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Re : Bouts rimés
Expert Onirien
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Telles nuées de sylve qu'aux flammes ont donne en nid,
Des pans de vie entiers se tiennent en tourmente.
Ce temps de l'entropie est stèle de granit
Sur la tombale Passion qu'anthropocène' hante.

Torpilleurs, chalutiers, sur la glace qui brise,
Faut-il à notre urgence joindre vos fumées grises ?
Le gisant de l'Arctique, devenu les 'brisans',
Mirroitent dans leur tangage un ciel noir et borgne.

Cette ambition loufoque de l'espèce nous lorgne,
Toisant dans la défiance le futur de ses ans.
Nous, de nos habitudes, sur l'ignorance ancrée,
Nous faisons une Croix guettée de cormorans.

Canicules, orages, sécheresses, ouragans,
Extinctions, maladies, pollutions et marée...
Faut-il plus d'augures funestes aux matelots
De ce vaisseau de roche dont l'orbite est les flots?

Indifférent au sort qu'il porte à la ceinture,
Ruminant ses vindictes comme macère le vin,
L'homme moderne porte l'injustice en son sein,
Sa connexion à Dieu n'est plus qu'une friture.

Que dire des baleines qui cherchent leurs amants
À l'autre bout du monde en des odyssées folles,
Lorsqu'elles traversent les voiles de pétrole géants,
Et qu'elles croisent harpons en guise d'espingoles.

L'humanité n'est plus sous d'éthiques pavillons,
Voyez, de sa pensée, les costumes sont haillons.

Son ignorance l'amène par milliers dans les dunes ;
Jusque dans les marais pour aller ricocher,
Vraiment, l'Homme ne connait plus guère que son clocher,
De ce que fut 'sauvage' il fit viande et belles prunes.
Et de vieillesse tendre au feu des cheminées,
En souvenir d'oubli dans les yeux des enfants,
Reproduisent cette chaîne chaque jours de chaque ans,
Dégénèrent - Il faut vivre ! - années après années.

Lorsqu'enfin se présente l'opportunisme du fer,
Il le croise si bien que le monde se souille.
Plongeant l'humanité dans d'infinis hivers ;
Aux guerres et aux Empires, l'Histoire est la rouille.

L'intellect qui feint est nocif et ronfleur
Il fait de nous, humains, la pire bête enragée.
Regardez ces troupeaux lancés, arme chargée,
Comprendrez-vous demain qu'ils dorment sous quelque fleur ?..

Contribution du : 05/07 09:00:37
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Re : Bouts rimés
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Quelle énergie dans la vindicte, Jeanphi
À mon tour :


Tel un oiseau, quittant le nid
Pour se jeter dans la tourmente,
Vient s’écraser sur le granit ;
Comme son souvenir qui hante
Les arabesques de la brise...
Coquelicot sur robe grise,
Le soleil jaillit des brisants.
Écarquillé dans le ciel borgne,
Il se morfond de rage et lorgne,
Depuis l’antique fond des ans,
Vers mon âme bien mal ancrée.
Dans un envol de cormorans,
Dans d’incroyables ouragans,
An fil montant de la marée,
Comme les vaillant matelots,
Elle a bravé les sombres flots ;
Portant écume à la ceinture,
Entre l’escarboucle du vin,
La rondeur blanche de ton sein
Et la graisse de la friture.
La mer a vomi ses amants ;
Galvanisée de brumes folles,
Les a crachés – piètres géants –
Comme des boulets d’espingoles.
Dans l’âpre vent, leurs pavillons
S’agitent comme des haillons,
Tandis que là-bas, sur les dunes,
On entend un son ricocher.
C’est le bourdon du vieux clocher
Qui ne sonne pas pour des prunes.
À la chaleur des cheminées,
Dorment les vieux et les enfants.
Qu’ils aient six ou quatre-vingt ans,
Ils passent leurs belles années
À combattre, croiser le fer,
Défendre la Nation qu’on souille.
Ils se réveillent en hyver,
Piqués de salpêtre et de rouille,
Hagards devant l’âtre ronfleur,
Offrant à la flamme enragée
Leur âme, de regrets chargée...
De l’age, il ne reste une fleur.

