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Retour sur "En éraflant la plaine"
Chevalier d'Oniris
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06/05/2023 18:13
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Merci à ceux qui ont commenté ces hexasyllabes.

Donaldo75 a vu juste quand il écrit que mon poème « a demandé du travail… ». En effet, deux premières versions avaient été refusées avant que la troisième ne soit publiée par Oniris – sans compter une quatrième à lire ci-après et qui tient compte des derniers éléments critiques.

EtienneNorvins, trouvant anecdotique la chute, conclut avec humour « que le poème comme la Terre aurait peut être gagné à perdre sa queue... ». Une version ainsi écourtée me paraît parfaitement viable. Reste à en trouver le titre : « Couleurs du monde », « Couleurs » tout court ?

Gêné par le hiatus « pondu / Une » (vers 1 et 2), Ornicar suggère de remplacer « Une » par « Cette » ou « Notre ». Ces deux substituts proposés me gênent à l’écoute : sans doute parce que le « ette » de « Cette » est trop près du « ète » de « planète » et que le « tre » de « Notre » bouscule le « pl » de « planète ». En outre, ces deux substituts ajoutent du sens (l’un démonstratif, l’autre possessif) qui me paraît contextuellement inutile – et donc à rejeter. Quant au hiatus incriminé (et à condition de respecter une pause entre les deux « u ») il ne m’accroche pas à la lecture, en tous cas moins que les substituts proposés. Cela dit, ce hiatus, du fait qu’il chevauche deux vers, ne contrevient pas à la règle classique, et si j’ai déclaré « néoclassiques » ces vers, c’est en raison d’une rime irrégulière : « …éan » avec « …éant ».

L’expression « dès l’âge » (vers 3) a pu paraître obscure. Il convient, en effet, d’admettre qu’il existe un âge auquel une planète perd sa queue…

Afin d’éviter en outre la « pesante » présence du relatif « qui » dans le vers 3 (« Qui, dès l’âge a perdu ») , Ornicar propose « Dès l’aube, elle a perdu ». « L’aube » est du coup introduite et, concept fort, ne me paraît pas s’intégrer au fil (que vient faire l’aube dans cette histoire ?). Cela dit, ce vers ne me satisfaisant plus totalement, je l’ai retravaillé, et j’ai fini par y remplacer « Qui dès l’âge a » par « En route, elle a », qui me paraît plus simple, plus intégré au fil narratif (ponte, en route, puis gravitation) et plus léger au niveau sonore (dû entre autres peut-être à l’éviction du relatif « qui » qu’Ornicar trouve trop « pesant »).

« Enfin » (dans vers 6 : « Enfin multicolore ») fait « un peu cheville » d’après Ornicar. Pourtant ce « enfin » souligne l’importance du temps écoulé entre la perte de la queue et l’état multicolore : il s’agit en effet de périodes géologiques.

Pour le vers 17, Ornicar propose « Mais gris est le brouillard » (au lieu de : « Le gris est un brouillard »). L’intérêt de cette variante tient en partie au « Mais » qui annonce clairement la chute. Il y a aussi quelque chose de légèrement plus léger, voire « punchy ». Le fait, en outre, que ça rompe le côté énumération des couleurs, chaque couleur étant introduite par l’article défini « le », renforce le changement de ton. Séduit par cette proposition d’Ornicar, je l’ai finalement retenue (et ne manquerais pas de lui verser une partie des droits d’auteur si d’aventure ce texte faisait l’objet d’une édition rémunératrice…).

Voici donc la dernière version, qui tient compte de ce qui précède :

EN ÉRAFLANT LA PLAINE


Le soleil a pondu
Une planète bleue.
En route, elle a perdu
Sa juvénile queue.

Puis elle a gravité,
Enfin multicolore :
Après les feux d’été
Le vert existe encore,

Le jaune est de saison
Durant la renoncule,
Le rouge est en prison
Dans la moindre veinule,

Le bleu de l’océan
Et le blanc de l’Arctique
Éclairent le néant
Du monde galactique.

Mais gris est le brouillard
Au-dessus de l’Ukraine,
Où l’on joue au billard
En éraflant la plaine.

Contribution du : 01/12/2023 11:28
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Re : Retour sur "En éraflant la plaine"
Expert Onirien
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Merci pour ce retour détaillé !

