Salut Incognito!
Bien dormi j'espère! (sincèrement)
"Choisir son lectorat?". La formule est lapidaire. Trop. Je développe mon sentiment à ce sujet:
A force de côtoyer Oniris on finit par connaître les goûts de certains, leur seuil de tolérance, leur caractère aussi (du moins face à l'acte d'écrire, de lire, de commenter). Je reçois comme un magnifique cadeau les très belles appréciations. Elles flattent mon ego, me poussent à continuer, me donnent à croire que j'écris bien. Mais je ne les reçois pas toutes de la même façon. Si j'écris de la SF je suis attentif aux appréciations des amateurs; je me dis que je suis apprécié par ce "lectorat" particulier; mais j'aime tout autant qu'une personne me dise qu'elle ne lit pas de SF, ou peu, et a apprécié mon texte. De ces deux catégories j'attends des critiques constructives: elles aiment ce que je fais et veulent, sincèrement, m'aider à améliorer tel ou tel point. Je les entends, je les soupèse, je garde ce que j'ai envie de garder.
Inversement tous mes textes ont été parcourus de personnes qui avaient des arrières-pensées sur moi. De ces images négatives qui entachent leur commentaire et leur enlève toute crédibilité. Cela me met en colère sur le moment à cause de leur mauvaise foi, mais cela n'influe en rien sur mes corrections ou sur les textes suivants.
J'écoutais la radio tout à l'heure et l'invitée était Amélie Nothomb qui sort des livres (petits formats) à la vitesse d'une mitrailleuse. Elle précisait qu'elle avait publié 19 livres je crois, mais qu'elle en avait écrits 70! Je pense donc que son éditeur a dû lui dire assez souvent: ça c'est de la merde Amélie! Heureusement que son lectorat n'a pas eu ces trucs sous les yeux, heureusement pour son lectorat qu'elle n'a pas arrêté.
Ici nous ne soumettons pas nos textes à un éditeur, ni à un lectorat qui achète nos livres. C'est une communauté de gens plus attentifs que la moyenne à la qualité de ce qu'on écrit (je pense, j'espère), mais cela comporte aussi un défaut: les commentateurs, parfois, critiquent en fonction de la façon dont ils auraient écrit sur ce thème. Je pense qu'ils commentent plus en fonction de cela qu'en fonction de leur goût de lecteur.
Ils faut donc faire la part des choses, incognito. Accepter la règle du jeu, un peu pervertie, d'Oniris, à cause de ce "lectorat" hétéroclite et particulier. Moi je n'ai pas trouvé mieux. Alors je reste. Plus encore Oniris conserve ma fidélité car il offre un "service" GRATUIT incomparable en terme de qualité (sélection dure, demande de correction, correction orthographique de qualité, mise en page, aide communautaire), un travail immense dont il faut rappeler à chacun le processus.

Bonjour Pat,

Je répondais à Widjet, au sujet de son post (#10) d'hier soir que, j'avoue, j'avais loupé aussi.

Je suis d'accord avec ce que dit Widjet (j'avais lu, mais pas connecté avec ta réponse).

Avec ton style singulier, il n'est pas possible que tout le monde apprécie et même que certains y voient de la maladresse d'expression. C'est le cas d'auteurs reconnus (comme Céline d'ailleurs). Il faut aussi se dire que nos goûts peuvent évoluer. Je n'aimais pas l'écriture de Céline au début (de même que pas mal d'auteurs contemporains) tellement j'étais formatée XIXe "grâce" à ma scolarité (comme si la littérature s'était arrêtée à ce moment-là), sans compter la littérature étrangère que je connaissais quasi pas (merci les programmes de l'époque !).

Heureusement que j'ai su m'ouvrir à autre chose et dépasser ce qui n'était qu'une réaction de défense par rapport à quelque chose de nouveau et donc déstabilisant. C'est humain, en même temps, de trouver des repères par rapport à ce qu'on connaît (voire de s'y réfugier). J'ai éprouvé beaucoup de plaisir quand mon fils a découvert Duras au collège et qu'il a adoré (une prof un peu plus ouverte que ce que j'avais pu connaître, ou alors une évolution des programmes, je ne sais pas... ou encore une ouverture d'esprit de sa part). Au moins, il a pu être en contact avec une palette plus large que la mienne et lire avec moins d'a priori.

