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Je n'ai pas peur de la route MERCI
Maître Onirien
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Au sujet de cette nouvelle je dois des remerciements copieux (qui arrivent tardivement, je vous prie de ne pas m'en vouloir) à vous tous commentateurs attentifs, lecteurs, et membres du comité de sélection.

Votre intervention à tous m'est en effet d'autant plus précieuse, qu'elle me permet de situer le texte dans le cadre du concours d'haïbuns auquel il a été présenté le 15 décembre dernier : il ressort qu'il y a du travail encore... avant d'espérer remporter le prix !...

***

L'haïbun est une nouvelle en prose poétique, entrecoupée d'haïkus, lesquels ne doivent pas intervenir en illustration du propos mais un peu en décalage, de manière à permettre au lecteur de reprendre son souffle - A ce propos, j'entends bien à présent que, globalement, les commentateurs de mon haïbun ont plutôt été essoufflés ce qui dénoterait de trop d'haïkus sans doute l'erreur de la débutante en la matière.

Pour ce concours annuel, il s'agit de fournir un ouvrage de plus de 70 pages A5, constitué d'un ou plusieurs haïbuns.
Le mien s'intitule du nom de cette nouvelle, bien qu'il en présente deux : le 1e haïbun est le plus long et s'intitule "En ses veines" ; le 2e haïbun est la présente nouvelle. Mon livre atteint 80 pages et j'y travaille depuis le mois de mai 2016.

J'ai conscience qu'il est loin d'être abouti et j'ai même hésité à reporter sa présentation au concours d'une année, en 2017, mais il était achevé, j'en avais sué, je ne me sentais pas de temporiser et m'y remettre tout une année...

Une dernière chose : je suis novice en nouvelle, et viens plutôt de l'univers poétique, donc en effet, il ressort de vos commentaires que j'ai beaucoup à travailler sur la narration/le scénario, et la description des personnages, pour rendre le récit plus accessible et plus agréable à lire.

***

@coline-Dé : je ne comprends pas votre évocation de l'emploi du "je" puisque je l'ai en l'occurrence évité pour préférer la narration à la 3e personne ...? Merci de m'avoir précisé que la complexité des rapports humains transparaît bien dans le récit. Je note (et vous n'êtes pas la seule) que le texte semble trop long, surtout ponctué des haïkus... sans doute y en a-t-il trop, je pense que je n'ai pas su doser.

@plumette : c'est bien vrai que j'ai sciemment fait le choix du style indirect et du "elle"... j'entends fort bien ce que vous me dites quant à la longueur et lourdeur de plusieurs passages. Merci de votre sincérité et surtout de tous les détails que vous avez bien voulu me donner pour justifier l'ambivalence où le texte vous laisse. J'explique plus haut la présence des haïkus, mais votre question "qu'est-ce qui s'exprime là" est fort intéressante : celui qui s'exprime pourrait être le narrateur, celui qui décrit "elle", son témoin, que je ne situe pas ni n'intègre dans le récit mais j'aurais pu le faire ; cela aurait sans doute pris le lecteur davantage par la main pour l'embarquer dans les méandres psychologiques de l'héroïne... vous me donnez des idées, merci !

@Tadiou : je vous remercie pour votre sincérité dans vos critiques, y compris celle concernant la "lourdeur de la douleur"... vous avez raison, point trop n'en faut et c'est même nocif. Les passages en italiques sont des haïkus, vers d'origine japonaise, dont l'écriture est très codifiée. Inséré dans une nouvelle l'haïku est censé faire prendre un brin de recul au lecteur par rapport au récit, l'inviter à la méditation en lien avec le propos mais sans l'illustrer. Autrement dit, les vers en italiques ne sont effectivement pas du tout les paroles de la chanson de Noir Désir. Merci pour vos encouragements.

@vendularge : tout d'abord merci pour vos compliments concernant mon écriture, ce qui est toujours très encourageant ! Comme je viens de le préciser à Tadiou, les passages en italique ne sont en aucun cas les paroles de la chanson de Noir Désir : se sont des haïkus que j'ai composés pour en parsemer le texte, suivant la construction imposée par l'haïbun, comme je l'explique en introduction. Ah oui ! Ce fameux passage où je décris le clip !... j'ai longuement hésité à retravailler intégralement le texte de manière à répartir les scènes de ce clip au fil du texte... mais il y avait déjà les "entre-coupures" des haïkus, je me suis dit que ça rendrait le texte plus touffu encore... il me faut encore réfléchir à la place de cette description du clip. Cela m'intéresse d'en discuter avec vous.

