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Remerciements "Des femmes et des chaînes"
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Salut à tous!
Désolé de ne poster ce fil de retour que maintenant, j’ai été assez pris durant les derniers jours…

Un grand merci à tous ceux qui sont passés donner leur avis sous le texte « Des femmes et des chaînes ». Quelques éléments généraux à propos du contexte pour commencer :
Ce texte est (très librement) inspiré d’une histoire vraie. Je vis à Shanghai depuis plusieurs années, et il se trouve que madame Cox est actrice à ses heures ! Le projet de film sur la femme enchaînée lui a bel et bien été proposé. Elle a effectivement été contactée par la police (le dialogue avec le jeune policier est une retranscription assez fidèle de ce qu’elle m’a raconté, à quelques détails près). Le projet a effectivement été abandonné après que le réalisateur avait reçu un avertissement. La partie sur le festival et le directeur du 中宣部 est inventée (ma’ame Cox a bien participé à un festival comparable, mais c’était avec un tout autre timing. Elle n’a pas rencontré tant de célébrités et n’a pas l’intention de faire du cinéma sa carrière)

Le texte a donc été écrit avec plusieurs intentions en tête :
- Apporter un rendu honnête de la censure telle qu’elle est pratiquée en Chine. Les médias français aiment à peindre une image monstrueuse de la dictature chinoise, souvent exagérée, parfois carrément mensongère, pour fournir à son lectorat l’indignation dont il est friand. Je voulais ici rendre compte de ma seule et unique expérience directe de la censure en Chine (en dehors du Great Firewall). Expérience toute en politesse, sans heurts, sans larmes et déchirements. Personnellement, je trouve ça d’autant plus glaçant, mais c’est intéressant de contraster cet aspect avec les compte-rendu plus racoleurs et hyperboliques que j’ai souvent la tristesse de lire dans nos feuilles de chou.
- Ecrire un récit du renoncement et de l’impuissance. Dans les récits engagés, j’ai souvent le sentiment que les personnages sont trop héroïques, trop magnanimes, trop prêts à tout pour leur grand idéal, etc… Ici je voulais rendre compte du sentiment d’impuissance humiliante qu’un « gars normal » peut ressentir quand il est étouffé par une institution beaucoup plus grande que lui. On se débat un peu, et puis au final… Qu’est-ce qu’on va vraiment y faire ? Va-t-on vraiment risquer notre vie en société pour se rebeller ? Pour beaucoup d’entre nous qui se retrouveraient dans cette position, je suis convaincu que la réponse honnête serait non. Et c’est un personnage comme ça que je voulais écrire, qui « laisse ses rêves d’héroïsme sur le parquet », sans vraiment être passé par la case de la bataille glorieuse et des sacrifices poignants.


Neojamin : Merci beaucoup pour votre retour ! J’apprécie vos remarques qui m’aident à comprendre et analyser ce qu’il y a à améliorer. Je ne suis pas d’accord avec tout, mais c’est bien normal pour de l’écriture ! Petit retour point par point :
- Vous n’avez pas compris « bah » ? Bah….. Pas grave ! 😊
- « scrollant agressivement » : je comprends ce que l’expression peut avoir de troublant. Ça ne me frappe pas, mais je le changerai sans doute pour quelque chose moins susceptible de faire tiquer un lecteur.
- Vous trouvez que les expressions françaises dans la narration ne collent pas. Là pour le coup, je ne suis pas d’accord. J’aurais un peu mieux compris ce reproche dans le cadre d’un dialogue (même si je suis largement de l’avis qu’il faut assumer sa traduction française plutôt que d’essayer de faire « sonner chinois » ce que je trouve toujours maladroit ou caricatural). En revanche, dans la narration, je ne vois pas du tout de raison d’essayer de faire oriental ou de cacher son français. Il est clair pour tout le monde que le narrateur s’exprime en français, et il me paraîtrait assez impossible voire ridicule de prétendre le contraire. Je ne pense pas que le style de la narration soit tenu de se fondre dans le décor, ce sont deux aspects différents pour moi.
- «a pris l’habitude d’oublier vite» -> à la relecture, je comprends votre ressenti « bancal ». Je remplacerai par une autre formulation.
- «avec leur force à remuer le sol»-> là en revanche je n’ai pas du tout compris le problème si ce n’est que l’expression est peut-être un chouïa convenue. Mais sur la longueur du texte, ça ne me paraît pas excessivement dérangeant.
- « plus elle semblait s’affaisser, plus son dos s’arrondissait, plus elle se sentait grandie » -> ah bah non, l’association oxymorique est bien sûr voulue et ne me déplait toujours pas à la relecture. Je garde :p
- «Yun, c’est», pourquoi pas simplement Yun est ? -> parce que la deuxième version me paraît trop formelle et peu naturelle. J’essaye en général d’évoluer vers un style plus relâché. Si l’ensemble vous a paru plus formel, c’est plutôt ça que je m’attacherais à changer.