Ceci dit, la qualité d'un texte ne saurait se réduire au style. Je déteste certains styles d'auteurs pourtant appréciés par une majorité. Il n'y a donc pas qu'une question d'habitude ou d'ouverture mais aussi de sensibilité personnelle. Et comme le dit Widjet, il faut aussi, en tant qu'auteur, faire son marché parmi les remarques qui nous sont faites. Reconnaître celles qui nous semblent pertinentes/utiles. C'est là qu'intervient, pour l'auteur, sa plus ou moins grande tolérance à la critique. Certains sont prêts à imaginer que l'autre a forcément raison, d'autres leur donnent tort à tous les coups (pour des questions d'ego, pas forcément surdimensionnés, d'ailleurs. Ou encore de relations personnelles).

Bon je me suis mal exprimée !

"Choisir son lectorat" ! j'aurais du dire "accepter son lectorat".
Je voulais dire que l'on s'aperçoit à qui on peu plaire ...Par exemple : femme plutôt qu'homme, ménagère de - de 50 ans (je plaisante!) etc .... Et c'est comme cela ! On ne plait pas à d'autres, eh bien, on ne va pas chercher à leur plaire à tout prix !! On est bien d'accord. En revanche, pour ma part, je trouve que tous les commentaires sont intéressants, et je prends les conseils qui me permettent de progresser.

Bon week-end quand même Widjet !

Bonjour Bellaeva,

Sur la question du "lectorat", pas de souci, je pense bien l'avoir reçu comme tu voulais le faire passer.
J'ai compris "piocher dans les commentaires en fonction de sa propre sensibilité" et passer outre, peut-être, certaines choses émanant de lecteurs qui, de toutes façons, n'adhèrent pas au style et que l'on a renoncé à satisfaire.

Citation :

Bon, appelons les choses comme elles sont : tout ceci est probablement de l'ordre du "caprice".

Sept de mes textes sont à ce jour publiés sur Oniris (sur huit proposés; un ayant été refusé).
Cinq de ces textes sont des textes anciens, écrits avant mon inscription ici.
Deux seulement ont réellement été écrits pour être proposés ici ("Paris en bouteille" et "Égaux sans trique").
Depuis que je suis inscrit, je n'écris presque plus. J'ai perdu cette sorte de spontanéité, de plaisir brut d'écriture, qui a été remplacé par une notion plus proche du "travail".
J'ai mis beaucoup de temps a écrire "Paris en bouteille" et j'ai été récompensé par un très bon accueil de ce texte. Je me suis surpris à relire plusieurs fois moi-même ce texte après sa publication et y trouver un vrai plaisir de lecteur, embarqué par ma propre histoire. J'ai peut-être cru trop vite que la bonne manière de faire était trouvée.
Contrairement à ce que pense Widjet, même s'il s'agit d'un texte court, j'ai mis beaucoup de temps aussi à écrire "Égaux sans trique". Je l'ai relu souvent aussi et j'y trouvais du plaisir.
J'ai confié à une amie quelques jours avant sa publication que je le trouvais très bien écrit, mais que je n'avais absolument aucune idée de la manière dont il pouvait être reçu. Je crois que j'ai dû en fait considérer qu'il serait extrêmement bien reçu, mon impatience ayant encore été démultipliée par l'annonce de sa publication trois jours avant la date. Bref, je me suis vraiment mis dans les meilleures conditions pour être déçu, même par un accueil pas trop mauvais.

A la publication, j'ai trouvé six commentaire de l'EL.
Je vais les reprendre un à un en espérant ne pas blesser leurs auteurs.


