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Le dernier ciel de Lucinda
Visiteur 
Bonjour,

Merci à tous ceux auxquels je dois la publication de la nouvelle Le dernier ciel de Lucinda.

Je remercierai chacun des commentateurs en commentant l’un de ses textes lorsque c’est possible.


Socque

J’ai perdu le goût de l’écriture lente et du polissage par des dizaines de relectures, mais je pourrais peut-être le retrouver grâce à des commentaires tels que le vôtre que j’apprécie. Vous relevez deux phrases dont la nonchalance fouette ma paresse. C’est le genre de fessée que j’adore et j’en redemande.
J’ignore moi-même si la quiétude initiale du récit était nécessaire dans sa longueur. Je l’ai cru ainsi, pour le contraste, un peu à la manière d’un peintre qui pour rendre l’éclat d’une portion de ciel en ternirait le reste puisqu’il ne peut percer un trou dans sa toile pour y visser une ampoule. Installer le lecteur dans le confort et un demi-sommeil, me suis-je dit, permettrait de le secouer comme je l’avais été moi-même vivant les mêmes événements.


Donaldo75

Vous savez à peu près autant de Lucinda que j’en ai moi-même su. Peut-être qu’un certain archaïsme et un sens plus traditionnel que religieux de la fatalité peuvent expliquer ce qui est difficilement acceptable à mes yeux, mais que j’ai tout de même intégré par discrétion ou par humilité face à ce que je ne connaissais que trop peu, n’étant moi-même qu’un hôte dans une histoire dont je ne pouvais saisir toute la complexité. Lorsqu’il s’agira enfin d’affronter sérieusement l’ours, par choix ou par nécessité, peut-être faudra-t-il y songer pour s’inspirer du passé sans en reproduire les errances.


Vertigo

Je n’écris pas de thrillers haletants même si je peux les apprécier. Je crains de ne jamais pouvoir vous divertir.


Bellini

C’est sympa de la part de Vertigo de vous avoir fait don de son encrier plutôt que de le jeter. L’ours déteste le gaspillage des ressources

Je crois que c’est la première fois que je prends le risque de l’hermétisme. Ce n’est pas la première fois que j’introduis une allégorie, mais je le faisais toujours en utilisant le signifiant à la fois dans son sens allégorique et dans son sens premier, de sorte que le texte puisse être lu sans le décodeur.

Je voudrais remercier chaque commentateur en commentant l’un de ses textes, mais je vois qu’il n’y en a aucun de votre plume au catalogue. Alors, vous concernant, mon remerciement consistera à décoder ce qu’il peut y avoir d’obscur.

J’écrivais une litanie d’aphorismes et de très courtes histoires de quatre ou cinq phrases chacune sur le sujet de l’écologie ainsi que du social, du sociologique et du philosophique qui ne peuvent en être dissociés lorsque l’une d’elle s’est mise à enfler comme un bourgeon. Une branche nouvelle ? Non. Lorsque la fleur a éclos, je l’ai cueillie. C’est une fleur sauvage à laquelle aucun soin n’a été apporté avant sa cueillette, d’où quelques phrases qui auraient pu être retravaillées comme vous le remarquez avec d’autres.

Depuis très longtemps, les crises succèdent aux crises (financières, politiques, énergétiques, sanitaires, conflits larvés, guerres ouvertes,…) à tel point qu’il n’y ait dans les journaux télévisés de place que pour un seul feuilleton à la fois, lequel est ensuite abandonné au profit du suivant. Même les canicules sont oubliées dès la première brise d'air frais.

La crise du moment, c’est la guerre en Ukraine, mais l’ours, l’un des symboles de la Russie, ne vient pas de Moscou. Il ne s’agit donc pas de la crise du moment. Il y a un ours pour chaque être humain. Toute l’humanité est concernée. D’autres éléments dans le texte peuvent aider à focaliser sur la méga-crise concernant chacun de nous, celle dont on reporte le traitement depuis au moins un demi-siècle pour se préoccuper toujours de la crise du moment, quels que soient par ailleurs les malheurs très réels que ces crises infligent aux hommes dans des endroits plus ou moins étendus de notre planète.

