Il y a un peu de tout le monde dans cette lettre, un peu de moi, de personnes que j'ai rencontrées, du roman de Romain Gary, d'autres lectures :p

Citation :

En fait, ça part d'un débat que j'ai eu avec une personne et que je n'ai pas eu la place d'expliciter dans la lettre. La personne me demandait comment s'affranchir des règles de la vie en société.
Je lui ai répondu qu'à mon avis, il fallait d'abord connaître les règles, puis les combattre, avant de comprendre leurs limites, pour enfin les accepter et savoir quand les transgresser. Donc au final, ceux qui combattent et ceux qui les acceptent sont sur la même démarche, mais pas au même stade, et ils ont raison chacun à leur stade.


Après, je trouve le narrateur un peu lâche (il n'a pas osé dire les choses en face à la jeune fille, il tente de se caser sans lutter plus que ça pour son amour) mais je lui pardonne, j'espère que lui et Helen sauront se rendre heureux :)

*

J'aime bien votre dernière contribution Miss_Node. Le début m'a fait penser à un monologue de one-man-show et finalement c'est toute une atmosphère qui se dégage de la 2eme partie.

Merci pour ces explications, Placebo ; maintenant je peux vous dire que je suis raccord perso avec cette phrase ;)
Merci aussi pour votre retour sur ma dernière participation.

J'espère qu'il y en aura d'autres, participations, pour la lettre d'amour... j'ai plusieurs fois tenté mais pour le moment ça n'a rien donné, comme quoi, ce n'est pas si facile comme exercice !

Amour,
Je t'ai vu chagrine hier soir, ce ne sont pourtant pas des adieux, je t'assure.
Quand tes yeux prennent leur air brouillard, que ta bouche se pelotonne aux commissures, qu'est-ce que tu es jolie
même quand tu as du chagrin ! Ta jeunesse vient se méler à tes larmes sèches et c'est entre autre ce qui m'a fait
fondre quand je t'ai rencontrée, à ce grand rassemblement familial, cinq ans déjà - tu me l'as rappelé.

Oui, je bavarde encore, mais pas seulement, cette fois, puisque tu vois, j'agis, je m'éloigne un temps de notre
maison ; ce "notre maison" me met mal à l'aise, et toi - j'ai tenté maladroitement de te le dire - tu n'es pour pas
grand chose dans ce mal aise, trois fois rien, rien du tout, même, finalement ; c'est notre différence d'âge, qui
jusqu'ici m'importait peu, qui vient envahir "notre maison".

Toi, je tiens à ce que tu en soies convaincue, toi tu es toujours celle que j'aime depuis le premier jour... nous
avons appelé ce jour "nos retrouvailles", tant nous partageons cette sensation de se connaître depuis toujours, tu
t'en souviens, je pense, car il y a longtemps que nous n'en avons plus parlé, de nos retrouvailles...
Voilà un indice pour moi de ce qui cloche dans "notre maison" : tant de moments exceptionnels partagés entre toi et
moi, tant que nous n'y vivions pas encore, tant que nous vivions tantôt chez toi, tantôt chez moi... et depuis que
"notre" nouvelle vie a commencé sous le même toit, plus rien que des doutes et des crises "d'ajustement" - comme tu
appelles ça.

Je t'aime et je désire plus que tout partager avec toi nos quotidiens, j'ai tellement de souvenirs jubilatoires des
instants passés près de toi depuis que je t'ai "retrouvée", j'ai envie de les vivre plus souvent... mais je préfère
encore m'éloigner que de voir notre histoire s'entacher du noir morose des crises conjugales : nous nous retrouve-
rons avec d'autant plus de plaisir. Simplement, je ne peux te dire combien de temps me sera nécessaire pour reprendre
confiance en nous, tu es si jeune, comment t'expliquer, nous ne sommes pas de la même époque !...

A nos prochaines retrouvailles, ton époque aura rejoint la mienne et tu pourras comprendre sans que je t'explique...
mieux : tu n'auras plus besoin de comprendre et nous nous aimerons dans notre maison.

Amour, je te serre contre moi
T.

Une lettre très féminine :) même si le sexe du narrateur n'est pas donné, j'ai du mal à la voir autrement (beaucoup de rappels sur les moments passés, la rencontre, les retrouvailles, les ressentis ; je pense que la plupart des hommes sont plus factuels :)

De rien pour l'explication. Déjà que je dépasse un peu les 2500 après des coupes… ah la la le malheur de devoir effacer des caractères ! ;)

J'espère être dans les clous avec ce bain de jouvence dans lequel je me suis bien amusée. Merci pour ce jeu d'écriture que je ne connaissais pas.

Mon petit bain de jouvence,
mon caprice de vacance
j’ai vraiment tout accepté
de tes goûts, tout supporté.

Electro, heavy métal,
cette musique infernale
dont tu m’uses les tympans,
adorable chenapan !

Si j’ai goûté tous tes plats,
tes œufs durs, ton cervelas,
tes potages-vermicelle,
tes macaroni sans sel,

Toi, tu trouves "trop ringard"
qu’on puisse écouter Mozart
en mitonnant un gratin
ou une tarte tatin.

