Salut la compagnie
J'interviens dès le 1er jour de la publication du texte, pour répondre en bloc à Fugu, Jano et dans une moindre mesure, bipol.

Effectivement, bravo, vous avez réussi à voir quand ce texte a été écrit : en 1992 (ou 93 ? J'sais plus). Je l'ai remanié après coup, il y a peu.

J'ai viré les trucs qui avaient trop vieilli, par exemple
"un bomber réversible
Et un autoreverse"
est devenu "des piercings aux paupières / des ray-ban sur la tête"

J'ai viré
"Marie-Jeanne je préfère
Aux gens comme Jean-Marie
Aux bonnes gens racistes
Aux jambons beurre racis"

et rajouté des machins sur Facebook, ou sur le portable, Eminem, NTM...

Par contre, je ne m'attendais pas à un tel décalage à l'égard sur le sujet, en vingt ans d'intervalle. Mon texte originel avait été joué par "Docteur Folagroove", un groupe de Funk-rock, c'était l'ambiance Margerin, -les inconnus n'avaient pas encore fait leurs sketches, si mes souvenirs sont bons- et on aimait bien tourner en parodie les "modes urbaines". De la même manière, j'avais un texte sur les babas cool, un autre sur les keupons, etc... Bref, si vous avez plus ou moins 40 ans, vous vous souviendrez l'atmosphère de l'époque, touche pas à mon pote, Renaud... Une période sans doute plus optimiste et moins oppressante que l'époque actuelle, où on n'avait pas encore cet immense fossé entre cité et reste de la jeunesse (enfin si, il existait, mais pas médiatisé à ce point

Je crois que ce texte sur les rappeurs (plutôt hip hop à l'époque) -qui n'est pas un texte sur la zone, mais bel et bien sur les rappeurs, petite nuance- collait plutôt bien à ce qu'était ce mouvement, la manière de parler, c'était celle-là, plus ou moins... Et puis, la parodie grossière est justifiée par la fin : J'ai l'air d'un bouffon parce que je fais tout à l'envers, mais je vous prouve à la fin que les gens les plus absurdes sont les gens "normaux". C'est, grosso modo, un des thèmes chers des "fous du roi" médiévaux, en version modernisée.

Bon, bref... Ça fait 15 ans maintenant que je n'haibte plus en France, et je n'ai aucune p... d'idée de la manière dont parlent les gamins des zones aujourd'hui. Par contre, la cité d'il y a 15-20 ans, oui, je crois que je la connaissais un petit peu quand même...

Je comprends, après coup, qu'une telle chanson, en la réactualisant, se retrouve un peu le "cul entre deux chaises" et, qu'alors qu'elle se veut "observation sociale", elle ne correspond plus vraiment à grand chose, et en plus, depuis, le thème est devenu plus épineux, des clichés, pas forcément flatteurs, se sont façonnés, et la chanson a perdu son esprit rigolade à la Margerin années 90... Dommage, quelque part, que le thème soit devenu grave...

Merci à tous les commentateur, ceux qui ont aimé et les autres, et ceux qui commenteront dans l'avenir.

Je trouve, moi, qu'il n'est pas mauvais que le personnage du texte de Charivari ne soit pas tout à fait à la mode d'aujourd'hui...en vingt ans il est devenu presque 'classique' si bien qu'il me parle clairement avec des mots, des termes, des expressions qu'une vieille dame de mon âge reconnaît sans les avoir vraiment vécus...oui, je le sens comme ça....il est devenu classique...c'est plutôt bon, ça? non?l

L'ambiance Margerin : Lucien, Ricky Banlieue, des personnages qui m'ont bien fait rigolé à l'époque. C'était aussi le temps des revues outrancières comme Hara Kiri, Charlie Hebdo et les futuristes Pilote et Metal Hurlant. Une pépinière de talents. Ca ne nous rajeunit pas tout ça !
Depuis les temps se sont durcis, il y a moins d'insouciance et plus de détresse, de désespoir.

Pourquoi faudrait-il que la poésie soit soumise à une affaire de mots ou d'expresions à la mode?
Innocente que je suis, moi qui pense que la poésie c'est un texte compréhensible, porteur d'un message, codé ou pas; pour lequel on est réceptif.
La liberté d'aimer, ça existe encore?
La liberté tout court est déjà suffisamment amputée...

Je suis sans aucune condition d'accord à 200 % avec Fugace.

On se tamponne pas mal de la mode et du prèt a penser à philosopher, à polémiquer, à politiquer.

La pensée est devenue à la liberté, ce que le hamburger est à la bouffe.

Tiede, mou, sucré, et "bouffi de frime".

Relevez vous fiers Sicambres !

BRULEZ CE QUE VOUS AVEZ ADORE !

ADOREZ CE QUE VOUS AVEZ BRULE !