Dans la litanie que j’écrivais, je voulais introduire sa propre réfutation. C’est le bourgeon qui s’est mis à enfler. L’une des thèses de la litanie, c’est une sobriété que je crois nécessaire plutôt qu’un rendement énergétique ou une utilisation des matériaux plus favorables et qui ne seraient qu’un appel d’air pour trouver de nouveaux débouchés au gaspillage. La réfutation consiste à considérer qu’une sobriété ne devrait pas être synonyme d’un retour à une forme d’archaïsme. Me sont alors immédiatement venus à l’esprit des éléments autobiographiques collant tellement parfaitement au propos et dont la force ne serait peut-être pas atteinte par une histoire de fiction.

Avozinha a vécu dans une très grande sobriété et elle a vécu un siècle, je crois plutôt bien. L’histoire de Lucinda, c’est pour moi le symbole de l’archaïsme. Cette femme a vécu quarante ans étendue sur son lit, je crois pourtant en bonne santé physique, du moins autant qu’on puisse l’être dans ces conditions, mais sans jamais pouvoir surmonter un deuil et sans que personne ne puisse jamais l’y aider. Une fatalité que j’ai eu beaucoup de mal à accepter, que je n’acceptais en réalité pas, mais que j’ai pris sur moi d’intégrer sans jugement excessif en même temps que j’intégrais ma famille d’accueil. Unique invention de ma part : l’enfant n’était pas enseveli sous le lit. C’est pour appuyer par un symbole matérialisé le deuil jamais accompli. L’histoire de Lucinda est évacuée très rapidement dans le récit comme elle fut évacuée très rapidement dans la réalité pour passer à autre chose. En repensant parfois à Lucinda que je n’ai jamais vue alors qu’elle se trouvait à quelques mètres de moi, je n’ai jamais cessé de voir le visage de la mère de Norman Bates. J’ai hésité un moment à proposer ce texte non pas en Réalisme/Historique ni en Sentimental/Romanesque, mais en Horreur/Epouvante. Quelques-uns des fils d’Avozinha ont parcouru le monde et ont connu d’autres modes de vie sans jamais pouvoir revenir à celui qui les avait vus naître, comme c’est le cas de beaucoup de membres de la diaspora portugaise et d’autres sans doute. C’est selon moi le symbole de notre incapacité à revenir à une sobriété par manque d’imagination de ce qu’elle nous apporterait si l’on pouvait cependant tirer les enseignements des errances archaïques, qui ne sont ou n’étaient bien entendu pas propres au Portugal. Dans le récit, Avozinha résume ses principes de vie en deux phrases. Ces principes incluent ceux de la religion. Je m’y suis attaqué dans le texte, mais de manière assez légère et somme toute bienveillante parce que je crois que l’archaïsme dont il est question est peut-être davantage affaire de traditions que de religion, peut-être aussi parce que toutes les bonnes volontés sont nécessaires pour bâtir un autre monde. La sobriété, oui. Le conservatisme, non. Il ne s’agit pas de reproduire, mais d’inventer à l’appui de millénaires d’essais et d’erreurs. Plus loin dans le récit, ces principes de vies reviennent, mais comme une contrainte et non plus comme un choix.

L’épilogue, semble-t-il un peu obscur, possède une dimension apocalyptique déjà annoncée par l’exergue (« En mémoire de Lucinda et de tous les hommes qui vécurent si peu »). « Tous les hommes qui vécurent si peu », c’est l’humanité. La sphère rocheuse a réellement existé telle qu’elle est décrite et je suppose qu’elle existe toujours. Je la vois comme le monolithe de 2001, l’odyssée de l’Espace, présente depuis l’aube de l’humanité et peut-être jusqu’à sa fin. Cette dimension apocalyptique pourrait inclure des conflits, des combats voire des massacres pour l’accès aux ressources (L’été suivant, peut-être faudra-t-il se réfugier dans des grottes comme autrefois les hommes. Se battront-ils pour y trouver une place ?). Je ne dis pas que ce sera le cas, ne connaissant pas l’avenir, mais on peut d’autant moins l’exclure que nous ne sommes pas tout à fait là dans une histoire d’anticipation.