JAIMME

Jaimme trône actuellement en tête des charts avec un quadri-plumé (il faut encore que je le lise, d'ailleurs). Il m'a mis un "Très bien -", ce qui est une très bonne note.
Son commentaire aussi est agréable, mais il y a cette phrase qui me fait vraiment chier : "Je regrette ces négations éludées, elle ont un peu blessé ma lecture".
Et voilà que, dès le premier commentaire, même s'il est bon, je retrouve déjà ce truc qu'on me reproche presque tout le temps.
C'est sans aucun doute la jalousie qui motive ma réaction. Je me suis dit (c'est le genre de choses qu'on ne devrait pas écrire et garder pour soi) : "Mais bande de nazes ! Vous croyez vraiment que je ne suis pas capable d'écrire, que tout ceci n'est que maladresse, alors que ce sont des intentions ? Je peux écrire tout à fait différemment, vous savez ! Je le fais d'ailleurs, même si vous n'en voyez rien ici. Je garde en général ça pour ma correspondance privée. Moi aussi, je suis capable d'écrire des phrases au cordeau, avec rien qui dépasse, rien qui ne détonne, avec une élégance que vous ne me soupçonnez sans doute pas. Parce que, aussi gonflé et paradoxal que cela puisse vous paraître, je considère comme une facilité d'écrire en parfait Français, pour masquer une pauvreté de fantaisie. Et vous, VOUS, vous considérez sans doute comme une facilité mes fantaisies d'écritures, pour masquer une pauvreté d'expression".
Je n'ai jamais eu aucune ambition, ni à l'école, ni à la Fac, ni dans ma vie professionnelle, JAMAIS ! Je n'ai découvert l'ambition pour la première fois qu'en me mettant à écrire. Je voudrais être le meilleur. C'est ridicule d'écrire ça, je le sais. Mais c'est pourtant, ce que je pense. Et je suis sûr que je ne dois pas être le seul, qu'on en aie les moyens ou pas. Et je sais que je ne serai jamais reçu comme le meilleur ici parce qu'il se trouvera toujours quelqu'un pour regretter des maladresses qui ne sont que fantaisies. Comment pourrais-je être valable "à l'extérieur" si je ne suis pas au moins le meilleur ici ? Je sais, hein !... que c'est débile et que c'est même pas vrai, mais en première réaction, celles qui viennent des tripes et non de l'intellect, c'est ce qui me vient. Il m'est même arrivé de me trouver l'envie, comme une petite vengeance, de proposer un texte dans un style tout à fait différent, extrêmement châtié, et de me dire "Tenez ! Prenez ça dans la gueule !" Mon orgueil n'a pas encore été suffisamment blessé que pour avoir satisfait cette envie.

Jaimme, si vous lisez ceci, sachez que je vous suis très reconnaissant pour votre lecture et votre commentaire et je ne doute pas que aurez l'intelligence de le comprendre.


BIDIS

Waouw ! Un "Exceptionnel +" !
Heu... oui... mais, c'est Bidis.
Ne le prenez pas mal, Bidis, rien à voir avec le sérieux avec lequel je prends votre commentaire, mais je n'ignore pas que vous êtes assez généreuse. Je le comprends d'autant mieux que, moi aussi, j'ai tendance à être plus enthousiaste et généreux que de raison lorsqu'un texte m'a plu.
Et puis, vous écrivez que vous viendrez prendre auprès de moi des leçons d'écriture. Je vous ai déjà lue et je sais bien que je pourrais en prendre chez vous. Alors, ça me laisse un peu perplexe. Bref, j'ai pris ce "Exceptionnel +" de Bidis comme j'aurais pris un "Bien +".


JPHIL

JPhil est, je crois, l'auteur que j'ai le plus lu et commenté sur Oniris, parfois élogieusement, parfois durement.
Je me sens assez proche des sujets qu'il choisit. Très curieusement, alors qu'il n'apprécie pas trop mon style, je me sens pourtant assez proche de sa manière d'écrire, sans savoir exactement pourquoi. Assez proche aussi de ce que j'ai lui de lui en forum. Je lui reconnais une qualité d'auteur certaine. Il n'est donc pas étonnant que j'accorde à ce qu'il dit de mes textes un poids supplémentaire. J'ai donc reçu son "Faible" comme si j'en avais reçu trois.
Je suis attristé aussi par le fait qu'il ait, semble-t-il, apprécié l'un de mes textes sans le commenter, alors qu'il commente mes textes qu'il n'aime pas. Cela m'aurait encouragé, je pense, qu'il commente favorablement l'un de mes textes. Si je devais "choisir" un lectorat comme le propose Bellaeva, il pourrait peut-être en faire partie. Je ne dis pas que j'écrirais pour JPhil, mais il pourrait m'arriver de penser, en écrivant, que j'aimerais qu'il apprécie ce que j'écris.


