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Chansons et Slams
wancyrs : Les livres d’école
 Publié le 04/12/21  -  12 commentaires  -  2814 caractères  -  216 lectures    Autres textes du même auteur

Trop d’histoires des uns sont écrites par les autres... Les autochtones, un peuple brisé en Amérique du Nord.


Les livres d’école



La plus grande violence qu’on peut faire à un peuple
C’est d’écrire son histoire en se foutant de sa gueule.
Moi, citoyen canadien d’origine camerounaise,
Pays d’Afrique centrale, ancienne colonie française,
Les premiers mots de notre hymne national disent :
« Ô Cameroun, berceau de nos ancêtres,
Va debout et jaloux de ta liberté. »
Mais cela n’a pas toujours été ainsi
La première version, celle du colon, disait ceci :
« Ô Cameroun, berceau de nos ancêtres,
Autrefois tu vécus dans ta barbarie. »
Et je me figure nos aînés chantant ces atrocités
Attestant avec l’agresseur que c’était vérité
Pourtant le réel fait mention de belles valeurs
Celles d’une culture philanthrope, remplie de chaleur.

Dites-moi, que faut-il pour générer de l’humiliation ?
Hein, que faut-il pour détruire une nation ?

C’est à l’âge de douze ans, dans ma tendre jeunesse,
Le cœur léger et les lendemains pleins de promesses
Que j’ai découvert l’histoire des Indiens d’Amérique
Par des auteurs à l’imagination prolifique
Les documents parlaient d’un peuple fier
Vivant en harmonie avec l’univers
Aimant, puis respectant les humains et la nature
Tout comme les espèces animales laissées en pâture.
Je rêvais de vivre comme un grand guerrier indien
Vertueux et courageux tel un majestueux félin.
Il a fallu que j’immigre et vive au Québec
Pour que la triste réalité me cloue le bec.
Les informations écrites, populaires ou orales
Ne me parlaient que des gens sur le bien-être social,
Violents, alcooliques et dépendants aux stupéfiants,
Impotents, mal entretenus et ventripotents ;
Une race brisée d’avoir été un peu trop formatée
Leur mémoire remplacée, leur mental transformé
Il ne restait plus rien des vaillants que j’ai connus
Seuls quelques zombis aux attitudes incongrues
Recherchant dans l’histoire qu’on leur a imposée
Un témoignage de leurs glorieuses épopées.

Si on peut détruire de la chair avec une arme,
Dites-moi, avec quoi peut-on détruire une âme ?
Si ce n’est avec des mots déplacés
Si ce n’est avec des mots bien placés.

Trop d’histoires des uns sont écrites par les autres
Ignorant les faits réels, déformant les choses
Trop d’histoires des autres sont écrites par les uns
Manigancés par les puissants, d’un accord commun.
On ne peut plus fermer les yeux sur ces exactions
On ne peut plus regarder sans poser une action ;
Le monde a besoin d’une nouvelle orientation
Afin de libérer certains de leur aliénation
Et pour le faire, on doit réécrire les manuels scolaires
Et plus encore, il faut réinventer l’éducation planétaire.


 
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   Queribus   
17/11/2021
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

Tout d'abord une première remarque me saute aux yeux: votre texte est trop long; c'est dommage car l'ensemble me parait plutôt bien écrit avec une belle réflexion" sociologique avec quand même pas mal de clichés." La musique, le(s) chanteur(s) , les arrangements feront la différence mais tel qu'il est, votre écrit me laisse plutôt perplexe et su ma faim. Bon courage et bonne suite quand même (Ne vous découragez surtout jamais!)

Bien à vous.

   Marite   
5/12/2021
Bonjour Wancyrs. En ce qui concerne la forme de ce texte, je pense qu'il serait plus percutant s'il était allégé. Pour le fond, je comprends tout ce qui est évoqué mais, à ce que j'ai pu observer à mon niveau au Cameroun, les esprits ne sont pas restés figés dans le passé de domination coloniale, allemande d'abord puis anglaise et française. Ce serait méconnaître la puissance de la force vitale qui anime les habitants de ce pays où j'ai vécu et travaillé pendant de très nombreuses années et pas avec le statut ni les conditions des "expatriés français".
Le dernier vers de ton récit m'interpelle :
" ... il faut réinventer l’éducation planétaire."
Je n'arrive pas à imaginer concrètement ce que cela donnerait sauf à uniformiser les esprits sur l'ensemble de la planète et alors ce serait une sorte d'interdiction à chaque peuple de vivre et chérir sa propre spécifité ... et je m'interroge ...

