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À propos de "Je m'ê trompée"
Maître des vers sereins
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Bonjour à vous,


Merci aux lecteurs, le poème est .



Il est construit sur la modification de règles d'exception : le respect de l'accord en genre des articles déterminants possessifs devant leur nom. Par exemple, on dit "Une adversité", "l(a)' adversité", mais "Mon/Ton/Son adversité". Dans le poème, pas de "mais" à cet usage.

Tous les H au début des mots utilisés dans le poème sont "muets", ils permettent l'élision et la liaison. Par association au "E muet", je voudrais les qualifier de "H féminin".

La première personne du singulier de l'indicatif du verbe être n'est plus "Je suis", mais "j'ê". J'ai voulu traiter le verbe comme un du troisième groupe tel "tordre" ou "rompre" et conserver sa première syllabe dans la conjugaison. Phonétiquement, il n'y a plus de différence entre être et avoir à ce moment, euh... conjugale ?



La poésie que je tentais d'aller chercher, elle est dans cette espèce d'uchronie de la langue : "comme si les règles avaient été autrement". L'uchronie va plus loin puisque dans le poème, l'avortement est bien un motif d'accusation, mais pas vraiment une interdiction absolue. En fait, la première "avocate" est celle de "l'ex-futur père", dans mon idée, et c'est donc lui qui "porte plainte" devant les jurés. Ça restera non-dit, sauf qu'il n'y pas de procureur, d'accusateur public.

On ne connaitra pas le terme, dans la forme, c'est l'accusé qui prononcera une "sentence" avec la dernière phrase : il n'y a pas "d'enfant", c'est bien elle qui se fait avorter.

Je voudrais ne pas oublier, dans ce que j'écris ici, de mettre des guillemets pour les termes dont le sens absolu dépend des convictions de chacun, mais c'est bien là aussi que je situerais la poésie que j'allais chercher : l'importance du langage, son appropriation comme son expropriation, la façon de le prendre ou non comme argent comptant, en quelques sortes.

Je prends personnellement des tas de terme pour "argent comptant", ce n'est pas du tout un appel à tout mettre à l'envers. L'idée m'est venu plus simplement, sur ces articles masculins devant des mots féminins, plus ou moins pour des raisons de clarté je crois, de risque de confusion avec d'autres mouvements de la langue. Au départ, j'ai donc juste chercher à créer ces confusions, mais à l'échelle de simples phrases. C'est quand j'ai voulu le mettre en forme comme un poème que j'ai élargi les moyens avec la lettre H au début d'un mot, pour la conjugaison, c'est venu d'une recherche de ce qui pouvait également "ne pas être normal" dans l'usage. J'ai aussi chercher à endosser une intention. La beauté et l'harmonie, c'est juste une façon de voir le monde, de l'apprivoiser, ce n'est pas "innocent" de faire du beau, il y aurait une dimension de prise de pouvoir là-dessous.

Je n'ai pas renoncé à la démarche esthétique et j'ai livré le poème quand je l'ai trouvé "beau", mais il reste écrit dans une certaine urgence. Si la liste des mots convenant à créer des "confusions" débuta l'année dernière, le thème de l'avortement date de la dernière fête des mère, soit le mois précédent l'envoi du texte sur Oniris.

Ce que j'appelle des "confusions", ce sont tous les cas où les noms permettent l'élision des articles précédents, c'est à dire des "ma/ta/sa" qui s'écriront "M apostrophe/T apostrophe/S apostrophe". Dans ce passage qui précède la toute fin :

"ma heure à ta horloge n’a pas ma hésitation"

Je renonce aux liaisons pour "dévoiler" la clé de l'écriture du poème. Dans le dernier "vers", je formule de façon à ne pas utiliser les exceptions que j'ai normalisé, mais je continue à écrire dans la même langue, un "français".



Merci aux commentateurs bien entendu, pour avoir laisser un sentiment, une analyse, une émotion, après leurs lectures.

Contribution du : 14/07/2012 06:16
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Re : À propos de "Je m'ê trompée"
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J'ai accédé plus à la méthode d'écriture après vos explications
bien vôtre Leni

Contribution du : 14/07/2012 07:51
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La vérité d'aujourd'hui est l'erreur de demain
Le talent c'est d'en trouver aux autres R Hossein
Plaire à tout le monde c'est plaire à n'importe qui S Guitry
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Re : À propos de "Je m'ê trompée"
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Je n'ai pas osé commenter, "humant" tout le travail de l'auteur ainsi qu'une maîtrise forçant l'admiration. Pour autant je ne suis à aucun moment entré dans le texte même si j'y décelait une émotion assez particulière... tout en n'arrivant pas à trancher entre: "originalité" & "exercice de style". Il vaut mieux s'abstenir parfois et je confirme mon désaroi.

