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À propos de "Durcissement... "
Maître des vers sereins
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11/02/2008 03:55
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Bonjour à vous,

C'est un sujet pour répondre aux commentaires sur le poème Durcissement sous les plaines et en parler un peu. Merci aux lecteurs.

Je voudrais commencer par les conditions d'écriture. J'ai d'abord eu l'idée du titre, par glissement depuis un autre :

Citation :
Du ciment sous les plaines est le troisième album du groupe de rock français, Noir Désir. Enregistré en 1990, il sort en février 1991 chez Barclay.


En février 1991, j'avais 19 ans et 11 mois, mais ce n'est pas le propos encore, c'est donc ce titre qui lança l'écriture. "Du ciment sous les plaines" m'a évoqué une expression : "Sous les pavés, la plage" je ne sais pas si c'est l'intention du groupe de rock, mais le lien entre les deux m'a semblé évident.

"Sous les pavés, la plage" m'évoque l'année 1936, grâce à des actions de grèves solidaires : "Battre le pavé" des travailleurs gagnaient le droit aux congés payés : "la plage". Alors que leurs métiers ne leurs laissait guère plus d'espoir qu'un billet de loterie pour "gagner leur vie", que l'espoir se réduisait à "devenir calife à la place du calife", grâce à une action collective, une génération parvenait, désarmée, à modifier le partage des profits à leur avantage, pour eux-même et leurs descendants.

"Du ciment sous les plaines" qu'est-ce que ça pouvait vouloir dire plus de cinquante après ? Pour ma part j'y lis un regard ironique sur la période moderne, où le travail, le trouver comme le faire, ressemble à nouveau à prendre un billet de loterie, voir des dés pipés, et l'ambition en peau de chagrin se réduit encore à espérer devenir aussi riche qu'un sultan idiot : surtout ne pas rester ouvrier mais devenir chef de quelque chose, d'entreprise, de service, "maître" d'une technique ou d'une autre... À l'image du radeau de la méduse, les meilleures places sont au milieu du radeau, en tête de convoi, la navigation est accessoire. Comme le travail l'année où sortit cet album et où, la crise et moi, nous allions fêter nos vingt ans.

C'est donc dans le fil de ses pensées-là que je débutais l'écriture de "Durcissement sous les plaines", qui par assonance avec le "rciss" débuta tout naturellement par "Narcisse... "

Ce que je connais du mythe antique de narcisse, c'est l'histoire de ce pâtre grec qui contemple son reflet dans l'eau, y tombe, et par un sale coup d'une divinité du moment, ne peut plus rejoindre la surface, et meurt donc. De là à y voir une célébration du droit de grève (sur une plage... ) ou le pas de la solidarité sur la différence qui permettrait de ne plus être à la merci des caprices d'une divinité farfelue, il ne me manquait plus que quatorze lignes...

Mais je n'allais pas écrire un brûlot rouge sang, mon "Narcisse" sera triste déjà, et on ne saura pas pourquoi, c'est comme ça et il contemple ses larmes et pas vraiment la qualité de son teint, jusqu'à ce que le ciel lui tombe sur la tête, ou plutôt sur le corps tout entier, et il meurt donc. J'ai gardé la fin du mythe d'origine.

Pour la petite phrase de préambule, elle fut écrite au moment de l'envoi du poème en vue d'une publication, quelques temps après l'écriture elle-même. Sans doute que je m'interrogeais sur la distance entre l'auteur et le narrateur, je trouvais un peu idiot mon empressement à valider mon envoi : j'adorais mon poème qui justement, narrer l'histoire d'un "Narcisse"... etc.

Désolé pour la compréhension et merci pour ceux qui l'ont trouvé "joli", enfin chantant ou autre. À l'image du mythe dont je m'inspirais, si message il y a dans ce poème, il est à trouver à côté de ce qui est raconté proprement dit, ou pas, au gré du lecteur. Sinon, c'est juste l'histoire d'un gars au prénom improbable qui pleure dans un ruisseau et qui meurt à la fin, j'ai tenté d'écrire des phrases avec des sujets, des verbes et des compléments.

Pour la forme c'est un sonnet marotique (je dis pas "italien" car les sonnets d'Italie à l'origine du genre se faisaient sur quatre rimes au lieu de cinq, d'après ce que j'ai pu en lire). Merci aussi aux commentateurs pour diverses remarques sur les moments forts ou faibles qu'ils ont pu relever. Un "vrai" sonnet tolère déjà tout juste d'être marotique, et il n'est pas chaud pour les enjambements ou tout artifice, mais comme pour l'orthographe, on ne va ni en enfer ni en prison pour avoir écrit un "autre" sonnet, du moment qu'on sait ce qu'on fait, c'est pas compliqué.

Le sonnet compte quatre phrases, une par strophe, ce qui implique une construction relativement plus complexe que la moyenne : les phrases sont plutôt longues donc. Les enjambements se font par hémistiche entier, ça atténue un peu "l'inconfort" qui sera aussi le "rythme" du poème : pour comprendre, le lecteur ne pourra pas toujours s'arrêter en bout de ligne, il devra "enjamber" jusqu'à la suivante, et ne pourra "entendre" qu'après avoir lu au moins une strophe entière, 48 ou 36 syllabes à "stocker" dans sa mémoire, en quelques sortes.

Pour l'anecdote, j'ai longtemps prononcé "paon, taon, faon" en deux syllabes, ce qui fait que je me marre quand je me relis. C'est une des rimes de fin.

Contribution du : 11/04/2010 09:21

Edité par David le 11/4/2010 9:38:08
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Un Fleuve
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Re : À propos de "Durcissement... "
Visiteur 
Merci pour cette explication et pour les phrases avec sujet, verbe et complément (ce qui me rassure c'est qu'elles existent encore). Parfois on se triture le ciboulot alors que les choses sont si simples.

Contribution du : 11/04/2010 15:47
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