Hello Gouelan,

Juste un petit mot pour briser le silence de celles et ceux qui ont aimé ce texte.



Don

Merci Donaldo pour ton intervention, ça fait du bien de briser le silence ;)

Merci également Sidoine pour votre commentaire.

Je comprends ce que vous voulez dire, et en même temps, non ! Je ne suis pas d’accord.

Comment évoquer l’islamisme radical sans revêtir ces fanatiques de ce qu’ils portent pour mieux se fondre dans la religion qu’ils salissent ? (Idem pour les prénoms des hommes en barbe.) Ils n’en ont évidemment que le costume, pas l’âme. Pour les prénoms des filles, je me suis déjà exprimée ci-dessus.

Pourquoi donc ne pourrais-je pas ancrer cette histoire près de la baie du Mont Saint-Michel avec son archange, son horizon immense, ses prés salés… ? De peur de montrer du doigt ? Il faudrait dire que cela se passe dans un lieu, dans une société vierge d’histoire, d’art, de culture, pour rester neutre. Il faudrait effacer, gommer les aspérités ?

À force de ne pas oser dire, on ne dit plus rien. À force de ne pas dire les mots, d’en chercher d’autres pour n’offenser personne, de mettre des filtres sur les images, on tait les dérives. On ferme les yeux sur les souffrances des autres, ceux qui sont loin. Nos semblables, pourtant.

Oui, Sidoine, j’aurais pu, par exemple, donner la parole et le geste à des extraterrestres, inventer de nouveaux mots, une autre idéologie, la détacher de notre réalité. Mais mon message serait resté le même : dénoncer les pouvoirs totalitaires religieux ou pas, l’emprise qu’ils ont sur les femmes. (On peut imaginer que ce serait l’inverse, une emprise sur des hommes, les forçant à se couvrir des antennes aux palmes, par exemple.) On peut l’écrire sous un autre soleil, mais le sens ne changera pas.

Accentuer la dystopie aurait rendu ma nouvelle plus universelle ? J’avoue que l’exercice me tente. Mais, pour moi, la lutte contre la violation des droits humains, contre la barbarie EST universelle. N’importe quelle religion du monde peut mener à ces dérives. On est libre de choisir la scène où on campe une histoire. Ma plume est libre et ne cherche à offenser personne. Elle ne cible que les monstres, mais, hélas, eux ne ressentent rien.

Ce n’est pas l’islam et les musulmans qui sont visés dans cette dystopie, je le répète, ce sont les extrémistes qui n’ont rien de religieux, des bêtes de sang, des affamés de violence et de pouvoir !

Pouvoir et religion ont toujours été associés, car ils partagent la même volonté de contrôler, pour les premiers les hommes et pour les seconds les âmes. Les religions ne sont rien d’autres que des croyances.
Il y a plusieurs chapelles musulmanes, (font-elles amies – amies ?), les Wahhabites, les Sunnites, les Chiites, les Salafistes, etc., alors qu’il n’y a qu’un seul Coran, que je n’ai pas lu, bien sûr, comme je n’ai lu ni la Torah, ni la Bible. Je puise ma spiritualité ailleurs. Il y a aussi plusieurs chapelles catholiques qui se sont gentiment « côtoyés » au XV° siècle et je ne connais pas bien, pour ainsi dire pas, les chapelles judaïques. Je pense que la liberté des femmes est un combat depuis des siècles et des siècles, sous toutes religions et sous tous régimes politiques (il est vrai qu’en Afghanistan ou en Iran, par ex, elles ont du boulot, je crains aussi sous le régime Trump qui n’a pour religion que l’appât du gain, et non celle de la liberté (cf IVG, LGBT…). mais qui, dit-il, a été sauvé par Dieu lui-même à Méridian).
La question à se poser est : c’est quoi l’obscurantisme ?

Rebonjour Gouelan,

Merci pour votre réponse à mon commentaire.
Je ne souhaitais pas rentrer dans la polémique, mais seulement exprimer mon ressenti vis-à-vis de votre texte, dont j’ai beaucoup apprécié la sensibilité poétique sur un thème si douloureux.

