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Dans les souliers de Basile. Arielle
Maître Onirien
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De du côté de Brocéliande
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Rentrant tout juste de vacances je découvre la publication et les commentaires liés aux souliers de Basile. J’en remercie tous les Oniriens concernés et réponds immédiatement aux questions que ce texte semble soulever.

Basile est bien réel comme l’a senti Alexandre. Ce n’est ni un personnage fictif ni l’archétype de tous les émigrés du Frioul venus en France dans les années 50. Mon poème lui est dédié comme une sorte d’hommage et je n’ai pas cherché à lui faire représenter quoi que ce soit. J’ai hésité d’ailleurs à le publier ici, sachant qu’un texte en poésie doit pouvoir être abordé autrement que comme l’évocation d’un cas particulier.

Quoi qu’il en soit, Basile est décédé en mai dernier sans être jamais retourné dans son pays d’origine, pour des raisons multiples que je préfère confier à l’imagination fertile du lecteur - sa part de travail en quelque sorte-

Ces chères montagnes où il était né et dont il nous parlait souvent étaient devenues, pour lui, au fil des ans une sorte de contrée imaginaire qu’embellissaient sans doute ses souvenirs au point de nous la faire apparaître comme un pays de cocagne. Il en oubliait volontairement la rudesse et la misère qui l’avaient poussé à partir.

L’expression « bâtir à chaux et à sable» n’est pas une invention de ma part, Brabant, je trouvais qu’elle convenait aussi bien à l’activité du personnage (ancien maçon) qu’à son parcours de vie solidement construit, sans défaillance et avec une grande rigueur. Il aimait la France, s’y était ancré avec bonheur et considérait qu’il avait réussi. La nostalgie ne constituant pas une faillite en soi, à mon avis.

Cette chambre nue aux murs de laquelle s’accroche son regard dans le dernier paragraphe est, bien entendu, celle de l’hôpital où, âgé de 93 ans, il a achevé son voyage ainsi que nous le ferons sans doute, avec un rêve inexaucé, sans pour autant parler de misérabilisme.

J’espère avoir répondu à vos questions par ces quelques lignes et renouvelle à tous mes remerciements pour l’intérêt que vous avez manifesté à ce vieux Basile et les remarques si précieuses que vous m’avez adressées.

Contribution du : 16/10/2013 16:00
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"La poésie est aux apparences ce que l'alcool est au jus de fruit"
Guillevic
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Re : Dans les souliers de Basile. Arielle
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Ma chère Arielle, merci pour ces précisions !

Après tout si Basile n'a pas revu sa terre natale avant de nous quitter, et même si cela semble étrange, ça reste du domaine du possible... A chacun sa vie avec ses aléas.

Pour le pays de cocagne, je comprends maintenant ce que tu veux dire mais formulé de cette manière ça prête à confusion.

Je trouve que cet hommage au vieux maçon italien, ne serait-ce que pour l'humanité qui se dégage de ces vers, est Très Bien avec toutefois un petit bémol pour ce rude pays de cocagne

Contribution du : 16/10/2013 16:19
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Re : Dans les souliers de Basile. Arielle
Visiteur 
De mon côté, je dois dire que le "rude pays de cocagne" ne m'avait pas gênée : j'imaginais un pays montagneux (excluant le marais comme la plage de sable, ça n'avait pas trop l'air de l'ambiance), au climat rude donc, mais où l'immigré avait passé une jeunesse libre et très pauvre d'enfant galopant.
La cocagne, alors, serait la vigueur plus jamais retrouvée de cette jeunesse...

Quant aux raisons de ne jamais revoir ses montagnes, eh bien en effet on peut en imaginer des choses :
- la nécessité d'offrir le maximum à une famille nombreuse avec un salaire pas flambant,
- une épouse qui préfère décidément la mer,
- une vendetta au pays...

Contribution du : 16/10/2013 17:18
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Re : Dans les souliers de Basile. Arielle
Maître Onirien
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Merci de ton commentaire qui m'aide à comprendre"le fond"
bien à toi Leni

Contribution du : 16/10/2013 17:28
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Re : Dans les souliers de Basile. Arielle
Maître Onirien
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Bonjour Arielle,
Merci pour les explications. Je comprends mieux à présent ce qui m'avait échappé. Mon grand père Lombard, plâtrier, a connu cet exil beaucoup plus tôt ( 1924)et cela m'intriguait que 16 ans plus tard Basile ait pu connaître cet abandon. Car c'est justement dans l'immédiat après 2ème guerre mondiale que mes grands parents ont pu se rendre au pays natal, pour le faire découvrir à leurs 9 enfants dont les 3 derniers nés en France, malgré les difficultés de la vie à cette époque. Basile n'a peut être pas eu la chance de fonder une famille, solitaire peut-être, ou était-il exilé politique, car il doit bien y avoir une raison à son impossibilité de revoir son "pays de cocagne". En tout cas, mon étonnement et ma perception de votre poésie venait de mon propre vécu qu'il m'était difficile d'évacuer et d'ignorer en vous lisant.

Contribution du : 16/10/2013 18:32
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Re : Dans les souliers de Basile. Arielle
Expert Onirien
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Bonjour Arielle :) Je ne connaissais pas l'expression "bâtir à chaux et à sable" qui existe bel et bien, je sais ton sérieux :) Mais au vu de mon expérience de manoeuvre maçon saisonnier jusqu'à mes 24 ans, je sais par expérience que l'on bâtit "à ciment" pour les murs et l'extérieur de ceux-ci car le ciment imperméable rejette l'eau alors que l'on plaque et taloche l'intérieur des murs à la haux car la chaux absorbe l'eau. Rien que de très logique si l'on veut éviter l'humidité. Empêcher celle du dehors d'entrer et absorber celle du dedans pour éviter la condensation dégoulinante.

Alors pourquoi cette expression. En fait elle renvoie à ce qui passait jusqu'à la première moitié du XIXè alors que l'on ne connaissait pas encore le ciment. Wiki indique en effet quelque part que le ciment a remplacé la chaux à partir du milieu du XIXè.

Et si l'on veut bâtir solidement la pierraille et les moellons à condition d'utiliser de la chaux cela doit être à chaux éteinte.

Mais Basile, en 1960 et après a donc travaillé à ciment et à sable, à moins de circonstances particulières. En tout cas, perso, je me serais fait tuer si j'avais apporté un mortier fait de chaux et de sable à mes maçons. A coups de briques ! C'est pas tendre un maçon ! lol

Euh... suis peut-être tatillon là hein !


Et vive la liberté du poète, en l'occurrence de la poétesse !


Bien amicalement

Brabant :)

Contribution du : 16/10/2013 19:00
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"Je suis le Ténébreux,- le Veuf,- l'Inconsolé,/ Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :/ Ma seule Etoile est morte,- et mon luth constellé/ Porte le Soleil noir de la Mélancolie." "El Desdichado" G. de Nerval
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Re : Dans les souliers de Basile. Arielle
Maître Onirien
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Merci Senglar-Brabant pour ces explications techniques claires et très intéressantes.
Je comprends votre (ta) réserve concernant l'expression "à chaux et à sable" qui n'est plus, n'était déjà plus, d'actualité lors de l'activité de Basile mais les expressions suivent rarement le rythme effréné de nos modes, elles ont la vie dure !
Même si je cuisine désormais à l'électricité sans l'ombre d'une flamme, je mijote toujours mes daubes "à feu doux" et sans me prendre pour "un cordon bleu" je peux vous (t') assurer qu'à ma table chacun peut "s'en lécher les doigts"

Contribution du : 17/10/2013 18:38
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Guillevic
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