Le rire apparait plusieurs fois dans le récit. Disons que c’est ici pour moi le symbole de l’humanité, sans doute aussi du bonheur par opposition au malheur, peut-être de la rédemption s’il fallait le voir sous un angle plus religieux. Au moment de succomber, Lucinda est sortie de sa chambre et elle marche (élément fictionnel). Dans son imaginaire, peut-être pense-t-elle retrouver son fils disparu depuis quarante ans. Elle est redevenue une femme, une mère, un être humain. Elle en rit, non parce qu’elle est une sorcière, mais parce qu’à ce moment-là, elle est plus humaine qu’elle ne l’a jamais été depuis quarante ans. Si un sort funeste lui était réservé comme aux autres, le narrateur espérerait rire au moment de succomber, parce qu’il refuserait le combat contre ses semblables et préférerait un dernier instant d’humanité. Et il souhaiterait la même chose pour son fils. Il espère même que l’ours puisse l’épargner pour cette raison, parce que les hommes, ces animaux grégaires, trouveraient peut-être leur rédemption dans la collaboration plutôt que dans la concurrence. Si la fin du sapiens devenait une réalité à concevoir, je ne serais pas certain de devenir survivaliste. Peut-être que je préférerais simplement appartenir dignement à l’histoire des espèces disparues.


Dupark

Ah, elle est marrante, cette histoire de sphère rocheuse. Elle a bien existé telle que décrite et je suppose qu’elle se trouve toujours là où elle se trouvait. Je l’avais introduite dans le début du récit, mais me suis aperçu ensuite qu’elle n’avait rien à y faire, que je m’étais seulement fait plaisir en écrivant des souvenirs.
En architecture, notamment, il peut y avoir deux solutions radicalement opposées pour traiter un élément incongru : ou bien l’éliminer ou le cacher, ou bien l’exploiter en le mettant en évidence et en valeur. C’est du reste ce que font les architectes imaginant les plans de l’hôpital. Ici, je l’ai gardé et l’ai mis en évidence, et lorsque cela fut fait, j’ai trouvé amusant d’avoir modifié la forme du monolithe de Kubrick. Bien vu pour le caractère cinématographique du repère ! Et j’aime beaucoup le mot invariant.
Et puis bon, la sphère rocheuse sur sa colline, c’est aussi une petite planète en équilibre précaire. Espérons qu’un jour un incendie encore plus furieux que les autres ne rompe pas son équilibre. C’est fou ce que la réalité arrange parfois tellement mieux que la fiction les petites affaires d’un écrivaillon. Ne jamais négliger les potentialités du réel !

Ah et un grand merci pour le pinaillage, j’adore ça.

Je crois n’avoir jamais goûté à meilleure viande ni n’avoir jamais connu endroit aussi proche de la représentation que je me faisais du paradis.

Ne nous arrêtons pas en si bon chemin ! Je propose d’en profiter pour virer le premier hiatus déplaisant.

Je crois n’avoir jamais goûté meilleure viande ni jamais connu endroit aussi proche de la représentation que je me faisais du paradis.

Peut-être même le deuxième ?

Je crois n’avoir jamais goûté meilleure viande ni jamais connu d’endroit aussi proche de la représentation que je me faisais du paradis.

Et le troisième ?

Je crois n’avoir jamais goûté meilleure viande ni jamais connu d’endroit si proche de la représentation que je me faisais du paradis.

Et la relative ?

Je crois n’avoir jamais goûté meilleure viande ni jamais connu d’endroit si proche de ma représentation du paradis.

Pourquoi diable n’ai-je pas nettoyé ce texte un peu plus sérieusement avant de le proposer ?


Angieblue

On peut être surpris que le narrateur s’y sente bien et y trouve l’amour. Que cherche-t-il à fuir ?

C’est une bonne question. Peut-être sa propre famille, mais ça, ça ne concerne pas réellement ce texte. Je ne suis pas exclusivement autobiographe :)

Leur indifférence à l’alitement de Lucinda est également surprenante et angoissante