Je retiens surtout vos remarques sur la difficulté de suivre l’agencement du récit sous forme de longs flash-backs amenés par le déroulement de son fil d’actualité !
C’est quelque chose que je pressentais comme possible, mais en tant qu’auteur, c’est toujours ma plus grande hantise : je ne sais jamais trop à quel point je dois m’attacher à être clair sans verser dans le penchant inverse de l’écriveur qui prend trop son lecteur par la main. Zut ! Vous proposez que ça pourrait être en partie un problème de temps, et vous n’avez peut-être pas tort. J’ai fait le choix du passé composé (pour fuir le côté trop littéraire du passé simple), mais je me suis rendu compte en cours de route que je le trouvais beaucoup plus compliqué à manier avec précision.

Merci donc pour votre critique détaillée ! Je n’en partage pas toutes les réserves mais c’est bien naturel, et je vous suis reconnaissant de me donner plusieurs pistes d’amélioration !

**

Perle-Hingaud : Grand merci ! Ça me rassure que tu aies trouvé le fond terrible. À cause du parti-pris d’un récit plus réaliste et « honnête » sur la censure chinoise, je craignais au final que l’histoire ne paraisse trop faible. Même si, pour nous qui l’avons vécu aux premières loges, cette aventure a semblé particulièrement dérangeante dans sa paisible violence bureaucratique.
Je ne sais pas non plus si ça reflète la réalité du cinéma en Chine dans son ensemble ! Mais en tout cas, ça reflète assez fidèlement notre expérience anecdotique de la chose.
Je suis d’accord sur la forme du dialogue final qui est un peu bordélique ! Je voulais donner une impression, de brouhaha, pour les félicitations sans intérêt qui fusent de part et dáutre, afin de faire ressortir par contraste l’échange avec l’homme en gris. Comme un genre de tête-à-tête au milieu de la foule. Mais c’est vrai que la lecture ne se fait pas bien. J’ai déjà repris ce passage depuis la soumission du texte sur Oniris, pour garder la même idée en essayant d’offrir quand même une lecture plus fluide et claire.
Quant à l’aspect un peu dilué, j’ai un peu cette impression également. J’ai d’ailleurs une autre version élaguée en 25000 caractères, mais au final je préférais tout de même la version longue que j’ai choisi de poster malgré tout. Hm, peut-être le mauvais choix :p