@hersen : oups, merci de me signaler cette coquille de répétition que j'ai totalement zappée !... votre commentaire me touche par sa sincérité, et sa précision ; vous avez perçu l'inégalité du texte, que j'ai en effet composé en "agglomérant" des petites nouvelles déjà écrites autour du même sujet... voilà pour les coulisses... vous aussi vous me parlez finalement de la lourdeur du propos qui consiste à tout expliquer, ça y est, j'ai repéré à présent ce qui pèse... bon.. "y a plus qu'à...".

Contribution du : 28/12/2016 16:58
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Re : Je n'ai pas peur de la route MERCI
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bonjour MissNode,

Ah, je trouve vos explications très intéressantes et surtout très éclairantes.
Je ne connaissais pas le haïbun et peut-être qu'il est dommage que vous n'ayez pas profité de l'incipit pour l'expliquer. Car si j'ai bien compris, c'est un genre à part. Donc ceux qui en lisent savent de quoi il s'agit, contrairement apparemment aux commentateurs de votre nouvelles. Et donc l'abordent d'une façon différente.

cela donne une nouvelle facette. Je crois que je vais la relire pour essayer de comprendre comment vous avez inclus les haïku. peut-être en penserai-je la même chose, mais peut-être aussi que j'aurai un regard plus dans votre sens.

Merci pour la découverte !

hersen

Contribution du : 28/12/2016 17:56
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Re : Je n'ai pas peur de la route MERCI
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Bonsoir MissNode,

Oups, je pensais que c'était les paroles (preuve que je ne les connais pas), je vais donc relire ce texte (puisque convaincue de les connaître, je ne les ai pas lues..je ne suis sûre d'être très claire;)...j'ai complètement raté cette lecture

Un grand merci pour vos explications

Vendularge

Contribution du : 28/12/2016 20:09
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Re : Je n'ai pas peur de la route MERCI
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Bonjour hersen et vendularge,
Quelle confusion : en effet le lecteur aurait mérité que j'indique en incipit ou en note la démarche de l'haïbun... mais je constate avec grand plaisir que mes explications vous donnent envie d'y revenir, je suis flattée Ne manquez pas de me faire un éventuel retour de votre 2e lecture, d'avance merci à vous !

Contribution du : 29/12/2016 13:19
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Re : Je n'ai pas peur de la route MERCI
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Bonjour MissNode,

Vous avez instillé en moi la curiosité du haïbun et je vous en remercie !

Je me suis promenée sur le net pour comprendre un peu plus de quoi il retournait et je suis très séduite par cette forme.

Si j'ai tout compris, prose et haïku se mêlent pour évoquer poétiquement une expérience de l'auteur, mais le ou les haïku ne sont en rien une sorte de conclusion ou de redite de la prose. (vous me corrigerez si j'ai mal compris) Il(s) serai(en)t plutôt un "exhausteur".

Je suis ensuite revenue au vôtre.

Alors je trouve qu'il raconte trop de choses, car ce serait davantage une densité d'écriture qui devrait nous amener à ressentir de l'émotion.
Si la prose était moins "narratrice", peut-être que je ferais plus naturellement le lien entre l'histoire et les haïku.

Dans mon com', j'avais écrit que n'ayant pas compris le mélange prose-haïku, j'avais zappé ces derniers pour, au fond, ne lire que l'histoire, qui tient sans les haïku. Et c'est peut-être cela qui pêche, vous n'auriez peut-être pas dû me laisser "la possibilité" de le faire.

Mais bien entendu, je suis en pleine découverte et donc je dis probablement des énormités pour vous qui connaissez davantage cette forme.

Ce que j'en dis aujourd'hui n'est nullement une critique, ce sont plutôt des observations. Je comprendrais fort bien qu'elles ne vous aident en rien. Disons que je trouve intéressant d'en discuter, ne serait-ce que pour être capable d'apprécier cette forme plus complètement .

Cordialement,

hersen.

Contribution du : 03/01/2017 12:12
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Re : Je n'ai pas peur de la route MERCI
Maître Onirien
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Bonjour hersen,
C'est en effet très intéressant de poursuivre cette discussion autour de l'haïbun - forme encore peu connue - et je vous suis reconnaissante de prendre ce temps.

