voici la mienne :



Écrire encore écrire aux marges de nos livres
Les bouches décousues les motus les mots ivres
L’aventure immobile aux lisières des cieux
La larme allégorique évasivant les yeux
L’eau-forte dans laquelle une poésie trempe
Sous le halo furtif et veilleur de la lampe
Écrire à l’encre bleue que la page défend
Les fantasques désirs et les songes d’enfant
La graine est plus jolie n’étant encor mâture
La parole a gardé le goût de la nature.

Écrire à la pâleur d’ineffables espoirs
Les sanglots recueillis en d’ultimes mouchoirs
Les campagnes menées contre de preux orages
L’ange à dormir debout réchappé des naufrages
L’esprit de sel à la marée les blancs îlots
Le Veni Creator les chants des matelots.

Je refais pour le V15 :

Écrire encore écrire aux marges de nos livres
Les bouches décousues les motus les mots ivres
L’aventure immobile aux lisières des cieux
La larme allégorique évasivant les yeux
L’eau-forte dans laquelle une poésie trempe
Sous le halo furtif et veilleur de la lampe
Écrire à l’encre bleue que la page défend
Les fantasques désirs et les songes d’enfant
La graine est plus jolie n’étant encor mâture
La parole a gardé le goût de la nature.

Écrire à la pâleur d’ineffables espoirs
Les sanglots recueillis en d’ultimes mouchoirs
Les campagnes menées contre de preux orages
L’ange à dormir debout réchappé des naufrages
L’esprit de sel désagrégeant les blancs îlots
Le Veni Creator les chants des matelots.

Belle énumération, recherche de simplicité, incipit en leitmotiv du thème ...
compréhensible et poétique, à la différence de mon piètre essai.
On voudrait voir un acrostiche, "elle, sel, elle", mais ca ne marche pas.

Concernant mes vers, l'usage de la deuxième personne rebute certainement à l'envie de comprendre ce qui s'y baragouine au juste !

Sibyllin mais pas incompréhensible Jeanphi, j'y ai vu une communauté de destinées quels que soient les chemins pris. Tu seras mangé par les vers. J'aime bien le "tu", qui parle justement à qui veut bien écouter.

Les amis, j'ose à peine poster ma contribution tant elle manque de poésie. La canicule m'a grillé le cerveau.
Je compte sur votre indulgence, l'essentiel étant de...selon un certain monsieur de...

livres – ivres – cieux – yeux – trempe – lampe – défend – enfant – mâture – nature -
espoirs – mouchoirs – orages – naufrages – îlots – matelots –

Avide de savoir tu vénères les livres.
Tu fais partie de ceux que les mots rendent ivres.
Peu importe pour toi la nature des cieux
Pourvu qu’une lecture arrive sous tes yeux.
Beaucoup, rassure-toi, sont de la même trempe,
Passant toutes leurs nuits à lire sous la lampe.
Et si l’ado rebelle aux parents s’en défend,
Formateur, ce mensonge commun à tout enfant,
Te permet, mon petit, de devenir mâture.
Les livres, reflétant la vie et la nature
Peuvent offrir aux hommes d’immenses espoirs.
Même s’il leur arrive de sortir leurs mouchoirs
Aux descriptions funestes de terribles orages
De bateaux en péril et d’horribles naufrages,
L’auteur, compatissant, fait naître des îlots
Et sauve in extremis les pauvres matelots !

Quel sérieux Embellie, en cette pré-rentrée des classes ! Merci pour ta proposition qui va permettre à nos petits et grands de se plonger dans la lecture.
J’avais presque oublié ces b.rimés.
Allez, je donne la solution :

Brise marine - Stéphane Mallarmé


La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
D’être parmi l’écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce cœur qui dans la mer se trempe
Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,
Lève l’ancre pour une exotique nature !

Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages,
Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots …
Mais, ô mon cœur, entends le chant des matelots !

Je crois bien que Jeanphi a une proposition sous le coude...

Et voici mon petit bout d'essai :

Nonques goûteray les plaisirs
Si le malamour nous sépare
Avant même qu’exquis désirs
Confondent ta probité rare.

Nonques se côtoieront nos cœurs
Ni de nos peaux quelques douceurs
Si ta vertu renie sans cause

La chair mêlée pour notre bien.
L’amour pur avecque la chose
Est préférable à n’avoir rien.

Beau langage moyenâgeux Cyrill !
Mon essai, bien dérisoire...

Vive la vie et ses plaisirs,
Ces deux mots que rien ne sépare,
Mais satisfaire nos désirs
Demande une patience rare.

Repousser le bourreau des cœurs
En recherchant quelques douceurs
Et voilà le bonheur en cause.

Beaucoup de mal pour peu de bien
Pourvu qu’il reste quelque chose
Ce sera toujours mieux que rien !