Je ne vous donne que ma propre version : je ne pense pas qu’il s’agisse d’indifférence. Il m’est arrivé parfois de penser, dans mes jeunes années d’alors, que dans des coins un peu reculés comme celui-ci ou dans d’autres à des époques plus anciennes, dans des familles souvent nombreuses et avec un mortalité infantile beaucoup plus importante, que la vie pouvait en quelque sorte avoir moins de valeur ou plus raisonnablement que le décès d’un enfant pouvait davantage s’inscrire dans l’ordre possible des choses et de ce fait être moins douloureux. En découvrant l’histoire de Lucinda, je me suis rendu compte à quel point ce que j’avais pensé était une sottise.
Quant à Caetano et Avozinha, qui se sont éclipsés alors que je posais des questions, peut-être ont-ils voulu cacher la douleur qu’ils ressentaient. Je n’en sais rien, mais c’est possible. Il s’agissait pour eux d’un double drame. Je ressentais à la fois de la culpabilité et de la colère à l’idée de ne rien pouvoir faire pour Lucinda et une culpabilité vis-à-vis des autres de par l’impudeur dont j’avais fait preuve sans le vouloir. Je ressens toujours aujourd’hui ces sentiments mêlés.
À ce que je sais, l’enfant était malade depuis un bon moment avant son décès et je peux imaginer que son destin aurait été différent s’il avait été placé dans de bonnes conditions de soin. Je peux également imaginer que le destin de Lucinda aurait été très différent si elle avait elle-même été placée dans de meilleures conditions. Une prière sincère peut être préférée aux outils d’un médecin, dit Avozinha. Ce n’est pas par hasard que j’ai fait bâtir un hôpital (élément fictionnel) à l’endroit précis de ce drame et ce n’est pas non plus par hasard que cet hôpital ne fonctionne pas par manque de personnel, comme si les hommes s’évertuaient à échouer malgré leurs compétences croissantes.
Malgré tout cela, j’ai ressenti beaucoup de compassion et surtout beaucoup d’affection pour ces personnes, peut-être un peu différentes à l’aune de mes propres canons, mais finalement pas tant que cela et en particulier à l’égard d’Avozinha, cette femme toute petite et frêle dont la force m’impressionnait pourtant et dont le visage angélique semblait avoir conservé de la réserve de tendresse malgré la rudesse de son existence. Sans le moindre mot, leurs visages avaient tellement plus de profondeur que les bêtises que je pouvais entendre par chez moi.


Zoe

Dans votre commentaire, c’est le mot bienveillance qui m’a le plus touché. Je pensais développer ceci, mais je n’en finirais pas et je crois que c’est déjà suffisant.

Concernant l’ours et pour ne pas alourdir cette page déjà bien chargée, puis-je vous proposer de trouver la réponse dans ma réaction au commentaire de Bellini ?

Je ne vois aucun texte de vous au catalogue. Dommage, j’aurais aimé vous remercier en en commentant un. Mais j’ai lu d’autres commentaires de vous. Je suis flatté que vous en ayez laissé un sous ce texte-ci.


Hersen

M’est-il permis de te dire sans faire offense aux autres lecteurs et commentateurs que tu es celle dont j’espérais le plus un commentaire, tant était grande ma curiosité quant à la réception que tu pourrais faire de ce texte si tu passais dessus ? Il est très possible que ce soit surtout pour cela que j’ai eu envie de me réinscrire temporairement sur O dès son écriture achevée. Cette nouvelle contient beaucoup des thèmes que tu développes toi-même dans tes textes. Si ce texte était pour quelqu’un, il était pour toi. Les notes et les plumes, je m’en fous.

Moi qui me pose souvent beaucoup de questions, je ne m’en suis pas posé autant que tu t’en poses au sujet de Lucinda. Le secret, la légende, les coups fourrés reviennent parfois dans tes textes. Moi, je me suis satisfait des explications données par Albano, peu coutumier des mensonges, et ce d’autant qu’elles m’étaient données en français et que Caetano et Avozinha ne pouvaient pas les comprendre. Je n’ai pas cherché à bâtir un mystère ou une légende, contrairement aux anciens des villageois qui ont évoqué la sorcellerie (élément fictionnel). J’ai reçu l’histoire d’une femme brisée de douleur par la mort de son jeune fils et sombrant dans son propre oubli davantage que dans la folie, et de proches peu outillés pour jamais l’en sortir.

La ferme a bien été la proie des flammes, mais ses occupants étaient déjà décédés peu de temps avant. Elle n’a donc pas été dévorée par l’incendie apocalyptique survenu au Portugal voici quelques années. C’est une invention de ma part. L’auteur aurait pu prendre la suite de l’autobiographe en inventant autre chose, par exemple en imaginant que des voisins aient bouté le feu à la ferme pour conjurer la sorcellerie, et l’on aurait appris plus tard que leur intention était en réalité de faire disparaître les derniers vestiges affectifs d’une histoire familiale pour précipiter la vente à bon compte d’un terrain qu’ils convoitaient (histoire que j’invente à l’instant, mais parfaitement crédible). Peut-être que ceux-là auraient su quels buissons dissimulaient des bornes. Bien d’autres histoires étaient possibles, mais j’ai retenu celle qui m’intéressait dans le cadre de mon propos, propos que tu sembles avoir saisi puisque tu évoques la phrase de présentation dans le sens que je voulais lui donner, avec ou sans majuscule.

