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Fable de la Mouche et des Dieux
Maître Onirien
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Je remercie vivement tous ceux qui se sont donné la peine de lire et de commenter ce texte, et je ne boude pas mon plaisir de le voir si apprécié.
Quelques lecteurs ont émis des réserves, à quoi j'apporte quelques réponses pour justifier mes choix ou convenir de mes faiblesses.
Le sens, la morale : Libre à chacun d'écrire une fable sur les mérites de la Mouche : tel n'était pas mon objectif.
Le très républicain et très moderne principe d'égalité n'est guère à l'honneur dans la tradition de la fable, qui repose précisément sur une hiérarchie entre les êtres ; on est en littérature, pas en morale politique.
Un peu d'élitisme, me reproche-t-on ; voilà bien un point que je revendique ; l'élitisme n'est pas tant pour moi l'action de dénigrer des "inférieurs" ou jugés comme tels, que d'inciter chacun à travailler à sa propre amélioration ; je dis en quelque sorte à la Mouche : va plutôt butiner des fleurs (mais si ce n'est pas dans sa nature ? me répondront ses défenseurs ; alors accordez-moi la liberté de préférer l'abeille.)
On a jugé inutile "qu'on me dénie" ; effectivement, ce n'est pas ce que je préfère ; j'avais mis au départ "je vous prie" (la Mouche se croit en position de discuter d'égal à égal avec les dieux), mais je l'ai changé pour Oniris car cela aurait constitué une rime jugée pauvre.
L'inversion répétée du sujet dans le discours de la Mouche est rendue nécessaire par le type interrogatif des phrases.
"Zélé à faire quelque chose" n'est effectivement pas correct, mais ici il s'agit de la hâte à faire quelque chose ("hâte" est qualifié par "zélée").
J'ai trouvé "en tous points", au pluriel, sous la plume de grands auteurs ; je m'étais effectivement posé la question.
Peut-on juger "très faible" un poème qu"on a trouvé "très bien écrit", simplement parce qu'on n'est pas d'accord avec son contenu ?
Versification : Deux voyelles ne se suivent jamais sans qu'il y ait une consonne entre les deux (le manquement à cette règle constitue un hiatus), mais cela ne vaut pas lorsqu'il y a un "e" muet" entre les deux voyelles ; ainsi on ne peut écrire "un joli enfant", mais on peut écrire "une jolie écriture".
Les rimes : la tradition de la fable admet le "vers libre classique" de La Fontaine, Florian, Anouilh, Gudule ... : Toutes les dispositions de rimes, (et toutes les longueurs de vers) peuvent se retrouver dans un même texte.
"On évite tout enchâssement" : le lecteur ne veut-il pas dire "enjambement" ? Auquel cas il y en a partout chez La Fontaine (on me permettra de le prendre pour référence).
Je ne vois pas de paillettes ni de sophistication dans mon texte, sauf que j'ai un peu usé de périphrase pour ne pas appeller "m..." une "m..."
Merci encore à tous, l'échange continue.

Contribution du : 12/01/2012 10:35
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Re : Fable de la Mouche et des Dieux
Visiteur 
Bonjour MichelMartinez,

Plusieurs commentateurs vous ont fait des remarques au sujet de la morale. J'en fait partie, mais je n'ai pas voulu en tenir compte dans ma notation, car je trouvais le texte fort agréable à lire.
Il me semble que cette morale pourrait avoir une interprétation désagréable, mais je n'ai pas voulu présupposer votre intention, me disant que cela pouvait relever aussi bien d'une maladresse d'écriture que d'une maladresse de lecture.

Cependant, en lisant votre explication ci-dessus, je me rends compte qu'il peut y avoir, outre un souci d'interprétation, une divergence sur le vocabulaire.
Pour parlez d'élitisme pour dire que vous le revendiquez. Je suis totalement opposé à cela.
Cependant, je lis ensuite que vous voudriez "inciter chacun à travailler à sa propre amélioration". Là, je suis totalement d'accord avec vous.
Je me demande alors s'il n'y a pas un souci concernant la signification de ce terme "élitisme". Donc, je vais me renseigner, pour le cas où je me serais trompé de signification...
Wikipedia renseigne que "L'élitisme est une attitude qui consiste à favoriser l'accession des personnes jugées comme étant les meilleures une attitude qui tend à défavoriser la masse."
Selon cette définition, je suis farouchement et définitivement anti-élitiste.
Pourtant, si je me réfère à ce que vous dites ci-dessus, je suis totalement d'accord avec vous pour dire que travailler à sa propre amélioration est une disposition dont chacun devrait se faire un devoir, pendant du droit de confiance qui lui inconditionnellement accordé (voir ci-dessous). Il n'est pas question pourtant de saluer la médiocrité comme l'on saluerait l'excellence. Ça, c'est autre chose. C'est tout simplement la différence qui existe entre un a priori et l'appréciation d'une situation, dans son contexte et son évolution.

