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Re : Micro-nouvelles
Visiteur 
Voile de soie

Un air pur remplit l’espace...quelque chose perce le brouillard, du bois massif coiffé d’une haute voilure de soie.
Il n’a pas d'effort à fournir, l’embarcation sait où aller.
Les vagues virent au noir et le vent au glacial.
Les vagues s’adoucissent de gris, leur force décline, arrive une masse haute comme un mont, ruisselante de matière grise, triste, comme c’était avant...

L’embarcation évolue sur une mer d'huile, fluide, beau bruissement au contact eau bois. La lune d'or zèbre la mer où apparaît l’îlot, l’embarcation met le cap sur un ponton désossé. Tout choit sur la terre ferme comme on vient au monde; il se positionne tel un fœtus...
Le vent draine des odeurs sèches, comme des fleurs prisonnières des laines de moutons.
L’embarcation évolue en inertie sur un miroir entre deux mondes, un cyclone bleu de raies géantes s’achève - un bois coiffé d’une voile de soie blanche approche, une silhouette se découpe dans l’azur émeraude, une envoûtante jeune femme monte sur l’embarcation.

Ils se retrouvent enfin, c’est enlacés qu’ils rejoignent le point de départ - ici, l’inondation avait ravagé le cimetière...les cercueils ouverts flottent avec leurs linceuls de soie...

Contribution du : 26/06/2018 19:23
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Re : Micro-nouvelles
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Inchangés

Bébert détacha sa casquette de la patère. Ça tapait dur, ces jours-ci. Quelle idée elle avait eu, Jocelyne, de proposer ces retrouvailles en plein juillet ! Comme s’ils ne pouvaient pas attendre septembre. Rien à faire, qu’elle avait dit : quatre ans sans voir se voir, c’était déjà bien trop.
Il appela ses chiens : « Pancetta ! Felino ! ». Les carlins se précipitèrent. « Hop, au chenil !»

Bébert se glissa péniblement derrière le volant : c’est qu’il avait pris du poids, depuis sa retraite. Jocelyne allait se foutre de lui, pour sûr. Elle avait la dent dure et le cœur tendre, sa cousine préférée ! Il arriva à la gare. Scruta les brunes élégantes. Jocelyne, pas compliqué, c’était Elsa en mieux. Soudain, une vieille épaisse en robe à fleurs l’interpella d’un air ravi :"Houhou, Bébert !
- Jo… Jocelyne ?
- Bébert ! t’as pas changé, mon biquet !
Il la reconnut d’un coup, comme si l’apparence s’effaçait derrière cette femme qu’elle était toujours, à l’intérieur:
- Toi non plus, ma Jo, t’as pas changé ! dit-il du fond du cœur.


(1040, esp comprises, avec le titre)
le fil des commentaires: ici

Contribution du : 28/06/2018 21:31
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Re : Micro-nouvelles
Visiteur 
Impair
Comme toutes les mi journées, les lunes sont alignées sur l'horizon. Il a peint les pierres jusqu'à la pendule au temps figé. Philibert est dans une période butée et renâcle à trouver la sagesse.
Les bateaux de verre scintillent de toutes leurs facettes, Philibert cherche un hamster au pelage propre et lisse, de quoi éponger ses pinceaux.

Philibert se rend à la plage aux algues mouvantes. Il parle aux coquillages puis marche longtemps sur l'eau, dépassant l'horizon. Les vagues virent au violet et atteignent des hauteurs ivraissemblables. C'est là qu'il vient pleurer sur l'existence qu'il ne vivra que dans son imaginaire.
Alors que la nuit scintille de la trainée des astres, il s'imagine être impair...

Contribution du : 29/06/2018 06:13
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Re : Micro-nouvelles
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Déséquilibre instable.

Alors on a rigolé, parce que pleurer aurait été beaucoup trop triste. D’abord timide, ce rire a grossit, il est devenu gigantesque. On n’en pouvait plus de rire, et ce rire se communiquait à chacune d’entre nous, s’arrêtait, pour un instant suspendu…Et puis repartait de plus belle. Nous nous étonnions de rire d’aussi bon cœur et l’on se regardait comme pour ce prendre à témoin de l’énormité de ce qui nous arrivait, de ce rire immense qui prenait possession de nous toutes, on s’offusquait du rire de l’autre mais on ne pouvait contenir le sien qui se répandait comme un poison, comme un virus enfin comme quelque chose de contagieux. C’était irrépressible, je crois que je n’ai plus jamais ri avec autant de conviction, de folie. J’ai ri comme si cela devait être la dernière chose que je fisse sur terre. Ma mère riait le plus fort, elle devait se tenir à la table pour ne pas basculer de sa chaise, elle en avait les larmes aux yeux. Elle venait de nous annoncer son cancer du sein.

(1018 SEC)

Contribution du : 29/06/2018 18:47

Edité par SQUEEN le 29/6/2018 19:05:12
_________________
"J'en ai plus qu'assez d'en avoir plus qu'assez"
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Re : Micro-nouvelles
Organiris
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Tristitude

Carmencita jeta un œil par-dessus le mur du voisin. Les carlins aboyaient depuis plus d’une heure, sales bêtes !
Elle était à cran depuis la réception de sa lettre de licenciement. Faute lourde ? Hijos de puta ! Carmencita avait hérité de sa grand-mère maternelle un tempérament explosif et une voix à décorner un taureau. Mamie Carmen avait roulé des cigares sur ses cuisses et séduit des toréadors, Carmencita assemblait des batteries et des atomiseurs de cigarettes électroniques et ne séduisait pas grand monde, à part peut-être le gars de la compta. Les vapoteurs n’avaient certes pas la classe des fumeurs de havane, ni son bled franchouillard la splendeur de Séville. Tout foutait le camp, dans ce monde, comme disait l’immortel à son cambrioleur * !

