Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche



Parcourir ce sujet :   1 Utilisateur(s) anonymes



« 1 ... 127 128 129 (130) 131 132 133 ... 138 »


Re : Contraintes contrastes
Chevalier d'Oniris
Inscrit:
18/10/2012 17:29
De Montmagny, Québec.
Groupe :
Membres Oniris
Évaluateurs
Auteurs
Post(s): 2208
Hors Ligne
Youpi, mon truc préféré qui renaît.
Je vais essayer d'y voir...
Cool, Placebo...

Contribution du : 06/10/2014 13:32
_________________
Le vent, c'est la vie, et je respire...
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Contraintes contrastes
Maître Onirien
Inscrit:
22/02/2010 10:47
De Luxembourg
Groupe :
Évaluateurs
Groupe de Lecture
Auteurs
Membres Oniris
Primé concours
Post(s): 11818
Hors Ligne
Dans ma tête, l'histoire était drôle… ^^

*

Albert a l'impression de renaître. Kristina joue peut-être un peu la comédie, mais avoir une telle jeunette qui s'intéresse à lui, il ne l'aurait pas pensé possible à son âge. Il vérifie la location de l'hôtel dans ses mails, le trajet en covoiturage, la météo, la valise, le dictionnaire français-russe. Tout est prêt.
Ah non. Restent les gêneurs.

Repas du soir. Une radio alterne pubs et musiques électro à la basse saturée par le petit poste. Il fait déjà nuit mais la température est clémente. Chacun y va de son laïus quotidien. Ambiance.

« Bla bla bla, au bureau c'est la folie, je ne m'en sors pas. » Son gendre, personne ne l'écoute.
« Bla bla bla, ils sont barjot au lycée, DS et DM à donf » Sa petite-fille, on fait mine de l'écouter.
« Bla bla bla, pas croyable les gens au guichet de la mairie » Sa fille, on l'écoute, on fait mine de compatir, mais on se moque un peu de ce qui lui arrive.

Silence. Albert saisit l'occasion.

Il fait beau en ce moment. Je suis allé me promener dehors, le soleil chauffe, pas de nuages (aucune réaction). Et ici en ville c'est la cohue depuis la rentrée (ils écoutent). Je repars en vacances (aucune réaction). Demain (aucune réaction). (À sa fille) C'était très bon, merci pour le repas (elle aquiesce).

Terminé ! À lui la mer mediterranée, le transat au bord de la piscine chauffée et le corps souple de Kristina dans le lit, loin de cette ville étouffante !

On toque à la porte. Son gendre.

- J'ai réfléchi à votre départ. C'est une bonne idée. Ça ferait du bien à tout le monde, des petites vacances impromptues. Et il me reste des jours de congés. Je crois que je vais venir avec vous. Je vérifie le gonflage des pneus et le niveau d'huile. Ne dites rien aux autres, ce sera notre secret.

Albert n'a pas le temps de rassembler son autorité et de froncer les sourcils que l'insecte a disparu pour préparer sa valise.

On toque.

- Papi ! J'en peux plus des autres élèves ! J'ai discuté avec ma prof principale, elle dit que l'important c'est de garder un bon rythme jusqu'à la fin de l'année et de se détendre. C'est le moment idéal pour partir, j'ai déjà des choses à réviser. Je téléphone à ma copine Julia, sa famille a un appart à St Trop'. Motus et bouche cousue.

On toque.

- Papa, tu aurais pu me dire que tu partais, quel cachotier ! Écoute, mon amie Isabelle revient de Sicile avec du matériel de randonnée et des adresses de location de voiliers, on va se faire un petit séjour loin des autres toi et moi !

Silence. Téléphone.

- Kristina ? Changement de programme, tu viens à Paris chez moi. C'est ici que je passerai les meilleures vacances.

Contribution du : 06/10/2014 15:07
_________________
Mon blog, mis à jour toutes les semaines.
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Contraintes contrastes
Chevalier d'Oniris
Inscrit:
18/10/2012 17:29
De Montmagny, Québec.
Groupe :
Membres Oniris
Évaluateurs
Auteurs
Post(s): 2208
Hors Ligne
Bon, voilà. Pas terrible mais quand même :

Un type plutôt énervé se présente au comptoir : cravate de soie, chemise colorée propre sous un veston sombre, cheveux foncés grisonnants sur les tempes. Ses yeux clairs sont mis en exergue par des sourcils volumineux et noirs. Le reste du décorum va de soi. Mis à part l'air de désarroi qu'il dégage, il ressemble en tout point à l'homme de relations publiques qu'il est.