   Anonyme   
4/12/2021
Bonjour Wancyrs,

En préambule je dirai qu'il manque le volet sonore à ce texte, le lien vers le slam (scandé, parlé, mais pas seulement écrit, je crois).

Au delà, si le format ne m'a pas gênée, c'est seulement que je n'ai pas pu imaginer toujours au fil de ma lecture, la force propre au slam.
Le fond appartient à l'auteur, on y reviendra en forum discussioN, peut-être.

Éclaircie

   papipoete   
4/12/2021
bonjour wancyrs
Nous avons deux auteurs ici, qui évoquent le passé, et le présent dans un pays où une grande puissance exerça son autorité, de par son occupation :
toi pour ton Cameroun " français "
Leopold Partisan pour le Congo " belge "
et le sang qui coula sur ces terres, l'alcool du désespoir dans ces veines, ne sont pas prêts de disparaître des mémoires... des survivants, des enfants et petits-enfants...
Que disent aujourd'hui les livres d'école ?...
NB cher cousin, je lis de toi un texte poétique certes, mais davantage les lignes du sermon que Père Wan, pourrait clamer en chair un dimanche à la messe !
On remet en questions bien des préceptes, l'histoire...
Il n'y a pas si longtemps que nous lisions, enfants des livres de " cowboy ", dans lesquels on prenait parti pour les " longs fusils ", face à ces massacreurs peau-rouge, parce que c'était ce que l'on nous apprît !
Pour nous-même, le " livre d'école " ne devrait-il pas s'appliquer à l'apprentissage du rôle de parent... qui enseignerait à l'enfant ce qui fut jadis, la morale, l'éducation civique, le respect de l'humain tout simplement...
Ton texte s'applaudira sûrement, dans les travées d'une église, mais présentement bien que j'en saisisse le thème, il est ardu d'en faire un commentaire détaillé !

   Annick   
4/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je considère la colonisation, conquête et occupation d'un territoire, comme une guerre à part entière quand on pense en particulier aux exactions faites contre le peuple colonisé, actives ou passives.

Et si les colonisateurs ont construit des infrastructures, géré l'économie à l'occidentale, c'était pour faire commerce et exploiter les richesses du pays colonisé. Ils avaient des velléités de grands seigneurs "civilisé" (de quel droit ?), d'où leur regard condescendant face à ce peuple qui ne faisait pourtant que vivre selon ses traditions.
C'étaient eux, les barbares envahisseurs...

Ainsi les paroles de l'hymne national n'avaient rien de national puisque imposées par les colons.
Ces paroles sont choquantes puisqu'on oblige le colonisé à  reconnaître qu'il est issu d'un peuple barbare.

Ce sont les colonisateurs qui ont fait les livres d'histoire. C'est leur propre regard subjectif qu'ils projettent.

Mais, heureusement,  les temps ont changé, les idées ont évolué et le Cameroun est indépendant. Ce qui ne veut pas dire que tout est rose.

On entend bien la scansion des mots dans certains paragraphes.

Ce qui m'a touchée : le ton du locuteur, amer, tellement impliqué. Il a transformé sa colère en chanson, en slam. C'est puissant !

C'est ma vision des choses, donc forcément subjective.

Merci.

   Corto   
4/12/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ce texte est ambitieux car il traite de plusieurs aspects et plusieurs peuples. C'est ce qui fait son intérêt mais aussi ses limites.
La domination coloniale décrite d'abord pour le Cameroun est manifestement sans vergogne pour avoir inventé un hymne à la gloire des colonisateurs. La colère de l'auteur est ici bien justifiée !
Les deux vers qui en tirent enseignement sont bienvenus:
"Dites-moi, que faut-il pour générer de l’humiliation ?
Hein, que faut-il pour détruire une nation ?"


L'enfant "de douze ans" découvre par ses lectures les "Indiens d’Amérique" dont il admire la fierté et la vie "en harmonie avec l’univers"... jusqu'à ce qu'il découvre par lui-même le Québec et les atrocités que cache ce pays "la triste réalité me cloue le bec".
"Si on peut détruire de la chair avec une arme,
Dites-moi, avec quoi peut-on détruire une âme ?
Si ce n’est avec des mots déplacés
Si ce n’est avec des mots bien placés.


