Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche



Parcourir ce sujet :   1 Utilisateur(s) anonymes





Écriture euphonique: typologie et hiérarchie des cacophonies
Chevalier d'Oniris
Inscrit:
12/11/2020 16:09
Groupe :
Évaluateurs
Groupe de Lecture
Membres Oniris
Auteurs
Post(s): 1271
Hors Ligne
Avant de proposer un nouvel atelier d’écriture euphonique, je voudrais discuter quelques principes d’écriture euphonique. Ils sont développées dans mon article de synthèse, mais je conçois que l’on ne soit pas motivé pour le lire. Dans ce message: typologie succincte et hiérarchie des cacophonies de contiguïté (proches, par opposition aux cacophonies dispersées):

La typologie nous servira à les nommer. La hiérarchie est fondamentale car on peut difficilement éviter toutes les cacophonies, il faut donc éviter de préférence celles que l’on considère comme les plus graves.

Il lui dit (il lui) cacophonie consonantique directe
ma mallette (ma ma) cacophonie syllabique directe
Il a abandonné (a a) cacophonie homovocalique directe
ton traitement (ton trè) cacophonie consonantique indirecte
tout est parti (tou té) cacophonie consonantique indirecte de liaison
Il a émis (a é) cacophonie hétérovocalique directe
[ta mallette (a a) cacophonie vocalique indirecte]

D’autres facteurs existent (type de consonne notamment), mais on ne va pas rentrer dans le détail.

En écriture euphonique (prose et poésie non rimée), on négligera le dernier cas (ta mallette) et on essaiera le plus possible d’éviter les autres.

La poésie rimée n’est pas compatible avec l’ensemble des cacophonies que l’on a choisi d’éviter car cela entraînerait trop de contraintes. Il faut, me semble-t-il en ce cas, limiter la recherche d’euphonie aux cas les plus préjudiciables, soit:

Il lui dit (il lui) cacophonie consonantique directe
ma mallette (ma ma) cacophonie syllabique directe
Il a abandonné (a a) cacophonie homovocalique directe

Et, si on le peut, éviter certaines conformations de cacophonies consonantiques indirectes où interviennent les consonnes r et s.

Il existe d’autres cas très spécifiques de cacophonies liées aux e caducs, on les verra plus tard.

Voilà, c’est ce que je propose si vous voulez bien me suivre dans la pratique de l’écriture euphonique.

Contribution du : 27/12/2020 23:36
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Écriture euphonique: typologie et hiérarchie des cacophonies
Maître Onirien
Inscrit:
15/01/2011 18:02
De Al Andalus
Groupe :
Évaluateurs
Auteurs
Membres Oniris
Primé concours
Groupe de Lecture
Post(s): 18595
Hors Ligne
Salut, personnellement "tout est parti", ça sonne très bien à mes oreilles, et "ta Katie t'a quitté", de Bobby Lapointe, un must.
Donc, la cacophonie dépend vraiment de l'orellle qui écoute et plus encore, des préjugés ou des normes littéraires d'un moment donné. Et en l'occurrence nous sommes au 21 ème siècle.

Contribution du : 28/12/2020 13:35
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Écriture euphonique: typologie et hiérarchie des cacophonies
Maître des vers sereins
Inscrit:
11/02/2008 03:55
Groupe :
Évaluateurs
Auteurs
Membres Oniris
Groupe de Lecture
Post(s): 33256
Hors Ligne
ferrandeix parlait dans un sujet précédent de son expérience de diction, donc il me semble que la hiérarchie est à comprendre dans le sens d'un degrés de difficulté d’élocution, et pas comme un jugement esthétique, ou pas directement.

Ce qui m'intéresse c'est pas le beau ou le laid, c'est le pourquoi.

Contribution du : 28/12/2020 16:16
_________________
Un Fleuve
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Écriture euphonique: typologie et hiérarchie des cacophonies
Maître des vers sereins
Inscrit:
11/02/2008 03:55
Groupe :
Évaluateurs
Auteurs
Membres Oniris
Groupe de Lecture
Post(s): 33256
Hors Ligne
Je voulais ajouter une remarque, ça m'a semblait étrange que la liste commence par :

"Il lui dit (il lui) cacophonie consonantique directe"

Je suppose que c'est valable aussi pour une succession comme "mer Rouge" alors que ça me semblait au contraire une façon de rendre fluide l'enchainement de deux mots.

Je me demande si ça vient de l'évolution de l'enseignement de l'alphabet : aujourd'hui, on apprend en prononçant les lettres : A Bé Cé... èL... èR

Il y eut un temps où il était enseigné : A Beu Ceu... Leu... Reu

L'accentuation de la voyelle permettant de faire entendre les consonnes a changé.