Pour ce qui me concerne, en tous cas, on ne pourra pas invoquer ma nationalité pour justifier d'une posture républicaine, car la devise de mon pays n'est pas "Liberté, égalité, fraternité", mais "L'union fait la force".
Je suis toutefois en adéquation tant avec la devise de mon pays qu'avec celle du vôtre.
Je ne suis pas historien ni spécialiste de ces choses, mais je suppose tout de même que la devise de la France doit avoir un rapport avec la déclaration universelle des droits de l'homme, qui comprend l'égalité comme un concept qui devrait être acquis de droit à la naissance, comme une confiance égale à celle des autres qui lui est accordée, ce qui, bien entendu, ne signifie aucunement que tout individu devrait se gargariser de l'égalité qui lui est ainsi donnée pour ensuite ne rien faire pour évoluer et se complaire dans la médiocrité.

Sans prétendre que ce fut votre intention initiale à l'écriture, je ne peux m'empêcher de comprendre que vous présentez la mouche comme un être inférieur, quoi qu'il advienne, qui n'aura jamais la moindre chance face à l'abeille. Ceci est effectivement de l'élitisme pur dans le sens que je donne à ce mot et je ne pourrai jamais le cautionner.
Pardon s'il y a méprise de ma part en lisant.

Puis-je vous demander, le cas échéant, de ne pas prendre trop rapidement... la mouche... pour le cas où vous ne seriez pas d'accord avec ce que j'ai écrit.
Il est toujours désagréable de se rendre compte en final que nous nous sommes opposés, alors que nous disions finalement la même chose, mais que le malentendu provenait d'une compréhension différente d'un mot. Les mots sont dangereux.

Je précise que je me retirerais immédiatement de cette discussion si elle devait prendre une tournure désagréable. Mais ne présumons de rien !

Contribution du : 12/01/2012 12:28
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Re : Fable de la Mouche et des Dieux
Visiteur 
Citation :
on est en littérature, pas en morale politique.

C'est bien en ce sens que j'ai compris votre texte et m'en suis régalé.

Je pense à cette séquence du film ''ridicule'' où, devant la cour, Lucchini démontre brillamment l'existence de Dieu. Il est applaudi en conséquence, mais incorrigible il propose de démontrer tout aussi brillamment la non existence du créateur. Le roi est outré et quitte l'assistance.
Lucchini ne faisait pas dans l'apologétique, mais dans la littérature.

En l'espèce le roi a brillamment démontré saconnerie son étroitesse d'esprit.

