Tapi d'émeraude en Amazone,
Rubis de feu au soir couchant,
Diamant au front des amazones,
Le monde est un trésor touchant.

L'amour insufle au désastre,
Comme les vents sèment les prés,
Comme les cieux portent les astres,
Conscience à l'éternité.

L'automne a retrouvé son haleine brumeuse ;
Dans les champs chiffonnés résonne le fredon,
Le soupir moelleux d'une brise charmeuse
Et le clocher au loin muselle son bourdon.

Il a su les soleils de ma métamorphose
sans lui, s'évanouiront tous les balbutiements
de ma chétive voix aux ailes invertébrées
Au bord de ma mémoire, il règne sur un fil.

Il a su les soleils de ma métamorphose
Dans le berceau de l'air, nous voguions en silence
il ne restait qu'un fil pour tisser notre osmose
Mon passé est serti de ses bras évidence.

A-t-on noirci l’immaculé désespérant des grandes âmes,
Ensauvagé d’ombre la route où mon rogue pas s’est jeté ?
Là où des fils de barbelé côtoient les amères jusquiames,
A-t-on semé, comme le doute, un grain de peur et d’âpreté ?

Peut-on se souvenir d'un sourire échappé,
d'une rose qui sombre au-delà des années ?
Peut-on ne pas souffrir quand la première plume
élit des facéties que les ombres consument ?

Le triste rapportage d'un triste aveu recueilli lors d'une soirée jam à St Léo :

Le grand bobo gaucho avec ses belles idées,
Ses beaux cheveux si raides, et ses fripes mouillées,
Sortait un positif* sur sa longboard neuve
Et l'église pleurait comme un chapelet de veuve.


*Orgue de petit gabarit

EDIT. : oups, désolé Eskisse de te couper la parole, j'étais sans doute en train de rédiger le mien lorsque ton quatrain est paru.

Une aube pâle au crépuscule,
d’un jour que l’on voudrait sans fin,
j’ai vécu de ce que vivent les hommes,
des seins d’une femme et de petits riens.

Senso, carnets secrets,
Venise sensuelle
A les charmes discrets
D'une passion cruelle.