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À propos de "Cernes"
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Fidèle à mon habitude, je viens ici donner quelques précisions sur le texte (donc ne pas lire le forum avant d'avoir lu ce dernier, il y a des spoilers), et répondre aux commentaires des lecteurs qui ont pris le temps de s'attarder sur le texte et d'arriver au bout :)

Deux parties, ce premier post pour présenter un peu la génèse du texte (vous pouvez sauter si ça ne vous intéresse pas, hein), et le second pour répondre aux commentaires...

Hop.

J'aime bien les concours à contraintes, écrire sous contrainte est quelque chose que je ne fais jamais, donc j'aime bien profiter de ce type d'occasions pour m'y exercer.

Du coup voilà. Je suis assez peu gêné par les contraintes, je trouve ça rigolo comme tout de mettre des murs de tous les côtés et d'essayer de faire tenir une chouette histoire dedans, qui n'ait surtout pas l'air d'avoir été écrite sous la contrainte.

Pourquoi prendre toutes les contraintes ? Par jeu et goût du défi, principalement. Par vantardise aussi un peu, peut être ^^

Donc voilà.

Très tôt, mon idée principale s'oriente vers l'arbre. Sais pas pourquoi. Je carresse un instant l'envie de faire une nouvelle hommage à Dan Simmons (un de mes auteurs de SF fétiche), en reprenant l'arbre de la douleur d'Hypérion, avec les tombeaux du temps pour répondre aux contraintes des dates, et en utilisant une forme détournée des Cantos pour glisser les mots imposés.

Mais non. Je suis une buse en poésie, j'aime pas ça, ça ne donnerait rien de bon.

Du coup plan B, mais je reste sur mon idée d'arbre comme fil directeur.

L'idée me vient alors d'un petit garçon (simple d'esprit) qui plante l'arbre, puis au fil du temps, on voit ce dernier évoluer, des touristes issés sur une plate forme dans ses branches, et pour finir une apocalypse du futur dans laquelle, la Terre est noyée sous un déluge et l'arbre est abattu pour servir de radeau et sauver les derniers hommes. L'assassin étant celui qui coupe l'arbre.

Mouais. Je laisse mijoter deux trois jours mais rien de très convaincant n'en ressort.

Ok. Quoi d'autre ?
Et si on partait à rebrousse-temps ? Les hommes ont depuis longtemps quitté la Terre, certains sont partis, d'autres ont évolué vers des formes de vie supérieures, mais tous ont quitté la planète. Tous, sauf un qui erre de façon spectrale car il n'a plus de consistance, ayant évolué. Et à la fin, il quitte la Terre aussi pour rejoindre les siens. L'arbre est pétrifié depuis longtemps et c'est la fin de la vie sur Terre.

Pas mal.

Je cherche après que faire des autres dates : le futur c'est facile, je pouvais inventer. Mais je ne veux pas faire comme tout le monde, je cherche l'originalité. 1889, expo universelle, la Tour Eiffel, l'ascenceur. Mouais, on peut trouver mieux. Ah ? Naissance de Edwin Hubble ! Bon ça. Il ferait un parfait foetus.
Je vois un épisode un peu léger, un peu marrant, avec des jeux de mots sur sa mère bigleuse, et un final en "votre fils verra de grandes choses". Le téléscope, tout ça. Vendu.

L'an 1000, c'est plus compliqué. Plein de choses et pourtant, rien qu'y m'aille. Tiens, j'attends la sortie d'Assassin's Creed 2, sur Xbox. Le premier m'avait bien plu et racontait (vite fait) l'histoire
de la secte des assassins. Et si j'utilisais ça pour feinter l'histoire de l'assassin ? Toujours soucieux de ne pas faire comme les autres, je décide de baser mon utilisation du mot "assassin" sur son étymologie et pas sur un meurtrier. Or cette dernière est supposée (même si cette version est fortement remise en question) venir du fameux "Hashishiyyn". Du coup, je pourrai jouer là dessus et ne montrer aucun meurtrier. Ca me plaît.
Manque de bol, le vieux de la montagne est né trop tard : 1036 (à priori). La prise d'Alamut, 1090 !
'Chier.
Bon, pas grave. Après tout, personne n'en saura rien et ça ne dénature en rien l'idée. Je mettrai une note en bas de page pour le préciser.

L'an - 3300... pfiooou. Mouais, ben fouinons hein. Ah, tiens ? Pas mal ça. Cité d'Uruk, mésopotamie. Naissance supposée de l'écriture. La fourchette temporelle correspond. Le lieu me plaît. L'Irak n'est pas très loin de la Perse (Alamut). On peut garder l'arbre comme liant. Plus compliqué pour le Grand Canyon de Hubble. On verra. le fantôme on s'en fout, il peut être n'importe où. Je garde l'idée du petit garçon qui plante l'arbre et devient pour l'occase, un peu simplet.

Vendu !

Je laisse mijoter quelques jours : ça me plaît. Ca s'aggence doucement, les derniers ajustements se font dans ma petite tête. Mon fantôme devient une IA. Je trouve l'emploi de mes mots imposés. La plate forme ascencionnelle d'Alamut. Le coup de la vision de Hubble, qui lui inspirera sa fameuse loi.
Et le titre, Cernes, qui découle de mon arbre et permet d'en estimer l'âge.

Et c'est parti.

Comme quoi, une fois de plus, ce texte aurait pu être très différent de son résultat final.

La différence, c'est que cette fois je m'y suis pris à temps et n'ai pas été obligé de bâcler la rédaction.