Contribution du : 12/01/2012 13:12
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Re : Fable de la Mouche et des Dieux
Maître Onirien
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Il n'y a aucun risque, cher ami onirien, que cette intéressante discussion prenne un tour désagréable. En me disant élitiste, je me suis mal exprimé, si j'en crois, comme il convient, la définition du mot dans les dictionnaires ( en quoi j'ai eu tort, car on ne doit pas manier ces concepts avec légèreté.) Je pensais alors à la définition du mot "élite" : en gros, "ce qu'il y a de meilleur". A ce titre, je pense que le bien public a tout à attendre des élites, à condition bien sûr que ces élites soient aussi des élites morales. Quand elles se cantonnent au simple sentiment de supériorité, au pouvoir et à l'argent, elles ne sont plus des élites au sens où je l'entends. Un religieux me disait un jour : "Les élites seront plus sévèrement jugées que les autres" (il évoquait le Jugement Dernier). C'est dire ce qu'on est en droit d'attendre d'elles : ce qu'on nommait, autrefois, de cette expression heureuse : "le mérite républicain".
Pour ce qui est de notre Mouche, vous savez que les personnages de fables sont des archétypes porteurs d'un symbole : l'agneau est l'innocence opprimée, le renard la ruse, l'ours la force imbécile, le lion la puissance brutale du pouvoir, etc. Par mon abeille et ma mouche, j'ai voulu représenter les gens appliqués à travailler pour le bien commun, et les imbéciles incapables et prétentieux, qui ne sont pas, comme vous le savez, une catégorie sociale. Nous avons tous, de temps en temps, affaire à de ces gens-là, auxquels nous ne sommes pas fâchés de voir donner une bonne leçon, même s'il y a peu d'espoir qu'elle les enrichisse. Nous nous réjouissons qu'un citoyen né défavorisé puisse s'élever dans la société, mais nous savons que, pauvre ou riche, un imbécile restera imbécile. Mes animaux étaient ici des archétypes moraux, et non sociaux.
Vous connaissez le fameux principre selon lequel "Les hommes naissent libres et égaux en droits". On remarque que le législateur n'a pas jugé bon d'ajouter : "et en devoirs". Ce n'est pas une lacune, à mon sens ; c'est tout à fait fondé ; c'est que les hommes ne naissent pas, hélas, tous égaux en capacités, et qu'on ne peut exiger les mêmes devoirs d'eux : le plus capable est celui qui, à mon sens, doit avoir le plus de devoirs ; par exemple, le devoir de protéger est celui du plus fort à l'égard du plus faible, et non l'inverse, le devoir de soigner est celui du plus sain à l'égard du malade, etc.
Vous voyez que je ne tiens pas en mépris ceux qui ne peuvent pas faire une chose, mais que je cherche à sermonner un peu ceux qui se croient plus de mérite qu'ils n'en ont (et sans doute, à la réflexion, cela arrive-t-il à chacun de nous, une fois ou une autre, dans la vie). Voilà quelle portée je voulais donner à ma fable.
Bien cordialement,
Michel

Contribution du : 13/01/2012 11:28
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Re : Fable de la Mouche et des Dieux
Maître Onirien
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Citation :

MichelMartinez a écrit :
Un religieux me disait un jour : "Les élites seront plus sévèrement jugées que les autres" (il évoquait le Jugement Dernier).


tiens, il a dû lire "camino" d'Escrivá de Balaguer, ce religieux, parce que cette affirmation sur le dogme, il n'y a que l'opus dei qui la fait au sein du monde catholique.

Cordialement.

Contribution du : 13/01/2012 16:26
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Re : Fable de la Mouche et des Dieux
Visiteur 
Bonjour Michel,

Voici donc évacué le problème de l'élitisme. Reste celui de l'élite.
L'élite que vous évoquez, je l'ai fréquentée, je la connais un peu, j'y étais même destiné. Je crois que, tout compte soldé, j'y ai trouvé autant de bêtise que dans le milieu populaire qui m'a fait naître.
Le cœur seul ne suffirait pas à orienter une société, mais je me méfie tout autant des excès de la raison, surtout lorsqu'elle est concentrée parmi les pensants autorisés.

Pour ce qui est de la fable, il faut compter avec mon inculture. De La Fontaine, je n'ai que le souvenir de quelques lectures scolaires. Ah ! Et puis aussi mes débuts sur les planches. J'avais appris par cœur certaines d'entre elles, dans leur traduction en Bruxellois (un "petit flamand", si l'on veut). J'en avais trois quatre à mon répertoire : "Le lièvre et la tortue", "Le loup et l'agneau"; pour les autres, je ne sais plus. Ma mère était fière, lorsqu'elle me faisait déclamer ces vers barbouillés de ce langage réputé si peu noble, parmi famille ou amis poliment intéressés.
Vous corrigerez donc mes sottises s'il y a matière à correction, mais il me semble que les animaux de ce bestiaire incarnaient des caractères humains, du plus noble au plus vil, certes, mais des caractères, et non les humains eux-même.

Je ne parle toujours pas ici de votre intention d'écriture, mais selon ma lecture, j'ai vu en l'abeille un sur-humain, en la mouche un sous-humain, en somme l'élite et la plèbe, mais point d'humain.

