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LE PRISONNIER PARLE - Remerciements & EXPLICATIONS !
Chevalier d'Oniris
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01/11/2016 10:00
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Chers confrères,

Je lis depuis le début de la matinée avec plaisir vos commentaires. La courtoisie m'oblige naturellement à remercier le comité de lecture et les évaluateurs de bien vouloir encore un peu accepter mes charges poétiques.

Neuf commentaires en quelques heures, cela est un témoignage que ce texte remue. Qu'il ne laisse pas de marbre. La parole de mon prisonnier agace décidément certaines et certains d'entre vous. Permettez-moi d'en rire, en ce sens que, comme le rappelle justement Brume (que je remercie au passage ; elle est à peu près la seule, peut-être avec Proseuse, à avoir saisi l'ambition et la poétique de ce texte), c'est un prisonnier qui parle.

Ce n'est pas Hadrien : ce n'est pas moi. Je sais que je fais encore des études littéraires mais, bon dieu, n'avez-vous jamais su distinguer l'auteur du narrateur ? Ce sont des fondamentaux en herméneutique. Il n'y aurait aucun intérêt à attribuer à tous les poètes l'authenticité philosophique de leur écriture ; l'auteur a ce pouvoir d'écrire sans mettre la totalité de sa conception du monde et du réel.

Je vais donc remettre quelques pendules à l'heure. Méfiez-vous, je suis bien réveillé.

> TheDreamer : pour un rêveur, je te trouve bien trop près du texte. L'imaginaire, substance psychique, est l'antonyme du réel, substance autonome et physique. A partir de là, l'écriture poétique se détache du caractère de vraisemblance ou bien de vérité du monde. Les exigences poétiques sont différentes de celles du monde et du réel.

Tu parles de l'évidence : tu n'as alors, je te le dis droit dans les yeux, avec la prétention de mes vingt ans, strictement rien compris à la poésie. Les évidences sont des démones chez les poètes ; on fuit les évidences, les conceptions toutes faites de toute esthétique et de toute idée. "Bien évidemment que si" : la certitude est mauvaise conseillère en matière de jugement poétique. L'on ne propose que des hypothèses de lecture - je repense à mon attitude lorsque je commente sévèrement des poèmes sur Oniris ; je devrais en effet davantage marquer le caractère spéculatif de toute réflexion poétique - lorsque l'on discute de poésie. Quel est ton droit de contester ce que MON prisonnier dit ? Qui es-tu ? Tu es le lecteur et il est l'énonciateur. C'est ce que je dis moi-même que tu peux contester. Pas ce que mon prisonnier dit. Il a la parole, parce que je l'ai décidé ; à toi de distinguer ce que pense mon prisonnier et ce que je propose en matière de discours poétique. C'est visiblement un échec.

Je ne pense pas comme mon prisonnier : il est prisonnier et considère qu'il n'y aucun poème bien écrit, ni bien mal écrit. Il propose soit de considérer que tout poème est un échec, une tentative sans réussite, soit de juger que toute forme poétique est exclue, d'une manière immédiate, de l'appréciation esthétique. Je considère personnellement, comme toi, qu'il y a des poèmes tout à fait mauvais et qui ne mériteraient pas d'exister (il faudrait que j'aille voir les tiens, du coup !). Je suis particulièrement sévère en terme de jugement poétique, et je l'assume. Mais on ne peut reprocher à un personnage littéraire - ici au narrateur - de penser ce qu'il pense ! Bref. Ta réception m'a surpris, tant tu m'as semblé confonde mes idées et ma personnalité d'avec celles de mon prisonnier. Merci quand même.

> Donaldo75 : qu'est-ce que tu ne comprends pas dans l'expression écriture automatique ? Ce serait de la mauvaise foi que de considérer qu'un poème automatique ne puisse pas aller dans tous les sens ! Jouons à ton jeu,

- un catalogue de vers maladroits et un peu torturés : c'est en effet une variation littéraire autour du malaise et de la torture psychique. Bien joué. Tu trouves le narrateur heureux et à l'aise dans ce monde-là, toi ? J'ai plutôt l'impression qu'il essaie de s'exprimer, bon gré mal gré, et que s'échappe de sa bouche fétide une tentative de cri ; un cri ; une équipée dans le malaise.

- le trou noir : une route bien propre et bien agréable à pratiquer n'aurait aucun intérêt littéraire et poétique ; soit tu es imbécile, soit tu me nargues. Les premières intuitions sont souvent les meilleures. Prudence.