Voilà pour la génèse, maintenant les réponses :)

Contribution du : 02/12/2009 15:16

Edité par David le 28/8/2012 23:45:55
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Re : A propos de "Cernes"
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@ Siebby :

Merci. C'est avant tout ce que j'ai voulu raconter : "une belle histoire" ^^

@ Lapsus :

J'ai en effet essayé de rendre mes personnages cohérents dans le contexte et de les doter d'une personnalité propre.

Pour l'ascenceur, comme dit plus haut, je ne voulais pas d'un ascenceur "banal". J'ai imaginé différents moyens de répondre à cette contrainte : l'élévation spirituelle de mon "fantôme", l'ascencion manuelle dans les branches de l'arbre... mais le plus simple et le plus juste fut celui d'une bête plate-forme hissée le long d'un mur. Simple, mais efficace ^^

Mon "vieux de la montagne" apparaît en effet fort sympathique, c'était le but. Mais je n'ai pas inventé grand chose... on sait au final peu de choses de la manière dont ce "brave" homme a dirigé Alamut et ses hommes. Toute l'histoire des Assassins est trouble, et les seules sources historiques qui en parlent ont été rapportés par leurs ennemis... du coup, la crédibilité en prend un coup à une époque où on n'hésitait pas à diaboliser ses ennemis.
Colomb a raconté de beaux mythos sur le sujet aussi, et finalement, la situation d'Alamut n'était pas franchement idéale pour diriger des frappes "éclairs" comme celles censées être perpétrées en public par les fameux Assassins. Loin de tout, difficilement accessible, c'était pas franchement l'endroit idéal.
Au final, on ne saura probablement jamais ce qu'a réellement été cette secte des assassins, et quelle part de mythe il y a là dedans. C'est aussi ce que je voulais montrer en jouant sur ces histoires de "vérités".
Pour le reste, Hassan i Sabbâh était comme je l'ai décrit, instruit, ayant étudié la science, les arts... il était très imprégné du rayonnement intellectuel arabe de l'époque. Il a aussi longtemps hésité concernant le courant religieux qu'il allait suivre...

Au final je ne sais pas si c'est crédible, mais je l'aime bien comme ça, moi, mon vieux de la montagne ^^

@ Xrys :

Pour Estelle et ses contraintes, j'ai appris peu de temps avant la date limite qu'elle avait aussi décidé de prendre toutes les contraintes. On ne s'était pas concerté mais, ceci dit, je n'avais pas particulièrement envie d'en faire "un effet de surprise" :)

L'arbre comme fil directeur a apparemment plu, tant mieux ^^

Pour les ruines de la ville, hmmm c'est vrai. Je parle aussi à deux reprises de "ville morte". Pour moi, c'est plus ça : une ville morte, une ville fantôme, qu'un tas de ruine. Il n'y a pas eu de guerre, d'apocalypse. Les hommes sont juste partis. Alors forcément les catastrophes naturelles ont abimé beaucoup de choses, mais pas forcément au point de tout détruire...
Désolé que ça t'ait dérangé en tout cas :)

Pour Bilagaana, je suis déçu que tu y ais vu une leçon moralisatrice. En fait, en règle générale, je trouve dommage de nos jours qu'on ne puisse évoquer un sujet comme la déforestation, l'écologie ou simplement le rapport de l'homme au monde qui l'entoure sans passer pour un moralisateur.

Je suppose que tu parles de la remarque de Hok'ee quand il dit (en substance) "comment pourriez vous savoir ce qui est absurde, vous qui méprisez la vie et détruisez la nature ?"

Au final, cette phrase est purement contextuelle. On est en 1889, en plein territoire indien, au coeur de la réserve des Hualapai. Ils sortent à peine d'une guerre contre les blancs, qui -en cumulant les combats contre les blancs, les maladies, les trahisons et les conflits entre tribus- a décimé leur peuple de plus d'un tiers.
Ils ont été contraint à la paix par un traité signé dans le sang, qui les a parqués dans une réserve, comme des bêtes.
Et une "connasse de blanche" vient lui donner des leçons de morale à lui, sur ce que sa mère (ou son peuple) aurait du ou non faire de lui à sa naissance. Il est assez cool, finalement, Hok'ee, de répondre ça.

Ca ne reflète pas forcément MES idées, perso je suis plutôt progressiste tant qu'on ne fait pas n'importe quoi (n'importe comment) de notre environnement.

Même chose pour la phrase de Coyote, quand l'esprit dit (en gros) "vous avez renié votre mère nature et levé un voile sur les mystères qui vous entourent". C'est vrai. L'Homme n'a pu avancer scientifiquement que lorsque certains hommes se sont un peu "détachés" de toutes les croyances ancestrales, au profit d'une approche plus pragmatique, plus analytique du monde. Mais Coyote le précise : même lui (qui est un esprit) ne peut savoir si c'est une démarche positive ou néfaste pour l'homme.

Y a vraiment pas de morale là dedans, qui suis-je pour faire la morale à qui que ce soit ? ^^

Ceci dit, je comprends très bien que tu aies pu prendre ça comme tel. C'est ce que j'évoquais au début, ce sont des sujets tellements médiatisés qu'on ne peut plus en parler sans avoir l'air de prendre un parti pris farouche et de donner des leçons. C'est dommage.

Pour mon Hassan Socrate, moui, c'est involontaire mais c'est vrai qu'il y a un petit côté philosophe. Tant mieux :)

@ Costic :

Oh, dommage que tu aies moins aimé les dialogue du canyon... pourtant je ne les ai pas moins soignés. Tu as un exemple ou deux de phrases qui t'ont fait cet effet ?

