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1 Utilisateur(s) anonymes
Re : Bouts rimés |
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Maître Onirien
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31/01/2014 22:04 De quelque part entre ciel et terre
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Eh ben, on est gâtés! Qu'est-ce qui t'arrive Cyrill?
![]() Elle était habile de son corps Vous donnait la liqueur de son âme. Malheureusement, sous ses dehors D'aristocrate et de grande dame Son goût était d'engendrer les morts. Ah ! Conjecturer qu'un tendre cœur Puisse être le voisin des entrailles ! Y aurait -il réelle douleur A mordre la chair de ses tenailles ? A juste cause, point de malheur. Lors elle ne tergiversa pas. La stupeur m'avait cloué sur place. Je ne pus que murmurer tout bas : «Veille à ne point oublier de trace Quand tu les fais passer au trépas. » « Ah ! Quelle pitié pour le mourant ! » Je crus qu'elle me cherchait querelles Et craignis d'affronter le torrent De ses médisances si cruelles Mais légitimes au demeurant. « Quelles voluptés dans ces douleurs ! » Pouvais-je lire dans ses pensées. Elle se délectait de leurs pleurs, Et leurs rébellions courroucées Avaient leparfum de mille fleurs. Elle aurait aimé m'ouvrir les yeux Sur le plaisir, me montrer la voie. Pas question de la suivre en ces lieux, Moi qu'une prise de sang effraie ! Je partis alors vers d'autres cieux.
Contribution du : 18/06 17:34:50
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"Les mots peuvent être "impuissants" et pourtant ils sont tout ce que nous avons pour étayer nos ruines". Joyce Carol Oates |
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Re : Bouts rimés |
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Expert Onirien
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L'orgue du Fils
L'orgue L'instrumentiste fou s'échine au corp à corps Car il sait son bastringue posséder tout une âme, Dans le beau fuselage et partout en dehors La musique émet ses pensées, grande dame ! Elle célèbre la joie des vivants, même morts... Elle tire les amants indolents par le cœur, Et ses jeunes mariés remontant les entrailles De la maison sacrée - Elle borde la douleur De ces veuves éplorées que les regrets tenaillent - Le spectre du plein chant surpasse le malheur... Voici les communiants qui procèdent au pas : Les grandes orgues terrestres se taisent et font la place Aux guitares joviales, aux tambours, et en bas, Regardant la tribune, Marie en suit la trace, Fixant l'inamovible et cruel trépas. _____ Le Fils Depuis deux millénaires sur sa passion, mourant, Il écoute l'hydraule dont les airs en querelles, Font, selon l'occasion, rire ou pleurer torrent, Tour à tour gais ou tristes de ses augures cruelles - Ensemble ils traversent les âges, demeurant... Lorsque hurle la quinte du loup - Ô douleurs ! - Saignent à ses tympans les plus dignes pensées ; Que de croire rendre hommage par l'emphase et les pleurs A pourtant fait d'icônes fourbes et courroucées ! L'homme ploie la nature et plastifie les fleurs... Et le "bien tempéré" continue sous ses yeux De rafraîchir l'ardeur et d'ouvrir la voie. De toutes époques, frères, mais aussi de tous lieux, Le fidèle contemple ce vestige qui l'effraie ; Le flageolet, enfin, châtie le Christ aux cieux... ____ Flageolet : Jeux d'orgue au même titre que la flûte, le prestant, etc. Quinte du loup : Décrit la fausseté de certains intervalles musicaux dans les tempéraments établis selon le rapport des harmoniques naturelles, progressivement abandonné au cours du 18ème siècle. V. 8 j'ai changé la terminaison 's' de la rime en 'ent' ...
Contribution du : 18/06 21:00:49
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Re : Bouts rimés |
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Expert Onirien
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Je trouve chacune des interventions très belle et très différente.
Les bains de soleil d'Embellie, le superbe hommage de BSL, la femme fatale de Myndie, le ... cactus? de Cristale... Cyrill, on attend plus que le bailleur !
Contribution du : 18/06 21:48:19
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Re : Bouts rimés |
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Maître Onirien
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Vous avez fait fort !
Jeanphi, j'aime particulièrement le tien. Tout le lyrisme de la musique sacrée. Tu es à ton aise dans le sujet ! BSL, quelle originalité, j'aime beaucoup aussi !! Attendez les filles, vous n'êtes pas en reste ! Cristale en 7 syllabes, c'est pas si courant mais beaucoup plus chantant, ça mérite d'être remarqué ! Embellie, de bon conseil pour passer un été tranquille ! Myndie, ah mais quel portrait !! Vous me laissez encore un ou deux jours pour composer ? Je sèche pas mal après vos prouesses !
Contribution du : 19/06 05:44:33
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Maître et Talons |
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Re : Bouts rimés |
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Maître Onirien
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Mais qui c'est qui nous a concocté des b.rimés pareils
![]() Je laisse aux vers les lambeaux de mon corps, Lors qu’au matin s’élèvera mon âme. Elle a beau jeu d’agir, sous ses dehors Et ses dessous de belle et gente dame, Au détriment des vivants et des morts. Vous placerez les aubes de mon cœur dans le mitan secret de mes entrailles. Je souffrirais pourtant quelque douleur, S’il était pris entre amères tenailles, déchiqueté dans l’atroce malheur. La maladie s’approche pas à pas, Laissant pourrir mes chairs dessus la place. Si m’en croyez, je suis tombé bien bas, De ma jeunesse il ne reste plus trace. J’irai bavant jusques à mon trépas, Dodelinant comme un triste mourant. N’ayez pas l’heur d’imaginer querelles, Quand l’agonie dégringole en torrent ! Oubliez donc les épreuves cruelles, Qui vous laissent pinotte, au demeurant. S’il en est une, au regard des douleurs : N’être que plume en vos nobles pensées. N’être la cause ultime de vos pleurs. N’être le fait d’injures courroucées, De vous surgies comme un bouquet de fleurs. À regarder la mort au fond des yeux, Je finirai par connaître la voie. Déambulant vers d’ineffables lieux, Je vais, stoïque, et plus rien ne m’effraie, Pour apparoir du royaume des cieux.
