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A propos de Si vraiment tout est vanité - le fatras
Expert Onirien
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"Si vraiment tout est vanité" qui sera publié demain relève d'une forme rare.
C'est un double fatras.

Le « fatras » est un poème à forme fixe dont les premiers exemples connus remontent à la première moitié du XIVe siècle avec le poète belge Watriquet Brassennel de Couvin qui en composa une trentaine vers 1327, mais il ne fut en vogue qu'au siècle suivant (en Picardie) ; puis il a été délaissé, comme bon nombre de formes.
Certains rattachent l'étymologie de fatras au verbe farcir, puisque la construction de la forme consiste à remplir l'espace de neuf vers entre les deux vers du distique.
Quand le fatras a un sens, il est dit possible, lorsqu'il est composé pour le seul plaisir des mots sans que ces derniers fassent sens, le fatras est dit impossible.

Il est de 13 vers, sur 2 rimes. Il commence par un distique, dont le 1er vers commence l'onzain, et le 2ème vers le termine. Quand le fatras est redoublé, il se nomme « double fatras » et le deuxième distique est inversé :

AB-A(vers1)BAABBABAB(vers2)-B(vers2)A(vers1)-B(vers2)BABBAABABA(vers1) :

FATRAS de Watriquet Brassennel de Couvin, écrit entre 1320 et 1330.

Doucement me réconforte*1
Celle qui mon cœur a pris.*2

Doucement me réconforte*1
Une chatte à moitié morte
Qui chante tous les jeudis
Une alléluia si forte
Que les clenches de nos portes
Dirent que leur est lundi,
S’en fut un loup si hardi
Qu’il alla, malgré sa sorte,
Tuer Dieu en paradis,
Et dit : « Copain, je t’apporte
Celle qui mon cœur a pris. »*2



Fatras double :

Seul le silence est grand:*1
Tout le reste est faiblesse.*2

Seul le silence est grand.*1
Quand l'âme est un torrent,
Une barque en détresse;
Quand le chagrin vous prend
Dans ses mains de truand
Et vous tord et vous presse
Sans vous laisser de cesse;
Quand l'ami le plus franc
Vous dit un mot qui blesse,
Taisez-vous, cœur vaillant:
Tout le reste est faiblesse.*2

Tout le reste est faiblesse;*2
Seul le silence est grand?*1

Tout le reste est faiblesse!*2
Mais! l'âme, vengeresse,
Dénonce le marchand
Qui débite l'ivresse!
Et quand une drôlesse
De ses doigts d'Aegipan
Salit en la touchant
L'innocente jeunesse,
Debout! Sus au méchant
Qui dit avec simplesse:
Seul le silence est grand.*1

(auteur inconnu)


----

Je proposerai prochainement, sur l'invitation des correcteurs, un sujet dans le forum "Styles - Écriture" proposant une présentation sommaire de quelques formes rares.

Contribution du : 23/09/2009 15:24
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Re : A propos de Si vraiment tout est vanité - le fatras
Organiris
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Moi qui croyais commencer à comprendre quelque chose à la poésie! Là je suis remis à ma juste place.
Je lirai ton poème avec plaisir, déjà admiratif à l'idée que tu aies réussi à écrire dans ce cadre.

Contribution du : 23/09/2009 16:08

Edité par David le 23/9/2009 17:25:28
_________________
"Un commencement est un moment d'une délicatesse extrême"
F. Herbert
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Re : A propos de Si vraiment tout est vanité - le fatras
Visiteur 
Comme jaimme, je lirais avec plaisir ton poème!

Electre (Toujours curieuse d'apprendre et de découvrir des pépites dont elle ignorait l'existence.)

Contribution du : 23/09/2009 16:56
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Re : A propos de Si vraiment tout est vanité - le fatras
Organiris
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pas d'édit pour les posts!
je corrige: "que tu aies" (glup!)
damned, je suis grillé! (une praline, vite)

Contribution du : 23/09/2009 17:09
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"Un commencement est un moment d'une délicatesse extrême"
F. Herbert
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Re : A propos de Si vraiment tout est vanité - le fatras
Maître des vers sereins
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No problemo Jaimme, Telle une galette Saint Michel terrassant Une olive dénoyautée, j'ai corrigé cette Steffigraf de conjugaison...

Mais tous ça, ça rallonge un sujet qui parlait d'une forme poétique rare, le double fatras et son petit frère, le fatras.

J'ai trouvé une page rigolotte en complément, cette forme poétique peut aussi être qualifiée de "possible" ou de "impossible", elle se rapprocherait du "non-sens" anglais dans cette seconde appellation. Il y a quelques exemples ici

Contribution du : 23/09/2009 18:06
_________________
Un Fleuve
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Re : A propos de Si vraiment tout est vanité - le fatras
Visiteur 
J'ai trouvé la forme interessante et ai pris plaisir à poster un commentaire (je vous en laisserais juge)

La répétition dans le fatras n'est ce pas l'occasion de travailler un peu plus les phénomènes d'écho dans ce qu'ils peuvent avoir de de conséquence sur la compréhension du texte, sur les effets physiques

y a t-il plaisir à réentendre ?
Y a t-il production d'endorphine ?
comme on a pu enregistrer une augmentation du bien être, une synchronisation battement/respiration dans certains cas d'écoute de texte, des textes dans lesquels se répétaient les nasals et les labials

et même quelques foisune baisse de la température dernier indice du relachement musculaire complet et quasi inconscient

Des recherches et des questions passionnantes

LA poésie agit-elle sur le cerveau en agissant sur l'âme ? le phénomène n'est-il que physique ?

Certains textes construits phonétiquement de manière identique ne produisaient pas du tout les mêmes effets, lorsque (malgré une diction grave et douce) ils évoquaient par exemple le malheur ou la violence

Je trouve cela passionnant

Contribution du : 25/09/2009 09:47
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Re : A propos de Si vraiment tout est vanité - le fatras
Expert Onirien
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Bonjour Cedricain et merci pour le commentaire.

Que la poésie soit musicale, c'est certain. Que son origine se perde dans les tréfonds de l'oralité, tout autant.
Le bénéfice de la répétition est à chercher du côté de la mémorisation.

Quant à en faire une thérapie ou un médicament sur prescription, c'est osé.
On ne s'étonnera donc plus de voir tel ou tel auteur courir après ses cachets.
Et ça donnerait aux aficionados de la poésie classique un argument de plus pour insister sur l'importance de la forme.

Contribution du : 25/09/2009 13:37
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