Je ne connais pas Miguel Torga, mais ce que tu en dis me donne envie de le lire et je suppose qu’il est traduit en français. Je ne connais hélas que trop peu le portugais pour le lire en VO.

Et enfin, oui, tu as raison, une sphère rocheuse perdant son équilibre pourrait engendrer de lourds dégâts ;) Et pas uniquement pour le sapiens, lequel est finalement encore plutôt bien épargné jusqu’à présent.


Malitorne

Le parfum du Portugal m’a attiré vers cette histoire mais je me suis vite ennuyé. Ce n’est pas de votre faute, plutôt moi qui ne suis pas friand des péripéties familiales.

Vous me rassurez. Où peut-on évaluer les commentateurs en faute ?

Bah, c'est un peu comme si je vous disais que je dégomme toutes les histoires de guerre parce qu'elles me courent sur le haricot. Heureusement pour vous, je ne le fais pas.
Mon texte ne concerne pas tant que vous le pensez des péripéties familiales, mais si ça se trouve, vos histoires de guerre sont à prendre au tout premier degré et vous êtes réellement fasciné par les armes et par le sang.

À dire vrai je me suis paumé entre tous ces prénoms.

J’apprécie votre franchise au sujet de soucis cognitifs. J’ai le même âge que vous. Que voulez-vous, on n’a plus vingt ans.

Le rythme lent, une écriture parfois pesante, ne m’ont pas tellement aidé non plus.

Je vous donne partiellement raison pour l’écriture pesante et suis ravi de trouver au moins un argument littéraire dans votre commentaire.

En espérant vous retrouver du côté des commentateurs de nouvelles. Plus nous sommes nombreux, plus le secteur reste dynamique.

Vous rejoindre dans le vestiaire des commentateurs ? Faut que je réfléchisse. Quelle est la marque de votre déo ?

Je paierai mon dû, c’est tout. Lorsque je prends le métro, je paie mon ticket et arrivé à destination, je quitte la rame et ce n'est pas un mendiant qui me fera louper ma station. Je lui aurai donné une petite pièce avant.

Contribution du : 07/11/2022 17:58
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Re : Le dernier ciel de Lucinda
Organiris
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Oui, il me semble que Torga est traduit en français.
Novos contos da montanha
Je suppose que la traduction de l'oeuvre est littérale : nouveaux contes de la montagne.

Peut-être te méprends-tu sur ma façon de m'interroger sur Lucinda. Oui, on sait qu'elle a perdu un enfant. Mais cela ne (me) suffit pas. Car après tout, ça arrive à beaucoup de gens.
Les choses cachées le sont parfois à la faveur d'événements dramatiques, des relents d'histoires du passé, etc.
Parce que si tu me dis Lucinda a perdu un enfant et donc s'est terrée toute sa vie, je dis que non.
Des éléments de la famille le savent, ou alors seulement elle, enfin, tu comprends ce que je veux dire.

Merci du retour !

Contribution du : 07/11/2022 18:23
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Re : Le dernier ciel de Lucinda
Visiteur 
Bonjour Fogo,

oui, invariant, ou fil d'Ariane ou fil rouge.

Bravo pour votre nettoyage de texte en direct. Une masterclass.
Vous voilà fin prêt pour une télé réalité littéraire

J'espère lire un autre de vos textes.

Contribution du : 07/11/2022 18:27
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Re : Le dernier ciel de Lucinda
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Ah ! vous vous êtes inspiré d'une histoire vraie. Vous avez vraiment rencontré cette famille et Lucinda n'est pas un personnage de fiction.
Je n'avais pas compris cela...
Vous avez quand même un peu romancé ?
Par exemple, la scène où elle sort en flamme, c'est une vraie rumeur ou c'est le fruit de votre imagination ?

