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Poésie en prose
Yavanna : Un jour, quand je serai grande, je serai une fée aux yeux d'amande
 Publié le 15/04/23  -  14 commentaires  -  2050 caractères  -  174 lectures    Autres textes du même auteur

« Rêve ta vie en couleurs »…


Un jour, quand je serai grande, je serai une fée aux yeux d'amande



Un jour, un jour où je serai debout, bien droite, je regarderai le monde dans les yeux, et je lui dirai tout le mal que je pense de lui. Et puis je soufflerai dessus pour l'éparpiller en millions de poussières noires, qui retomberont dans les égouts, d'où elles n'auraient jamais dû sortir, et je recommencerai à dessiner un tout nouveau projet.

Un jour, quand je serai grande, j'effacerai les mots de tous les formulaires, j'arracherai les aiguilles des horloges et je les planterai dans l'herbe des parcs aux pelouses interdites, pour offrir un tuteur aux tiges si frêles de l'amour.

Un jour, je tricoterai un cœur tout neuf aux huissiers carnivores, je brûlerai leurs tiroirs hurlants remplis des monstrueux dossiers et je leur tricoterai un cœur en plumes d'oiseaux, bien chaud, aux couleurs vives.

Un jour, je ferai des cordes nouées avec les cravates des ministres, pour qu'ils puissent s'évader de leurs costumes en béton armé et partir arpenter les nuages, je planterai des haies de rire mitoyennes aux parfums ensorcelants, dont les fleurs en hoquets ne s'épanouiront qu'au son des mots gentils.

Un jour, je construirai des bateaux en forme d'instruments de musique, pour envoyer les gens méchants et usés se reposer dans des îles sucrées, où le soleil séchera leur tristesse et en fera des bancs de sable gris pour abriter les crabes, et où les arbres leur apprendront la vraie valeur du temps.

Je préparerai des gâteaux de joie fondante qui dégoulineront sur les mentons de tous les enfants sans lumière, et j'apporterai des brouettes de caresses pétillantes qui réveilleront les vieux oubliés, je ferai sortir un singe rouge d'un chapeau plus pointu que la tour Eiffel, qui les fera tous faire des galipettes rigolotes au son d'un banjo multicolore.


Un jour, quand je serai grande, je serai une fée aux yeux d'amande, et je volerai.

Un jour, j'aurai la force de dire qui je suis et ce que je veux, et le pouvoir de réaliser mes rêves.

Un jour…


 
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   fanny   
2/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Avec un poème comme ça normalement vous en devriez pas être un black bloc, ou alors très bien dissimulée derrière une grosse pâquerette et avec trois clochettes de coucou dans les mains pour jeter sur les flics ; un conseil, restez un peu loin quand même.

Un joyeux melting pot d'objections et de rêves, dont l'imaginaire, le langage et la forme expriment bien l'aspect juvénile du regard et dans lequel on trouve beaucoup de jolies images, une mention pour les vieux en train de faire des galipettes rigolotes, et hop, d'un coup de baguette magique un nouveau traitement contre l'arthrose et retour au kamasoutra.

Une hésitation sur le positionnement final, envisage-t-elle de devenir une fée au yeux d'amande ou un black bloc à tête de rose et mains de pétunias ?

   jeanphi   
15/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
C'est très très beau. Un language enfantin appel à d'enfantines solutions. Pourquoi ne pas tous les remettre à leur place avec de gros pinceaux et la question sera réglée, d'abord. J'adore.
Un discours comme le plus charmant des petits soliloques eut pu en émettre. Ou encore une parodie non satyrique de concours de miss ...
La clôture évoque la problématique de la libération de la parole et de la condition féminine. Je souhaite également que chacunes soient prédisposées par l'éducation reçue à être capable d'affirmer leurs idées par devers les jougs de la tutelle patriarcale ...
Une phrases qui ne sonne pas chinois par hasard.

   Jemabi   
5/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Même si l'on comprend dès le premier paragraphe l'idée générale et comment elle va être déclinée, même si le concept a le défaut d'être répétitif, donc sans grosse surprise, j'ai trouvé plein d'idées originales dans ce texte débordant d'humanité ainsi que d'un amour du prochain exempt de sentimentalisme et, surtout, de banalités souvent associées à ce type de poésie généreuse.

   papipoete   
6/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
prose
" si tu pouvais changer les choses, qu'aurais-tu envie de faire ?
- tellement que ma vie ne suffirait pas ! mais ...
Et du sol jusqu'au ciel, j'ôterais la poussière noire, et ferais seulement pleuvoir, quand les plantes auraient soif ; je réserverais des iles aux merveilles à tous ceux qui rêvent, mais des abysses sombres à ceux qui nous plongent en cauchemar ! "
NB on pourrait voir un peu trop d'idéal dans ces lignes bien écrites, et chantantes mais vers la fin, on comprend vraiment que c'est une petite-fille cette future " fée aux yeux d'amande ", alors qui n'a pas dessiné ce genre de dessins, emplis de choses jolies ?
la dernière strophe au " singe rouge... " est mon passage préféré.
Un agréable moment de poésie !
papipoète

   Catelena   
15/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
À peine les yeux posés sur cette fée aux yeux d'amande, on devine le monde dans lequel on va baigner. Le monde de la baguette magique et des rêves éparpillés.

Ce monde que l'on rêve de façonner à sa mesure pour un jour y naviguer à l'aise.

Les couplets débordent de poésie et de ces bons sentiments que l'on retrouve uniquement les jours purs dans le cœur des enfants.

Mon préféré, très visuel, est celui du jour des cordes nouées avec les cravates des ministres...