Merci beaucoup de ton passage qui me fait bien plaisir 😊

**

hersen : Coucou hersen et merci beaucoup d’être venue poser ton avis sous le texte !
Je pense que tu as trouvé que le texte ne tapait pas assez fort par rapport au sujet. Et je peux comprendre ! Il y a sans doute plusieurs éléments qui entrent en jeu pour donner cette impression. D’une part, comme je disais, il y a une volonté de ma part de contraster le tableau trop souvent dressé d’une dictature sans merci qui broie ses citoyens comme des pions. Je voulais faire un truc qui colle plus à ma vision de la Chine, qu’á celle que nos médias aiment à faire passer, du coup je suis peut-être un peu en décalage avec l’image habituelle. D’autre part, comme c’est une anecdote personnelle, qui m’a touché de plus près, j’ai peut-être surestimé l’impact qu’elle aurait sur un lecteur extérieur ! Il aurait peut-être été bon d’en rajouter un peu pour convaincre quelqu’un qui n’a pas vécu la scène. C’est une piste intéressante et j’y réfléchirai.
Ah ! Pas d’acc’ en revanche pour ta remarque sur une possible transposition. D’une part, je ne pense pas que l’histoire se transpose facilement à un décor occidental sans organisme de censure politique, sans des modifications majeures de l’histoire. Le cinéma indé français en particulier est obsédé par les films engagés sur des scandales politico-sociaux et regorge d’œuvres à message frondeur (ce qui est une des grandes raisons pour lesquelles le cinéma français a la solide réputation d’être chiant à mourir partout à l’étranger 😂). Du coup, il faudrait vraiment changer beaucoup d’éléments pour arriver à une situation plus ou moins équivalente (la raison du blocage serait différente, les pressions ne seraient sans doute pas institutionnalisées au niveau gouvernemental, les enjeux légaux et sociaux seraient différents, etc…). Bref, pour moi ce serait une autre histoire.
D’autre part, quand bien même il serait possible de transposer à peu de frais, je ne pense pas que ce soit un problème. À quelques modifications près, aurait-on pu écrire dans un cadre purement français Le Cid ou Don Juan ? Sans doute, mais ce n’est pas le décor que les auteurs voulaient. Soit par caprice, soit parce que ça collait mieux à l’historique de leur mythe, ils ont choisi un cadre étranger pour leur histoire finalement assez universelle. Je pense que ça relève juste d’un choix qu’il nést pas forcément nécessaire de justifier trop lourdement. Moi je voulais raconter mon histoire en Chine (parce que c’est là qu’elle s’est déroulée), et je ne me suis pas senti obligé pour autant d’essayer de bourrer le texte d’éléments chinois.
Bref, merci encore pour ton passage et ces reflexions intéressantes. Comme souvent je pinaille mais ce sont des remarques judicieuses !


plumette : grand merci pour votre com !
Je suis content d’avoir pu vous amener dans cette chine exotique sans trop vous faire tiquer. Pas besoin de la connaître sur le bout des doigts pour suivre ce texte effectivement, je pense que l’histoire peut se suivre sans ça !
Je suis content que vous releviez le parallèle entre les deux femmes que le titre mettait en lumière, c’est un des thèmes implicites, notamment avec un symbolisme des chaînes qui revient autour de Liwei à chaque fois que la censure frappe.
Vous aves trouvé le perso un peu naïf et c’était une de mes craintes. Comme je le disais plus haut, je voulais écrire un personnage plus réaliste, impuissant, qui voudrait faire quelque chose mais qui est totalement démuni… Et qui n’a pas forcément non plus tout le courage des grands héros habituels. Je ne voulais pas du tout qu’elle apparaisse nunuche pour autant, mais j’avais peur de rendre cette impression. L’équilibre est difficile jauger, pour autant ! Vous regrettez qu’elle ne fasse rien de sa colère, mais c’est bien finalement toute la question que pose le texte ! Qu’auriez-vous fait à sa place ? Êtes-vous bien sûr que vous vous seriez dressée, seule contre la loi de votre propre pays, au risque de tout perdre pour un projet un peu utopique ? Je pense que nous serions nombreux à avoir ravalé notre colère…
Il est important aussi de noter que les Chinois sont en général très naïf vis-à-vis de leur propre système de contrôle. La très, très vaste majorité des Chinois n’a jamais directement fait face à l’oppression du Parti… Et on finit par oublier facilement que tout ce système de censure et de répression existe bel et bien, lui qui se fait si discret !
Vous suggérez aussi que quelques passages étaient dispensables comme l’avocat. Comme dit plus haut, je partage un peu cette impression, mais il m’est difficile de faire un choix… L’avocat par exemple, je tenais à le rajouter justement précisément pour montrer que Liwei a au moins essayé de faire quelque chose de sa colère, d’explorer des solutions plutôt que de se résigner immédiatement.

Merci beaucoup de votre passage !

**

Louis : Waouh ! Vous ici, à nouveau ! Je ne sais plus quoi dire, je rougis :p
Sincèrement grand merci pour ce très long commentaire que je lis comme d’habitude avec délectation. Merci de prendre le temps de décortiquer ces modestes textes avec tant de soin et de bienveillance !
Comme vous l’avez déjà fait remarquer sous des textes précédents, les thèmes du regard (cinématographique) et de l’image ressortent souvent naturellement sous ma plume. Ici, le cinéma est présent beaucoup plus explicitement et donne peut-être un peu de contexte sur les raisons qui me poussent à penser mes textes de plus en plus en termes de scènes !

