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A propos de "Touchable"
Visiteur 
Merci aux lecteurs et commentateurs de Touchable.

Avant d'entrer (un tout petit peu) dans le détail, je tiens à préciser que j'ai écrit cette nouvelle il y a plusieurs années, pour un concours au thème libre mais aux mots imposés. C'est une contrainte qui m'amuse au point de l'avoir appliquée dans des copies d'examens (ce qui est beaucoup plus drôle que pour un concours de nouvelles). L'idée ayant plu à mes camarades, les correcteurs s'étaient retrouvés devant des argumentaires suffisamment emberlificotés pour que passent comme lettres à la poste "rhinocéros" ou "nyctalope" dans des copies qui n'avaient à peu près rien à voir avec la zoologie ou l'ophtalmologie.
Pour Touchable, l'un de ces mots était "romantisme" (les autres, je les ai virés de cette version). Et ça tombait bien, parce qu'il se trouvait que j'avais des choses à dire à M. Humbert. Bref.
En revanche, les termes un peu rares, comme épectase, ne proviennent pas d'un challenge que je me serais imposé. C'est juste que j'aime bien les mots, et que seul l'écrit me permet de les chercher, les explorer, les apprécier et les utiliser dans leur acception précise (ou non).

J'ai eu l'idée (bravo, placebo, bien vu !) de m'imposer une autre contrainte, plus technique, qui était la suivante : de quelle manière une personne forcée à l'immobilité pourrait-elle envisager se suicider, sans qu'il s'agisse d'un suicide assisté ? Je n'ai pour le moment trouvé aucune solution satisfaisante. Mon héroïne, car c'en est une, ô combien, a fait un essai pour moi. Je l'en remercie, tout en reconnaissant qu'instrumentaliser un jeune homme dévoué, ce n'est pas vraiment sympa. A ce sujet, in-flight, je trouve votre point de vue intéressant, bien qu'il ne me soit pas passé par l'esprit. J'aime bien les interprétations qui m'échappent.

La troisième personne relevée par certains commentateurs m'a semblé nécessaire. Cette jeune femme, qui est un personnage fictif, Cat, pour lequel je me permets une licence psychologique qui confine, comme l'a noté vendularge à la folie, s'observe dans un miroir, dont personne ne m'a demandé ce qu'il faisait là. Et pourtant, il était pour moi essentiel dans ma façon d'aborder ce personnage, avec son envie d'exploiter les dernières capacités d'ancrage dans la réalité de son corps - être touchée (d'où le titre, qui s'oppose à Intouchable, comme l'ont relevé hersen et placebo), éprouver l'orgasme - tout en refusant d'accepter ce corps ; avec ce qui la retient dans l'existence et avec la pulsion de mort qui va et vient. Elle et/est une autre, dans le miroir, dans la voix, dans le corps, dans les affects. Que d'un point de vue psychologique ce soit "possible" ou non (quoique de mon point de vue et par expérience, en la matière, tout soit possible), ça m'est égal, j'écris une fiction, pas un biopic.

Les films cités (L'empire des sens, The sessions, De rouille et d'os) ne m'ont pas inspirée : je viens seulement de voir le dernier, qui est passé il y a quelques jours à la télévision. je n'ai pas vu The Sessions. Quant à l'Empire des sens, on est dans un autre registre. Je ne me rappelle plus trop ce qui m'avait amenée à ce sujet... Mar Adentro, peut-être. Ou tout simplement les personnes pas si loin de moi qu'un cheval avait terrassées.

David : nul œdipe en vue dans la relation de l'héroïne avec sa mère, qui fait ce qu'elle peut. Ce qu'il faut, je pense. Mais comme je l'ai écrit plus haut à in-flight, toute chose, a fortiori un récit, est soumis à la nécessaire interprétation de son témoin ou destinataire. Quant au passage que vous citez, "avec cette douceur que n'ont pas les femmes", c'est tout à fait subjectif mais pas que, bon, voilà, quoi, parfois l'auteur met le pied de l'autre côté du miroir.

Ce qui me ramène au dernier paragraphe où j'ai mis les deux pieds, car il ne me semblait plus possible à ce moment-là d'exprimer la pensée de l'héroïne. Et que la description scientifique me paraissait être la meilleure solution pour tenir la trivialité à distance.

Merci à tous.