C'est ici que l'on comprend bien la colère de l'auteur mais...elle dissimule une réalité horrible, la responsabilité de l'église catholique dont on découvre actuellement la sauvagerie à chaque fois qu'on met au jour un charnier près d'un orphelinat tenu par de "bons pères", orphelinat où l'on plaçait de force les enfants de communautés amérindiennes. Chaque charnier contient des centaines de cadavres d'enfants amérindiens. Ceci fait malheureusement partie de l'actualité canadienne.

D'accord donc avec l'auteur qui dit :
"On ne peut plus fermer les yeux sur ces exactions",
à condition de ne pas fermer les yeux sur les dégâts causés par l'accointance manifeste entre racisme et religion.

Le dernier paragraphe est ici plein de volontarisme respectable, mais à aborder avec prudence car quelle est donc cette puissance qui dominera la réécriture des "manuels scolaires " ou qui réinventera "l’éducation planétaire" ??

L'Histoire prouve que les forces dominantes ont su imposer la pensée unique. Avec quels dégâts ! C'est ce que l'auteur dénonce sans prendre clairement ses distances avec la pensée unique et les forces qui la construisent.

Merci pour ce texte de réflexion bienvenue.
Un "Slam" ? A voir.

   Pouet   
4/12/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Salut,

on ne peut nier qu'en France les programmes de l'Education Nationale ne sont pas forcément très prolixes sur des sujets tels que la colonisation ou la collaboration par exemple. Pratiquer la politique de l'Autriche à ce sujet ne serait pas opportun.*
L'Histoire serait faite par les "vainqueurs" dit-on. Ce qui est certain c'est que l'Histoire est aussi (surtout) une question d'interprétation et même si l'objectivité se doit d'être au cœur, elle peut parfois faire défaut par endroits, mettre la lumière sur des points généraux ou particuliers et en laisser d'autres dans l'ombre de façon délibérée ou non. L'esprit critique est en tout cas prépondérant et le manichéisme à bannir: l'éducation pour moi passe par là et c'est ce que j'essaie de produire à mon niveau avec mes jeunes enfants, apprendre à réfléchir par soi-même, ne pas tout prendre pour argent comptant sans verser dans la parano ou le complotisme: un exercice d'équilibriste.

La forme est celle du discours rimé, c'est assez linéaire, au niveau "poétique" cela manque peut-être un peu de relief, sans doute aurais-je apprécié plus d'images ou de lyrisme, je sais pas trop.
J'ai en outre été un peu gêné par des "expressions toutes faites" du type "dans ma tendre jeunesse", "Le cœur léger et les lendemains pleins de promesses",... (en fait une très grande partie de la deuxième strophe je vais pas tout citer), mais bon j'ai trouvé pas mal de ce qui m'apparaissent un peu comme des "clichés" dans le texte en général (pour ce qui est de la forme car le fond n'est pas à remettre en cause selon moi)

Voilà en toute sincérité ce que je peux dire du texte dont j'apprécie la volonté de "dire", l'engagement dans le propos, mais dont la forme ne m'aura que partiellement convaincu.

Au plaisir.


*private joke

   Anonyme   
4/12/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai slamé en lisant. C'est bon signe, non, pour un slam ?

Le fond, évidemment, ne peut que remporter mon adhésion.
Colonisateurs de tous poils, vos manigances sont à vomir.

Un texte puissant pour dénoncer une vérité vieille comme le monde triste des Hommes, toujours prêts à coloniser leurs voisins sous des prétextes à la con.

Et que dire de cette aberration des chants patriotiques à faire ingurgiter de force...

Trop pleins de zones d'ombres où s'arrangent des intérêts dégueulasses, les livres d'Histoires sont tous à réécrire.

Merci Wancyrs, pour cette écriture forte qui dénonce sans geindre.


Cat

   Atom   
4/12/2021
 a aimé ce texte 
Pas
D'accord, d'accord...
L'Européen, cet éternel salaud !
Nuancez au moins un peu.

   Virou64   
5/12/2021
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Ce texte est un long cri de révolte d'où sourd une colère difficilement contenue. Il fait écho à tous les discours actuels dénonçant la colonisation, demandant la relecture de nombre de faits historiques avec si possible repentance et demande d'excuses, le déboulonnage de statues, le changement de nom de beaucoup de rues ou de boulevards....
Vous ciblez dans votre texte la colonisation du Caméroun et l'avilissement des autochtones au Canada. Ce sont à l'évidence les deux situations qui vous touchent de près et vous révoltent à juste titre.
Mais, l'Histoire de l'Humanité n'est elle pas une longue litanie d' invasions et d'oppressions de ce type. Je pense en vrac à l'extension de l'Empire mongol sous Genghis Khan, à la conquête de la Gaule par les Romains, aux invasions des Barbares , des Vikings, aux conquêtes arabes , aux guerres tribales en Afrique.... pour n'en citer qu'une infime partie. Et que sait-on de la façon dont Néandertal nous a laissé la place , à nous Homo-Sapiens?

