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Poésie néo-classique
Vincendix : Cheveux au vent
 Publié le 01/09/21  -  15 commentaires  -  1245 caractères  -  223 lectures    Autres textes du même auteur

Des souvenirs heureux qui se transforment en déception en découvrant la réalité un demi-siècle plus tard.


Cheveux au vent



Cheveux au vent mains dans les poches
Je vais joyeux sur le chemin
J’entends au loin tinter des cloches
Je suis heureux comme un gamin.

Je suis tout près du patelin
Je vois les maisons les plus proches
Je devine le vieux moulin
Où je venais pêcher des loches.

Dans les orties et les arroches
La grange d’Émile Fortin
Là où la belle Anne Desroches
Me dévoilait son popotin.

La ferme du père Martin
Sans trop de bruit je m’en approche
Pour éviter le gros mâtin
Qui m’avait filé la pétoche.

La réalité

Je n’entends pas tinter les cloches
De l’église de Saint-Firmin
Je ne suis plus dans mes galoches
Qui résonnaient sur le chemin.

Dans mes souliers de citadin
Mes pieds expriment des reproches
Je dois avoir l’air d’un crétin.
Qu’en penserait Anne Desroches ?

Je n’irai plus pêcher des loches
Il est en ruines le moulin
La vie rurale s’effiloche
Plus de chevaux ni de crottin

Désertes sont les maisons proches
Il est mort le père Martin
Mes souvenirs au fond des poches
Je suis triste comme un pantin.


 
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   Anonyme   
14/8/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Malgré mon aversion pour les antiennes « c'était mieux avant, y a même plus de chevaux, où sont les loches de mon enfance », je trouve ici la lamentation bien déclinée, grâce à la première partie qui m'apparaît jolie, enlevée, débraillée ce qu'il faut, sans pesanteur. Rien que le popotin d'Anne Desroches emporte mon adhésion !
Mais quel dommage pour moi que vous vous soyez cru (ou crue ? Je ne suis pas sûre que le participe s'accorde dans ce cas) obligé(e) de souscrire partout à la majuscule initiale du vers ; si je peux l'imaginer pour le narrateur citadin engoncé dans les convenances et ses souliers, je l'estime en désaccord avec les souvenirs d'enfance campagnarde libre.

À part ça j'ai bien aimé le rythme d'octosyllabes qui à mon sens sert le propos quand il est frivole. Peut-être, pour marquer le contraste entre l'anticipation et la réalité, serait-il intéressant d'adopter un rythme plus lourd, plus lent, voire un peu grinçant comme un impair, dans la partie « réalité ». De l'hendécasyllabe ? Simple idée bien sûr, vous en faites ce que vous voulez. Pour ma part, je pense qu'avec quelques ajustements formels vous pourriez donner plus de saveur à votre poème.

   GiL   
14/8/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Ce poème en octosyllabes démarre d’un bon pas, dans une tonalité bon enfant correspondant bien à l’humeur du gamin qu’était le narrateur il y a cinquante ans. Le vocabulaire est simple, voire un peu relâché, comme « patelin ». Dans cette première partie, deux expressions m’ont parues n’être pas dans le ton, dommage ! Je ne détaille pas mon reproche, dans l’hypothèse où l’auteur souhaiterait y remédier avant parution, mais je tiens le détail à sa disposition.

La deuxième partie du poème est très bien venue avec le rappel nostalgique des enchantements du début.

Un coup de chapeau pour le tour de force d'avoir réussi 32 vers sur deux rimes !

À part le point cité plus haut, ce poème m’a beaucoup plu.
Merci pour le partage,
GiL, en EL.

   poldutor   
15/8/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour
Combien de déception parfois lorsqu'on retourne sur les lieux de son enfance!
Comme tout parait petit à notre regard d'adulte. Ici le temps a passé et n'a pas amélioré les choses, les gens ont vieilli ou sont morts et même la belle Anne Desroches s'est probablement décatie

"le temps aux plus belles choses, se plait à faire un affront", hélas!

J'aime la première strophe, qui montre l'espoir de retrouver l'ambiance de sa jeunesse

"Cheveux au vent mains dans les poches
Je vais joyeux sur le chemin
J’entends au loin tinter des cloches
Je suis heureux comme un gamin."

Mais la dernière sonne la glas des espoirs :

"Désertes sont les maisons proches
Il est mort le père Martin
Mes souvenirs au fond des poches
Je suis triste comme un pantin."
Nostalgie quand tu nous tiens.