Un poème qui me ramène à la chanson de Gérard Lenorman, « Si j'étais Président de la République, plus jamais un enfant n'aurait le regard triste, la la la la la lère... »

Merci, Yavanna, d'avoir partagé, le temps d'une lecture, ce sentiment du tout possible dit avec une kyrielle d'images aux couleurs bien senties.

   Robot   
15/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Modifier le présent pour construire l'avenir différent à partir d'un imaginaire empreint d'innocence et de poésie. Ce récit construit un monde illusoire mais plein de bonté et d'envie de justice.
Changer le monde pour se changer soi même et pour se découvrir au travers d'une imagerie de l'enfance rêveuse et colorée d'optimisme.
Je me suis plongé sans retenue dans ce bain d'espérance.

   Geigei   
15/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Le beau programme !
"Un jour, j'aurai la force de dire qui je suis et ce que je veux". Eh bien, c'est fait.
"et le pouvoir de réaliser mes rêves." Nous allons patienter.

Le doute n'est pas permis, ce texte a été écrit par une Dame de Haute-Savoie dont le van Volkswagen coloré est garé pour deux jours sur le terrain d'un notaire ou d'un huissier, le long de la haie qui fait rire.
Les "parfums ensorcelants" sont arrivés sur ma terrasse. Merci.

Les images ici font la forme. C'est réussi.

   Marite   
15/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Une myriade d'idées mirobolantes et charmantes qui pourraient trouver leur place dans le journal intime d'une jeune personne ayant des difficultés à accepter la réalité du monde qui l'entoure. La présentation avec la succession des souhaits commençant par "Un jour ... ... ..." nous entraîne dans l'inattendu et le merveilleux évoqués.

   Eskisse   
15/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Yavanna,

Un imaginaire teinté d'innocence est créé, on entre en féérie avec ces "tiges si frêles de l'amour." et ces " fleurs en hoquets (qui) ne s'épanouiront qu'au son des mots gentils."

On peut voir dans ce poème les contours d'une utopie accompagnée de sa fonction critique du monde réel.

Je trouve la dernière phrase superfétatoire, (elle atténue pour moi le rêve) j'aurais fini sur " et je volerai" .

   Pouet   
15/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Slt,

j'apprécie ce texte pour son côté résolument optimiste tartinant de son miel la tartine sèche du désespéré. C'est sans doute la meilleure manière de faire face à l'existence et son cortège d'ombres... Encore faut-il le faire.

« La maturité de l'homme, c'est de retrouver le sérieux qu'on avait au jeu quand on était enfant» , j'aime bien ce mot de Nietzsche.

Ici peut-être est-il question de saupoudrer le monde de paillette d'insouciance, de bonté, d'onirisme ? De faire face à l'instant ou bien aux souvenirs avec un sourire plutôt qu'avec un glaive. En tout cas de faire face.

L'enfance s'écrit souvent après.

   troupi   
16/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime beaucoup
Les petites fées qui ont autant de détermination pour changer le monde y parviendront peut-être un jour. En tout cas celle-ci ne manque pas d'idées, tout le texte annonce un programme bien étudié et débordant d'originalité.

Tout d'abord un grand coup de balai pour effacer le mauvais travail des précédents et vous allez voir que tout va changer avec moi.

La petite rêveuse nous détaille ensuite son futur avec des mots enfantins débordant d'amour et de câlins et de gâteaux et enfin grande elle est une fée aux yeux d'amande et elle vole.
fin du rêve.


"Un jour, j'aurai la force de dire qui je suis et ce que je veux, et le pouvoir de réaliser mes rêves." Là on retourne dans le réel, la force de dire, le pouvoir de réaliser. Le profond désir de s'imposer.

Ca me rappelle quelque-chose ça.

   Passaroun   
16/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour, c’est tellement joli et poétique et c’est aussi enchanteur, bienveillant. Une positive et poétique attitude ! Merci pour ce poème !

   Donaldo75   
16/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Je pense que la poésie en prose est un genre très difficile à réussir. Ici, la promesse de l’exergue est tenue, haut la main. L’imaginaire est bien rendu. Ma lecture n’en a été que plus agréable. Je me suis projeté dans ces mots, dans ce « un jour, je … » qui sonne comme un refrain et dont la modulation décline la poésie avec de la virtuosité sans être pour autant ostentatoire. Il y a du Lewis Carroll, du John Lennon, du surréalisme sucré dans les images proposées. Et cet imaginaire tient la route, ne se délite pas dans la longueur, accroche les neurones et donne envie de plonger dans ce « un jour, je… ».

Bravo, c’est fort. Je crois qu’il va être difficile de lire un autre poème après celui-ci.

   Skender   
27/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,
J'ai beaucoup apprécié ce poème dont la véritable force réside à mon sens dans sa maîtrise impeccable des contrastes. Le titre, complètement enfantin dans sa tournure, laisse place dès la première phrase à une réalité sombre et crue.
Puis, une fois ce monde détruit, on nous propose de le reconstruire mais là-aussi, chacun de ces voeux enfantins en apparence, cherche en fait à corriger un aspect aliénant de notre société (la bureaucratie, la fuite du temps), aspect parfois personnifié à travers les huissiers, les ministres ou simplement les "gens méchants".
Le poème propose également quantité d'images parfois sublimes ("offrir un tuteur aux tiges si frêles de l'amour", magnifique) et souvent marquées par une fraîcheur candide.
De manière générale, j'ai trouvé l'idée derrière le texte très bonne et sa réalisation parfaitement maîtrisée. Merci beaucoup.


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