-Dites-moi, où est monsieur Verreault ? Il n'est pas dans sa chambre, non plus qu'au parloir. Il est cédulé pour des examens aujourd'hui ?

L'infirmière lève des yeux ennuyés et prend une autre gorgée de café. Elle sourit à peine à l'homme et tape sur son clavier.

-Monsieur Verreault, vous dites ? Vous avez sûrement vérifié à la cafétéria, vu qu'il est l'heure du déjeuner, n'est-ce pas ?

L'autre la regarde avec un air furieux. Ses lèvres tremblent. Il aurait tant envie de dire des trucs peu aimables. Mais il est des relations publiques, rompu aux bassesses et aux manœuvres pour bien paraître. Il se tait.

-Non, aucun examen de prévu. Il est là quelque part, vous aurez mal cherché. Allez voir à la cafétéria, il y est sûrement.

-Merci madame, c'est très gentil de votre part de m'aider à retracer mon père. Il me suffit de le traquer au GPS, c'est ça ?

Et il lui tourne le dos en maugréant les mots que j'imagine seulement. Parce que moi, M. Verreault, je l'enquiquine, mon fils. Je sais très bien ce qu'il pense de tout ça, les services publiques de santé. Selon lui, tout devrait être pris en mains par le privé, et bien sûr les services seraient mieux rendus.

Moi je l'enquiquine aussi parce qu'il fait beau. L'automne est bien ancré sur la ville depuis plusieurs semaines, avec ses températures fraîches et même froides, ses averses à n'en plus finir, et les végétaux qui rendent les armes, se flétrissent, abdiquent. Mais depuis hier, le soleil luit, la chaleur rayonne, et les imbéciles de la télé nous parlent de l'été indien. Alors, j'en profite. Je m'en retourne chez-nous, je m'en vais voir mes potes, on va se lancer sur l'eau avec nos planches de carbone, nos voiles bien tendues. Des heures de plaisir, il fait beau, faut en profiter. La vie est courte, la saison aussi.

Ça a été facile de me défiler. Je me tenais tout près de la porte. Quand la dame est entrée, moi je suis sorti. Je ne sais même pas si elle m'a vu faire, elle n'a pas réagi. Une nouvelle, probablement. Et la porte s'est refermée, barrée électroniquement. Après, je n'ai eu aucune difficulté à sortir de l'édifice, une vraie passoire.

Il fait tellement beau, on est si bien. Les vacances, le bonheur. Je lève le pouce et hop ! la troisième voiture s'arrête et m'embarque. Mon crétin de fils devait passer me voir pour signer des papiers, encore. Il croit que je n'ai plus toute ma tête. Sûr que j'en perds des petits bouts parfois. À soixante-treize ans, ça me paraît normal. Mais je tiens la forme. Sébastien, mon pote de planche, va me prêter ce qu'il faut. Il était tout heureux de m'entendre au téléphone, ça faisait bien trois mois. Depuis que mon emmerdeur de fils …

-Ah bravo ! Vous êtes vraiment de toute confiance ! J'installe mon vieux père ici en me disant que tout est bien contrôlé, que vous savez y faire. Il est un peu givré le père, il se pense encore tout jeune. Il ne faut pas le laisser aller, il va s'envoyer en l'air avec ses vieux copains, tous aussi fous que lui. Et vous êtes tellement efficaces qu'on ne le trouve plus nulle part. Il s'est envolé. Vous allez faire quoi maintenant ?

-Écoutez-moi bien ! Un avis de recherche a été lancé. On devrait le retrouver sous peu. En attendant, gardez votre calme, il n'est sûrement pas loin. Aux toilettes, peut-être. Et veuillez cesser d'engueuler le personnel, ça ne peut qu'envenimer les choses.

-Comme si les choses n'étaient pas déjà assez compliquées ! Vous en avez de bonnes, vous. Vous savez ce que je vais faire ? Je vais alerter les médias. C'est ça, les médias. Ça va vous faire une belle jambe, les médias. Si mon père n'est pas retrouvé d'ici dix minutes, j'appelle le journal.