Merci pour l'ascenceur, comme quoi ça valait le coup de se creuser un peu la tête ^^

Content également que tu aies perçu cette notion d'espoir, ce texte, même s'il finit sur un thème de fin du monde, n'est pas censé être triste ni pessimiste, au contraire.

@ Widj' :

Tu as mis le doigt où il fallait, m'sieur. Je n'ai pas cherché à imposer une idée ou une vision du monde. J'ai juste mis en place des situations, des dialogues entre des personnages, le tout dans le but de déclencher une réflexion.

Après, chacun en tire ce qu'il souhaite, y voit ce qu'il veut, adhère ou désaprouve...

Autre truc très juste : ça n'a rien d'original. Ce sont des réflexions vieilles comme le monde, posées ici en mots très simples et qu'on trouvera beaucoup plus précises et pertinentes chez de nombreux penseurs, philosophes et autres.
Mais comme tu le dis, ce sont des choses qu'il n'est jamais inutile de rappeler.

Pour les ellipses je vois très bien ce que tu veux dire. On change d'ambiance, d'époque, de personnages. Ca chamboule tout d'un paragraphe à l'autre. Et je conçois très bien que ça puisse déplaire. Ca ne m'a pas choqué dans le sens où il ne s'agit pas d'une histoire continue, mais vraiment de "tranches de vie" (d'où mon faux synonyme, dans le résumé). Mais je vois très bien ce que tu as voulu dire ;)

Ah, qu'as tu trouvé étrange dans le discours d'Hassan ? Pour toute l'histoire sur les différentes vérités, je me suis inspiré de la Téosophie que le vieil homme a étudié dans sa jeunesse :

Citation :
Le terme théosophie fait référence à une doctrine qui soutient que toutes les religions sont des projections et tentatives de l'Homme de connaître « le Divin », et que, par voie de conséquence, chaque religion possède une partie de la Vérité. (Source Wiki)


Donc au final, rien qu'il n'aurait pu dire (en théorie) à certaines époques de sa vie. Ceci dit, je voulais aussi en faire un personnage un peu trouble, un peu mystérieux. C'est l'effet que ça t'as fait, ou c'est autre chose ?

@ Jaimme :

Moi aussi, l'épisode de NOE est mon préféré ^^ Content que tu l'aies apprécié d'un point de vue "SF"

Marrant aussi que tu soulignes cette phrase de Hok'ee "ceux qui veulent croire sont aveugles". Au début, c'était vraiment lui qui la disait et, à la relecture j'ai trouvé ça un peu abusé (ma copine m'a fait la même remarque que toi). Du coup, j'ai modifié la phrase qui commence par "Coyote pense que..."

Au final, c'est Coyote, "l'esprit du mal", qui passe son temps à semer le chaos et le désordre dans la vie des Navajos, qui dit ça. On peut se demander pourquoi il le dit... pour faire douter Hok'ee de ses propres convictions ? Pour pousser encore un peu plus les blancs sur ce chemin du "renoncement à leur mère nature" et voir ce que ça va donner ? Ou simplement car il estime qu'on peut mêler croyance à connaissance scientifique ? (discours repris par Hassan juste après)

Au final, c'est bien un esprit, incarnation de la croyance par excellence, qui montre une des lois de l'univers à Hubble.

Donc bon, je ne suis pas entré dans les détails, mais cette petite pirouette ("Coyote pense que") pour rendre un peu plus légitimes ces propos dans la bouche de l'indien, en effet :)

Pour l'origine de l'écriture, ta remarque m'intéresse. Je me documente avant chacune de mes nouvelles pour ne pas raconter n'importe quoi, mais j'avoue sans honte que ça reste des recherches superficielles.

Concernant Uruk, je me suis principalement inspiré de cet article (Wikipédia) sur la cité d'Uruk (ancien nom de la ville Irakienne de Warka) où il est évoqué que les plus anciennes tablettes ont été exhumées dans les couches de la cité correspondant à une période max de - 3500.

Dans cette autre article (toujours Wiki) on situe les débuts de l'écriture en mésopotamie entre 3300 et 3400 avant JC.

Je sais que Wiki n'est pas une source absolue de savoir, ni toujours très fiable, mais pour le degré de réalisme (et surtout le respect des contraintes), ces deux articles m'arrangeaient bien et ça m'a suffi. Je voulais, pour que ma dernière partie soit plus touchante, que l'invention de l'écriture soit très récente, afin de bien montrer la séparation entre les deux frères : l'intelligent, qui va étudier les complexes rouages de l'écriture, et le simplet, qui en est exclu. Plus le fait que ce soit la graine (donc l'arbre, même de façon passive) qui ait inspiré ce concept à un homme.

Donc je n'ai pas cherché plus loin, mais si tu as des références à m'indiquer sur le sujet, j'irai volontiers y jeter un oeil... ;)

Pour l'histoire des deux cernes, même chose, c'est loin d'être mon domaine donc je te crois sur parole. J'ai fureté sur quelques articles (dans ce goût là) et il m'avait semblé comprendre que les deux cernes ne se créaient (à l'automne et au printemps) qu'en cas de saisons bien marquées. Et que dans le cas d'un climat moins tempéré (comme celui du désert), il pourrait n'y en avoir qu'un par an.
Mais j'ai pu mal comprendre, n'hésite pas à m'éclairer sur ce point, là aussi je suis preneur :)

***

Voilà, en attendant d'autres éventuelles réactions, merci à tous pour avoir pris le temps de lire ce (long) texte et d'avoir pris le temps de détailler vos commentaires... Content évidemment que ce texte vous ait plu, j'ai pris beaucoup de plaisir à l'écrire et c'est toujours agréable de voir que ce plaisir est partagé à la lecture...