Contribution du : 07/11/2022 19:03
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Re : Le dernier ciel de Lucinda
Visiteur 
Angieblue

Tout d'abord, merci de vous intéresser à ce texte.

Ah ! vous vous êtes inspiré d'une histoire vraie. Vous avez vraiment rencontré cette famille et Lucinda n'est pas un personnage de fiction.
Je n'avais pas compris cela...


Oui, mais uniquement par fainéantise :) Ça fait beaucoup moins de choses à inventer. C’est toujours ça de boulot en moins.
Cela n’a pas la moindre importance, il me semble. Je ne crois pas trop aux histoires sorties totalement de nulle part et ça n’a rien à voir avec un quelconque voyeurisme. J’ai même l’impression que cela pourrait faire de mauvaises histoires, mais je me trompe peut-être. Même si cette histoire-ci sert de support à un propos, mon plaisir dans l’écriture réside avant tout dans la restitution d’émotions, avant même la narration de faits ou la démonstration d’une thèse.

Vous avez quand même un peu romancé ?

Difficile à estimer, mais je dirais que le ratio autobiographique devait se situer entre 70% et 80 %.

Par exemple, la scène où elle sort en flamme, c'est une vraie rumeur ou c'est le fruit de votre imagination ?

Le fruit de mon imagination.
Mais il y a tout de même une chose à laquelle je tiens : tout ce qui ne s’est pas produit n’est pas pour autant mensonge ou invention. Je pense en particulier à cette scène dans laquelle le narrateur va vomir à la source. Je n’ai jamais cru voir bouger les tentures de la chambre de Lucinda, je n’ai jamais vu Lucinda et je ne suis jamais allé vomir et pleurer à la source. Pour autant, ce n’est pas de la fiction, ce n’est pas du mensonge. Appelons ça la transposition littéraire des émotions que je ressentais alors. Et je n’ai jamais bu sec un verre de cette aguardente. Un tord-boyaux de 70° distillé en cachette, vous pensez-bien ! Serais-je encore là pour l’écrire ? :) Mais j’étais alors tellement abasourdi et tétanisé que j’aurais peut-être pu le faire sans rien sentir. Si j’étais encore plus fainéant que je ne le suis, j’aurais juste écrit que j’étais abasourdi et tétanisé :) Ça se fait assez souvent, je crois. Disons que je ne suis pas fainéant à ce point-là :)

Le fils de Lucinda n’était pas non plus enseveli sous le lit, mais psychologiquement, il en était pourtant bien ainsi, du moins tel que j'ai reçu et admis l'histoire de Lucinda.

Enfin bref, je pense inutile de chercher à savoir vraiment ce qui est autobiographique et ce qui ne l’est pas car si l'on peut inventer pour dire la vérité, la juxtaposition d'éléments autobiographiques n'en fait pas pour autant une histoire vraie, ne serait-ce que par le fait qu'ils sont vus par les yeux de l'auteur. C'est une vérité parmi d'autres. En existe-t-il une seule objective ? Par la sélection des événements qu'il relate, même s'ils sont individuellement réels, l'auteur peut orienter la réalité du récit, même de bonne foi. Et puis, ce que l'auteur a écrit n'est pas forcément ce que le lecteur lit. Tout cela me semble diluer tellement la véracité des choses que le caractère autobiographique ou non, partiel ou total, m'apparait comme un matériel d'écriture parmi d'autres.

Ce qui m’intéresse, en tant qu’auteur de ce texte – et je sais que vous êtes aussi auteur – c’est de savoir comment vous l’avez reçu. D’après votre commentaire, plutôt bien, et même très bien, dirais-je, puisque vous y avez trouvé à peu près tout ce que j’avais voulu y mettre. Vous m’avez comblé.

Ça faisait longtemps que je n’avais plus eu un lecteur sous la main, alors me permettez-vous de vous poser aussi quelques questions ?

1. Vous êtes-vous sentie encouragée ou du moins autorisée à aimer les personnages de ce texte ou plutôt guidée vers une défiance, voire un rejet de ceux-ci ?
2. Avez-vous senti le « je » narrateur intégré à l’histoire, y vivant des émotions parmi les autres ?
3. Avez-vous senti que l’auteur tirait les ficelles de ses personnages, qu’il les emmenait là où il voulait qu’ils aillent ?
4. En quoi ou par quoi pensez-vous pouvoir juger objectivement ce texte ?