Quant à la forme, sans en être un technicien, elle m'a fait lire un texte très agréablement. Comme vous le dites, je ne mélange pas politique et littérature, d'où l'absence de dépréciation de ma note.
Si devais m'abstenir de lire des textes qui par leur forme m'enchantent, mais dont pourtant je réprouve la morale, il y a belle que j'aurais foutu au feu mes livres préférés.

Puis-je, pour remerciement d'avoir offert à mes oreilles ces vers agréables, vous offrir ce modeste présent ?

Contribution du : 13/01/2012 16:49
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Re : Fable de la Mouche et des Dieux
Maître Onirien
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Citation :

Incognito a écrit :
Bonjour Michel,

De La Fontaine, je n'ai que le souvenir de quelques lectures scolaires. (...) J'en avais trois quatre à mon répertoire : "Le lièvre et la tortue", "Le loup et l'agneau";

Je ne parle toujours pas ici de votre intention d'écriture, mais selon ma lecture, j'ai vu en l'abeille un sur-humain, en la mouche un sous-humain, en somme l'élite et la plèbe, mais point d'humain.

(...) Comme vous le dites, je ne mélange pas politique et littérature[/url] ?


Je rebondis sur ces considérations...
Désolé, mais personnellement, je pense que la fable est éminemment politique. Elle a pour but d'offrir une morale et de critiquer un travers social.

Vous parlez du "loup et de l'agneau" et du "lièvre et la tortue" ?
Eh bien, on ne peut pas faire plus politique que ces deux textes :
"la raison du plus fort est toujours la meilleure", dit la première, et il s'agit très clairement d'une dénonciation de l'absolutisme et de l'arbitraire, en plein XVIIème siècle.

Quant au "lièvre et la tortue", la morale est absolument à l'opposé de celle du texte de monsieur Martinez, c'est à dire que si on est humble, constant, même si on n'est pas doué par la nature, on peut aller beaucoup plus loin que le lièvre qui s'endort sur ses lauriers. La tortue, c'est l'homme modeste, celui qui travaille, qui s'efforce, et le lièvre, l'aristocrate fainéant.

On retrouve la même idée dans le "laboureur et ses fils", qui souligne l'importance du travail et de l'épargne, vertus bourgeoises et paysannes opposées à celles de l'aristocratie de l'ancien régime, et encore plus dans "la cigale et la fourmi" : la cigale, c'est le courtisan, qui vit aux crochets du bourgeois.... Quant à "tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute" du "corbeau et du renard", il faut remettre cela dans le contexte de la cour de Versailles pour comprendre toute l'étendue de la critique sociale que cela revêt...

C'est d'ailleurs parce que la morale des textes de La Fontaine reste encore valable pour notre époque qu'on continue de faire annoner nos enfants... sinon, si ces fables servaient pour justifier les inégalités ou les injustices sociales, il y a longtemps qu'on les aurait reti´rees du programme...

Bref : pour moi, ce qui est essentiel dans une fable, c'est le message qui est véhiculé. Dans n'importe quel texte, d'ailleurs, mais avant tout dans une fable. Je viens de lire les argumetns de Monsieur Martinez : nos valeurs sont très différentes, tant mieux (ou tant pis) Je ne suis pas du tout d'accord avec la morale de votre fable, mais il faut de tout pour faire un monde comme on dit...

Contribution du : 13/01/2012 17:28
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Re : Fable de la Mouche et des Dieux
Visiteur 
Citation :
pour moi, ce qui est essentiel dans une fable, c'est le message qui est véhiculé. Dans n'importe quel texte, d'ailleurs,

On l'avait remarqué.
Pour moi l'essentiel est la qualité de l'écriture. A cet égard, celle de Michel me réjouit au plus haut point.
En outre j'ai savouré le côté subversif de sa fable qui prend à rebrousse poil les bien pensants.
(Même si je pense qu'un éboueur est au moins aussi utile à la société qu'un artiste ou un apiculteur.)

Contribution du : 13/01/2012 18:07
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Re : Fable de la Mouche et des Dieux
Maître Onirien
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15/01/2011 18:02
De Al Andalus
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Citation :

A cet égard, celle de Michel me réjouit au plus haut point.


oui, c'est très bien écrit !

Contribution du : 13/01/2012 18:15
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Re : Fable de la Mouche et des Dieux
Visiteur 
Ah bon ?
En ce cas pourquoi l'as-tu noté "très faible" ?

Contribution du : 13/01/2012 18:34
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