- un collage ubuesque, aléatoire : oui, c'est le principe de l'écriture automatique ; chercher de l'aléatoire, du non-significatif, de l'implicite et de l'immédiateté. Laisse Ubu tranquille ; relis Jarry et il te sourira à la gueule.

- des vérités premières et leur tonalité : le prisonnier est en effet présomptueux, sûr de son jugement, mais en même temps démuni et en malaise total devant le réel ; peut-être est-ce le paradoxe de tout homme démuni - la fierté d'être, la vie n'étant ni finie ni passée et simultanément la grande tristesse du malaise ontologique -.

Pas grand chose de très portant dans ton appréciation littéraire. Dommage.

Pour te répondre plus sérieusement sur l'épineuse question de la ponctuation : tu prends, à juste titre, le même parti que Ph. Soupault sur l'enjeu littéraire et poétique de la ponctuation (la ponctuation étant une indication logique, la supprimer revient à donner un obstacle, une liberté de plus dans l'herméneutique du poème automatique. Je ne suis pas d'accord avec cela, puisque je crois que l'on peut côtoyer les Enfers avec de la ponctuation ; elle peut fatiguer, alourdir, perdre le lecteur parce qu'elle peut mal orienter son jugement et sa lecture du texte. La ponctuation est chez moi plus intuitive qu'autre chose. J'ai écrit ce texte en environ trois minutes - pas plus - : tu crois vraiment qu'en si peu de temps, j'ai pu réfléchir à l'utilité (ou non) de la ponctuation dans l'écriture automatique ? J'écris rapidement à l'ordinateur, et l'usage de la ponctuation est chez moi intuitif).

Merci néanmoins de ton commentaire qui, au fond, n'était pas si inintéressant : tu utilises une expression amusante ; des vers hétérogènes. Eh bien voilà ! C'est de l'hétérogénéité ; peut-être parce que j'abhorre l'uniformité ?

> Proseuse : j'ai l'impression que tu rêves tout le temps devant mes poèmes jusqu'au petit matin et que la misère serait moins pénible quelque part ailleurs. Tu m'enivres sans aucun remord, et le cœur libéré, en te le chantant très fort : merci de ta liberté.

> Grange : plaçant en effet la poésie sous l'égide rimbaldienne, semant un peu du blé de Rimbaud dans le poème, je peux aisément comprendre qu'on s'épuise, à un moment donné, de mon goût pour Rimbaud. Tu commets néanmoins une injonction paradoxale : soyez un bateau ivre et naviguez librement ... Les injonctions m'amusent. Merci de ta bienveillance.

> Bipol : je te laisse jubiler et je te prie de bien vouloir accepter mon grand sourire d'un gamin de vingt ans devant la satisfaction et la liberté.

> Papipoet : l'expérience parlerait ? Soit. Encore une fois, je ne veux pas qu'il y ait de méprise dans l'interprétation de ce poème : c'est le prisonnier qui parle, pas moi. Et il est difficile de reprocher à une création poétique de dire ce qu'elle veut dire. Je ne sais si mon poème est bien écrit, mais je sais qu'il a la liberté d'être acceptable. C'est une dune peu fréquentée, la liberté de ton. C'est une écriture automatique faite pour ce site-là, chose que je n'avais jamais réalisée ; c'est une expérience, et l'idée était de voir comment mes confrères allaient réagir. Ne soyez pas, mes chers confrères, surpris de mes sèches réactions : vous avez de l'exigence, j'en ai aussi. Merci de ta discrétion en tout cas.

> Alcirion : j'accepte volontiers, mais en rougissant, l'analogie baudelairienne. Mon personnage est en effet assez péremptoire, comme je l'ai déjà rappelé, dans ses affirmations poétiques. C'est une sorte d'art poétique. Il reste prisonnier de ses idées et d'une âme en authentique souffrance ; c'est une somme théorique et humaine. Le texte est, je te rassure, automatique. Trois minutes ont suffi : je ne suis pas intervenu sur le texte après. D'où l'impression de condensation du poétique, de l'humain et de l'humaine confusion. Mais l'idée n'était en effet pas d'impressionner le lecteur. Je ne crois pas que ce soit tout à fait mon genre. Merci de ton prudent et généreux commentaire.

> PIZZICATO : l'écriture automatique est en effet un genre difficile, avec ses codes (explicites mais surtout implicites), et je conçois évidemment que mes chers collègues aient du mal avec ce genre-là. Tout comme, par exemple, j'ai du mal avec toute forme de métrique poétique (je suis pourtant habitué à la commenter, à en proposer une interprétation plus ou moins claire ; mais ce ne sont là que quelques compétences littéraires).