Encore merci à tous !

Ninj'

Contribution du : 02/12/2009 15:17

Edité par Ninjavert le 2/12/2009 16:14:51
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Re : A propos de "Cernes"
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Merci Ninjavert pour toutes ces précisions!
Je viens de passer un bon moment à essayer de retrouver les références de l'article sur la datation des plus hautes inscriptions en cunéiforme. Pff, chou blanc pour l'instant. Dès que je les retrouve je te les donne. De mémoire il était dit que les recherches les plus récentes s'accordent à montrer que les tablettes de 3500-3400 présentent une structure déjà très évoluée. On ne passe pas de rien à ce type d'écriture en quelques décennies. D'ailleurs on possède des inscriptions fragmentaires pour les siècles précédents.
Pour la dendrochronologie, effectivement dans des circonstances de sècheresse il n'y a qu'un cerne annuel, bien vu aussi, mais en général même dans les climats semi-arides on en distingue deux. Bon, c'est du chipotage, mais ton idée de datation est très bonne car certains arbres ou des forêts-clones approchent les dix mille ans.
Belles recherches en tout cas, loin d'être superficielles.
Et surtout belle histoire!

jaimme

Contribution du : 02/12/2009 17:39
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Re : A propos de "Cernes"
Visiteur 
Merci pour cette mine de renseignements et encore merci cette quadrilogie époustouflante.

Je tenais à spécifier par la même occasion que l'épisode de NOE est aussi mon favori, c'est la SF de qualité.

Encore bravo ninj'

Contribution du : 02/12/2009 20:29
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Re : A propos de "Cernes"
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Je réponds aux autres commentaires :

@ Eric-Paul :

Merci :)

Ceci dit, je n'ai jamais eu l'intention de traiter ni même d'aborder toutes les religions. Le déisme, à la rigueur car c'est plus un concept qu'autre chose, mais les religions en tant que tel, c'est pas mon truc ^^

Ceci dit, je voulais transmettre une notion d'universalité de certaines valeurs, c'est peut être ça qui donne cette impression et tant mieux.

@ Selenim :

Citation :
J'ai surtout eu ce soucis dans la première partie du texte, dans les phrases descriptives.


Depuis que je suis sur Oniris, j'ai pas mal bossé dans le sens de la simplification de mon écriture qui était auparavant beaucoup plus riche. Enfin non, beaucoup plus "chargée" serait plus juste. J'essaie de l'épurer de toutes sortes de mots parasites et autres machins inutiles qui allourdissent les phrases et les tournures, mais c'est un chantier perpétuel.

J'ai fait des progrès (je pense ^^) sur tout ce qui concerne les dialogues, les phrases d'action et autres tournures de présentation, mais j'ai plus de mal à trouver le juste milieu sur les phrases descriptives, qui se veulent un peu plus imagées ou poétiques.

Si tu as un exemple concret de phrase qui t'as tracassé, ça m'intéresse :)



Pour NOE, le lien avec Wall-e est bien involontaire ^^ J'aime beaucoup le petit robot, mais là en l'occurence je n'y ai pas pensé...

Pour "ma" vision du futur, tu as bien raison. Le thème de la fin du monde, de l'exil de l'humanité, etc. a été rebattu à toutes les sauces en SF. Ceci dit, je n'ai aucun complexe à traiter des sujets "classiques". Je doute très sincèrement qu'on puisse aujourd'hui trouver des thèmes réellement inédits, au mieux saura-t-on les traiter de manière originale, mais bon.

Et comme je le répète sans cesse : je préfère du bon classique à de l'innovant foireux :)


L'embryon bavard a tracassé ma copine aussi, en fait, plus que sa pensée, c'est le fait qu'il voit et décrive des choses qu'il ne peut percevoir (machin fait ci, bidule regarde par là).

C'est clair. A la base, cette partie devait être beaucoup plus légère, le foetus devait être beaucoup plus ironique, narquois. Le tout d'un point de vue dans le genre de "allo maman ici bébé".
Donc je ne me suis pas soucié du fait que ça puisse paraître bizarre, c'était un pur parti pris.
Mais j'ai changé le ton pour le faire coller au reste, et du coup il en devient un narrateur classique, sous une forme de foetus. C'est vrai que ça peut sembler étrange.

Citation :
Sur le passage initiatique avec herbes inhalées en option : je veux bien que le fœtus ressente et pense, mais qu'il décrive une scène qu'il ne peut voir, là j'ai du mal.


Et je le conçois tout à fait. Après, c'est une transe. Les transes, hein, on y voit un peu ce qu'on veut. De toute manière, le foetus qui pense et parle comme un adulte est un postulat absurde à la base.
Donc le fait qu'il prenne forme dans sa transe, et "voit" le monde qui l'entoure est très secondaire. De toute manière, c'est dans sa tête, comme toutes les transes. Il perçoit des choses plus qu'il ne les voit.

Mais bon, cette partie n'est vraiment pas faite pour être plausible. On adhère ou pas, je peux très bien comprendre les deux types de réaction.

Citation :
j'ai parfois eu l'impression de phrases toutes faites tirées du livre Le mysticisme pour les nuls


Honnêtement, j'avais beaucoup plus peur de ce type de réaction. C'est pas trop mon truc de débiter des phrases pompeuses dans ce genre là, aussi j'avais très peur du dosage et de l'impact (prétentieux, halluciné, débile, etc.) qu'elles allaient avoit sur les lecteurs.
Pour l'instant, vous êtes minoritaires à avoir buté dessus donc bon, je me dis que c'est peut être juste une question de ressenti et de sensibilité personnelle. D'approche, aussi. Faut pas le prendre au pied de la lettre.