-Et vous savez ce que je vous dis, à vous et à vos menaces ? Si votre père s'est tiré, c'est probablement qu'il savait que vous veniez aujourd'hui. Il en a marre de vous et de vos tracasseries, il me l'a avoué.

La main de l'homme s'élança vivement pour aboutir sur la joue de l'infirmière-chef qui chancela.

-Que du bonheur en perspective pour cet été indien, que je me disais !

Je ne pouvais espérer mieux.



Contribution du : 06/10/2014 17:57
_________________
Le vent, c'est la vie, et je respire...
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Contraintes contrastes
Maître Onirien
Inscrit:
22/07/2012 22:59
De Cévennes
Groupe :
Évaluateurs
Auteurs
Membres Oniris
Correcteurs
Post(s): 37862
Hors Ligne
rrhôô je n'arrive toujours pas à dérouler le "fil de la plume" mais j'admire vos contributions Dowvid, seule la fin m'a paru surprenante, outrée je dirais, mais les réparties ironiques y sont, et j'ai lu votre dialogue facilement car il me semble bien rythmé. J'ai adoré l'histoire vue des yeux du papy !

Contribution du : 06/10/2014 18:54
_________________
L'homme est conduit par l'aveugle qui est en lui- J.Claude Izzo
Poésie et carnets artistiques : https://papiers-relies.assoconnect.com/
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Contraintes contrastes
Chevalier d'Oniris
Inscrit:
18/10/2012 17:29
De Montmagny, Québec.
Groupe :
Membres Oniris
Évaluateurs
Auteurs
Post(s): 2208
Hors Ligne
Ben oui MissNode, faut bien en rire, de tout ça ! Le tithomme des Relations Publiques qui pète sa coche parce que son papa est un vieil anar dans l'âme qui se fout bien des règles, tandis que lui est un coincé des apparences, moi ça me fait sourire.
Le merveilleux dans Contraintes Contrastes, c'est de s'en donner à coeur joie et de délirer un brin...

Contribution du : 06/10/2014 19:13
_________________
Le vent, c'est la vie, et je respire...
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Contraintes contrastes
Expert Onirien
Inscrit:
24/12/2008 15:36
Groupe :
Auteurs
Évaluateurs
Membres Oniris
Primé concours
Groupe de Lecture
Post(s): 6032
Hors Ligne
oui oui, un brin de délire ne nuit pas ...ça fait envie toutes ces fugues!

Contribution du : 06/10/2014 19:57
_________________
Car le mot, qu'on le sache, est un être vivant.
V Hugo
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Contraintes contrastes
Maître Onirien
Inscrit:
22/02/2010 10:47
De Luxembourg
Groupe :
Évaluateurs
Groupe de Lecture
Auteurs
Membres Oniris
Primé concours
Post(s): 11818
Hors Ligne
S'échapper sur sa voile pendant l'automne… le rêve Dowvid :)

Bon, je ne sais pas pour vous, mais à Lyon les températures ont chuté, il a pas mal plu. L'été indien est vite reparti !

Proposition de contrainte (rappel : 2500 caractères max (merci stony), on respecte le fond, si on veut la forme, une contrainte est postée par semaine, envoyez-moi vos suggestions).

Fond : Vous avez rencontré l'amour de votre vie. Problème, il/elle est plus jeune de vingt ans. Vous doutez, il y a de l'eau dans le gaz, peut-être même une rupture ?

Oui, bon, j'ai relu "au-delà de cette limite, votre ticket n'est plus valable", de Romain Gary, avec cette question de la virilité chez le mâle vieillissant, c'était pas joyeux avant le viagra.

Forme : une jolie lettre, bien entendu :)

Et en bonus, une des lettres que Laure la brésilienne, l'amante du narrateur, lui laisse partout :

Je me suis promenée toute la matinée avec toi au bord de la Seine pendant que tu étais au bureau et j'ai acheté chez un bouquiniste les poèmes du poète brésilien Arthur Rimbaud, tu sais, celui qui fut le premier à découvrir les sources de l'Amazone et qui est né français à la suite d'une erreur tragique qu'il vaut mieux passer sous silence.

Tu ne sauras jamais ce que ta présence signifie pour moi quand tu n'es pas là car le ciel parisien et la Seine sont à cet égard d'une indifférence qui m'irrite par leur air d'avoir déjà vu tout ça un million de fois et de n'être plus capables que d'une carte postale.