Contribution du : 20/07/2012 20:49
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Re : À propos de "Je m'ê trompée"
Maître des vers sereins
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Merci de poursuivre ce sujet. Pour rebondir sur cette notion d'exercice de style, je ne saurais pas trancher sur ce texte pour savoir s'il en est un ou pas, et qu'est-ce que ça change pour quoi.

J'ai lu un texte par ailleurs ce soir qui m'a donné un élément de réponse, contenu dans cet extrait :

Citation :
On ne peut substituer l’encre au sang, cela reste toujours un faux en écriture ! Même les mots les plus crus restent à croire; même les mots les plus sublimes subliment toujours quelques douloureuses réalités. Alors, faute d’orthographe ou de réelle correspondance, je me contente d’une misérable homophonie, mots pour maux, mot à maux, les mots me manquent pour dire les manques d'amour, et entre les maux et leurs homologues, je lève ma coupe, j’élève mes mots à la hauteur des maux dans un ciel de Chagall.


Toute écriture serait "exercice de style", comme une tentative de reproduire une réalité qui forcement ne se trouve pas réellement dans les mots qui la narrent.

C'est de Roland Reumond dans Transsubstantiation (extrait)

Contribution du : 22/07/2012 23:24
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Re : À propos de "Je m'ê trompée"
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Je ne sais si je dois poursuivre... ce qui pourrait devenir un débat (largement hors de ma portée intellectuelle)... et qui ne concerne pas forcément ce texte pour lequel je n'ai décidément pas réussi à trancher. J'entends cependant ces mots. Je fus flatté un (lointain jour) où une amie me dit que malgré mes "efforts de variations" j'avais "ma patte" (mon style?). Tout auteur cherche sans doute ça, chemine vers ça, l'appelle de ses voeux. Une part de "l'accomplissement " (chacun à son niveau) est lorsque l'oubli de ses propres codes devient effectif, libérant (autant que possible) l'écriture... sauf que tout ce que nous avons pensé, regardé avant était choix, objectif. Je pense avoir dépassé ça (dans mon "genre" et toujours à mon niveau) mais il serait hypocrite de ma part de tenir ce "passage" pour aboutissement... et garantie de réussite... ainsi que de préjuger de la perception d'autrui. Je crois surtout au bonheur d'écrire, la seule chose à ne pas trahir... les données de chacun étant évidemment aussi subjectives que celles de ceux qui recevrons les mots. Je ne sais pas toujours que dire ni si ma perception peut avoir un sens pour l'auteur (en même temps c'est un peu la règle tronquée de "l'exposition")... mais j'aime voir "oser"; c'est ainsi que l'humanité avance (toute relativités confondues)!

Contribution du : 23/07/2012 12:42
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Re : À propos de "Je m'ê trompée"
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Au passage, merci pour ces précisions sur le concept qui a présidé à la rédaction de ce texte.

Car si je ne l'ai pas apprécié (et pour cause, il est difficile d'être ému par un exercice de style - même si le sujet en est fort - et il est surtout d'être sensible à une langue qui n'est plus la nôtre), j'aime beaucoup la démarche intellectuelle d'uchronie linguistique qui en est à l'origine.

Contribution du : 23/07/2012 12:57
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Ecrire, c'est raconter des histoires. Le reste c'est de la littérature.
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Re : À propos de "Je m'ê trompée"
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Quant à moi qui vient de découvrir ce texte, je trouve qu'il va bien au-delà d'un exercice de style. Peut-être le "code sémantique" choisi mériterait d'être simplifié pour mieux inviter le lecteur... mais il y a une véritable histoire, un personnage, un message, on ne peut le nier. Ce texte a évoqué pour moi l'effet magique de "Un mot pour un autre" texte théâtral de Jean Tardieu.

Contribution du : 23/02/2013 15:27
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L'homme est conduit par l'aveugle qui est en lui- J.Claude Izzo
Poésie et carnets artistiques : https://papiers-relies.assoconnect.com/
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Re : À propos de "Je m'ê trompée"
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Merci aux derniers lecteurs de ce poème, Marie-Ange, Coline-Dé, Silvieta et Pouet.