MISTINGUETTE

Mistinguette est ce que je pourrais appeler une aficionado.
Si je devais être disponible en librairie, elle serait peut-être de celle qui achèterai le livre rien que parce qu'elle saurait qu'il est de moi. Enfin, je pense.
Bon, que cela ne l'encourage pas à me démolir, mais recevoir un avis favorable de sa part est presque devenu une habitude.
C'est un peu comme un conjoint qui vous répète qu'il vous aime. Vous ne l'entendez presque plus. Mais, que cela cesse et le monde s'écroule.


LUNASTRELLE

Il me semble que c'est la première fois qu'elle commente l'un de mes textes. Elle me met un 'Moyen +" et, dans son commentaire, ne fait pas mystère qu'elle n'a pas aimé. Zut ! C'est raté pour une entrée en matière.


FLORILANGE

J'ai compris depuis longtemps que Florilange n'était pas de ceux qui apprécient ma manière d'écrire. Elle fait même partie de ceux qui détestent cette manière d'écrire, les ellipses de négation en particulier. Elle m'a même dit, sur un texte précédent, que c'était très mal écrit et très mal ponctué. C'est son point de vue et il est tout à fait respectable. Qu'y puis-je ?


Tu vois donc, Bellaeva, qu'avec cette "correction d'arithmétique", j'en arrive à :

- un "Très bien +" qui passe presque inaperçu
- un "Très bien -"
- un "Bien +"
- un "Bien" qui passe presque inaperçu
- un "Moyen +"
- trois "Faible"

Ce qui nous fait en moyenne "Moyen +".
C'est très largement insuffisant pour satisfaire mon ambition !

Je précise que tout ce que j'ai écrit ci-dessus n'est que la traduction de ce qu'ont ressenti mes tripes à la découverte des commentaires sortant de l'EL.

J'ai déjà un peu plus de recul aujourd'hui et l'intellect a pu participer avec les tripes à la réception des commentaires.
Par exemple, JPhil a sans doute raison lorsqu'il dit que j'ai trop mis l'accent sur le plaisir de faire des phrases.
Lorsque je relisais "Paris en bouteille", il me semble bien que c'était avec un plaisir de lecteur, alors que lorsque je relis "Égaux sans trique", c'est sans doute avec un plaisir d'auteur.

Euh mon cher Incognito ...

Ne ferais tu pas partie de ces gens qui voient toujours le verre à moitié vide ?

Dans tes trois "soi disant faibles" : il y a un moyen - de Widjet qui comme tu le sais appartient au groupe des évaluateurs sévères...Il me semble que Jphil est aussi un évaluateur sévère ...Mais j'ai envie de dire que c'est pour ton bien ...

Je crois que si tu allais te promener sur les notations d'autres textes, tu verrais que tu fais partie des textes les mieux notés.

Tu as la chance d'avoir un style bien à toi, bon il est encore à peaufiner, où est le drame ? ET si ton style ne plait pas à tout le monde, et alors ! Qu'est que cela veut dire être le meilleur écrivain ?Lu et apprécié par le monde entier ?????
Bon, il me semble dans ton cas, si je peux me permettre, il y a des renoncements nécessaires ! Tu ne peux pas avoir un style singulier et plaire à tout le monde !! Allez choisis !

Bellaeva

Je suis ingénieur de formation, ma chère Bellaeva.
Et pour un ingénieur, un verre n'est jamais à moitié plein ou a moitié vide, il est seulement deux fois plus grand que nécessaire.
C'est peut-être ça mon problème. J'ai choisi un verre trop grand.

Je parlais uniquement des six commentaires que j'ai reçu hier, juste à la sortie de l'EL.

Et puis, pour le reste, je sais bien tout ce que tu dis, mais les tripes ont leurs raisons que la raison ignore.

Merci en tous cas pour ton intervention sympatoche.

Bah si j'étais Mistinguette, pas sûr que je prendrais bien ce que tu viens d'écrire...

Sinon, Incognito, je te pensais plus solide, plus...(je cherche le bon mot), plus réfléchi que ça.

Etonnant, vraiment.

W

En fait, moins épidermique, surtout

W

Citation :

Allez, je te donne un coup de main (c'est le "plus" qui devait te gêner):

MOINS CON !