Non, je ne trouve pas que vous écriviez des bêtises concernant cette forme, en tous cas, c'est ce que moi aussi j'en ai compris : une prose poétique, entrecoupée d'haïkus qui ne doivent en aucune manière être une illustration du propos.

Alors, revenant à mon texte, je reste persuadée que c'est la fréquence des haïkus qui pêche et ce doit être le défaut du débutant en haïbun : parsemer trop d'haïkus finit par essouffler le lecteur, lui faire perdre le fil de l'histoire, alors que les poèmes japonais devraient au contraire insuffler une respiration, inviter à une méditation, à un recul par rapport à la prose.

Je ne rejette pas pour autant votre hypothèse selon laquelle j'aurais trop plongé dans la narration, m'éloignant de la prose poétique, ce qui crée en effet une rupture entre la prose et les haïkus (d'où votre envie naturelle de lire l'histoire indépendamment des haïkus).
Mais il s'avère que les haïbuns prennent aujourd'hui apparemment une forme beaucoup plus libre, étendant la prose poétique à une narration plus proche de la nouvelle.
C'est en tous cas ce que j'ai constaté en allant visiter le site qui propose le concours du livre d'haïbun auquel j'ai participé : on y trouve des exemples d'haïbun qui présentent par exemple des nouvelles policières, des histoires d'amour...
A tous hasards, voici les références si cela vous intéresse de poursuivre les explorations dans ce domaine : http://www.100pour100haiku.fr/concours.html

J'attends avec impatience vos réactions éventuelles à ma réponse, bien à vous

Contribution du : 03/01/2017 12:51
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Re : Je n'ai pas peur de la route MERCI
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Bonjour MissNode,

J'ai parcouru le lien que vous donnez et je dois dire qu'il va me falloir du temps !

J'ai lu un haïbun, "la poupée" (je n'ai plus le titre exact en tête) et je pense que vous avez raison dans votre auto-critique, il y en a trop dans " Je n'ai pas peur de la route". (trop de haïku)


Mais je trouve cette forme, même si très intéressante, difficile à aborder car en quelque sorte, il y a une ambivalence. Et c'est bien sûr son intérêt.

C'est un peu comme sortir d'un chapeau déjà un peu magique l'essence même de la magie de ce chapeau.

Sans être expérimentée en haïku, j'aurais bien envie de m'essayer à un haïbun.

Liriez-vous mon essai ?

Cordialement,

hersen.

Contribution du : 04/01/2017 10:57
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Re : Je n'ai pas peur de la route MERCI
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Oh ouiiiii !!! Bien entendu, votre offre de vous relire pour un haïbun me séduit : je n'ai encore que de modestes conseils à donner mais cheminer à deux dans les essais d'haïbuns me semble productif... aussi, à mon tour de vous poser la question : lirez-vous mon prochain haïbun ?

Cependant, s'attaquer à l'haïbun sans avoir un minimum exploré l'haïku me semble périlleux, puisque c'est bien lui qui fait la spécificité de la prose poétique nommée "haïbun"...

Aussi, je me permets de vous diriger vers l'Atelier pour vos haïkus sur Oniris, où nous sommes déjà quelques réguliers à nous exercer à "l'esprit de l'haïku".

Aussi, je pense utile pour la communauté onirienne de poster ici l'intégralité de l'excellente synthèse réalisée par marimay...
Peut-être les orgas estimeront-ils utile d'extraire cette assez longue synthèse vers un sujet lisible pour tous (ce présent fil étant rattaché à l'écriture perso de mon texte) ???

à très bientôt en tous cas, hersen, par MP probablement, de manière à pouvoir se transmettre nos documents...

Contribution du : 04/01/2017 11:25
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Re : Je n'ai pas peur de la route MERCI
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1) L’esprit du haïku