Contribution du : 02/12/2023 12:28
_________________
"True Poems flee" – Emily Dickinson
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Re : Retour sur "En éraflant la plaine"
Expert Onirien
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Bonjour Famineur,

Merci pour ce retour explicatif auquel je n'ai pas répondu tout de suite. Merci également pour votre lecture attentive des réserves émises dans mon commentaire. Je suis toujours ravi de discuter avec vous, vous le savez bien, et j'apprécie qu'un auteur défende les choix qui sont les siens, car en matière d'écriture, tout est une question de choix, finalement.

- pour le hiatus "pondu-une" : je trouve toutes recevables les raisons que vous invoquez au rejet de mes suggestions. Néanmoins, je continue à ne voir que ce hiatus comme le nez au milieu de la figure. Différence de sensibilité toute personnelle.

- vers 3 ("dès l'âge") : Comme moi, il ne vous satisfaisait pas ; nous avions à son égard le même ressenti, la sensation de marcher avec un caillou dans la chaussure. Ma suggestion ("dès l'aube") en lieu et place se voulait métaphorique, au sens de "dès l'origine". Je m'étonne que vous ne l'ayez pas perçu. Néanmoins, votre "en route" est une bonne idée, car comme vous le dites, cette formulation s'intègre bien dans la dynamique du mouvement que vous avez voulu suggérer. Mais maintenant, dans cette ré-écriture, il me semble qu'il faudrait substituer une virgule (,) ou même rien du tout, au point (.) du vers 4 afin de préserver l'idée de continuité qui relie tous ces mouvements (ponte, mise en route, gravitation) dont vous êtes l'initiateur.

- vers 6 ("enfin multicolore") : j'estime les raisons invoquées pour conserver ce "enfin", également recevables. Cependant, je continue à préférer ma suggestion ("ronde et multicolore"). Affaire toute personnelle encore une fois, ne serait-ce que parce que, dès son origine, notre planète bleue était ronde. Mais comme vous voulez instillez l'idée d'un écoulement de temps important (vous parlez de périodes géologiques), ce que j'admets tout à fait, il suffit, avec ma proposition, de la détacher du vers qui précède pour la rattacher aux vers suivants en jouant sur la ponctuation. Comme ceci :

En route, elle a perdu
Sa juvénile queue(,)

Puis elle a gravité.
Ronde et multicolore
Après les feux de l'été
Le vert existe encore,

Ce qui contribue à rompre au plan sonore le rythme trop régulier des premiers quatrains, comme une syncope en musique, sans en modifier l'harmonie visuelle. On l'oublie trop souvent, mais la ponctuation est signifiante et participe du travail d'écriture.

Je vois que vous adoptez ma proposition pour le vers 17 ("mais gris est le brouillard"). J'en suis heureux. Il m'arrive parfois, savez-vous, d'avoir des idées pas trop mauvaises.

Merci encore, par votre retour argumenté, de permettre ce partage et cette discussion. Que l'on soit auteur ou commentateur, nous apprenons ainsi, en toute humilité, l'un et l'autre, sinon même "l'un de l'autre" à tour de rôle, de nos erreurs et nos hésitations. C'est tout l'intérêt de ce fil "discussions sur les publications" et d'un site comme Oniris.
Au plaisir de vous lire.

Contribution du : 07/12/2023 19:50
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Re : Retour sur "En éraflant la plaine"
Chevalier d'Oniris
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06/05/2023 18:13
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Réponse à Ornicar : Bonjour Ornicar, et merci de votre second retour.

Supprimer le point final du premier quatrain (ou le remplacer par une virgule) renforce certes l’idée de continuité, mais je constate éprouver le besoin de marquer une pause entre les deux premières strophes, peut-être pour que chacune des trois « périodes géologiques » (ponte, équeutage et gravitation) soit bien exprimée séparément.

L’adjectif « Ronde » que vous reproposez me gène dans la mesure où cette notion de rondeur, étant déjà exprimée implicitement par la ponte, fait redite.

Je ne suis pas sûr d’avoir compris votre reponctuation du deuxième quatrain, car, après ajout d’un point final au vers 5, l’expression « Ronde et multicolore », initialement liée syntaxiquement au prénom « elle », n’est plus liée à rien dans la phrase, me semble-t-il... Je me trompe ?

Quoi qu’il en soit, merci encore de vous être penché si méticuleusement sur ce texte et d’avoir, en outre, contribué à son amélioration.

Contribution du : 11/12/2023 15:10
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