Pour ma part je ne parlerai pas de "mysticisme", Widjet a évoqué des "valeurs humanistes". C'est plus de cet ordre à mon sens qu'autre chose.

Mais ça peut rebuter. Je ne suis pas un lecteur très friand de ce genre de trucs moi-même ^^

Citation :
Je suis trop terre à terre comme lecteur, désolé.


Faut pas, tu dis les choses, ça ne te touche pas notamment à cause de la forme. Moi ça me suffit tout à fait et ça me permet de le savoir que ce genre de message (pourtant assez bateau et universel, c'est pas tellement plus que du bon sens) a ses limites.

Citation :
Au final, ce chapitre m'a donné une furieuse envie d'aller incarner, une fois encore, ce bon vieux Altaïr...


C'est lui qui m'a inspiré cet épisode... rendons-lui un juste hommage.

Citation :
J'ai vraiment regretté exclusivité accordée aux dialogues. Sur 40.000, malgré la qualité d'écriture, c'est soporifique.


Ma deuxième grosse crainte concernant ce texte.

Merci à toi d'avoir pris le temps de préciser tout ça !

@ Leon :

Je me suis pas mal creusé la tête pour placer ces fichus mots, merci :)

Citation :
En revanche, je n'ai pas trop apprécié le côté moralisateur qu'ont en commun ces quatre tableaux. Bien sûr, l'auteur défend avec naturel des convictions qui lui sont propres, mais perso, et sans être opposé le moins du monde à ces idées, je trouve ça un peu indigeste, car il y a :
la morale de l'indien navajo
la morale du maitre des hashichins
la morale du vieil homme


Une remarque qui rejoint l'avis de Selenim et de Xrys.

J'ai du râter un truc dans ma construction, si cette "morale" est aussi perceptible. En ce qui me concerne, je voulais simplement évoquer quelques thèmes principaux, notamment :

- La tolérance (via l'acceptation des autres et de leurs idées)
- La foi (pour la faire un peu sortir du carcan de l'intégrisme et de l'aveuglement... croire en la science c'est une forme de foi)
- La portée de nos actes

Ce genre de choses, comme vous l'avez dit : rien de très original. Rien de très philosophique non plus, d'ailleurs. Ces quatre tableaux n'étaient pas censés porter chacun leur propre "morale", juste présenter des facettes différentes de ces questions, via des personnages, des contextes et des époques différentes.

Rien de plus. Mais le ton peut être trop pompeux de certaines phrases et propos ont pu laisser penser qu'il y avait plus que ça a saisir. Peut être, comme l'a dit Widjet, chacun y voit et prend ce qu'il veut :)

Concernant ta dernière remarque Léon, l'arbre avait deux fonctions dans ce texte :

Lier les chapitre entre eux (évidemment)
Traduire l'idée que peu importe ses convictions et croyances au final, tant qu'on agit avec sagesse.

Là encore, rien de révolutionnaire :)

Merci en tout cas pour ces précisions !

@ Ana :

Je ne répète pas, j'ai déjà donné mon avis plus haut sur ces notions de "morale" et de "religion" (en réponse à Xrys, Selenim et Leon principalement).

Il n'a jamais été question pour moi de faire une leçon de morale et encore moins une propagande ou un cours sur la religion :)

Mais je m'aperçois que c'est ce qui en ressort pour beaucoup d'entre vous, je vais essayer de trouver ce qui donne cette impression.

Merci à toi !

Ninj'

Contribution du : 03/12/2009 15:19
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Re : A propos de "Cernes"
Maître W
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Citation :

Ninjavert a écrit :

Ceci dit, je voulais aussi en faire un personnage un peu trouble, un peu mystérieux. C'est l'effet que ça t'as fait, ou c'est autre chose ?



Merci Ninj’ pour ces détails et clarifications.

Oui, le personnage de Hassan m’a paru mystérieux (tu as donc réussi a retranscrire cela), mais aussi ambigu dans le sens où, en dépit de son calme et de ses paroles sages, il ne m’a pas semblé si bienveillant que cela.

A cause de quoi, me demanderais-tu ?

Bah à cause des rumeurs qui courent justement à l’encontre des motivations de cet homme, de son influence vis-à-vis de ses « disciples ». Alors, naturellement, cela reste des « rumeurs », mais pour ma part, un certain malaise subsiste notamment lorsqu’à la question du « Ils racontent que nous sommes fous. Que nous sommes prêts à mourir pour vous, que nous en serions honorés » le sage demande si les gens ont tort de penser cela, Navid répond « Non maître, bien sûr ! ».

Peut-être que je coupe le cheveu en 4, mais bon…en ce qui me concerne, un léger doute persiste.
Est-ce que cette ambigüité est voulue afin de (nous dire) que le mal n’est pas à caricaturer (les intégristes ne sont pas tous des hystériques vociférant leur haine) et qu’il peut revêtir une apparence posée et rassurante (ce qui les rend si redoutable et pas facilement identifiable)?

Maître ?

W

Contribution du : 03/12/2009 23:15
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Re : A propos de "Cernes"
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Citation :
Est-ce que cette ambigüité est voulue afin de (nous dire) que le mal n’est pas à caricaturer (les intégristes ne sont pas tous des hystériques vociférant leur haine) et qu’il peut revêtir une apparence posée et rassurante (ce qui les rend si redoutable et pas facilement identifiable)?


