Je fais remonter les actuels bouts rimés qui ne rencontrent pas beaucoup de participants. Faudrait pas les laisser partir aux oubliettes !

J'arrive !
Merci embellie pour ces nouveaux bouts rimés.

Bravo à vous pour vos vers harmonieux ainsi qu'à Cyrill qui dégaine sa plume à vitesse suprasonique !

lois – choix – blâmable – aimable – perfections – noms – comparable – adorable – liberté – majesté – chargée – négligée – yeux – cieux – couronne – bonne – humeur – pudeur – extrême – aime


Entre nous il n’est plus de lois
Qui soient de mon unique choix.
Pensez-vous que je sois blâmable ?
Ne me trouvez-vous point aimable ?

Je connais vos perfections,
Vos exigeances aux mille noms
Et votre grandeur comparable
À votre avatar adorable.

Accordez quelque liberté
Pour que de votre majesté
Je devienne à jamais chargée
Sans aucune nuit négligée.

Mes yeux couleront dans vos yeux
Le lapis lazuli des cieux,
Sur vos cils l’or de ma couronne
Vous dira combien je suis bonne.

Accordez-moi ce brin d’humeur
Qui fera de votre pudeur
Cet aboutissement extrême
Où vous m’avouerez : « je vous aime ».

Merci à Cyrill et Cristale. Plus de boutsrimeurs intéressés, je donne donc l'original :

… L’amour, pour l’ordinaire, est peu fait à ces lois,
Et l’on voit des amants vanter toujours leur choix.
Jamais leur passion n’y voit rien de blâmable,
Et dans l’objet aimé tout leur devient aimable ;
Ils comptent les défauts pour des perfections,
Et savent y donner de favorables noms.
La pâle est au jasmin en blancheur comparable ;
La noire à faire peur, une brune adorable ;
La maigre a de la taille et de la liberté ;
La grasse est, dans son port, pleine de majesté ;
La malpropre sur soi, de peu d’attraits chargée,
Est mise sous le nom de beauté négligée ;
La géante paraît une déesse aux yeux ;
La naine, un abrégé des merveilles des cieux ;
L’orgueilleuse a le cœur digne d’une couronne ;
La fourbe a de l’esprit ; la sotte est toute bonne ;
La trop grande parleuse est d’agréable humeur ;
Et la muette garde une honnête pudeur.
C’est ainsi qu’un amant, dont l’ardeur est extrême,
Aime jusqu’aux défauts des personnes qu’il aime.

Molière Le Misanthrope : acte 2 scène 5

Merci Embellie pour la solution. J'avais reconnu Molière, mais pas davantage.
Et bravo, Cristale. Pas évidents, ces bouts-rimés là.
Voilà ceux que je propose :

soit – soi – enveloppée – combat – bat – épée –
mourant – pesant – voiles - cieux – yeux – étoiles –
regret – chevet – fête – effort – Mort – tête -

à vos plumes et claviers !

soit – soi – enveloppée – combat – bat – épée –
mourant – pesant – voiles - cieux – yeux – étoiles –
regret – chevet – fête – effort – Mort – tête -

L’époque des duels est la pire qui soit,
L’humain ne sachant pas garder son quant à soi.
La triste matinée de brume enveloppée
Est cadre habituel pour régler le combat
Des hommes outragés, bannis dont le cœur bat,
Qui vont laver l’affront en maniant l’épée.

Chacun se voit vainqueur et surtout pas mourant,
Le combat est ardu et rend le corps pesant.
Les capes dans l’action volent comme des voiles,
Semblent vouloir atteindre la voûte des cieux.
Mais les bretteurs ne voient que ce que voient leurs yeux,
C’est moment mal choisi pour chercher les étoiles.

Combattre vivement, n’avoir pas de regret,
Pas de femme éplorée veillant à son chevet,
Et tout en combattant imaginer la fête
Prévue pour glorifier des courageux l’effort,
Chanter à cœur vaillant pour repousser la Mort
Et marcher fièrement en redressant la tête !

A mon tour, voici donc ma copie :


Il répond à l’appel, mais que la peste soit
De cet envahisseur ! La conscience pour soi,
L’âme dans son barda, la trouille enveloppée
Dans le drapeau chéri, l’homme part au combat.
De son cœur patriote, avec force il se bat,
Qu’importe s’il emploie la parole ou l’épée.

L’attaque est une offense à son pays mourant,
Le joug de l’ennemi sur son cœur est pesant.
Il le veut souverain, toujours hissant les voiles,
Ivre de liberté, toujours bravant les cieux.
Cavaliers chevauchant l’horizon de ses yeux,
Ses espoirs ont suivi la piste des étoiles.

Il donne sa jeunesse et ses jours sans regret,
Lorsque son pays souffre, il est à son chevet.
Avec le temps viendront la victoire et la fête
Qui paieront au carré le prix de son effort.

Il ira solitaire au devant de la Mort
Déposer son orgueil, tenant haute la tête.

Je vais m'empresser de lire ces deux nouveaux bouts rimés !
Mais avant toutes choses :

Que la monodie soit -
Aux pieuses l'entre-soi !
Parle les âme enveloppées
Comme causent les morts au combat -
Un clairon sous la pluie qui bat -
Quand les larmes passent aux yeux l'épée...

La viol d'amour au jour mourant,
Sur le coeur s'en allait, pesant
Plus de noeux qu'au tempêtes les voiles,
Plus de sarcasme qu'à l'intelecte les cieux,
Plus de bravour qu'à l'amour les yeux,
Aveuglement, suivant l'étoile.

De ces mots dit, aies le regret,
Toi, mélodie à nos chevets.
Car de tous temps est une fête,
De toute époque est un effort,
Que trône la Vie ou bien la Mort,
Que se levent ou que tombent les têtes !

(Je ne me suis pas ennuyé de singulier/pluriel sur ce coups/ce bouts)

V.3 parlent au pluriel
J'ai voulu modifier le vers pour coller au singulier de enveloppée, puis j'ai omis de le réorthographier en revenant sur mon choix.

V.9 auX tempêtes
Sais pas ce que j'ai f****, il était correcte, puis j'ai effacé et réécrit le vers avec une faute.

V.13 De ces mots ditS
Ici, c'est mon incompétence qui est à mettre en cause !

V.16 De toute époque
Nous dirons absence volontaire de pluriel pour éviter la liaison disharmonieuse. Licence poétique oblige !

Que cet épigramme te soit
Gage de confiance en soi.
Tu te vois trop enveloppée
Et tu t'acharnes au combat,
Fière amazone qui se bat,
Pourtant sans glaive et sans épée,
Du point du jour au soir mourant.
Tu aimerais en te pesant
Avoir la finesse des voiles,
D'une plume montant aux cieux ;
Ton chagrin mouille tes beaux yeux.
Briller au milieu des étoiles
A Hollywood, c'est ton regret
Et c'est ton rêve de chevet.
N'y pense plus et fais la fête !
Sors de chez toi, fais un effort !
Les rondeurs ne sont pas la Mort,
Tu es belle, c'est dans ta tête !

Moi je la joue cucul la praline
bah oui, il y a assez d'humeurs guerrières en ce moment

Oh, Myndie, ce n'est pas cucul du tout. Ce sont quelques vers bien troussés adressés aux jeunes femmes que la coquetterie pousse parfois à des extrêmes néfastes pour leur santé. J'aime beaucoup les deux derniers vers.