Je comprends votre point de vue et le respecte. Cependant, il me semble que des expressions telles que « hommes en barbes » peuvent être malvenues, dans la mesure où l’on désigne souvent ainsi, à tort ou à raison, les musulmans extrémistes, dans un contexte où les amalgames vont bon train.

Par ailleurs, votre texte laisse peu percevoir l’ancrage spatio-temporel que vous avez précisé par ailleurs. J’entends bien que vous souhaitez dénoncer les choses telles qu’elles sont. Mais pourquoi, dans ce cas, ne pas nommer clairement les Talibans, plutôt que de recourir à une expression équivoque ? Et pourquoi ne pas développer un peu le paysage normand ou le contexte dans lequel l’action se situe ?

La référence à la burqa aussi peut prêter à confusion, dans la mesure où, selon les contextes, elle n’est pas toujours synonyme d’oppression. Les « hommes en barbes » sont ici décrits comme des monstres sanguinaires, ce que renforce l’image des postillons avec la sauce tomate. Cette image m’a semblé superflue, car trop manichéenne. Même les monstres ont une histoire. Quelques nuances ou précisions psychologiques sur ces hommes permettraient de mieux comprendre la genèse d’une telle violence, et de tenter de la désamorcer. Un cri n’a jamais arrêté la guerre.

Mais je le répète, ce n’est que mon avis. J’ai aimé votre écriture, et je trouve simplement dommage que certaines tournures puissent susciter des réactions de rejet, en raison de la violence qu’elles peuvent involontairement contenir.
Mon commentaire avait pour seule visée de ne pas heurter inutilement les lecteurs, tout en conservant la force de votre dénonciation et votre élan poétique.

Bien à vous.

Sidoine

Vu le nombre de nouveaux commentaires, je crois que le silence tend à se rompre.

N’est-ce pas ?

Je suis en phase avec Sidoine.
Je ne veux absolument pas envenimer une quelconque polémique, mais comme on parle ici de religion et de condition de la femme, sujets qui ne cesseront jamais de m'interpeler, je voudrais partager ceci avec vous :

À propos

Merci à Cristale, Damy, papipoete, Ornicar, jaimme, Donaldo et Sidoine pour vos commentaires approfondis. Merci Damy, pour le partage, il est précieux.

Un thème délicat, surtout quand on nous glisse des peaux de banane. Il faut garder son équilibre, ne pas perdre de vue ce qu'on a voulu exprimer : les vies volées, la liberté de choisir sa vie, de penser, de rêver.

J'ai noté les défauts que je pourrais corriger. Merci beaucoup.

On sait bien que nos mots ne tairont pas la violence. Elle fait partie de l'homme depuis la nuit des temps. On peut juste espérer que chacun se pose les bonnes questions, sans attendre les réponses sur les seuls réseaux sociaux. Lire, sans œillères, écouter la VIE, penser à l'autre, à ce qu'il subit, à ce qu'on ne voudrait pas qu'on nous fasse.

On se sent tout de même moins seul en partageant nos pensées, surtout quand l'actualité mondiale nous oppresse.

Merci pour le retour, Gouelan,

Et même si nous ne sommes que des poussières d'étoiles dans le concert universel, cela ne nous empêche pas d'exprimer notre point de vue, n'est-ce pas ? Après, les avis divergents, les commentaires vindicatifs j'en passe et des leçons de sciences politiques à deux balles, tout ceci fait partie du jeu (parce qu'on n'est pas sur un champ de bataille dans le Donbass à se tirer dessus non plus) et ne doit pas amener les auteurs à baisser les bras.



Au plaisir de te lire sur une autre nouvelle (j'ai adoré tes extraterrestres).



Don

juste rajouter une petite couche, au sujet du Silence :
Tout ce qui est dit dans cette nouvelle, ne serait que Mensonge ?
Voici ce 8 Mai, 80 ans que Auschwitz était libéré par l'armée rouge...
" on ne savait pas ; on n'aurait jamais cru que cela puisse se passer, là derrière ces clôtures... " déclarèrent des villageois à qui l'on fit " visiter " l'endroit
le silence devait être très pesant