasant ainsi l'aspect un peu punk moralisateur de l'ensemble.

   Anonyme   
10/2/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Moi j'apprécie ce texte car il exprime assez mon point de vue. Subjectif ? Tant pis. Peut être faudrait-il un peu cesser de se voiler la face...
" ces peuples lézardés,
éparpillés, perdus…
Qui n’ont aucune idée
du mépris qu’on leur donne," Pourrait-on affirmer le contraire ?

" sans voir des éléphants,
eux qui n’ont pas encore
pillé leur continent… "Pourrait-on affirmer le contraire ?

avant qu’elle ne soit jaune…
Jaune sable désert, "Pourrait-on affirmer le contraire ?

" Je voudrais ne pas croire
qu’une planète sans eux
serait beaucoup plus saine…
sûrement vraiment bleue. " Héhé ...

Par contre " Occidentaux gavés
comme porcs qui gloutonnent." Il y a toujour des millions de gens, en Occident, qui ne sont pas "gavés et ne " gloutonnent" point.

   Anonyme   
10/2/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Salut troupi. C'est un slam qui ne déroge pas à la règle du genre avec ses vérités et ses excès. Je dis excès car la première strophe qui nous parle de l'Occident gavé comme porcs qui gloutonnent est un poil manichéenne... Rien n'est jamais tout blanc ou tout noir et certains Occidentaux ne sont pas non plus à la fête alors que dans des pays dits émergents, d'aucuns, même si ça reste une minorité, ne manquent de rien.
Je suis plutôt d'accord avec les exemples qui suivent, les éléphants et les baleines que ne connaitront sans doute pas nos successeurs, le dodo et le thylacine aujourd'hui disparus, la pollution de la planète...etc.
Pour en finir, haro sur le baudet, c'est à dire sur les hommes que nous sommes et c'est là que le bât blesse car nous contribuons tous, plus ou moins il est vrai, à cet état des lieux, y compris Alex et... troupi.
Moi le premier, je déplore ces dégradations faites à la planète bleue mais je ne pourrais pas me passer d'électricité, de ma petite diésel (avec filtres à particules quand même !) et de tout ce qui fait la vie moderne avec les conséquences que l'on sait.
Pour les baleines et autres espèces menacées ce n'est qu'une volonté politique mais pour le reste je crains que rien ni personne ne puisse arrêter la machine infernale que nous alimentons tous un peu chaque jour... Cela dit, c'est toujours bon de nous rappeler ce qui se trame et je vous remercie pour ce coup de gueule qui se lit avec plaisir hormis ces trois vers, pour le fond et la forme :
"du mépris qu’on leur donne,
Occidentaux gavés
comme porcs qui gloutonnent."

Bon courage, troupi !

   Anonyme   
10/2/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Troupi,

Vous mettez en exergue le beau texte de Boris Vian comme source d'inspiration. J'accepte sans problème le jeu "A la manière de..." et pas question pour moi de mettre à priori Boris Vian au panthéon et vous au cimetière des innocents.
Votre texte est un texte militant, un slam rageur qui frappe à l'estomac ("Occidentaux gavés comme porcs qui gloutonnent"), un texte dont on se demande s'il a été écrit par un activiste qui ne sait plus où sont cachées les armes pour nous détruire tous :

"Je voudrais ne pas croire
qu’une planète sans eux
serait beaucoup plus saine…"

ou par un sympathique troglodyte qui voudrait juste qu'on vive tous en haut du Mont-Blanc.

Mais paradoxalement, la violence que vous voulez mettre dans vos propos manque de force. A cause de la forme, qui est une harangue un peu tristounette adressée à un guérillero novice qui viendrait juste de payer sa première cotisation, un feu d'artifice dont quelques pétards auraient pris l'eau. Il me semble que la poésie doit dire plus que la simple contestation.
Le texte de Boris Vian est un texte personnel. Il nous parle de ses rêves, d'horizons baba cool et peace and love de 68, tout auréolé du côté subsersif de "La lettre au président". A une époque où on se foutait royalement de l'écologie... pourvu qu'on ait un joint et pas de culotte.

Plus une poésie est militante et plus elle doit innover, inventer dans son expression pour ne pas être juste une voix perdue dans la foule. J'aurais préféré, comme dans le texte de Boris Vian, que vous nous balanciez des images et que vous nous laissiez en tirer une éventuelle conclusion nous-mêmes. Plutôt que de nous dire : " J’aurais voulu connaître/Dodo et Thylacine/mais je ne pourrai pas !" , balancez-nous une image choc qui nous les fasse regretter. Idem pour :

"Je voudrais pas crever
sans voir en haut des cimes,
un aigle, un gypaète,
avant qu’on les décime"

Le dernier vers détruit la poésie. On retrouve ce défaut tout au long du poème. J'aurais préféré quelque chose du style :

un aigle, un gypaète,
avant qu’ils portent des béquilles.

Je vous connais pour d'autres poèmes. Je dirais que l'intention est louable, que le message est clair, mais qu'ici la vision n'a pas la bonne focale poétique.

Cordialement
Ludi

   senglar   
10/2/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Troupi,


D'une touchante maladresse pour rappeler que l'homme n'est qu'un apprenti... sorcier :) qui se sert d'une baguette pour tarir la source et non la faire jaillir.

Que l'homme prenne à la planète, cela peut se comprendre, la vie est un combat et la planète n'est pas donneuse ; mais qu'il s'en prenne à ses habitants n'est pas concevable, la vie est une chaîne dont chaque maillon est solidaire.

Alors pour "pas crever", qu'il évite de devenir un virus miserabilis et qu'il se cantonne à son rôle de pou ou de teigne, de tique, taies sur l'oeil bleu de la Terre.

Merci pour l'avertissement ou plutôt le rappel à l'ordre Troupi !


Les images avec les peuples premiers, la flore et la faune menacées sont particulièrement belles, percutantes et poignantes.

brabant

   Robot   
10/2/2014
 a aimé ce texte 
Bien
C'est une belle dénonciation mais j'ai envie de dire: "et après". Il manque à ce bon texte le "ensuite comment changer les choses". Et ce qui me trouble un peu, c'est à la fois la généralisation "la faute à tous" et à l'inverse le côté méchants occidentaux. A moins que vu la rondeur de la planète on prolonge l'occident au delà des Amériques du côté de la Russie et de l'Ukraine, plus bas vers la Chine et l'Inde (La pollution du Gange, c'est pas l'occident) et au sud les massacres d'éléphant ne sont pas uniquement l'œuvre d'affreux chasseurs blancs et ceux qui tuent gorilles et rhino sont aussi des résidents du pays. Les chasseurs de baleines Japonais sont en orient.
Sinon, rien à dire sur le style de votre poème, il est résolu mais perd de son efficacité par son manque de nuances.

   FABIO   
13/2/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
De jolies passages rythmiques et surtout poétiques, d'autres un peu plus parlés, un mélange qui me convient bien et de plus le message est clair et précis

   wancyrs   
12/2/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quand j'ai lu ton texte, Troupi, je me suis dit : "Ouch ! il va se la prendre à la face avec son : "Occidentaux gavés
comme porcs qui gloutonnent." Mais tu ne t'en sors pas mal, car le texte livre une vue panoramique sur ces maux qu'on déclame chaque jour mais qui ne trouvent jamais écho. C'est un texte qui semble passif, mais au fond guerrier, une façon de dire les choses comme j'aimerais bien, mais je suis trop impulsif pour ça. Merci pour ce texte tranquille-criant.

Wan


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