Misumena

Contribution du : 21/05/2017 10:48
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Re : A propos de "Touchable"
Visiteur 
Misumena,

Malgré les mots de fin survit/raté qui induisent un suicide, je préfère rester sur ma version d’un romantisme cannibale. Je la trouve plus romanesque. Je vais supprimer le mot « survit ». Le suicide de l’héroïne enferme son destin dans la banalité d’un mal-être devenu insupportable. Je préfère qu’elle castre Samuel avec ses dents, pour garder en elle jusqu’à sa mort le sexe d’un homme. Voilà désormais sa nouvelle arrogance de femme. Voilà sa supériorité sur les autres femmes. Imparable.

Autre question qui me taraude : votre héroïne n’avait jamais fait de fellation avant sa chute de cheval, pour ignorer les lois du larynx ? A moins qu’elle ait jusque-là pratiqué la chose avec la même délicatesse qu'on réserve à un cône rafraîchissant.
Vous me faites flipper tout à coup. Mes maîtresses ont-elles toutes voulu mourir ? Oseriez-vous rebattre les cartes de ma vie ?

Ludi
Assistant volontaire au suicide sexuel

Contribution du : 21/05/2017 14:41
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Re : A propos de "Touchable"
Maître Onirien
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De Luxembourg
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Merci pour ce sujet qui permet d'en savoir un peu plus sur le contexte d'écriture et les pensées lors de la rédaction :)

Comment se suicider quand on n'a rien à sa disposition - que sa voix, une manière de communiquer, sans l'assistance d'une autre personne...
Devenir un crack en informatique et pirater le réseau de l'hopital pour faire tomber en panne les machines peut-être ? On a vu quelque chose de pas si différent avec WannaCry il y a peu.

Bonne continuation !
placebo

Contribution du : 21/05/2017 14:46
_________________
Mon blog, mis à jour toutes les semaines.
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Re : A propos de "Touchable"
Visiteur 
Placebo : je le savais, que j'étais née trop tard.

Ludi : d'accord. Match nul. Je vous concède votre fin, flamboyante.
En ce qui concerne votre question existentielle :
1) je ne lui ai pas demandé.
2) et pourquoi pas non ? Il est où, le sondage Sofres post-Kinsey posant la question cruciale "préférez-vous un Magnum ou une fellation" ? Vous seriez peut-être surpris du degré d'adoration qu'il a fallu à vos maîtresses.

Misumena (titulaire du master de e-sexologie, promotion Ménie Grégoire)

Contribution du : 21/05/2017 15:42
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Re : A propos de "Touchable"
Visiteur 
Oh merci, Misumena, vous me sauvez la vie. Grâce à vous je viens de me réconcilier avec toutes mes maîtresses. Mais je leur ai demandé d’arrêter les Magnum. Perfide, je leur ai fait croire que ça faisait grossir. Du coup, j’ai peur d’avoir un peu surestimé mes capacités de congélation.

Ludi
Hibernatus

Contribution du : 21/05/2017 16:01
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Re : A propos de "Touchable"
Maître des vers sereins
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Citation :

misumena a écrit :

David : nul œdipe en vue dans la relation de l'héroïne avec sa mère, qui fait ce qu'elle peut. Ce qu'il faut, je pense. Mais comme je l'ai écrit plus haut à in-flight, toute chose, a fortiori un récit, est soumis à la nécessaire interprétation de son témoin ou destinataire. Quant au passage que vous citez, "avec cette douceur que n'ont pas les femmes", c'est tout à fait subjectif mais pas que, bon, voilà, quoi, parfois l'auteur met le pied de l'autre côté du miroir


Je ne trouvais pas la mère indigne, c'est vrai, et je pense que c'est l'absence de dialogues entre la mère et la fille qui m'a fait venir cette histoire d'Oedipe, mais c'est plus le choix du texte que leur relation proprement dite qui entrainait ce silence en fait.

C'est un texte très court et très riche, j'ai lésiné sur le compliment en commentaire et j'ai tendance à évaluer le "talent de conteur", pas tant la maitrise, même si ça joue pour me faire revenir sur d'autres publications : c'est beau comme de l'horlogerie ce que tu as écrit là, j'espère qu'il y en aura d'autres !

Contribution du : 23/05/2017 11:09
_________________
Un Fleuve
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