Contribution du : 05/07 11:47:53
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Re : Bouts rimés
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V14, lire : An Au fil montant de la marée,
et V15 : Comme les vaillants matelots

Contribution du : 05/07 13:04:02
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Re : Bouts rimés
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Merci Cyrill, tu nous gâtes. Impossible de faire court ! J'en ai bavé, mais bien qu'insatisfaite, je joue le jeu.

nid – tourmente – granit – hante
brise – grise – brisants – borgne – lorgne – ans
ancrée – cormorans – ouragans – marée
matelots – flots – ceinture – vin – sein – friture
amants – folles – géants – espingoles
pavillons – haillons – dunes – ricocher – clocher – prunes
cheminées – enfants – ans – années
fer – souille – hiver – rouille – ronfleur – enragée – chargée – fleur

Lorsque l’oiseau quitte son nid,
Pour se lancer dans la tourmente
Le long des côtes de granit,
Une seule crainte le hante :
Que sa jeune aile ne se brise
Contre cette muraille grise
Où s’abattent tous les brisants,
Sinistre écueil pour vague borgne
Qu’un ciel noir et complice lorgne
Depuis des lustres et des ans.
Là, une goélette ancrée
Servant d’abri aux cormorans
Fait face à tous les ouragans,
Seule contre vent et marée.
Désertée par les matelots,
Elle se dandine sur les flots
Telle danseuse sans ceinture
Ayant bu un peu trop de vin.
La mer l’a prise dans son sein
Comme poisson dans la friture.
Lieu magique pour les amants
Fatigués de leurs courses folles
On voudrait y voir des géants
Menaçant de leurs espingoles
Les occupants de pavillons,
Prêts à les mettre en haillons
Ou les jeter du haut des dunes,
Quitte à les faire ricocher
Loin du village et son clocher,
N’étant pas venus pour des prunes.
Ici, bien loin des cheminées,
Des écoles et des enfants,
Depuis plus de quatre mille ans
On ne compte plus les années.
Un géant-dieu à main de fer
Surveille tout pour qu’on ne souille
Ce beau cadre été comme hiver
Jamais entaché par la rouille.
Lorsque le ciel devient ronfleur
Retenant la pluie enragée
Toute l’atmosphère est chargée
D’un intense parfum de fleur.

Contribution du : 05/07 15:48:26
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Il faut, avec les mots de tout le monde, écrire comme personne.
Colette
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Re : Bouts rimés
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Ces rimes se prêtent parfaitement à vos profondes réflexions/contemplations.
Je dois bien reconnaître que mon essai est assez vindicatif, j'ai le mérite de m'être bien éloigné du thème, peut-être pas celui de l'intégrité... tout du moins, c'est plutôt âpre ...

Contribution du : 05/07 17:35:06
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Re : Bouts rimés
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De quelque part entre ciel et terre
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L'oiseau tremblant au fond du nid
Attend que passe la tourmente.
Le vent fouette le granit
Et l'à-pic, que son fracas hante.
Sur la grève où la mer se brise
Et balance sa houle grise,
L'écume d'enragés brisans
Vient empoisser la roche borgne.
Une sterne intrépide lorgne
Ce qui demeure au fil des ans
Promesse de ripaille ancrée.
Un vol puissant de cormorans
Semble narguer les ouragans.
Aux heures de grande marée
Le chant gaillard des matelots
Résonne par-dessus les flots.
Comme de l'or à leur ceinture,
Brille le souvenir du vin,
De la blanche douceur d'un sein,
Des gras relents d'une friture,
Des faux serments de vrais amants.
Ils remémorent leurs nuits folles
Et leurs bravades de géants
Menaçant de leurs espingoles
Pirates et noirs pavillons
Qu'ils déchiquetaient en haillons.
Ou quand l'ivresse dans les dunes
Laissait leur gaieté ricocher
Jusqu'à la flèche du clocher.
Ils emportent l'odeur des prunes,
Des marrons dans les cheminées,
Emerveillés tels des enfants
Que jamais n'altèrent les ans.
Levant l'ancre pour des années,
En fiers soldats portant le fer,
Leur bravoure que rien ne souille
Traversera plus d'un hyver,
Des automnes couleur de rouille.
Sur l'océan tantôt ronfleur
Ou sur une mer enragée,
Leur atma restera chargée
D'une passion toujours en fleur.