Il n’y a guère qu’au lit
qu’on s’accorde, sans un pli.
Aux frontières de l’extase
là, on est vraiment en phase.

Mais tu viens de déroger
ne voulant plus partager
notre couche avec Bakchich
mon caniche !

À la niche le larguer,
mon trésor ! Le reléguer,
le temps de nos galipettes,
loin des douceurs de ma couette !

Depuis vingt ans qu’il me suit
de la cuisine au déduit,
me forcer à l’exiler
ce serait me mutiler.

Au diable ta jalousie !
Entre vous deux j’ai choisi :
je garde le piccolo
et renonce au gigolo

@Arielle : Aaaah jongleuse de mots, comme on voit que tu t'es régalée, quand tu le partages si bien avec ces rimes qui nous déroulent cette histoire si sympa ! Un peu que tu es dans les clous !
(je me permets le tutoiement, par nos livres échangé (le tutoiement), en quelque sorte ?)

@Placebo : oui, je me suis aperçue que j'avais l'intention de laisser l'ambiguïté sur le sexe avant de commencer à écrire, puis je n'y ai plus réfléchi... l'écriture a fait le reste. Merci de ce retour.

J'ai eu envie d'écrire, je suis rouillée et un peu d'exercice ne me ferait pas de mal...
pfiou, difficile de ne pas tomber dans la cougar avec ce thème !

Merci Placebo de poursuivre ce fil, c'est un plaisir de lire et de participer !

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Bonjour toi,

Une lettre. Je t’envoie une lettre, je n’y crois pas moi-même ! Pas un sms, ni un mail, mais un vrai courrier. J’aime l’idée de ce papier que tu liras, de mon écriture que tu vas découvrir : en cinq mois, avons-nous seulement échangé un mot ? Ai-je déjà vu une liste de courses chez toi ? Je cherche, j’en doute, où donc aurais-je lu un billet quelconque de ta main ? Ni sur la table basse sur laquelle nous grignotons, ni dans la cuisine toujours propre – cette pièce n’est qu’un décor, seuls le micro-onde et le réfrigérateur sont utiles, ah, et la machine à expressos, bien sûr.

Prendre le temps d’écrire, de glisser sur une pensée de traverse. T’imaginer ouvrir ta boite aux lettres, intrigué par cette enveloppe qui ne ressemble ni à une facture, ni à une publicité… et sourire, sourire en me lisant. Enfin je l’espère…

Hier fut délicieux. Comme c’est désuet. Hier fut délicieux, donc. Je n’ajoute rien, n’est-ce-pas ?

Avec toi, je suis en vacances, en congé de ma vie. Je me faufile dans la tienne comme mes doigts se glissent dans ta paume. Leur place est là. Sans l’alliance qui orne mon annulaire et tes doigts nus, rien, ou presque, ne serait étrange.
Alors, pourquoi avoir lâché ma main devant tes copains ? Pourquoi ne pas m’avoir présentée ? Je sais, je sais, pour la même raison qui nous fait éviter mon quartier. Restons légers, aimons-nous sans y penser. Je tiens à toi si fort. Deux mondes parallèles qui se frôlent et les règles sont changées : je ne m’offusque pas davantage de cette deuxième brosse à dents dans ta salle de bains que tu ne jalouses mon mari. Seuls comptent les zones de convergence, les heures à rebâtir le monde, la musique, les films, et puis nous deux, un petit miracle.

L’éphémère entre nous, Romain, l’éphémère… Puisqu’en vérité, tout se rapporte au temps depuis notre rencontre, aux années décalées, à mes quinze ans d’avance, puisque bientôt le moment sera venu, je t’écris ce souvenir, cette trace de papier de nos heures légères.
Voilà.
Un moment d’égarement…

On se voit toujours jeudi 27 ? Confirme par sms.

Bisous,
L.

Eh bien, deux nouvelles venues ça se fête :)

Arielle, merci d'apporter un peu de légèreté au thème, je me souviens qu'une bonne partie des textes avait pour but de nous faire sourire :)

Perle, oui, dans ce genre de relation il me semble qu'on marche sur un fil d'équilibriste :)
J'écris tellement peu que je suis content d'avoir ce fil pour me dérouiller ^^

Si vous avez des idées pour la prochaine contrainte (dimanche) je prends, mais sinon m'inspirer de mes lectures me va, et vu qu'il y a toujours un bouquin sur la table de chevet… :)

Si tu as des tas de bouquins,

ca peut t'aider à trouver des contraintes,
placebo...

Ah oui tu pourrais trouver une contrainte
pour les fêtes de noël...

Nouveau dimanche, nouvelle contrainte !

Dernier livre qui m'a marqué : "Fleur de tonnerre" de Jean Teulé, je vous livre une contrainte en rapport avec la lecture. J'ai toujours des livres en cours, Martin :)

Fond : vous décidez d'empoisonner une personne gênante pour votre accession au pouvoir, comment vous y prendrez-vous, décrivez le moment clé.

Forme : vous avez le choix entre une atmosphère oppressante ou joyeuse, burlesque, rien ne dit que l'empoisonnement réussisse ou se passe bien !