Contribution du : 08/11/2022 01:56
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Re : Le dernier ciel de Lucinda
Visiteur 
Fogo : « Je crois que c’est la première fois que je prends le risque de l’hermétisme. Ce n’est pas la première fois que j’introduis une allégorie, mais je le faisais toujours en utilisant le signifiant à la fois dans son sens allégorique et dans son sens premier, de sorte que le texte puisse être lu sans le décodeur. »

L’ours est le signifiant de l’allégorie, l’image qui concrétise le concept ou l’idée abstraite qui se cache derrière lui. Mais une figure du discours est faite pour être dénouée, sinon elle ne sert à rien, pire, elle gangrène, elle pervertit le message qu’on veut faire passer. Si le lecteur ne comprend pas que la faucheuse est l’allégorie de la mort, alors autant faire faucher le champ par une paysanne joviale et boulotte. Ne pas pouvoir identifier le signifié c’est retirer au texte sa substance sémantique, et donc une grande partie de son universalisme. Cela se restreint alors au seul plaisir autocentré de l’auteur, dont on imagine l’onanisme dans une bulle qu’il a fait blinder. Si Picasso avait trop complexifié ou trop intellectualisé les symboles graphiques de Guernica, son tableau n’aurait jamais dépassé la sphère des combattants républicains qui le lui avaient commandé.

Tout ça pour dire qu’après vos explications, je suis heureux d’avoir identifié le signifié qui se cache derrière l’ours : la crise climatique. C’est vrai qu’avec un peu plus d’attention j’aurais pu être guidé par cette phrase : « … la source d’Avozinha avait été souillée, mais je me réjouis pour Albano qu’il n’ait vu de l’ours que son ombre. » Le rapprochement semble ici évident entre la source souillée et l’ours.

Je suis heureux aussi que vous ayez développé en forum la dimension apocalyptique de votre récit. J’aime avoir les mêmes cartes que l’auteur pour commenter son texte. Sortir du texte en me fourvoyant, en pensant que Lucinda est une sorcière, puisqu’elle rit sous les flammes, ne m’intéresse pas, dans la mesure où ce n’est pas ce que vous avez voulu suggérer. Vous, vous nous expliquez que peut-être elle retrouve ainsi la part d’humanité qu’elle avait perdue depuis quarante ans. Et bien c’est ça qui m’intéresse, parce que maintenant je suis à égalité avec vous pour prendre part à votre réflexion, à votre idée fictionnelle, et juger si elle renforce le récit. Au milieu des flammes Lucinda devient une héroïne tragique qui bascule dans une mort hallucinée, comme la délivrance d’une aliénation obsessionnelle qui aura duré quarante ans. Elle crie sa joie.


Fogo : « Pourquoi diable n’ai-je pas nettoyé ce texte un peu plus sérieusement avant de le proposer ? »

Je lis en ce moment Londres, après Guerre, deux romans de Céline, disparus pendant la guerre de 40 et restitués aux héritiers en 2021 par le journaliste qui les détenait. Ces textes n’ont pas été nettoyés par Céline, on lit donc une matière brute, un peu comme celle que vous semblez regretter d’avoir livrée à vos lecteurs. Dans un cas comme dans l’autre je m’en accommode très bien :))

En tout cas, bravo pour votre masterclass, comme dit Dupark. Vous savez, je suis resté très scolaire, et quand j’ai le choix de plusieurs éditions, je choisis toujours celle qui s’accompagne d’une explication de texte :) Cela me permet de comprendre le cheminement de l’auteur et d’apprécier ou non le traitement de sa matière. Lire Les Fleurs du mal en tournant les pages de la biographie de Baudelaire, c’est pour moi approfondir le sens, la beauté, mais aussi l’opportunisme de sa poésie.

J’espère avoir l’occasion, en passant, de découvrir votre prochain texte.
Bellini

Contribution du : 08/11/2022 11:33
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Re : Le dernier ciel de Lucinda
Visiteur 
Citation :

Fogo a écrit :
Zoe

Dans votre commentaire, c’est le mot bienveillance qui m’a le plus touché. Je pensais développer ceci, mais je n’en finirais pas et je crois que c’est déjà suffisant.

Concernant l’ours et pour ne pas alourdir cette page déjà bien chargée, puis-je vous proposer de trouver la réponse dans ma réaction au commentaire de Bellini ?

