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A propos du décasyllabe ("Une eau qui se promène")
Maître Onirien
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15/12/2010 11:48
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Dans son commentaire du poème "Une eau qui se promène", l'ami hananke écrit : "Je ne suis pas fan du déca et il montre ici clairement ses limites." Je ne pratique pas non plus le déca 5/5 ; je ne l'ai employé qu'une fois, pour déplorer la mort accidentelle d'un jeune cousin, parce que je lui trouvais quelque chose de moderne en rapport avec la personnalité de l'être cher que nous venions de perdre. Cela devrait rester un cas unique dans ma modeste production. Dans le cas qui nous occupe, je le trouve cependant bien adapté au sujet du poème, à cause de sa légèreté, de son aspect chantant. Mais surtout je voulais rappeler qu'il y a deux décasyllabes, le moderne 5/5 que nous avons ici, et qui date des romantiques, et le vénérable, le médiéval repris par les classiques, le 4/6, d'allure beaucoup plus lente et majestueuse, dans lequel certains spécialistes voient le vers français par excellence, antérieur à l'alexandrin, le vers épique de la chanson de geste, de la "Ballade des pendus", le vers du théâtre de la Renaissance, etc. Je le préfère, assurément. Quoi qu'il en soit, le déca 4/6 et le déca 5/5, malgré leur isométrie, sont, par leur rythme, des formes de vers fondamentalement différentes, et l'on peut aimer l'un sans priser du tout l'autre.

Contribution du : 15/07/2014 09:35
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Re : A propos du décasyllabe ("Une eau qui se promène")
Visiteur 
Bonjour Miguel

C'est un point de vue personnel, comme je l'ai dit dans mon commentaire et pour évoquer le votre, je lui préfère
nettement l'octosyllabe ou l'hexa beaucoup plus joyeux et sautillant.
Mais encore une fois, ce n'est qu'un avis d'allergique.

Bien à vous.

Hananké

Contribution du : 15/07/2014 09:43
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Re : A propos du décasyllabe ("Une eau qui se promène")
Visiteur 
Il y a ici, en milieu de page, une analyse intéressante du décasyllabe.
http://jocab.over-blog.com/pages/Alexandrin_Decasyllabe_et_Octosyllabe-3241152.html

Contribution du : 15/07/2014 10:08
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Re : A propos du décasyllabe ("Une eau qui se promène")
Maître Onirien
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Bonjour,

Je ne suis pas un fan des forums mais puisqu'il s'agit d'un sujet provoqué par mon texte "une eau se promène" Je crois nécessaire d'y mettre mon grain de sel où à tout le moins apporter une explication sur le choix du nombre de pieds pour ce poème.
Je ne décide pas à priori. Je n'ai pas de préférence pour telle ou telle métrique. C'est le déroulé du texte qui compte avant tout pour moi. Tout vient en général d'une phrase qui me trotte dans la tête et à partir de laquelle je brode. En général, c'est ce vers initial venu me titiller qui m'impose son rythme et son mètre. En fait, "je travaille" mon texte comme une mélodie et j'ajuste ensuite pour adapter la versification en essayant de respecter les règles - classiques ou néo classiques - Parfois, j'en conviens, je déroge comme sur ce texte, sur la rythmique interne du vers en déplaçant la césure. Ce n'est pas toujours heureux j'en conviens mais il me semble que le jeu de la poésie quand elle n'est pas purement classique, c'est aussi d'essayer non pas d'innover - tout a déjà été inventé - mais de sortir des sentiers battus. Après, le juge, c'est le lecteur. Aimer ou ne pas aimer telle ou telle métrique ne me paraît pas un argument massue, car s'il y a bien sûr le "pied", il ne faut pas non plus oublier le "mot" et la "respiration interne du vers" qui peut être donnée aussi bien par "les élisions, les césures, les allitérations, la ponctuation."
Je me garderai bien de donner une quelconque leçon
Car dans ce domaine je ne suis qu'un autodidacte et je comprends tout à fait les avis qui ont pu être émis sur ce fil et dans les coms forts intéressants placés sous ma production.
Amicalement

Contribution du : 15/07/2014 16:40
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Vivre au paradis, quel enfer !
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Re : A propos du décasyllabe ("Une eau qui se promène")
Maître Onirien
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En matière de prosodie, nous sommes tous des autodidactes car elle ne s'enseigne pas à l'école, à part quelques rudiments ; nous l'avons tous apprise dans les traités, nous en sommes donc tous au même point, et j'ai appris des choses sur Oniris, même après des décennies de pratique de la poésie classique.
Je vois sur le lien recommandé par tizef que le déca 5/5 est dénigré par Voltaire ; il sera cependant employé par Hugo, par Marie Noël, rarement il est vrai, mais avec un certain bonheur ; toutefois je ne saurais, pour ma part, l'employer aussi bien qu'eux et il ne me tente pas, même si je peux l'apprécier sous d'autres plumes.
Je pense aussi, comme il a été dit, que la métrique ne contribue pas seule à donner son vrai rythme à un vers, mais aussi l'alchimie des mots, les sonorités, l'ensemble créé par un heureux voisinage ; ainsi pouvons-nous avoir des alexandrins légers et des octo extrêmement funèbres.
Enfin, le 5/5 et le classique 4/6 étant des vers complètement différents, on peut priser l'un et pas l'autre.
Ce genre le débat porte aussi sur le vers de 9, ou ennéasyllabe : il y a les partisans du monotone 3/3/3, mais Verlaine, dans son fameux "Art poétique" ("De la musique avant toute chose...") semble imposer définitivement le mélodieux 4/5.