Vous relevez l’allusion à Jacques Dutronc, qui pour m’avait paru un peu parasitaire de prime abord. Je ne l’avais pas voulue initialement, mais elle m’est apparue évidente en relisant. J’ai pensé à changer un peu la formulation pour que la référence soit moins flagrante (je crois que ma version courte commence par « 6h du mat, et déjà, Shanghai s’agite. » qui sonne au moins un tout petit peu moins proche à l’oreille). Cependant, au final j’ai préféré le garde tel quel parce que je trouve que ça sonne mieux. Je l’ai répété comme un refrain pour le clin d’œil et je ne m’étonne presque plus que ça ne vous ait pas échappé ! Le parallèle entre la chanson Française et le cadre Chinois ne me paraissait finalement pas inintéressant, et vous l’avez d’ailleurs développé et conceptualisé plus avant que je ne l’avais fait moi-même !
(d’ailleurs vous avez raison de le souligner : c’est amusant de noter qu’à 5h, Shanghai est encore assez morte ^^)

La teinte sépia que prend parfois la ville me fascine toujours, et je n’ai pas résisté à l’inclure dans la scène d’ouverture. Il y a dans plusieurs passages du texte une utilisation des couleurs un peu en décalage. Le sépia du huangsha est vraiment assez unique et très impressionnant, voire inquiétant les premières fois. Des allures de fin du Monde. Ça me paraissait coller avec l’ambiance, et introduire un contraste intéressant ave le confort de la chambre de Liwei avec sa lumière blanche. Confort qui représente peut-être un peu tout ce qui la pousse à faire le choix du renoncement.

Comme vous le dite, le texte explore l’histoire de Liwei et j’aime votre formule « Ainsi se refait-elle le film de son histoire ». Comme souvent, le procédé narratif sous forme de flashbacks est d’inspiration cinématographique (j’imaginais presque un fondu enchaîné du fil d’actualité virtuel, vers les souvenirs).
J’ai beaucoup apprécié votre description de l’importance de la démarche de Wang et Liwei, pour honorer leur devoir de mémoire à travers la force de l’image qui ré-actualise un drame passé.

Vous relevez aussi avec justesse le thème de la « fusion » entre Liwei et la femme qu’elle voulait incarner à l’écran, qui fera écho aux chaînes symboliques auxquelles Liwei devra faire face.

Je suis très content aussi de voir votre analyse de l’image du pouvoir, tout en finesse. Il n’écrase pas et n’oppresse pas avec une violence barbare : tout se fait de manière très civile et bien rangée, parfaitement respectable. Mais cela est effectivement à contraster avec le ressenti de la « victime » et les images tirées de ses craintes.

Liwei n’est effectivement pas entièrement cohérente dans ses emportements : le sujet sensible la touche de près et sa culpabilité à vif s’agace parfois sans justification parfaitement solide. Je voulais retranscrire ici ces petites colères un peu médiocres qui jaillissent parfois lorsqu’on en retient une autre, bien plus profonde, qu’on ne peut pas exprimer par manque de pouvoir.

Vous décrivez parfaitement le tableau que je voulais dresser du directeur ! Vous relevez même d’ailleurs le clin d’œil de la chaîne à son poignet. J’ai glissé plusieurs de ces petites références au cours du texte (les menottes qui pendouillent au bout de leur chaine sur le bureau du flic, la chaine que Liwei se passera elle-même autour du coup à la fin, après avoir fait son choix, etc..)

Enfin, je vous remercie beaucoup pour conclure sur le fait que, malgré son renoncement, Liwei vous est apparue comme « sensible, talentueuse, pleine d’humanité ». J’avais très peur au final d’écrire un personnage qui apparaîtrait couard et antipathique… Grand soulagement de voir qu’elle a su vous paraître attachante !

Un immense merci encore pour ces commentaires extrêmement réjouissants pour un auteur !

Contribution du : 21/04 14:25:41
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Re : Remerciements "Des femmes et des chaînes"
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Bonjour Cox et merci pour ces retours sur retours !