Très bonne analyse docteur Widjet :)

Oui, c'est un peu ce genre d'ambiguïté que je voulais faire naître. En fait, le personnage du vieux de la montagne est (historiquement) trouble.

- D'un côté on a la version qui en fait un chef religieux extremiste, dirigeant d'une secte d'assassins fanatiques et complètements asservis à sa volonté (qui se sont rendus responsables de nombreux assassinats "stratégiques" en public). (version qui a prévalu pendant des siècles)

- D'un autre côté on a la version qui estime plus probable qu'il ne se soit agi que d'un type à la tête d'un schisme parmi tant d'autres, et dont le portrait a été diabolisé par des ennemis qui y voyaient un opposant religieux farouche, et des chrétiens qui tentaient de montrer à quel point la vie et les conditions étaient dures (et leurs ennemis dangereux) pendant les croisades (une façon comme une autre de justifier des résultats pas toujours brillants).


Au final, on ne saura jamais avec certitude la part de vrai et la part de mythe, ce qui est sûr c'est qu'Hassan était un homme instruit, érudit et intelligent, doté d'un grand charisme.
Il est vrai également qu'il s'est emparé de la forteresse d'Alamut seul, sans la moindre violence, simplement en y arrivant et en ralliant ses occupants à sa propre cause.

Un personnage assez fascinant quoi qu'il en soit :)

Pour le reste, je n'avais pas de volonté d'utiliser Hassan pour illustrer les dangers de l'intégrisme. Si ces histoires d'assassins sont vraies, il était effectivement intégriste, mais en resituant les choses dans leur contexte il ne l'était ni plus ni moins que les partisants de la plupart des autres courants religieux de l'époque (chrétiens ou islamiques d'ailleurs).

D'autre part, si ces assassins ont existé, il s'agissait plutôt d'assassinats "stratégiques", de personnalités précises, d'ennemis politiques et religieux du vieux de la montagne. Pas de meurtres gratuits et sanglants, ou d'innocentes victimes. Donc, quoiqu'il en soit, la démarche était réfléchie et posée.

Y a pas mal d'infos dans cet article wiki (et autres connexions) si ça t'intéresse. En tout cas, c'est un peu tout ça, que j'ai voulu retranscrire. Pour laisser à chacun la possibilité de se faire "son" image du vieux de la montagne...

Merci m'sieur ;)

Réponse à Menvussa :

Je suis plutôt d'accord avec ton analyse, aussi bien sur les qualités que tu pointes (merci ^^) que sur les limites de l'exercice (n'était-ce pas un peu compliqué pour, au final, faire passer un message somme toute assez simple ?)

Si, en effet. Il reste que mon plaisir premier quand j'écris est de raconter une histoire. C'est ce que j'aime et ce qui me plaît le plus, bien au delà de passer un message qui, de plus, n'est pas particulièrement original.
D'où mon envie de développer chacune de ces quatres tranches de vie, d'en faire, pour chacune, une belle histoire :) Peut être pas la manière la plus efficace, mais assurément celle qui m'a procuré le plus de plaisir en écrivant ;)

Citation :
Ma stase devait durer indéfiniment, jusqu'au retour des hommes, ou à l'arrivée d'autres formes de vies.
Il me semble qu’il y a une contradiction entre indéfiniment et ce qui suit.


Tout à fait, je voulais dire que l'IA ne savait pas QUAND ces événements se produiraient (s'ils se produisaient un jour), mais le sens de la phrase est inccorect en effet !

Les propos d'Hassan que tu soulignes sont délibérément peu clairs et un peu contradictoire, c'est plus une façon d'ébranler les croyances de Navid et de le pousser à réfléchir, à s'interroger sur ces contradictions, qu'une vraie réflexion. L'amener à penser par lui-même, en quelque sorte, plutôt que de considérer comme vrai tout ce que dit "le Maître".

Citation :
Chacun d'entre nous cherche par les croyances qu'il estime justes, à se rapprocher de Dieu, qu'ils le nomment ou non Allah.
C’est chacun qui nomme… non ? (Faut porter plainte contre la centrale lol)


Très juste là encore :) Mais j'en assume la totale responsabilité, j'ai tendance à me gourrer sur ce genre d'accord en utilisant "on" pour plusieurs personnes. J'ai fait la même connerie ici :)

Merci monsieur Menvussa ;)

Ninj'

Contribution du : 04/12/2009 10:24
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Re : A propos de "Cernes"
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Réponse à Pepito :


Citation :
Si ce n'est que le dialogue "en réel" de l'indien me semble un peu trop académique.


Tout à fait d'accord, mon indien est très académique. Je le voulais "intégré" (il est guide, on peut imaginer qu'il a pas mal d'échanges avec les blancs), mais son expression ne correspond pas au ton qu'il devrait avoir.


Citation :
le "bunker" de NEO qui disparait avant les restes de Bagdad est surprenant (ou mérite une ligne d'explication).


Hmmm. En relisant la phrase :

Les flots ont balayé le bunker où mon noyau était enterré. L'eau a tout détruit : ordinateurs, interfaces, capteurs, piles atomiques... tout a été rasé. J'aurais probablement dû m'éteindre à ce moment-là, mais il s'est passé autre chose.

Je m'aperçois qu'elle n'est pas très claire, simplement parce qu'au moment où je l'ai écrite, je n'avais pas vraiment d'idée de la localisation du bunker en question. Pour moi il n'était pas forcément situé à Bagdad, mais pouvait se trouver n'importe où.