Je ne vois aucun texte de vous au catalogue. Dommage, j’aurais aimé vous remercier en en commentant un. Mais j’ai lu d’autres commentaires de vous. Je suis flatté que vous en ayez laissé un sous ce texte-ci.


C'est vraiment la bienveillance du narrateur qui imprègne tout le récit ! Jamais dans le jugement, sauf peut-être quand il s'en va vomir dans la source, et encore que là il s'agit plus d'incompréhension que de véritablement juger ceux qui ne font rien pour Lucinda.

C'est tout en votre honneur, mais ne vous inquiétez pas pour les remerciements, vos explications de texte ici même suffisent largement. Aucune de mes productions n'est au programme, pour la simple raison que depuis longtemps c'est la panne sèche côté écriture ! Je me rattrape en commentant, espérant qu'un jour cela m'aidera à retrouver le chemin de la fiction ou de la poésie.

Je rejoins Bellini dans son explication de l'allégorie ''Ours'' ! Il répond parfaitement à mon interrogation sur le sujet.

Par jeu (c'est toujours intéressant le jeu !) je répondrais aux questions qui ne me sont pas posées :
je vous invite donc à relire mon commentaire. Ce n'est pas du Bellini ou du Louis dans leurs analyses à couper le souffle, mais vous y trouverez suffisamment de matière pour regonfler un peu cette confiance qui semble vous faire tant défaut.

Deux réflexions pour terminer : j'apprécie l'histoire du rocher finissant sa course en bonne place de témoin privilégié dans l'hôpital moderne. Le fameux fil d'Ariane de l'histoire, comme je le disais et que Louis développe avec brio ! Tout comme j'avais cru comprendre que le fils enseveli sous le lit de Lucinda n'était qu'une image symbolique, mais je suis contente que vous le confirmiez ! ^^

Continuez à nous enchanter, ce n'est pas tous les jours que l'on peut lire une écriture de cette qualité !


Zoé, amateur de biographies romancées

Contribution du : 08/11/2022 12:21
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Re : Le dernier ciel de Lucinda
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Merci Zoe pour votre sympathique interpellation, mais ne me rapprochez pas trop de Louis, ça pourrait le vexer :) Louis est unique. Louis est un philosophe, un sémiologue, un herméneute qui vous déshabille sans vous toucher. Dans la foulée de Me Too les femmes modernes raffolent toutes de lui. Il laisse peu d’espace aux autres. Je ne vois guère que Fogo pour lui donner la réplique. Aussi, je vous conseille de vous manifester rapidement si vous avez encore quelque chose à dire, parce que j’ai peur que sa réponse à Louis ne nous expulse de leur monde.

Fogo et Louis

J’ai lu tous vos commentaires, Zoe, avec un appétit croissant. J’ai une liste assez réduite de commentateurs. Je les lis en priorité, bien davantage que les auteurs :) Vous dites être en panne sèche côté écriture… Essayez de nous envoyer un post-it de 5000 caractères. Ça ne fait jamais que trois pages, environ le quart d’une explication de Fogo :)
Vos ongles me plaisent, ne les limez pas.

Bonne inspiration à tous.
Bellini

Contribution du : 08/11/2022 14:55
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Re : Le dernier ciel de Lucinda
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Zoe

Au sujet de l’ours, j’allais répondre à Bellini que s’il n’a pas besoin de gratter ce qu’il lit, c’est que ce n’est pas de la poésie, mais je serais quand même de très mauvaise foi et ce serait surtout vous faire offense, ce que je ne me pardonnerais jamais.

Bon, eh bien, pour une prochaine version de ce texte, je propose donc de restituer cet ours au zoo dont il n’aurait jamais dû sortir.

Et ne vous inquiétez surtout pas au sujet de votre commentaire, je peux vous le réciter par cœur et en verlan.

J’ai pris congé de mercredi à vendredi, ce qui me laisse au total cinq jours pour préparer ma réponse à Louis. Je vais essayer de pas déborder. J’ai envoyé un MP à Nico pour lui demander combien de teraoctets il lui reste.

Contribution du : 08/11/2022 17:39
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Re : Le dernier ciel de Lucinda
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Ben moi j'ai pris une semaine pour vous lire.

Bellini

Contribution du : 08/11/2022 17:47
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