Je me sens toujours un peu mal à l'aise quand je découvre l'auteur.e d'un texte que j'ai commenté en EL... j'ai presque envie de le réécrire pour prendre en compte ce que j'ai lu de l'auteur.e en question auparavant... j'aurais dû mettre aboutie pour l'écriture et non convenable. Mais bon, ça fait partie du jeu. Merci de prendre mon retour avec autant de joie !

Je veux juste préciser que mon commentaire sur les expressions françaises n'est pas complet. J'ai un peu de mal avec l'usage des expressions toutes faites dans les textes, ça sent le réchauffé, le déjà-vu, et quand le texte me fait voyager vers d'autres contrées, ce sentiment est renforcé.

Pour le reste, il est clair que votre texte m'a perturbé dans certains de vos choix stylistiques, et c'est une bonne chose ! J'ai besoin d'être bousculé pour élargir mes horizons.

Au grand plaisir de vous relire,
Benjamin

Contribution du : 21/04 18:23:01
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Re : Remerciements "Des femmes et des chaînes"
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Meuh non Neojamin, aucun souci. C'est bien tout l'intérêt de l'EL et c'est pour ça que les commentaires reçus en anonyme sont d'autant plus précieux.
On devrait toujours être capable de séparer un récit de son auteur pour le bien juger (du moins c'est mon avis), et l'EL offre l'occasion en or pour ça. Ne vous inquiétez donc pas, et ne vous avisez pas de revenir sur votre avis après avoir découvert un nom ma foi assez anonyme! Le texte a bel et bien ses faiblesses et votre commentaire les reflète avec honnêteté mais sans dureté et je vous en remercie derechef :)

Contribution du : 21/04 18:35:58
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Re : Remerciements "Des femmes et des chaînes"
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Bonjour Cox,

En tout premier, le point de la transposition : j'ai dû mal m'exprimer car je ne pensais pas à une transposition du cadre de l'histoire, à savoir le cinéma, mais plutôt à des situations plus générales de pouvoir contre lesquelles (tu le dis fort bien) au bout du compte on ne lutte pas.
Ceci étant dit :
Je parle d'une ambiance glaciale que je ne trouve pas vraiment dans le texte, tandis que tu trouves qu'elle y est. Ce ne sont que des points personnels, donc qui ne donnent pas vraiment lieu à savoir si oui ou si non.
je pense qu'on trouve ce glacial dans des faits moindres, et c'est ce que je voulais dire. Par exemple s'il te manque un tampon sur l'un de tes nombreux papiers administratifs pour sortir du pays, mais tu sais qu'il n'en manque pas, le policier aussi le sait, mais le visage froid il examine encore et encore ces papiers, sur lesquels il y a ton heure de vol, et le temps passe et le chauffeur de taxi reste imperturbable, et le policier aussi, concentré qu'il est sur ces foutus papiers, et toi tu sais que tu dois aussi être imperturbable. Eux le peuvent, mais toi tu n'as pas appris ça. L'effort t'épuise et tu sais de plus en plus que tu vas rater ton avion.
Il n'y a derrière aucune histoire sordide comme celle de la femme enchaînée, mais tu es complètement soumis. Le pouvoir te tient.

En développant ici cette idée de fait moindre, je veux dire que s'il y a bien le sensationnel, contre lequel tu t'insurges, il y a bien aussi la vie courante.

Le détail de la chainette que Liwei se passe au cou, dont tu fais un parallèle : je ne sais toujours pas quoi en penser. Il m'a paru futile de prendre comme symbole un bijou pour représenter cette chaîne odieuse reliée à un gros collier de cuir (si je me rappelle bien cette hsitoire qui a défrayé la chronique). D'un autre côté, Liwei n'a plus d'illusion sur elle-même : elle est enchainée, le sait et mènera sa vie en fonction de cet état.
Je ne sais pas; (comme quoi, mes interventions sont de peu de poids...

Par contre, et je maintiens cette impression trop prégnante que j'ai eu en te lisant : l'occidentalité.

En tout cas, un grand merci pour cette nouvelle et ce retour !

Contribution du : 21/04 19:18:26
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