Dès lors que NEO a évolué, il s'est déplacé, comme il le dit :

Lorsque l'eau a infiltré le laboratoire, j'ai pu me projeter dans l'air et me maintenir sous une forme cohérente grâce à l'électrisation de l'atmosphère. Depuis, j'utilise les courants des orages magnétiques pour maintenir ma stabilité.

Du coup, ça explique qu'il puisse se trouver sur l'arbre, à Bagdad, et que son bunker ait été détruit, ailleurs.

Mais plus simplement, on peut aussi considérer que le bunker était enterré sous Bagdad, et que quand la ville a été innondée, il a été coulé. C'est une destruction qui n'est pas forcément physique, mais qui a tout bousillé.


Citation :
2) l'allusion à l'arbre méritait d'arriver plus tard, vers la fin du texte, à un moment ou la contrainte était oubliée. La révélation du "nom" en fin est classique. "Huble", un américain (encore), ... comme j'aurai préféré Joseph Henri Honoré Boex, notre maitre à tous, même si il était difficile de faire visiter les USA à ses parents :)


C'est vrai que ça aurait pu arriver plus tard.

Pour Boex, honte sur moi, je ne le connaissais pas. C'est d'autant plus ballot que son âge m'aurait ouvert pas mal de portes pour ce Cerne... (bon, ça n'aurait pas pu être lui le foetus, Mais j'aurai pu trouver une pirouette pour le Grand Canyon... je doute que les parents de Hubble ait jamais foutu les pieds au Moyen Orient ^^)

Je le connaissais indirectement, au moins pour la Guerre du Feu, mais merci de m'avoir donné son nom. Je vais jeter un oeil attentif à tout ça !

Citation :
3) bon le vieux qui trouve le temps long à la montée... et les gardes qui le soulève la plateforme, eux ?
Voilà une version du "Vieil homme dans la montagne" bien différente de celle du Tancrède de Bellagamba. Alors comme çà, je me mens à moi même ? :)


Bah les gardes ils sont honorés, donc ça passe ! ;)

Ma version du vieil homme est très personnelle, et inspirée de mes connaissances très superficielles sur le sujet (j'ai fait aucune autre recherche sur lui que quelques sources internet...)

Mais je suis assez content du résultat.

Citation :
4) il me manque une explication sur la présence d'un bateau au milieu du désert (ou je l'ai ratée). Pas l’Arche quand même ?


Oulah, non, pas l'Arche ! Celle de NOE suffit (ha ha).

Non, c'est vrai qu'il n'y a pas de justification particulière, c'était juste pour le plaisir de torturer la contrainte, mettre un bateau dans le désert. Mais je ne donne aucune explication tu as raison... s'il devait y en avoir une elle serait très simple :

Une barque perdue à un endroit où, avant, il y avait de l'eau. Ou une barque abandonnée par quelqu'un qui l'emmenait vers la mer / un fleuve, et qui l'a laissée en chemin pour une raison ou une autre.

Rien de fondamental en tout cas.


Citation :
Un curieux sentiment de gaspillage, 4 nouvelles réunies en une seule (concours oblige) alors qu’elles auraient pu vivre en parfaite autonomie, en les étoffant légèrement peut-être. J’imagine l’effet produit par le rappel de « l’arbre » dans un recueil de nouvelles.


C'est vrai, mais quatre nouvelles qui n'auraient jamais vu le jour sans les contraintes imposées par le concours. Les dissocier m'aurait permis de me libérer de certaines de ces contraintes, qui donnent au texte un certain immobilisme (le fait que, pour chaque partie, les personnages ne peuvent pas changer de lieux, par exemple).

J'aurai aussi pu bétonner mes transitions, et n'aurai pas été obligé de tricher avec certaines dates (le vieux de la montagne) même si c'est imperceptible.

L'idée du rappel de l'arbre dans un recueil est alléchante, mais au final, si je les avais plus développées, j'aurai craint qu'elles ne perdent en puissance, en concentré. C'est un texte un peu introspectif, méditatif, ça blablate beaucoup sur des notions un peu abstraites, et ça n'est pas forcément l'exercice dans lequel je suis le plus à l'aise... (à la base, je maîtrise beaucoup plus les récits d'action)

Du coup, je pense m'en être bien tiré, mais j'ai peur qu'essayer d'en faire quelque chose de plus ambitieux soit hors de ma portée :)


Citation :
Une superbe documentation, du coup, j’ai cherché ton «arbre » partout sur internet…


Je l'ai cherché aussi ! Mais si tu ne l'as pas trouvé moi non plus malheureusement... C'était l'élément ultime qui me manquait pour crédibiliser l'ensemble. Chaque scène, aussi fantasque soit-elle, repose sur des éléments historiques réels, sauf l'arbre.

Avant de situer mon arbre en Irak, j'ai suivi quelques pistes qui auraient bien pu le transformer en Cèdre du Liban (arbres pluri-millénaires, qui disposent de quelques références bibliques)... il y avait même cette phrase, dans le wiki sur le Cèdre du Liban :

Pour les Libanais, le cèdre est un symbole d'espoir, de liberté et de mémoire.

Je trouvais que ça collait bien avec le texte :

- NOE, espoir de l'humanité
- Les indiens se battant pour leur liberté, celle plus abstraite, de penser, que cherche à inculquer le vieil homme à Navid, ou encore celle laissée au petit Emir de disposer de sa graine comme il l'entend...
- Sans oublier, bien sûr, mon arbre qui traverse le temps et représente, un peu comme NOE, la mémoire de l'humanité.

Mais bon... ça ne collait pas plus que ça, et c'était vraiment pour donner une espèce à l'arbre (dans la mesure où aucun Cèdre du Liban n'est plus exceptionnel qu'un autre), qui au final vit très bien sans.

