Merci Jeanphi. pondu du jour :

Pour juguler le cours injurieux,
Flots insurgés qui submergent l’histoire,
Nous nous fendons d’un culte expiatoire,
Nous préservant d’un destin odieux.

Tout enfiévrés d’avenir radieux,
Il en est un de sinistre mémoire,
Dogme inspiré par nos rêves de gloire,
Nous refoulant au pœcile des cieux.

Nous exsudons encor ses ternes mânes,
Esprits infus de nos langues profanes,
Dont le parler ne nous fait pas honneur.

Tristes félons, la ruse était trop belle !
Il nous faudra mâter l’âme rebelle
D’une racaille aspirant au bonheur.

À ces cousins de cœur, bien souvent injurieux,
Qui n'ont pas pu l'écrire et ont nourri l'Histoire,
Dont la langue fleurie par trop expiatoire,
Leur attire le mépris des 'bonnes gens' odieux.

Par un froid harassant sous le ciel radieux,
Ils mêlent au courage le geste et la mémoire.
Dans la bise, sous la grêle, sans même tirer de gloire,
Ils charruent la terre et devinent les cieux.

Offerte en offrande, leur vie peuplée de mânes,
Les poussent à léguer des prières profanes
Aux bêtes que l'abattoir enlève sans honneur.

Jamais jusqu'au repos ne parviennent les belles,
Dont les époux s'épuisent sous des coiffes rebelles.
Et ils portent en eux le secret du bonheur...

Jeanphi, nous sommes les deux survivants des bouts rimés désertés à cette heure
Merci pour ta participation, les rimes n'étaient pas simples.
As-tu la solution ?
Je prends un ticket pour une prochaine proposition, si toutefois personne ne s'y colle avant moi.

Merci Cyrill.
Suite à la proposition précédente de Embellie, j'avais puisé dans mon anthologie des poètes délaissés, non plus Ronsard, bien évidemment, mais cet hommage de Sainte-Beuve qui lui est adressé :

Charles SAINTE-BEUVE
1804 - 1869
A Ronsard
pour un ami qui publiait une édition de ce poète

A toi, Ronsard, à toi, qu'un sort injurieux
Depuis deux siècles livre aux mépris de l'histoire,
J'élève de mes mains l'autel expiatoire
Qui te purifiera d'un arrêt odieux.

Non que j'espère encore, au trône radieux
D'où jadis tu régnais, replacer ta mémoire ;
Tu ne peux de si bas remonter à la gloire ;
Vulcain impunément ne tomba point des cieux.

Mais qu'un peu de pitié console enfin tes mânes ;
Que, déchiré longtemps par des rires profanes,
Ton nom, d'abord fameux, recouvre un peu d'honneur ;

Qu'on dise : il osa trop, mais l'audace était belle ;
Il lassa sans la vaincre une langue rebelle,
Et de moins grands, depuis, eurent plus de bonheur.

C'est à toi !

Merci JPh, voici donc une nouvelle proposition :

...


À vous les foules impatientes

Je refais. Les rimes ayant déjà été travaillées ici il y a peu, en voici d'autres :

légères – tombeaux – étagères – beaux –
dernières – flambeaux – lumières – jumeaux –
mystique – unique – adieux –
portes – joyeux – mortes –

Mon devoir :


Poèmes, qui volez de vos ailes légères,
Demain reposerez, ainsi qu’en des tombeaux,
Les livres endormis d’antiques étagères
S’étiolent, en semant les sonnets les plus beaux.

L’encre qui vous nourrit de ses grâces dernières
Se voilera bientôt, quand déjà les flambeaux
D’un psaume, prodiguant ses ultimes lumières
À l’indigent poète, étouffent leurs jumeaux.

Paré d’or et d’onyx à la sombre mystique,
Le recueil de vos vers brille d’un faste unique,
Éclairant l’avenir d’ineffables adieux.

Quand les lyres sacrées sonneront à nos portes,
Aurons-nous le talent, le timbre assez joyeux
Pour ranimer l’éclat de laisses demi-mortes ?

Pardon! j'ai un train de retard!

Mon devoir sur le précédent thème:


Mon texte tiendrait-il des propos injurieux ?
Il ne fait pourtant que raconter votre histoire
Et dès lors, il n'a rien d'un crime expiatoire.
Pourquoi m'accusez-vous d'un mensonge odieux ?
Je ne vous prive pas d'un futur radieux,
De vos excès passés, j'efface la mémoire
Et de votre succès, vous me devrez la gloire.
Je vous laisse plutôt en rendre grâce aux cieux
Et s'il faut un pardon, le demander aux mânes
Ou tout esprit sacré dont se rient les profanes.
Quant à moi, rassuré, je mourrai dans l'honneur,
Heureux de n'avoir pas accordé la part belle
Au suppôt de Satan, déloyal et rebelle
Que vous fûtes longtemps en cherchant le bonheur.

J'essaie de travailler sur le suivant (si j'ai le temps)

Voilà! J'ai attrapé un wagon en marche!

Le ciel se délestait de ses larmes légères,
Les peupliers veillaient sur la paix des tombeaux
Tels des papiers flétris peuplant les étagères,
Les feuilles posées là avaient des tons si beaux
Qu'on regrettait déjà d'entrevoir les dernières.
Les villageois jadis allumaient des flambeaux
Offrant aux nuits d'automne d'incertaines lumières.
Les cloches à minuit avaient des sons jumeaux
Qui réveillaient la foi idolâtre et mystique.
Ils attendaient, fervents la nuit, la seule, unique,
Lorsqu'après la ripaille et avant les adieux,
Ils allaient d'un pas gai tambouriner aux portes,
Appelant à la messe, rayonnants et joyeux.
Il était loin alors le temps des feuilles mortes.

arrgh! Voilà ce que c'est quand on va trop vite!

Le ciel se délestait de ses larmes légères,
Les peupliers veillaient sur la paix des tombeaux
Tels des papiers flétris peuplant les étagères,
Les feuilles posées là avaient des tons si beaux
Qu'on regrettait déjà d'entrevoir les dernières.
Les villageois jadis allumaient des flambeaux
Offrant aux nuits d'automne de vagues lumières.
Les cloches à minuit avaient des sons jumeaux
Qui réveillaient la foi déférente et mystique.
Ils attendaient, fervents la nuit, la seule, unique,
Lorsqu'après la ripaille et avant les adieux,
Ils allaient d'un pas gai tambouriner aux portes,
Appelant à la messe, rayonnants et joyeux.
Il était loin alors le temps des feuilles mortes.