L'Histoire est effectivement écrite par les vainqueurs, mais je reste dubitatif quant aux solutions que vous préconisez...
1- réécrire les manuels scolaires
C'est ce que font prioritairement et de manière brutale tous les régimes totalitaires pour qui la main mise sur les jeunes esprits malléables est la priorité absolue. Laissons les Historiens travailler. Les livres scolaires doivent refléter l'évolution des connaissances grâce à leurs travaux.
2- réinventer l'éducation planétaire.
Rien que ça! Allez donc expliquer aux Talibans , aux dirigeants chinois, à V Poutine, à Erdhogan comment ils doivent éduquer leurs gamins et cela dans l'uniformité planétaire!

Pour moi la solution ne peut venir que des sciences humaines , des arts, de la philosophie , de la littérature et pourquoi pas de la poésie... Mais vous en conviendrez, c'est pas gagné!
Certains ajouteront qu'elle peut venir des religions mais, si elles ont pu parfois jouer ce rôle, je crains qu'à l'époque actuelle elles ne soient plutôt sources de discordes et de conflits.

Pour résumer, je comprends votre révolte, reconnais la justesse de la dénonciation de ces injustices, mais le traitement du problème que vous évoquez et les solutions que vous proposez me semblent trop manichéens.

Voici pour le fond. Concernant la forme, je ne connais rien au slam et m'abstiendrai donc de donner un avis. Ma notation porte par conséquent uniquement sur le fond.

   Ascar   
7/12/2021
 a aimé ce texte 
Un peu
Votre texte est un peu facile.
Les colons n’ont pas exporté la guerre aux amérindiens qui se mettaient régulièrement « sur la gueule » pour une histoire de femme, de cheval ou de territoire de chasse. Et ça saignait dur. Donc ces peuples ne sont pas les gentils qui ont été mangé par les méchants blancs.
Quant à ses méchants blancs dont je reconnais volontiers la voracité territoriale, ils étaient manipulés par la religion qui maquillait un son ambition démesurée de pouvoirs et de richesses.
C’est pour les mêmes raisons que les musulmans ont envahit tant de territoires et réduit en esclavage tant d’hommes et de femmes. On parle souvent de la colonisation européenne mais d’autres empires ont semé la désolation comme le califat d’omeyyade, l’empire mongol... Donc la colonisation n’est pas une invention européenne. De façon fataliste, je crois que tous cela est lié à la nature avide de l’homme. Je n’ai pas de sentiments de culpabilité par rapport aux siècles passés même si je regrette la souffrance que cela a provoqué. On ferait mieux de s’attaquer à la nocivité des multinationales occidentales et chinoises qui corrompent la plupart des dirigeants africains et maintiennent leurs peuples dans un état de précarité certain. Mieux vaut se battre pour l’avenir plutôt que pour un passé qu’on ne peut, de toute façon,pas changer.
Aujourd’hui, la France est un pays laïque et je crois que c’est une garantie pour que de telles exactions ne se reproduisent pas.

   Miguel   
8/12/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Il est certains que la peinture de l'Occidental en homme plus méchant que les autres est un peu un cliché usé. Tous les peuples que l'Europe ou les Etats-Unis ont colonisés s'étaient largement fait la guerre entre eux auparavant, s'étaient mutuellement occupés et opprimés, et ont allègrement continué à le faire après la décolonisation. C'est hélas dans la nature humaine, et non spécifiquement dans la nature occidentale.
Maintenant, une autre chose est vraie : Flaubert écrit que si la Guerre des Gaules avait été racontée par Vercingétorix au lieu de Jules César, le récit en serait tout à fait différent. L'Histoire est écrite par les vainqueurs, a-t-on coutume de dire ; il est juste de laisser un peu la plume aux vaincus.
D'ailleurs, le récit historique est rarement objectif, rarement dépouillé de toute forme d'idéologie. Nous pouvons le voir en France actuellement.
Pour le poème de wancyrs, il ne manque pas de souffle, les images en sont souvent fortes, il y a un lyrisme épique, et sous le rapport de la littérature, il me semble tout à fait réussi.


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