Quant à la jeune fille indigne : oui, quitte à cracher sur la poésie, autant juger que c'est une pute. Je suis un mac', et cela me plaît bien au fond. Merci de ta légère indignation !

> Brume : pas de commentaire à te faire. Beaucoup trop de générosité ! Un bad boy romantique : ça me séduit, tu sais ! Merci.

Chers confrères, vous voyez que mes réactions ont été sportives mais au fond tendres et inexpérimentées ; l'écriture automatique est un exercice difficile pour tout le monde ; la poésie ne sera décidément jamais défendable, et cela me plaît bien ! Nous seront toujours des bandidos (merci la série Narcos...).

Amitiés,
Hadrien.

Contribution du : 18/09/2017 13:10
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Re : LE PRISONNIER PARLE - Remerciements & EXPLICATIONS !
Maître Onirien
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Salut Hadrien,

Puisque les autres, ceux qui ne sont pas admiratifs devant ton œuvre, sublime forcément sublime, sont à coup sûr des neu-neu, je vais te répondre gentiment, dans la mesure de mes moyens. Peut-être que les autres neu-neu réagiront également. Après tout, c'est l'objectif d'un forum.

"qu'est-ce que tu ne comprends pas dans l'expression écriture automatique ?"
J'ai bien compris; relis mon commentaire.

"Ce serait de la mauvaise foi que de considérer qu'un poème automatique ne puisse pas aller dans tous les sens !"
Je n'ai jamais dit ça. Je n'ai pas aimé, c'est tout.

"Jouons à ton jeu"
Je ne joue pas.

"Pas grand chose de très portant dans ton appréciation littéraire."
Un peu comme dans ton poème, en fait.

"Dommage."
Je ferai mieux la prochaine fois. Du moins, j'essaierai, promis.

Donaldo

Contribution du : 18/09/2017 14:04
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Nous sommes les acteurs
Témoins d'un nouvel idéalisme
Dans le théâtre extrémiste
(Dirk Polak)
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Re : LE PRISONNIER PARLE - Remerciements & EXPLICATIONS !
Visiteur 
Bonjour Hadrien,

Grand merci à toi pour tes mises au point sur les commentaires venus saluer ton poème.
En réalité, puisque mon commentaire est né en l'E.L , je n'avais évidemment aucune idée de l'auteur et je n'ai même pas soupçonné un instant que ce fût toi !

Bref ! Je veux bien entendre — lire — tes explications sur la genèse de ce poème placé sous le signe de Rimbaud mais en ce cas permets-moi de critiquer l'exergue qui donne un faux-éclairage sur le texte.
Tu aurais gagné en clarté — selon moi — à te réclamer de la technique utilisée à merveille par Julien Gracq, et qui donne titre à l'un de ses ouvrages, à savoir En lisant en écrivant [sans virgule je le précise]. C'est également devenu le titre d'une collection chez Corti.

Le tout n'empêche pas l'écriture automatique mais au moins l'itinéraire est fléché pour le lecteur lambda.

Merci en tout cas pour ce partage que je n'ai peut-être pas apprécié à sa juste mesure mais par souci d'honnêteté je vais laisser mon appréciation initiale faute de quoi on pourrait me soupçonner de complaisance

PS: je t'envoie par ailleurs une question de toute autre nature en MP

Amitiés

Grange

Contribution du : 18/09/2017 14:19
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Re : LE PRISONNIER PARLE - Remerciements & EXPLICATIONS !
Maître Onirien
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23/08/2011 10:14
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moi j'en ai quatre fois plus mais ça ne change rien à l'affaire parce que
cette phrase la première remet en cause toute forme de commentaire scolaire, cela remet aussi en cause le fait qu'un texte soit publié ou pas, car le comité va se basé sur quoi, alors je jubile

Contribution du : 18/09/2017 15:14
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J'aspire à la tranquillité
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Re : LE PRISONNIER PARLE - Remerciements & EXPLICATIONS !
Maître Onirien
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15/11/2008 09:48
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Bonjour HadrienM.
Dans votre réponse à PIZZICATO vous dites :
" l'écriture automatique est en effet un genre difficile, avec ses codes (explicites mais surtout implicites), ..."
Serait-il possible d'avoir un éclairage sur ces "codes" ?
Si ma question vous paraît stupide excusez-moi mais nous sommes ici sur un site d'amateurs c'est pourquoi j'ose la poser.
Pardon Grange ... je n'avais pas promis de ne plus poser de questions stupides

Contribution du : 18/09/2017 16:10
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J'aimerais être esprit pour traverser l'espace et modeler le temps, à jamais, à l'infini.
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