Chaque haïku est unique.
Faut-il pour autant considérer tout bref de 17 syllabes comme étant un haïku ?
Rien n’est moins sûr !
Même si elles sont bien minces, il existe des frontières établies entre bref et haïku ; seules la brièveté et l’autosuffisance leur sont communes.
Quelques écrits brefs :
– L’aphorisme transmet un savoir.
– La pensée est une réflexion de l’auteur.
– La maxime énonce une règle de vie ou de morale.
– La sentence énonce une vérité d’ordre général ou moral.
– L’épigramme est une moquerie.
– Les poèmes courts reflètent les mouvements de l’âme de l’auteur ou des choses.
Ces écrits brefs sont loin du haïku.
Celui-ci n’exprime ni réflexion, ni idée. C’est un condensé d’émotion, ou de sensation suggérée. Le saisissement à l’état pur !
Cette sensation, le lecteur doit pouvoir la percevoir à son tour. Le haïku n’est donc pas un moment partagé à la va-vite, un non-événement. Quelque chose de tellement banal qu’il le restera à jamais.
L’auteur doit chercher dans son environnement quotidien ces petits riens qui peuvent paraître extraordinaires. « Parler du banal sans être banal. » Telle est la difficulté : ne pas décrire la réalité mais parvenir à la restituer de telle sorte que le lecteur perçoive des sensations à son tour. Comme une bonne photographie.

Imposer un cadre, une forme à l’exercice, le rendre difficile, c’est pousser au dépassement de soi. Ces règles sont tellement contraignantes que leur application sans génie ne pourrait que conduire à la réalisation d’exercices scolaires sans aucun intérêt, et surtout sans élégance. Respecter la règle avec élégance pour la faire oublier, c’est là le génie du bon auteur de haïku.


2) Critères de fond du haïku

– L'émotion
Le haïku n'est pas une image descriptive de tout et n'importe quoi.
Il doit être un instant fugace qui émeut le lecteur.
Le haïkiste doit exprimer cette sensation, ce flash, cette étincelle, ce moment d'étonnement, ce sentiment qu'il a ressentis à la vue de l'événement qu'il veut partager.

– La légèreté
Le haïku n'est ni un aphorisme, ni un proverbe. Il ne dit pas une vérité générale ou une morale. Il suggère. Il est un petit rien, un bref, qui décrit une vision, un objet, une image instantanée. Ces quelques mots, purs, nettoyés de tout artifice grammatical ou syntaxique, doivent passer comme un éclair, pour que le lecteur, faisant appel à ses souvenirs, son expérience, ressente ce que l'auteur a voulu saisir de la réalité.

– L'instantané
Suggérer plutôt que décrire est la devise du haïkiste.
À la fin du haïku, le lecteur doit être en mesure d'imaginer l'instantané originel et son environnement (d'où, parfois, l'importance du mot de saison qui permet de situer, avec précision, l'événement dans le temps).
C'est comme une photographie : à partir de l'instant figé, l'esprit du lecteur imagine ce qui s'est passé avant, pendant et après. Le haïku est ainsi la première image d'un film, ou d'un roman, ou d'un feuilleton policier, que le lecteur va s'imaginer dès les premières syllabes. Mais les dernières syllabes du haïku peuvent influencer le lecteur de sorte qu'il change sa vision des choses.

– Des petites choses
C'est avec ces "petits riens qui font le quotidien" que le haïkiste doit étonner.
Le haïku montre des détails, des choses insignifiantes, que le poète attentif livre à ses contemporains, si souvent distraits.

– La présence de la nature
La Nature est l'essence du haïku traditionnel.
Elle est décrite simplement, sans emphase, comparaison ou implication de l'auteur.
L'auteur doit savoir garder tous ses sens en éveil pour retranscrire ses moindres impressions.

– Les sentiments de l'auteur
Le haïkiste, surtout classique, décrit son monde avec sensibilité (ce qu'il vit, ce qu'il voit, ce qu'il hume…), mais sans interpréter ou analyser comme un reporter photographe doit savoir s'effacer pour laisser parler son image.
Au travers du haïku, comme au travers d'une photographie, infime détail du monde, le lecteur doit être capable de reconstruire tout ce qui n'est pas montré : le lieu, le moment de la journée ou de l'année, voire les sentiments de l'auteur.
À ce titre, le haïku ressemble également à une peinture.
Mais là s'arrête la comparaison entre haïku et cliché photographique, car les thèmes abordés par chacun d'eux sont souvent contraires : les sujets comme la guerre, le sexe, les violences ou les catastrophes ne sont pas légion dans les haïku.
Le thème privilégié du haïku (surtout traditionnel) est la nature, mais les petits instants quotidiens, les voyages sont autant de sujets possibles.