En tant que texte et du fait de sa construction, on pourrait le traduire en bon français, ça ne résoudra sans doute pas les problèmes d'incompréhensions, mais je ne veux pas en faire la fausse pudeur ni craindre la superstition, alors voilà :

"Son avocate a décrit mon agitation au moment de son annonce : mon astreinte à être mère de… avec sa haine dans ses yeux. Puis son alerte devient son alarme, elle commente mon apparence, mon avidité, mon avalanche de ma haine, mon habitude de mon addiction ; je ne suis pas son adulte. Ma harpe contre sa hache répond :

Mon adorée est mon aile et son aile est mon attention.

Mon avocate a fini son accolade à chaque membre du jury, son agence est comme mon astéroïde à ton amplitude, son aromate est mon harissa à ton affection. Je suis désolée. Son attaque est simple : je me suis trompé, ta vie est bien mon aspiration. Son activité est de prouver mon adhérence, mon assise, malgré… elle voudrait mon amende honorable. Son adresse est d’invoquer ma hâte pour excuser mon approche. Son attitude ne renvoie guère de chaque juge son averse de larmes. Chacun sa hargne. Mon année de prison a peut-être poussé ma hardiesse, mon heure à ton horloge n’a pas mon hésitation :

Je m’en fous c’est mon avortement."

Même traduit ça semble encore à traduire... je m'étais prévenu pourtant.

C'est une vision de la poésie : je vais faire apparaitre des murs pour mieux chercher la sortie d'un labyrinthe. Je veux faire ressortir un sentiment coincé dans une contradiction. Donc je n'écris jamais sur "ce qui se conçoit bien", c'est justement le critère pour ne plus avoir à l'écrire : l'absence de tension.

Pour en revenir à ce poème, il faut que je parle de sa dernière phrase, et sans regret de ma part, bien que j'ai douté qu'elle fasse partie de l'expérience véritablement. Je me demandais si ce n'était ma propre réaction sur ce qui précède : un commentaire malvenu et précoce sur ce que je venais d'écrire.

Je parlais de superstition, et donc je ne vais pas jouer à l'oracle traversé par un message divin : la relecture fait partie de l'écriture, c'est comme ça, je suis indépétrablement lié au texte.

Donc, s'il y a quelque chose à comprendre, c'est que les règles de la syntaxe du français ont quelque chose d'étrange : il n'est définitivement pas normal d'utiliser sciemment un article masculin pour un nom féminin. Il n'y a pas d’alibi esthétique ou euphonique, tout cela se fabrique au gré des besoins, du moins c'est ce que j'aurais voulu démontrer avec ce poème en faisant ressortir de jolis moments dans l'expression.

Je ne veux pas faire de rhétorique bien que ça y ressemble : je peux avoir l'air ici de renvoyer l'étrangeté ou l'incompréhension de mon texte à celle de notre langue. Je ne peux faire appel qu'à la confiance - la conscience ? - en affirmant que l'expression de cette poésie est le reflet d'un sentiment qui m'a parcouru, jusqu'à ce que je le libère ainsi.



Contribution du : 11/01/2017 17:51
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Re : À propos de "Je m'ê trompée"
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Citation :

David a écrit :
en affirmant que l'expression de cette poésie est le reflet d'un sentiment qui m'a parcouru, jusqu'à ce que je le libère ainsi.


Oui, ça je le comprends.

Merci à toi.

Contribution du : 11/01/2017 18:05
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La compréhension n'est pas nécessaire à la poésie, mais la poésie est nécessaire à la compréhension.
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Re : À propos de "Je m'ê trompée"
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Merci pour la traduction et c'est vrai que même avec ce décryptage j'ai encore du mal à savoir de quoi il s'agit. (A la lecture de la dernière ligne de "Je m'ê trompé" je croyais qu'il était question, comme indiqué, d'un avortement de la narratrice. Mais finalement je me demande si ce qui avorte ce ne sont pas les conventions du langage.
On perçoit même sans le décodeur, une véhémente révolte dans ce texte.
On la perçoit aussi -révolte en miroir ?-dans l'incroyable "Caprice Infini", du même auteur. Je me permets, j'espère que ce n'est pas opposé aux conventions, de vous en communiquer le lien http://www.oniris.be/poesie/david-caprice-infini-2640.html#comment118312

Contribution du : 12/01/2017 02:45
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