Contribution du : 16/07/2014 10:23
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Re : A propos du décasyllabe ("Une eau qui se promène")
Maître Onirien
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Pour éviter la "monotonie", au sein d'un même poème, ne peut-on varier la métrique ?
Par ex 4/6 et plus loin 5/5, pour le décasyllabe,
ou 3/3/3 et plus loin 4/5 pour l'ennéasyllabe
comme 6/6 et 4/4/4 pour le dodécasyllabe.

Contribution du : 16/07/2014 15:44
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Re : A propos du décasyllabe ("Une eau qui se promène")
Maître Onirien
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Je n'ai guère trouvé de cas semblables ; je pense que cela provient du fait que des vers rythmés différemment sont en fait des vers différents, et peut-être cela arrive-t-il pour l'ennéa, dont les règles ne sont pas claires, mais pas pour le déca : l'impair du 5/5 ne me semble pas s'accommoder du pair du 6/4, et les deux mêlés me sembleraient cacophoniques. Il y a cependant, dans le long "Cimetière marin" de Valéry, tout en sixains de décas classiques, un 5/5. Je n'ai pas de leçons à donner à Valéry mais ce vers me gêne.
Chez Marie Noël, dans le poème qui commence par "Quand il est entré dans mon logis clos", la strophe est ainsi composée : un quatrain de 5/5 en rimes alternées, puis un 4/6 et un octo rimant ensemble. Cela a sa grâce.

Contribution du : 16/07/2014 21:25
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Re : A propos du décasyllabe ("Une eau qui se promène")
Visiteur 
« Le cimetière marin » est pour moi le plus beau poème de la langue française. Je l’ai lu plus de cent fois, et la magie opère encore. Tout le monde connaît ce vers :
« La mer, la mer, toujours recommencée ».

Le poème comporte 144 vers décasyllabiques et la métrique utilisée est le 4/6, comme dans le vers cité plus haut. Paul Valéry échoue quatre fois à maintenir ce rythme :

- un vers 5/5 :
« Après tant d’orgueil, après tant d’étrange »

- deux vers 6/4 :
« La scintillation sereine sème » (avec diérèse, au 20e siècle !)
« Maigre immortalité noire et dorée »

- un vers 7/3 !!
« La sainte impatience meurt aussi » (avec nouvelle diérèse)

Les exégètes de cet immense poète y trouveront sûrement une bonne excuse. Pour ma part, je n’ai jamais lu aucune justification de la part de Valéry, mais je n’ai pas lu non plus tout ce qu’il a écrit sur la poésie.

Une chose est recommandée dans le vers 5/5 : privilégier les rimes croisées ABAB plutôt que les rimes plates AABB, afin de ne pas ajouter à la monotonie.

Ludi
décasyllabique à fond

Contribution du : 17/07/2014 00:11
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Re : A propos du décasyllabe ("Une eau qui se promène")
Chevalier d'Oniris
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Le traitement du décasyllabe en 5/5, comme le dit Miguel (du reste je ne vais guère apporter à son propos, puisque je le rejoins sur tout), confère au vers rapidité et légèreté. Mais il est vite lassant et s’accommode mieux des pièces courtes.
A déconseiller avec les ballades, par exemple.
Autre inconvénient, les défauts de prosodie ressortent. Il faut une belle maîtrise pour l’utiliser, savoir jouer avec les sonorités, les caractéristiques des voyelles et des consonnes, les syllabes accentuées. Mais tout cela fût dit.
Le décasyllabe en 5/5 est très difficile d’emploi. De mon point de vue, c’est la coticule du versificateur. Quand on le maîtrise, on maîtrise tout.

Pour « Les cimetières marins », texte magique, Valéry n’aurait pas choisi délibérément (en digne admirateur de Mallarmé) les coupes que vous signalez, Ludi ? J'ai peine à le croire. J’ignore aussi l’avis de l’auteur les concernant.

Contribution du : 18/07/2014 17:21
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Re : A propos du décasyllabe ("Une eau qui se promène")
Visiteur 
Kie,

Oui, bien sûr, Valéry se rendait bien compte de ces écarts. Peut-être étaient-ils volontaires, peut-être n'a-t'il pas voulu sacrifier l'expression de sa pensée au rythme ? Quatre fois sur 144, on peut lui pardonner. C'est un immense poète et un exégète essentiel de la poésie.

Contribution du : 18/07/2014 17:38
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