Contribution du : 06/07 12:00:11
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"Les mots peuvent être "impuissants" et pourtant ils sont tout ce que nous avons pour étayer nos ruines". Joyce Carol Oates
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Re : Bouts rimés
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Bravo Embellie et Myndie. Des octosyllabes au robinet !
J'attends encore un peu... Sait-on jamais.
Cristale ? Si tu ne t'es pas noyée...

Contribution du : 07/07 05:02:00
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Re : Bouts rimés
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Coucou les zamisoniriens !


Je suis en RTT : Remets Tes Tongs


Je vous lis et reviendrais bientôt sur cette… plage (qui a dit "oh non ??? )



Contribution du : 07/07 10:05:29
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Re : Bouts rimés
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Citation :
Remets Tes Tongs




Allez, puisqu'on lâche tout pour la plage, je vous dévoile ce beau poème de Tristan Corbière :


Au vieux Roscoff

Berceuse en Nord-Ouest mineur

Trou de flibustiers, vieux nid
À corsaires ! – dans la tourmente,
Dors ton bon somme de granit
Sur tes caves que le flot hante…

Ronfle à la mer, ronfle à la brise ;
Ta corne dans la brume grise,
Ton pied marin dans les brisans…
– Dors : tu peux fermer ton œil borgne
Ouvert sur le large, et qui lorgne
Les Anglais, depuis trois cents ans.

– Dors, vieille coque bien ancrée ;
Les margats et les cormorans
Tes grands poètes d’ouragans
Viendront chanter à la marée…
– Dors, vieille fille-à-matelots ;
Plus ne te soûleront ces flots
Qui te faisaient une ceinture
Dorée, aux nuits rouges de vin,
De sang, de feu ! – Dors… Sur ton sein
L’or ne fondra plus en friture.

– Où sont les noms de tes amants…
– La mer et la gloire étaient folles ! –
Noms de lascars ! noms de géants !
Crachés des gueules d’espingoles…

Où battaient-ils, ces pavillons,
Écharpant ton ciel en haillons !…
– Dors au ciel de plomb sur tes dunes…
Dors : plus ne viendront ricocher
Les boulets morts, sur ton clocher
Criblé – comme un prunier – de prunes…

– Dors : sous les noires cheminées,
Écoute rêver tes enfants,
Mousses de quatre-vingt-dix ans,
Épaves des belles années…
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Il dort ton bon canon de fer,
À plat-ventre aussi dans sa souille,
Grêlé par les lunes d’hyver…
Il dort son lourd sommeil de rouille.
– Va : ronfle au vent, vieux ronfleur,
Tiens toujours ta gueule enragée
Braquée à l’Anglais !… et chargée
De maigre jonc-marin en fleur

Contribution du : 07/07 10:50:41
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Re : Bouts rimés
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Très beau poème, en effet. Je ne le connaissais pas.
Bon, je reviens aux sempiternels poèmes d'amour. Ils sont si nombreux que difficiles à éviter.

aimes – yeux – suprême – silencieux
navire – soir – respire – noir
s’élancent – peux – silences – peu
place – crois – enlacent – toi
pêche – dort – fraîche – encor

Ton regard me dit que tu m’aimes,
Surtout ne ferme pas les yeux.
J’adore ce moment suprême
Quand tout est calme et silencieux.

Notre chambre est comme un navire
Qui tangue et chavire le soir,
Près de moi mon amour, respire
Ces fleurs exhalant dans le noir.

Du bouquet leurs parfums s’élancent,
Les fleurs nous parlent, et tu peux
Déchiffrer sans mal leurs silences,
Les apprivoisant peu à peu.

Beaucoup envieraient notre place,
Jaloux de notre amour je crois,
Quand de nos bras nos corps s’enlacent :
Je ne vois ma vie qu’avec toi.

L’amour fruité au goût de pêche
Ne s’est pas enfui mais il dort,
Il reviendra à l’aube fraîche
Nous ravir encore et encor.

A vous les amis, si le cœur vous en dit!

Contribution du : 07/07 15:25:19
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Il faut, avec les mots de tout le monde, écrire comme personne.
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