Contribution du : 12/11/2014 17:28
_________________
Mon blog, mis à jour toutes les semaines.
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Contraintes contrastes
Maître Onirien
Inscrit:
22/07/2012 22:59
De Cévennes
Groupe :
Évaluateurs
Auteurs
Membres Oniris
Correcteurs
Post(s): 37862
Hors Ligne
Avant que la première contribution sur ces nouvelles consignes ne soit postée...
... j'arrive un peu après la bataille avec un essai sur la consigne précédente du départ en vacances.

Non, je ne viendrai pas fêter avec vous ce réveillon, cette année.
Oui, je sais qu'il sera chalheureux comme chaque année.
Il y aura les mêmes, plus les électrons libres qui auront raccroché au dernier moment leur wagon de fêtes à cette assemblée où trônent les verres des solitaires du soir, pour mieux les accueillir.

Qu'est-ce que j'entends ?
Je vous snobe ? J'ai trouvé mieux ailleurs ?
On se calme, je ne viendrai pas pour la bonne raison que je pars en vacances. Je ne serai pas là.

Oui ?
Vous êtes ravis pour moi mais je vous aurais fait des cachoteries ?
Loin de moi cette intention : je vous ai informés aussi vite que j'ai pu, dès que j'ai été moi-même au courant, tout-à-l'heure.
C'est tout-à-l'heure que s'est imposée à moi cette opportunité de vacances. Je me trouve dans les conditions idéales, actuellement, pour profiter au maximum du séjour, les enfants ne vivent plus à la maison et ils ont leur propre projet de réveillon, j'ai du temps puisque j'ai obtenu des congés, et bien d'autres raisons encore de préférer passer ailleurs la dernière soirée de l'année.

Ah ?
Je vous allèche et aiguise votre curiosité ?
Vous allez en être pour votre frustration car il me faut vous préciser :
Un des principaux intérêts de ce projet de vacances est qu'il reste non divulgué jusqu'à la fin du séjour.
Je vous en parlerai à mon retour et je suis sûre qu'on se marrera bien entre potes, à se raconter nos soirées respectives.

Comment ?
Eh oui !
Cette fois, je suis obligée d'en faire, des cachoteries ! Oh puis, vous pouvez y aller de vos sarcasmes et autres piques d'ironie, vous ne saurez rien de plus jusqu'à mon retour...

***

La chambre est comme je les aime, sur plancher, sous charpente apparente.
C'est l'hiver, mais un bon feu ronronne dans le poële - ma chaleur préférée, vivante, sonore et chantante.
J'ai trouvé la chambre vaste, avec son coin lit derrière une alcôve faite de rideaux-moustiquaires, et son coin salon-boudoir, muni d'un canapé aux mille coussins, et j'ai de suite pensé que j'aurais besoin de cet espace pour réveillonner tranquille.

Les vertiges se faisaient plus fréquents, ainsi que mes difficultés de concentration, qui me rendaient pénibles toute conversation prolongée.
Mes douleurs de cervicales et lombaires me faisaient désirer la position allongée, nuque reposée, et là, plof ! toutes courbatures se taisaient.

J'étais effectivement dans les conditions idéales pour profiter du seul réveillon viable pour moi cette année-là :
rester dans la totale vacance, à demi-allongée dans ma chambre préférée - Dieu sait combien j'en ai habité, pourtant, des chambres ! -
chez moi avec mon bon feu qui soufflote parfois, l'ordinateur sur les genoux et l'écriture ou la lecture au bout des doigts, le jazz en fond musical (plutôt contrebasse de préférence).

Je suis partie en vacances en me retirant dans ma tanière, qui ressemble à la maison magique des contes, celle où habitent la Baba Yaga, ou les ept nains, ou la sorcière de Hansel et Gretel.
On y vit hors du temps, on y est aussi bien en silence qu'accompagné de musique (le silence est plein de chants d'oiseaux ou de crépitement du feu suivant la saison).
Et je m'y suis reposée, m'en délectant toute la soirée, me sentant libre de l'annoncer à quiconque, comme d'en rendre compte en toute sérénité après mon "séjour".