Contribution du : Hier 7:05:26
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Maître et Talons |
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Re : Bouts rimés |
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Pour bien commencer la journée...
Contribution du : Hier 7:12:23
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Re : Bouts rimés |
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Maître Onirien
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Citation :
désolé Zeste ![]() C'est pas tout, ça, mais voilà l'original de Théodore Agrippa d'Aubigné (pas gai non plus) : Stances A longs filets de sang ce lamentable corps Tire du lieu qu’il fuit le lien de son âme, Et séparé du cœur qu’il a laissé dehors, Dedans les forts liens et aux mains de sa dame, Il s’enfuit de sa vie et cherche mille morts. Plus les rouges destins arrachent loin du cœur Mon estomac pillé, j’épanche mes entrailles Par le chemin qui est marqué de ma douleur. La beauté de Diane ainsi que des tenailles Tirent l’un d’un côté, l’autre suit le malheur. Qui me voudra trouver détourne par mes pas, Par les buissons rougis, mon corps de place en place, Comme un vanneur baissant la tête contre bas Suit le sanglier blessé aisément à la trace, Et le poursuit à l’œil jusqu’au lieu du trépas. Diane, qui voudra me poursuivre en mourant, Qu’on écoute les rocs résonner mes querelles, Qu’on suive pour mes pas de larmes un torrent, Tant qu’on trouve séché de mes peines cruelles Un coffre, ton portrait, et rien au demeurant. Les champs sont abreuvés après moi de douleurs, Le souci, l’encolie, et les tristes pensées Renaissent de mon sang et vivent de mes pleurs, Et des cieux les rigueurs contre moi courroucées Font servir mes soupirs à éventer ses fleurs. Un bandeau de fureur épais presse mes yeux Qui ne discernent plus le danger ni la voie, Mais ils vont effrayant de leur regard les lieux Où se trame ma mort, et ma présence effraie Ce qu’embrassent la terre et la voûte des cieux.
Contribution du : Hier 7:55:38
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Re : Bouts rimés |
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Maître Onirien
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28/12/2008 14:27 De Toulouse
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Merci Cyrill pour ces bouts qui nous ont beaucoup fait cogiter.
Voici les suivants. A cause de Charleroi vous devinerez vite quel poète est sollicité, mais qu'importe. Je pense que ça n'enlève pas le plaisir de composer à sa guise. Bon courage. Voici mon essai: bottines – Charleroi – tartines – froid table – naïfs – adorable – vifs épeure – beurre – colorié - gousse – mousse - arriéré Elle trotte gaiement, chaussée de ses bottines, Sur les pavés glissants au cœur de Charleroi. Il lui faut du pain frais pour faire des tartines ; Manger copieusement doit protéger du froid. Elle pense à ses enfants, les imagine à table, Têtes blondes charmantes aux sourires naïfs, Attendant gentiment, quel moment adorable, L’approche d’un plaisir ; les appétits sont vifs ! Tout en pressant le pas, elle que rien n’épeure Passe chez le crémier pour acheter du beurre Qui fera aux petits visage colorié, Et pour faire un gâteau de la vanille en gousse, Aussi du chocolat pour le changer en mousse. Dans son comportement il n’est rien d’arriéré. A vous les amis !
Contribution du : Hier 10:14:53
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Il faut, avec les mots de tout le monde, écrire comme personne. Colette |
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Re : Bouts rimés |
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Maître Onirien
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08/06/2013 21:10 Groupe :
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Merci Embellie pour les nouveaux bouts. Pas difficile en effet, mais je ne connais pas le poème.
J'y vais de mes petits vers : Indifférente au sort de mes bottines, La noble société de Charleroi Va son chemin, qui faisant des tartines Du temps qu’il fait, de l’hiver et du froid ; Qui becquetant bonne chair à sa table, Qui goguenard envers les plus naïfs. L’humble péon que je trouve adorable Se voit railler en lazzis les plus vifs. Face aux brocards, le vagabond s’épeure. Lui qui jamais n’a l’argent de son beurre, Voit l’horizon de son ciel colorié, Lorsque le Diable, effrayé d’une gousse À son portail, s’échappe dans la mousse et la blondeur d’un alcool arriéré.
Contribution du : Hier 10:59:01
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15/01/2017 16:43 Groupe :
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De quoi bien commencer, et terminer la journée, merci Cyrill et Embellie.
Acrimonie : Les vieilles moeurs belges, traînant comme bottines, Entendent choyer Namur et blâmer Charleroi. Je rappelle à tous ceux qui perdent leurs tartines : Le Carolo est chaud et le Namurois ... froid. La commune mesure veut qu'à chacun sa table Soit ouverte, bien fait, s'il en est de naïfs ! Comment rappeler lors à ces hôtes adorables De quelle mouche l'aumône les pique sur le vif ? Le bon sens, n'en déplaise, par trop lucide épeure ; Face aux idées reçues, mollit comme du beurre. Aveuglément, d'adages, le schisme est colorié, Donnant fruits à l'égo dont s'accroissent les gousses. L'on viendrait à penser que se nomme la mousse Par la métonymie d'un troupeau arriéré ! (J'ajoute deux pluriels et j'en retire un au passage !..)
Contribution du : Hier 18:23:22
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