Bon, je le refais différemment :

Au sanglot de l'usine, sous la cheminée brune,
Se déploie un tilleul en son havre resté,
Lui seul en ces lieux est icône d'été,
Et ses branchages morts reviennent à la commune.

À l'heure où le Brésil fait sa tasse de thé
Des permis d'exploiter, de dévaster la lune,
On se passe mal d'un arbre, même s'il n'a aucune
Aptitude à l'apnée, en son fief resté.

Et puis si la planète, par les hommes piquée,
Finissait par cracher son dernier filon d'or,
Et que n'en restait rien, qu'un gros caillou qui dort,

Y serions-nous encore, la mirette trempée ?
C'est qu'à la fin des temps l'ère s'est préparée,
Pour qu'en un beau tilleul nous pressentions la mort !..

Pour pallier uax éventuelles questions de Myndie, j'évoque le Brésil (je devrais plutôt dire gouvernement brésilien, mais ça n'entre pas dans un seul hémistiche) suite à la news letter d'amnestie internationale d'hier concernant la loi de facilitation des permis d'exploitation de ressources naturelles en voie d'approbation au parlement dudit pays. 😁

Bah non, c'est très clair pas de questions de ma part mais des applaudissement doublement nourris (pour le thème développé ici et pour avoir travaillé sur deux poèmes )
Et merci pour votre franchise. mon interrogation, sans doute mal formulée, était à prendre au second degré. Ne voyez surtout pas en moi de l'inquisition ou du jugement, je n'ai sans doute pas autant de vécu que vous mais j'en ai.

Deuxième degré, c'est que j'avais à cœur de témoigner.
Je vous crois volontiers, quelqu'un qui sort des études à presque toujours plus d'expérience que quelqu'un qui sort d'un internement au même âge...
Y a-t-il une solution à ces rimes ?

Ah oui, pardon, j'en oublie de donner la "solution"!

C'était

D'après « Poison perdu » de Germain NOUVEAU

Des nuits du blond et de la brune
Pas un souvenir n’est resté
Pas une dentelle d’été,
Pas une cravate commune ;

Et sur le balcon où le thé
Se prend aux heures de la lune
Il n’est resté de trace, aucune,
Pas un souvenir n’est resté.

Seule au coin d’un rideau piquée,
Brille une épingle à tête d’or
Comme un gros insecte qui dort.

Pointe d’un fin poison trempée,
Je te prends, sois-moi préparée
Aux heures des désirs de mort.


Encore bravo pour toutes les participations

Je prends la suite dans la foulée :

être - écureuil - bouvreuil - hêtre - être - pierre - fer - être - garçon - fenêtre - père - chanson

être - écureuil - bouvreuil - hêtre - être - pierre - fer - être - garçon - fenêtre - père - chanson

Louis souhaitait, de tout son être,
Être aussi roux qu’un écureuil,
Doux et léger comme un bouvreuil,
Pouvoir se percher sur un hêtre.

Mais on ne choisit pas son être :
Il est massif comme une pierre,
Raide comme un morceau de fer.
Que dire alors de son bien-être ?

Personne n’envie ce garçon
Qu’on voit bouder à sa fenêtre
Tandis qu’insouciant son père
Sifflote et chante une chanson.

Merci Embellie, perso je sèche. Plus dur quand on connaît l'original !

Pas très inspirant

Je fuis de tout mon être
Comme je fus écureuil
Comme je fus bouvreuil
Pour rejoindre mon hêtre

J'ai fuis de tout mon être
Face aux humains de pierre
Dans leurs wagons de fer
Comme si je n'en pu être

Je suis resté garçon
Dont l'homme est la fenêtre
Et qui mime son père
D'une même chanson

Voici la solution :

QUELLE CHANCE



Hé oui ! J'aurais pu être
Un loir, un écureuil,
Un crabe, un bouvreuil,
Une ablette ou un hêtre.



J'aurais même pu être
Une rose, une pierre
Ou un grand pont de fer
Mais j'ai la chance d'être



Un tout petit garçon
Qui rit à sa fenêtre
En écoutant son père
Siffler une chanson.



Maurice Carême