Cordialement.
poldutor en E.L

   Lebarde   
16/8/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Très belle idée que cette évocation à double entrée d’un souvenir espéré, qui se heurte à une réalité que l’auteur(e) n’imaginait pas retrouver dans cet état après le passage du temps.
Bien plaisant ce poème en octosyllabes sur deux rimes, qui lui donne un ton désinvolte et sifflotant, du plus bel effet sur les pensées moroses.
A la lecture je vois un gavroche ironique (pourquoi pas un poulbot ébouriffé ) quittant un instant la ville pour un retour dans son village.
C’est ce qui me vient à l’esprit mais peut-être ai-je l’imagination délirante?

L’écriture est limpide, fluide, vivante, guillerette avec des mots simples et des images, tour à tour figées ou animées, insouciantes et fraîches ou pleines de tristesse et de nostalgie.

Bravo, j’ai pris un réel plaisir à lire ce joli poème que je voudrais pouvoir souvent retrouver ici pour me rappeler encore et encore mon âme d’enfant.
Merci, vous m’avez enchanté.

En EL
Lebarde

   Queribus   
20/8/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Une méditation sur le temps qui passe et les désillusions qui s'ensuivent traitée de façon très originale sans grandes envolées lyriques larmoyantes mais avec des mots simples.
L'ensemble est conté de façon réaliste avec des vers qui parlent de la vie et que tout le monde comprend à la première lecture.

Sur la forme, la poésie "néo-classique "(vaste domaine) me semble parfaite avec des octosyllabes très réguliers. J'ai quand même tiqué sur la ponctuation: par exemple, j'aurais mis une virgule après"mains dans les poches", un point (ou un point-virgule après "sur le chemin, un point (ou un point-virgule) après "tinter les cloches"; il apparait que, d'une manière globale, vous ayez fait abstraction de la ponctuation dans tout votre écrit mais vous avez quand même mis un point à la fin de chaque quatrain; je pense que tout votre texte gagnerait en rigueur avec l'emploi systématique de la ponctuation.

Avec la (petite) réserve ci-dessus liée à la ponctuation, je vous indique que j'ai passé un bon moment à lire votre poème qui m'a charmé par sa simplicité.

Bien à vous.

   Myo   
20/8/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Les souvenirs heureux sont fragiles, il n'est pas toujours bon de les secouer.

La première partie pêche par cette énumération d'action et cette litanie de "Je" , mais la légèreté du propos est bien rendue, tout est beau et tranquille.
Je ne pense pas qu'il était nécessaire de faire précéder la 2e partie par " la réalité" ? Cela se comprend aisément.

Un poème miroir, strophe par strophe, avec son lot de regrets pour les jeunes années.

Merci du partage.

   Anonyme   
1/9/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Vincendix,

Malgré ces répétitions de "je" dans les 2 premiers quatrains qui m'ont gênée, je salue le travail fourni pour écrire 8 quatrains sur 2 rimes.
L'évocation des souvenirs "avant" et la "réalité " devenue déception 50 ans plus tard est bien décrite et agréable grâce (entre autre) à la fluidité des vers ainsi qu'au vocabulaire simple mais efficace, propres à l'auteur, dont je ne me lasse pas.

   papipoete   
1/9/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
bonjour Vincendix
un peu plus, je loupais ce texte , habitué que j'étais depuis un moment à ne voir publié qu'un seul texte par jour !
Ce vent qui se lève à ma fenêtre ouverte, me renvoie à l'âge où mes cheveux libres comme l'air volaient au vent, comme les jupons de la belle Anne Desroches devant mes yeux ébahis.
je me revois pêcher au ruisseau la loche, et faire gaffe au chien du père martin, et ses babines effrayantes...
Le vent se tait soudain, comme s'il fallait que je referme mon livre, et le cadenasse à jamais... moi qui maintenant traîne en pantoufles à la ville... d'ailleurs, plus besoin de retourner là-bas ; il n'y a plus rien, que ruines et maisons fantômes...
NB et voilà une nouvelle histoire, que seul notre doyen sait ainsi écrire, que même un adepte de l'écriture " intuitive " s'en viendrait découvrir !
Comme à son habitude, on est l'ombre de l'auteur, et on pêche avec lui, on rosit même au popotin de la belle Anne !
Mais aussi, on se renfrogne en songeant, que telle une gomme géante, ce paysage d'images et de bruits est désormais effacé, de la nature mais oh combien présent dans le tiroir des souvenirs !
On voit un gamin aller tout-seul par les chemins, chantant... que ne dirait-on aujourd'hui ? " mais que fait cet enfant non accompagné ? il faudrait peut-être appeler la gendarmerie ? "
Toute strophe est si parlante, que la partie triste est aussi captivante que la plus joyeuse !
mais la 3e strophe est si vraie... et l'avant-dernière mon Dieu... et à la toute fin, j'ai envie de dire " ne pleure pas ami Vincent... "
c'est quand-même joli, un poème en octosyllabes...