3) Critères de forme

– La simplicité
Dire des choses simples avec des mots simples dans un style simple.
Ainsi se résume le haïku.
Il ne doit donc pas y avoir de mots superflus ou inutiles, d'emphases ou de métaphores ; il ne faut employer que peu d'adverbes, d'adjectifs, d'articles, de pronoms personnels ou de verbes ; les jeux de mots sont possibles, sans toutefois en abuser, deux rimes sont permises mais pas obligatoires.
Il faut être précis dans la concision, aller droit au but.
Le haïku doit être intuitif, à l'état brut, sans artifice intellectuel qui en compliquerait la compréhension.

– Le temps
Le haïku est un cliché d’un moment particulier, il ne raconte pas une histoire passée, il n’évoque pas ce qu’il pourrait advenir, il constate c’est tout, et est donc écrit au présent.

– La métrique
Le haïku traditionnel est composé de 17 syllabes réparties en 3 lignes de 5, 7 puis 5 syllabes.

– La brièveté
Le haïku doit se suffire à lui-même.
Il ne doit pas être accompagné de longs commentaires ou descriptifs qui faciliteraient sa compréhension.

– L'image
Deux images est ce qu'il y a de plus fréquent.
La première situe le haïku dans le temps et l'espace, décrit un bref instant ; la deuxième, et toute la force du haïku est là, montre un élément inattendu, insolite, étonnant, qui surprendra le lecteur.
Les deux doivent se répondre, s’enrichir l’une l’autre, sans néanmoins établir de lien fort de cause à effet.

– La césure
Les deux images sont séparées d'une césure, ou d'un mot-pivot, pour éviter que le haïku ne soit qu'une seule et même phrase.
Cette césure, dite kireji, en référence au japonais qui dispose de mots spéciaux pour la matérialiser, doit intervenir en fin de première ou deuxième ligne (pas aux 2). Elle permet également de dissocier les différentes images.
En français, elle peut être soit un signe de ponctuation situé en fin de ligne (si le haïkiste décide d'utiliser la ponctuation, ce qui n'est pas toujours le cas), soit un mot situé au milieu d'un vers (en général le deuxième), soit une coupure (non matérialisée) que le lecteur marquera naturellement (surtout à haute voix).

– La saison
Le haïku traditionnel oblige de situer le moment décrit dans le cours de l'année. C'est une manière de reconnaître la place toute relative de l'homme dans l'univers.
Pour cela, l'auteur cite directement la saison, ou la suggère, ou utilise un mot (un kigo) qui précise la période de l'année, ou un moment de la journée.
Le kigo permet de situer le poème dans une des quatre saisons. Au-delà de la mention elle-même de la saison, il peut désigner des animaux, des végétaux, fleurs ou arbres, des activités humaines ou des phénomènes naturels associés à la saison.
En plus des quatre saisons traditionnelles, le jour de l'An est très important et peut être considéré en haïku comme une saison à part entière. Bien entendu, si la saison peut être nommée, le cadre poétique impose le plus souvent de l'évoquer. Cerisier en fleurs pour le printemps, vol de hannetons pour été, etc. « Pleine lune », qui ne peut être rattachée à une saison en particulier, constitue également un excellent kigo.

– Le moki : si le haïku n’indique ni saison ni moment particulier on l’appellera un moki ou encore haïku libre.

Contribution du : 04/01/2017 11:32
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Re : Je n'ai pas peur de la route MERCI
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Je mets à la suite mon grain de sel : j'ai beaucoup aimé lire cette histoire, même si j'ai trouvé moi aussi des longueurs, surtout dans les passages d'introspection psychologique qui sont intéressants mais à alléger à mon avis, un peu bavards.
Par contre, il y a une remarquable justesse dans les notations "sensorielles" de l'angoisse, l'envahissement par elle, le rétrécissement de la conscience et même du champ de vision. Il me semble que c'est cela que devraient explorer spécifiquement les haïkus (l'un d'entre eux le fait), et non des notations "de la nature" qui donnent un peu une impression de : "...tiens et si on parlait d'autre chose ?", peu accordé à la nécessité vitale de l'histoire.

Je pense aussi que le récit du clip est de trop, une allusions pourrait suffire, les liens avec ce que vivent mère et fils sont assez évidents, et le lecteur peut facilement aller le visionner, il faut lui laisser sa curiosité.
Enfin un détail : ce n'est sûrement pas 6 milligrammes mais 6 grammes de paracétamol qu'a pris le garçon.

Contribution du : 09/01/2017 11:17
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