Contribution du : 14/11/2014 14:01
_________________
L'homme est conduit par l'aveugle qui est en lui- J.Claude Izzo
Poésie et carnets artistiques : https://papiers-relies.assoconnect.com/
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Contraintes contrastes
Maître Onirien
Inscrit:
22/02/2010 10:47
De Luxembourg
Groupe :
Évaluateurs
Groupe de Lecture
Auteurs
Membres Oniris
Primé concours
Post(s): 11818
Hors Ligne
Ma chérie,

Je pense à toi. C'est toi qui m'a appris à glisser ces petites phrases, ces attentions pour la personne qu'on aime.

Je rêvais depuis longtemps de rencontrer quelqu'un comme toi, une oasis. Il y a quelque chose de grisant à se laisser entraîner par les rouages du mécanisme de la vie : on travaille sur des sujets plus complexes, on rencontre des gens stimulants, on voyage… on se laisse happer par l'espoir du mieux sans jeter de regard en arrière et sans prendre le temps de réfléchir à soi. Qui suis-je et pourquoi suis-je ici ? La crise de la quarantaine et son lot de questions me frappe avec un an d'avance.

Je sais, tu n'aimes pas que je rappelle mon âge. Je ne me trouve pas vieux, je suis simplement surpris de la vitesse à laquelle le temps a passé car il n'y a pas longtemps j'étais à ta place, révisant trop peu pour le bac, fantasmant sur les corps plus mûrs et plein d'expériences.

Je suis désolé pour notre dernière discussion. Tu sais à quel point je suis maladroit et comme je peux blesser sans m'en rendre compte. Tu as beaucoup compté pour moi, plus que tu ne le crois. Mais les choses évoluent, les gens aussi. Je ne veux pas reporter la faute sur toi, j'en prends l'entière responsabilité, mais tôt ou tard tu aurais fini par te lasser d'un homme plus vieux de vingt ans.

Notre dernier échange a été douloureux mais j'ai besoin de tout te raconter. Je veux être honnête à partir d'aujourd'hui pour commencer ma nouvelle vie.

Tu n'étais pas la seule, au début. Je continuais à voir d'autres femmes. Tu le sais, depuis que Caroline est partie, je n'ai pas eu de relation vraiment stable. Quand je t'ai connue, j'ai pensé que ça ne durerait pas. Il m'a fallu du temps pour comprendre qu'un lien spécial nous unissait, que nous nous complétions parfaitement. Une fois l'évidence admise, j'ai arrêté de fréquenter d'autres personnes. J'étais si heureux avec toi, pourquoi aurais-je voulu quelqu'un d'autre ?

Cette oasis dont je parlais, ce n'est pas notre différence d'âge, c'est toi. Toi, ta personne merveilleuse, tes contradictions. Comment peut-on être aussi mature et tant apprécier la vie ? J'ai parfois cédé à la tentation de t'idéaliser mais non, tu as tes défauts, tu es humaine. Un peu plus qu'humaine, peut-être.

Je te dois quelques mots sur Helen. C'est une femme très bien mais pas aussi merveilleuse que toi. Elle m'offre la possibilité d'être moi-même à mes yeux et à ceux de la société. Tous ont raison : ceux qui luttent, et ceux qui acceptent les règles telles qu'elles sont écrites.

Sache que je penserai toujours à toi,
Benjamin

Contribution du : 19/11/2014 15:58
_________________
Mon blog, mis à jour toutes les semaines.
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re : Contraintes contrastes
Maître Onirien
Inscrit:
22/07/2012 22:59
De Cévennes
Groupe :
Évaluateurs
Auteurs
Membres Oniris
Correcteurs
Post(s): 37862
Hors Ligne
Très jolie lettre, douloureuse aussi ; je pense à un couple de mes amis qui se trouve exactement dans cette situation ; ça sent le sincère, l'authentique vécu ; écrit avec une simplicité et une sobriété qui rehaussent l'émotion.
Un petit air mystérieux pour cette phrase, sur laquelle je vous questionnerais volontiers, Placebo ?
Citation :
Tous ont raison : ceux qui luttent, et ceux qui acceptent les règles telles qu'elles sont écrites.

Contribution du : 19/11/2014 18:26
_________________
L'homme est conduit par l'aveugle qui est en lui- J.Claude Izzo
Poésie et carnets artistiques : https://papiers-relies.assoconnect.com/
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer



 Haut   Précédent   Suivant
« 1 ... 127 128 129 (130) 131 132 133 ... 138 »





Oniris Copyright © 2007-2023