C'est avec la seconde approche, la plus ancienne, que je comprend la "cacophonie consonantique directe" du fait de la voyelle de prononciation qui suit la consonne à faire entendre, ce qui entrainerait de lire "ILeu lui dit" et meReu Rouge" alors qu'avec l'alphabet tel que je l'ai appris, la voyelle accentuée précède la consonne à faire entendre, et c'est fluide avec : "iLui dit" et "meRouge".

ferrandeix, est-ce que "tranquille" est aussi un mot à la "cacophonie consonantique directe" ?


Parce que ça m'a amené à peut-être résoudre un de mes dilemmes naifs, en regard aussi de cet autre élément :

"Il a abandonné (a a) cacophonie homovocalique directe"

Le verbe "ahaner" serait aussi d'une "cacophonie homovocalique directe" mais tous les exemples de cacophonie que vous donnez ont lieu entre les mots, sur des espaces.

Mon dilemme est que de la même façon, en poésie classique, un "hiatus est moche mais une diérèse est belle". Le jugement esthétique trompe l'entendement il me semble, alors que j'imaginerais bien que du point de vue de la diction, le hiatus dans le mot ferait partie de l'identité du mot, pour le reconnaitre simplement, alors qu'un hiatus dans un espace entre deux mots, ça ne forme pas d'identité, et ça peut nuire aux identités des mots voisins, d'où l'interdiction de l'un et la promotion de l'autre.



J'espère que je ne digresse pas trop mais ça m'a sauté au visage après coup, alors je voulais le noter ici.

Contribution du : 28/12/2020 21:02
_________________
Un Fleuve
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Écriture euphonique: typologie et hiérarchie des cacophonies
Chevalier d'Oniris
Inscrit:
12/11/2020 16:09
Groupe :
Évaluateurs
Groupe de Lecture
Membres Oniris
Auteurs
Post(s): 1271
Hors Ligne
Très intéressant. J’essaie de répondre à tous. Tout ce que tu dis, je serai amené à le développer dans la suite, néanmoins puisque les questions sont posées, je réponds à quelques-unes et je répondrais aux autres plus tard:

Mer Rouge, oui pareil qu'"il lui dit". ne prononcer qu’un seul r, adoucirait effectivement et serait très euphonique (Mer’ouge). C’est ce qui correspondrait pour une consonne à ce qu’est une élision pour une voyelle. Ça pourrait approcher une “assimilation” ou contraction de consonne comme il en existe en grec ancien, sauf que même en grec ancien, à ma connaissance du moins, une contraction du type ρ + ρ = ρ ça n’existe pas. De toute manière, en français les contractions n’existent pas (à ma connaissance), alors on ne peut pas se permettre de les inventer. En déclamation, ça ferait quand même bizarre de ne pas faire sentir les 2 r.

Il a abandonné. Là, ne pas prononcer les 2 a, ça correspondrait à une élision ou une crase. Pas possible en français dans ce cas-là. Sur le plan élocutoire, ça passe mieux que pour une consonne, mais je trouve cela choquant.

Le cas des répétitions de consonnes ou coalescence de voyelle dans les mots (ahanant n’est peut-être pas le meilleur exemple car le h est une consonne qui, me semble-t-il, peut (doit ?) être aspirée. C’est à vérifier. D’une manière générale, ces cas de “cacophonies intra-lexicales” potentielles ne produisent pas le même effet. J’y reviendrais car ça nous entraînerait trop loin. Je développe cela dans mon article.

Tout est parti. Cacophonie ou pas? c’est subjectif effectivement, j’ai longuement développé cet aspect dans mon article. L’écriture euphonique s’adresse à ceux qui y sont sensibles, c’est une écriture très “musicale”, un style d’écriture parmi bien d’autres qui n’est pas une vérité apodictique. On peut très bien défendre la cacophonie comme le fait Artaud. Nous sommes au 21ème. L’écriture euphonique à mon avis n’est pas plus datée ancienne que moderne.

Contribution du : 28/12/2020 23:57
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Écriture euphonique: typologie et hiérarchie des cacophonies
Maître Onirien
Inscrit:
09/03/2013 09:32
Groupe :
Évaluateurs
Auteurs
Membres Oniris
Primé concours
Groupe de Lecture
Post(s): 24072
Hors Ligne
Salut,

un petit aparté hors-sujet...
David, aujourd'hui on apprend bien les "sons" des lettres, comment elles "chantent", *beu" pour le B par exemple. On insiste beaucoup plus là-dessus que sur la pure reconnaissance de l'alphabet.
Enfin c'est comme ça dans la classe ULIS où je travaille et dans l'école de mon fils qui est en grande section.

Désolé pour le dérangement....


Contribution du : 29/12/2020 08:07
_________________
La compréhension n'est pas nécessaire à la poésie, mais la poésie est nécessaire à la compréhension.
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer



 Haut   Précédent   Suivant





Oniris Copyright © 2007-2023