(subtil renvoi à une nouvelle à l’affiche, ne me remercie pas, In-flight !)

841 esp comprises

Contribution du : 29/06/2018 19:00
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Re : Micro-nouvelles
Visiteur 
Les blaireaux

Tout avait commencé un peu comme ça, par hasard. C'était pas réfléchi, pas calculé. Ceci dit avec Nono il ne fallait jamais s'attendre à quelque chose où la logique, la structure et l'organisation auraient eu leurs places.
Non.
Il était plutôt du genre à réfléchir après. Longtemps après. En taule par exemple ou au gnouf.
Mais, sa proposition de braquer la supérette avait remporté la plus vive des adhésions auprès de Manu et Jeannot. Qui eux non plus n'étaient pas des champions du monde de la planification. Enfin, ils n'avaient pas les armes pour concourir de toute façon.
Les trois couillons étaient montés dans la super 5 GTI, direction le chef lieu de canton. Dérapages pas trop contrôlés dans les virages, bibine et pétards. Qu'importe on allait bien se marrer et de surcroît s'enrichir.
A l'approche du bled, chacun avait enfilé sur la tête une vieille cagoule, ou des bas piqués à sa sœur. S'agissait d'être discret. Manu sentait le poids du flingue dans sa poche. Il fallait bien ça pour faire sérieux, crédible.
La tension montait d'un cran. Plus personne ne parlait.
Dernier dérapage, frein à main, la supérette.
Fermée, on est dimanche.

(1154 esp comprises, sans le titre)

Contribution du : 02/07/2018 17:08
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Re : Micro-nouvelles
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Course de fond

Une mouche pendue au long ruban jaune tente, sans espoirs, de se libérer. Son bourdonnement emplit la pièce, presque aussi fort qu'un Boeing au décollage. René s'en fout. Il est au-delà de l'ivresse, dans une sorte de coma conscient où plus rien n'a d'importance. La maison pourrait s'effondrer, s'embraser, s'inonder, qu'il s'en foutrait pareil. Il boit. Depuis ce matin, dix heures. Dehors la nuit tombe. On est plus dans le marathon de la picole que dans un sprint façon binje drinking. De toute manière René est devenu une sorte d'athlète de la murge. Sa vie se résume bien souvent à manger, dormir et boire depuis quelques temps. Triathlon suicidaire que ne cesse de dénoncer le médecin.
René s'en fout.
Et aujourd'hui encore plus que les autres jours.
Alors mécaniquement il s'enivre. Il sait qu'à un moment il va s'effondrer. Mais c'est long à venir, parce que bien sûr, en sportif entrainé, son corps résiste, son esprit aussi. Le verre se remplit. Le verre se vide. René ne fait plus qu'un avec lui. Devant lui la même lettre, sur le même papier a en-tête, jaunie par le temps et la fumée des clopes.
"Adieu René. Je n'en peux plus..."

(1100 esp compprises)

Contribution du : 05/07/2018 07:14
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Re : Micro-nouvelles
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Tartines

Le café est froid.
Maman aussi.
Ca lui apprendra à oublier les tartines.


(Je sais c'est micro, micro, mais je trouve que ça se suffit)

Contribution du : 08/07/2018 11:57
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Re : Micro-nouvelles
Visiteur 
LES PASSAGERS
L’encadrement de la porte est en Z, un non sens, et pourtant, moi, Adam, je le passe sans autre forme de difficulté. Un homme est assis sur un fauteuil en rotin.
Passager :
 - Venez cher ami, asseyez-vous donc !
Son domaine n’est pas pétri de pureté, sa terrasse de lave polie s’étend au-delà d'un regard, la mer n’est que bleu de Prusse et le soleil blanc est plus haut que l’horizon, j’aime ça.
 - Merci, vous êtes simple et accueillant, mais pourquoi suis-je là ?
 - Vous êtes mort, par bonheur !
 - Ah je me disais aussi, tout est plus beau et je vais beaucoup mieux !

Contribution du : 10/07/2018 05:47
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Re : Micro-nouvelles
Expert Onirien
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04/06/2017 12:15
De Hautes-Pyrénées
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Fraternité

Je maintiens l’oreiller sur ton visage, je suis calme. Me reviennent alors les images. Nous étions encore tout les trois ; un dimanche, je crois, à la plage Maman était belle en maillot de bain fleuri et elle nous photographiait en riant, toi tu faisais n’importe quoi comme d’habitude et moi j’avais honte comme d’habitude. Toi, mon jumeau resté quelques secondes de trop sans oxygène, tu aurais dû mourir, un cordon autour du cou, ma vie aurait été autre. Maman t’as traîné, moi je ne peux pas, je ne peux plus. Tu t’agites un peu sous l’oreiller, tu sais que ton sursis s’est écoulé, tu as compris, tu es d’accord, j’en suis sûr. Je t’aime.

(654 SEC)

Contribution du : 10/07/2018 22:40
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"J'en ai plus qu'assez d'en avoir plus qu'assez"
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