   Cyrill   
2/9/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un bien sympathique retour sur les lieux de sa jeunesse, teinté de nostalgie. Le vocabulaire parfois popu apporte un plus au réalisme du souvenir.
Ce n'était pas nécessaire de préciser "la réalité", un ou deux espaces de plus auraient suffi à marquer la désillusion et séparer le souvenir fantasmé de la réalité.
J'ai bien aimé que les personnes soient nommément citées, ça ancre dans le vécu.
Merci pour ce bon moment.

   Provencao   
2/9/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Belle nostalgie en vos vers où j'ai beaucoup aimé cette réalité avec cette dureté à l'irremissible, l'assentiment à l'irremissible et l'aveu à l'irremissible....l'irremissible et la nostalgie des cheveux au vent..

" Je n’irai plus pêcher des loches
Il est en ruines le moulin
La vie rurale s’effiloche
Plus de chevaux ni de crottin"

La nostalgie de l'éternel retour en arrière, comme si vous desiriez ralentir le temps...

"Mes souvenirs au fond des poches
Je suis triste comme un pantin."

Douloureuse cette acceptation à l'irremissible ....

Véritable coup de coeur.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Miguel   
2/9/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Dans l'exergue, je n'aurais pas employé le mot "déception" ; car enfin, un demi siècle après, notre personnage doit bien se douter qu'il ne va pas retrouver ce qu'il a connu : cette décrépitude des lieux de notre jeunesse est un peu le miroir des ravages du temps sur nous-mêmes ... Mais enfin la nostalgie est exprimée ici sans pathos, avec mesure et sincérité. C'est toujours un peu risqué d'aborder un thème comme la fuite du temps, si récurrent en poésie et traité avec le génie que l'on sait dans "Le Lac" de Lamartine et dans "Tristesse d'Olympio" de Hugo. Mais ici on se laisse prendre, ça marche. Le caractère un peu cru du mot "popotin", qui me semblait inopportun dans ce contexte plein de délicatesse (mais je reconnais que trouver un équivalent en "in" était impossible), me faisait craindre la touche de mauvais goût qui, heureusement, n'est pas venue. Car le constat de ruine que fait le narrateur ne va pas jusqu'à évoquer les changements opérés par le temps su l'anatomie d'Anne Desroches. Galant jusqu'au bout, notre poète.

   Pouet   
2/9/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Slt,

peut-être que dans cent ans ou moins, ce seront les grandes villes qui seront désertées et les campagnes surpeuplées, les villages deviendront alors mégalopoles et tout recommencera...

J'ai aimé le rythme, la fluidité de ce poème.

J'ai en outre apprécié la simplicité de l'évocation non dénuée d'une certaine émotion en retenue, le tout teinté d'un humour bienvenu par instant.

Il me semble que ce poème est réussi, du moins ma lecture en fut agréable.

   Malitorne   
2/9/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Il ne faut jamais revenir sur les lieux de son enfance au risque d’aller au-devant de grosses déceptions. Mieux vaut garder dans sa mémoire des souvenirs inaltérables, comme de précieux joyaux qui continuent de briller. Votre poésie exprime bien ce phénomène, avec une pointe d’ironie en plus. Vous évitez le tragique pour garder la chose légère, avec des mots prosaïques habilement trouvés. Du coup tout le monde peut s'y reconnaitre.

   Robot   
2/9/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Le narrateur se retourne sur son passé et nous fait part de sa déception.
La divergence entre les deux visions est intéressante à confronter. Que regrette le narrateur, son passé ou ce que lui même est devenu ? Si je prends le cas du citadin qui revient au village, était-ce un choix ou une contrainte ?
Que regrette-il ? Je pense que ce n'est pas seulement le passé mais en partie sa propre évolution.

C'est un poème agréable à lire à la fois nostalgique et réaliste, avec un mélange d'amertume et d'humour. Un texte qui donne aussi à réfléchir sur soi-même, avec cette idée, était-ce mieux qu'aujourd'hui, suis-je prêt à abandonner des choses acquises au fil des ans et à vivre comme à cette époque ancienne de la jeunesse.

   EtienneNorvins   
4/9/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une pastorale aigre-douce, où malgré le désenchantement, le Tityre - Narrateur parvient quand même à faire résonner le nom pour lui enchanteur de son Amryllis - Anne Desroches...

J'aime particulièrement la 6ème strophe, où paradoxalement, ce sont les souliers de citadins qui deviennent comme de gros sabots, et trahissent l'inadaptation spatio-temporelle du narrateur.

Il me semble aussi que la mention "La réalité" est inutile (surtout en mettant dans un passé proche : "J'allais..." / "J'étais..." "Je devinais" ... les 4 premières strophe ? avant le passage au présent de la désillusion ?)

Et puisque vous avez osé le popotin et la pétoche, pourquoi pas la "ferme au père Martin" ?

Merci pour ce joli moment mélancolique,
Respectueusement


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