Jfmoods, fin limier de la poésie, a débusqué l'origine de cette gérardine. C'est effectivement en écoutant une chanson de Nicolas Peyrac que son titre, Un volet bat de l'aile, s'est figé dans ma tête accroché à l'image d'une masure.

Le fruit défendu porte l'image d'un amour interdit. Légale, impopulaire, raciste, génétique, maladie, sociale, religieuse, les raisons de l'interdiction sont multiples et variées. Ce sentiment se vit donc parfois discrètement, caché dans une grotte, une cabane, derrière un volet qui lui donne, surtout en souvenir, son odeur particulière mêlée à celle de la peur d'être découverts et du geste retenu. C'est ici, pour le narrateur se retrouvant devant la vieille façade grise, une histoire passée depuis longtemps, gisant sur le tapis couleur de rouille des feuilles mortes, tranchée en deux, qui n'a pu vivre et ne le pourra jamais. Le pré de l'asphodèle d'ailleurs rappelle ce lieu de la mythologie grecque où séjournent, un peu errantes, les âmes qui sans avoir fait de mal, n'ont rien fait de bien non plus.

Si le contrevent tend à disparaître au profit du volet, terme aux nombreuses significations, je remercie ma grand-mère de m'avoir appris la différence entre un contrevent et une persienne ou une jalousie.

Podium m'a fait beaucoup réfléchir. La diérèse, le sens actuel... Mais j'ai choisi ce mot pour sa proximité avec estrade, tribune, scène où la tourterelle se donnerait chaque jour en spectacle. Je n'avais pas pensé à reposoir qui me fait penser à perchoir mais sa connotation religieuse me paraît susceptible de mal coller au fruit défendu. Réflexion aussi pour podium pour ou podium à. N'ayant pas trouvé d'interdicition grammaticale, j'ai choisi en fonction du rythme et des sons.

Merci à tous pour vos lectures, vos observations, votre animation du site. Merci à tous les anonymes, merci à Marimay, Eclaircie, eskisse, poldutor, papipoete, Lebarde, Corto, Hananké, embellie, Alfin, sympa, Donaldo75, leni, emju, Cristale, Michel64, jfmoods, BernardG.

Bonjour Ange,

Merci pour vos explications qui m'éclairent maintenant sur le fonds de votre poème.
Je j'avais pas si mal compris finalement...

Bonne journée.

Bonjour Anje

Quel dommage que vous n'ayez pas mieux présenté votre texte :

l'incipit est primordial pour aider le lecteur dans sa compréhension.

Cordialement.

H

@sympa : Non, vous n'aviez pas mal compris. Il me semble d'ailleurs que personne n'avait mal compris. Peut-être simplement que l'image était un peu trop recouverte de feuilles d'automne.
Merci de votre retour et de votre excellente appréciation.

@Hananké : L'exergue est, pour moi, une pièce ajoutée au poème. Il peut être éclairant, intéressant ou râté, inopportun. Je ne l'ai pas jugé utile et, de plus, ne parvenais pas à le rédiger. Au final, j'ai le sentiment que ce fruit défendu a malgré tout été bien perçu et, même s'il est resté pour plusieurs un peu flou, n'a pas contaminé l'ensemble de la gérardine.
Merci pour votre avis.

Merci Anje pour ce retour.

J'ai lu quelque part : "une poésie est un tout dont l'écriture ne doit négliger ni le fond ni la forme." (merci Lebarde)

En plus de répondre parfaitement à ces exigences, vous maniez la métaphore avec une parfaite maîtrise.

Alors je réitère mes bravos et mes encouragements en souhaitant que votre troisième plume bien méritée repousse très vite.

Cristale

@Cristale : "Parfaite maîtrise" est un grand compliment. C'est vrai que je préfère aux descriptions directes les images suggérées. Mais çà ne fonctionne pas toujours. Certains sont plus sensibles que d'autres à l'insinuation ou aux métaphores qui sont plus ou moins biens dessinées dans un texte. Quelle magie lorsque la plume de l'écrivain et l'esprit du lecteur se retrouvent et qu'il n'est pas nécessaire de réécrire des pages pour expliquer vingt vers vains. Je crois qu'un grand auteur l'a dit bien avant moi.
Quant à la plume tombée, l'oisillon de la poésie que je suis continuera de gober des vers pour que son plumage soit plus solide à l'avenir.
Merci pour vos encouragements.

@Miguel : merci pour votre passage près de mon Contrevent. Fatalement m'a plu par son idée de la mort inéluctable qui arrive lentement mais je conçois que le mot est un peu usé dans la prose quotidienne. Flatté par votre appréciation, merci.