Labrisse (poète mort d'amour)

Labrisse a écrit :
"On se tamponne pas mal de la mode et du prèt a penser à philosopher, à polémiquer, à politiquer."

on se fout de qui, là !

jamais, jamais dans l'histoire du monde il n'y a eu un tel consensus de "Pensée Unique".

ce qu'il faut dire, ce qu'il faut faire, qui aimer, qui haïr...

tu crois vraiment que tu pourrais même rêver d'être édité aujourd'hui si tu étais Céline ou Bukowsky ou simplement, modestement, Henry Miller ( pas Arthur, c'était rien qu'un fouteur de stars à gros nibards...) ?

Tu crois ça, libertaire ?

Essaie seulement d'écrire un truc non validé par la télé et tu verras... rien que pour rire...

Essaie d'écrire "J'accuse !" aujourd'hui, de faire ton Zola, et tu verras le massacre !

essaie de faire ton Hugo et de ridiculiser ce qui est admis... rien que pour rire...

Cher Micdec,

Mais, je ne disconviens pas des affirmations que tu assènes… Et crois bien que de plus j’abonde et je sur-abonde dans ton sens.

Donc, nous faisons les mêmes constatations ; Partant de cela deux options sont possible… soit il faut accepter la mascarade et jouer le jeu pour « bouffer ! Soit on rejette ce système (car c’est bien un système) et là, au revoir la mangeoire à petits fours/ coupe de champ/ tapoti-tapota dans le dos.

Mais à l’inverse de toi je déplore ce fait, ou, aujourd’hui toute divulgation d’une œuvre de libre pensée est passée au crible des puissances éditoriales, inféodée à la politique rétorsive et la finance castratrice qui détiennent les clefs du « placard à provision ». Leur mot, leur seul :

« hors la mode point de salut !»

Le show business des divulgateurs d’œuvres de « l’art » aujourd’hui, se sont fourvoyés pour des intérêts de pouvoir financier en mettant dans l’écuelle des assoiffés de la connaissance (car la culture mieux la pensée est devenu un produit à consommer) cette honte à la face des nations qu’est la «Mode qui trottine » au détriment des pouvoirs de (bon) sens qu’ont proposé noblement les Arts, du rupestre jusque ( par exemple et à mon sens) aux Oulipistes.

Après c’est moisi ! Et il s’agit là bien d’une foutrerie éhontée sans vergogne de la pensée humaine. La pensée à produit quoi en cinquante ans ? Quelle peinture ? Quelle musique ? Quelle écriture ? Quel cinéma ? Que des co…ries de technos (même pas des techniciens) ! Une merde de chien malade sur un coussin d’organsin doré !

Mais, cher ami, le résultat en est que les auteurs ont si peu de poids qu’ils ne peuvent faire se lever les fleurs de leurs visions. Et si comme Fugace le dit, je pense que lorsque l’on craint de n’être pas assez à la mode, on se fourvoie dans un système de mort. Et s’il faut comprendre que ce n’est pas a partir de l’œuvre que tu seras pesé, j’amplifierai son assertion y ajoutant qu'aux antipodes des pharaons d’Egypte le croyant, ce n’est pas du poids de nos coeurs (pensifs et pensants) que nous y sommes jugés, mais bien de notre faculté, forcée, à cirer des pompes et lécher des fi.ns!

Ou l’auteur doit-il considérer que ce n’est pas acceptable ?

Il nous faut donc un compromis, où, nous pourrions au moins espérer vivre de nos phrases ciselées de la pensée et de nos observations, sans toutefois être les obligés d’un système de l’influence… donc d’une corruption !

Merci de me laisser exposer mon point de vue.

Amitiés,

Labrisse.

Merci, Labrisse

cela me fait plaisir, ce qui n'est rien mais me rassure un peu, tout de même

en ce moment, je relis Zola et, surtout, l'Argent, étonnant bouquin "tout entier dans son siècle"

ce que j'aime chez Zola et regrette tant aujourd'hui, c'est que le témoin qu'est l'écrivain puisse, à la fois, "être" Saccard et défendre Dreyfus ( qui ne se défendait pas lui-même ), par "simple" honnêteté

ou par lucidité

cette quasi impossibilité imposée par les medias d'être "simplement" honnête ou témoin et de tourner en dérision ou d'exposer le point de vue d'un personnage ( sans jugement de valeur, juste exposer, le "faire vivre" ) est devenue un poids terrible, non seulement sur la liberté d'expression mais aussi sur nos consciences d'exister sans ramper.

Il est épuisant de lire mille fois le même "point de vue" présenté comme "original" parce que son "auteur" porte plus ou moins à droite ou à gauche ( version tailleur de métier )

et toutes mes excuses à Charivari pour ce qui peur sembler du flood mais n'en est pas, tant son texte a levé le lièvre de la conformité.

Non, non continuez, j'ai pas eu le temps de tout lire, mais c'est cool

de Goya à Zola, il n'y a décidément qu'un pas :-)