Désolé de t'avoir fait chercher pour rien ;)


Citation :
Edit : à lire les autres commentaires, il semble que le 3 ai été moins apprécié, peut-être un manque de connaissance de la "légende" originale. Pour moi, c'est un des meilleur.
J'ai aussi oublié de signaler la poésie de l'ensemble. Voilà qui est fait.


C'est vrai que le 2 et le 3 ont été les moins accrocheurs pour pas mal de lecteurs. Content que tu aies apprécié mon vieil assassin !

Citation :
J’ai à la maison 2 ou 3 mètres cubes de littérature de style Merveilleux Scientifique (Science Fiction dirait les américains), Cernes serait, sans problème, sur l’étagère du haut à gauche.

Je me suis ré-ga-lé, merci.


Merci à toi pour ce superbe compliment, surtout !

Contribution du : 28/08/2012 17:16
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Re : À propos de "Cernes"
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Réponse à Matcauth :

Merci pour le titre et les sous-titres... j'essaie de les soigner et c'est vrai que j'étais assez content de celui-ci :)

Citation :
Les contraintes liées au concours, je les ai survolées, elles ne m'intéressent pas vraiment.


Moi aussi. J'aime beaucoup jouer avec les contraintes, mais je ne m'estime satisfait que si on peut lire et apprécier le texte sans en avoir connaissance. C'est pourquoi j'essaie d'apporter un soin tout particulier à ce qu'on les remarque le moins possible. Au vu de votre commentaire, je considère que c'est atteint, donc tant mieux !

Citation :
Et je dirais que l'intérêt principal de cette histoire réside ici : le fait qu'on puisse entrer dans l'histoire et y assister, pratiquement assis sur une pierre au milieu du désert. Toute la recherche documentaire a donc ici un sens car elle appuie ce mouvement, cette capacité à nous attirer dans la scène. Peu m'importe tout ce travail, sauf pour un chose : il me sert à entrer dans l'histoire.

Et c'est pour moi plus qu'un détail : c'est une clé.


Ça c'est très important pour moi. Essentiel, même. Je suis un raconteur d'histoires, c'est vraiment ça que j'aime. J'ai toujours tendance à fourrer un peu malgré moi de la morale (même si j'aime pas ce terme) dans mes textes, mais ce que je cherche avant tout à faire c'est raconter. L'immersion du lecteur est donc quelque chose que j'essaie de soigner tout particulièrement.

Citation :
Dans le concours auquel vous avez participé, il y a un autre participant qui décrit l'histoire et la fin tragique de Jack l'éventreur passant par-dessus bord d'un bateau. La documentation y est au moins aussi riche que dans votre nouvelle. Mais elle n'est pas au service du lecteur car elle ne contribue pas à l'intégrer dans la scène.


J'avais beaucoup aimé ce texte de Lapsus, Le sang du mal (si on parle bien de celui-là)... mais je vois ce que vous voulez dire. J'ai jamais vraiment réfléchi à comment j'utilisais mes descriptions, ni les recherches que je fais. Ce que tu me dis est intéressant.

Je suis perfectionniste, surtout dans la construction de mon récit (moins sur sa qualité "littéraire"). Du coup, pour être content de moi, j'ai besoin de ne pas laisser grand chose au hasard : les scènes doivent être construites, et reposer sur des éléments logiques et cohérents. D'où l'importance du contexte et de la documentation : de mon point de vue, je fais ces recherches d'abord pour moi, bien avant de les faire pour le lecteur. J'ai besoin de savoir où je vais, pour être à l'aise dans mon récit.

Après, j'ai une façon très visuelle de m'imaginer et de retranscrire les scènes. Je suppose que ça joue aussi sur l'immersion, même si je dois travailler sur les autres sens (ouïe, odorat, toucher...) et sur le reste (émotions, tout ce qui est plus "abstrait").

En tout cas merci beaucoup pour ce commentaire, qu'il soit pour moi ou pour vous... :)

Contribution du : 01/10/2012 11:35
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Re : À propos de "Cernes"
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bonjour Ninjavert,


Merci pour votre message de remerciement.


Citation :
J'avais beaucoup aimé ce texte de Lapsus, Le sang du mal (si on parle bien de celui-là)... mais je vois ce que vous voulez dire. J'ai jamais vraiment réfléchi à comment j'utilisais mes descriptions, ni les recherches que je fais. Ce que tu me dis est intéressant.


oui oui, c'est bien celui-là.


Citation :
Après, j'ai une façon très visuelle de m'imaginer et de retranscrire les scènes. Je suppose que ça joue aussi sur l'immersion, même si je dois travailler sur les autres sens (ouïe, odorat, toucher...) et sur le reste (émotions, tout ce qui est plus "abstrait").


je pense qu'on appelle ça "écrire avec ses tripes". Il y a, dans l'écriture, (c'est un constat personnel, je ne sais pas ce que d'autres peuvent penser) une "barrière" assez vicieuse, celle qui sépare la main qui écrit du coeur qui invente.

J'ai pour ma part beaucoup de difficultés à parfois "plonger" dans l'histoire (celle que j'écris), pour la vivre. C'est pourtant une évidence de le faire (c'est comme être acteur, il y a ceux qui jouent et ceux qui "sont"), cela permet d'éprouver la résistance de l'histoire, de la ressentir, de l'aimer, voire.

c'est pour cette raison, que vous avez très bien comprise, que j'évoquais le fait de "s'asseoir sur une pierre, juste à côté des personnages".

Contribution du : 16/10/2012 13:59
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