Dans l'éternité de ces instants aux yeux de boutons, un spécimen d'ours se pliait le coude sous une pile de taies d'oreillers depuis deux jours. Les secours parvinrent finalement à percer une brèche dans la garde robe de la penderie, un rai de lumière tomba sur l'étagère où la victime laissait son bras mou sous les décombres de tissus.
Une main gigantesque s'enfonça dans le dédale caverneux pour finalement le saisir et l'extirper du piège où il était coincé.

- Nounouuuurs, je t'ai enfin retrouvé, dit le petit chef des opérations de sauvetage.

Cette fois il s'en est vraiment fallu de peu.

très mignonne micro-nouvelle, Jeanphi

Merci chaleureusement ! À vous, cher Cyrill, de donner un micro-récit ou bien un nouveau thème.
Convenons du fait que "l'éternité de cet instant" est une formule très convenue, presque une convention, ou bien le plagia de tous les prêtres et de toutes les messes réunies.
En proposant le thème nounours, je pensais que le coup du sauvetage serait fait par quelqu'un. Comme personne ne s'est présenté, je l'ai pris.
A ... alll... alllle.... allé.... allél.... allélu...i ... allélui... A ..., a... a...On reprend tout depuis le debut !

À vos souhaits cher Jeanphi

Je n'avais pas lu la micro de TomAstral sur la page précédente. Pour l'effet horrifique, bravo

Après ces deux propositions, je suis sans inspiration, mais je vais tâcher de proposer un nouveau thème

... ... ... Voilà :

À table !

Parfait, exquis, j'y reviendrai.

À table !


Ce matin, en allant prendre l'air sur la pelouse j'aperçu un tubercule rampant dans la boue du potager, ses racines terreuses le poussaient lentement vers la clôture. Les salades qui perlaient de goutes l'encourageaient vivement avec des ''ouais! Va y mon gros! Continues tu tiens le bon bout'' Et lui gémissant face au sol se traînait dans un effort inouï.

"Qu'est-ce diable que ce bordel !", marmonnais-je non sans quelque relent d'angoisse. Je croyais tout juste être sorti d'une période où j'avais été en proie à de violentes hallucinations, je ne pouvais croire que cela pu être différent. J'étais convaincu qu'elles n'étaient pas revenues, ce que je voyais était bien différent de tout ce que j'aurais pu imaginer. Les contours de la réalité, les sensations qu'elle imprimait sur mon esprit n'auraient pu correspondre aucunement avec les souvenirs que j'avais pu emmagasiner lors de toutes mes précédentes divagations. D'ailleurs je ne me serais jamais posé la question de savoir si j'étais en train d'halluciner en pleine hallucination.

Comment dès lors expliquer cette pomme de terre en pleine évasion soutenue dans son effort par des légions de radis criards. Je voulais voir où ce cirque allait mener, mais étrangement plus contrarié que fasciné devant ce spectacle authentique je suivais la scène avec empressement sans trop savoir où me mettre, je devais bientôt prendre conscience que mon niveau d'angoisse était en train de s'élever vers d'intolérables sommets. Avant cela j'eus encore cette pensée pour le paradoxe qu'est d'observer la réalité muer réellement aussitôt après que l'esprit ait cessé de se mêler de la transformer.

Je fuis vers l'intérieur de l'abri de jardin.
Les racines se plaquaient déjà sur la porte et la porte ne grinça pas en tournant. Je ne savais plus quoi penser, la porte avait toujours grincé, et j'aperçus le tubercule qui criait : "les petites frites, à taaable !".

Coécrit avec Omar-On.

Une armée de carottes contre une armée de petits pois. La guerre ancestrale, celle qui dure depuis mille ans, n’a toujours pas pris fin. Les petits pois sont armés de fusils laser. Les carottes brandissent des épées de foudre. La bataille s'engage sous les yeux de la grande tour de sel. Très vite, les petits pois se retrouvent inférieurs en nombre, emportés par une gigantesque structure métallique venue d'en-haut. Dans un premier temps, les carottes pensent avoir remporté la victoire, avant d'être décimées à leur tour par cette même structure, géante et meurtrière.
- C’est bien gamin, tu as fini ton assiette…

À table !

Il est 2h du matin. Il conduit sa voiture dans les bois et soudain celle-ci tombe en panne. Il marche car le village n’est pas loin. Au début la pleine lune n’éveille aucun soupçon en lui. Puis il tombe nez à nez avec vraisemblablement un loup-garou, les crocs brillant dans l'obscurité. Celui-ci, végétarien, l’invite pour le dîner.

Hey merci Cyrill, j’avais loupé ton commentaire.
Sur le thème « À table ! », j’ai aussi écrit cette micronouvelle en page précédente, post #251.
Je continue d’explorer ledit thème.




(547 caractères)

La nuit est tombée. L’homme marche sur un chemin de campagne. Son traducteur lui permet de savoir ce que se disent les animaux et les plantes. Il écoute deux fourmis communiquer entre elles. Tend l’oreille à la parole d’un arbre qui semble se défier de la forêt. Soudain, il entend : « À table les enfants ! … ». Telle est la traduction effectuée par l’appareil. Il se demande qui a dit ça. Il regarde autour de lui. Finit par lever la tête. Et découvre de ses yeux incrédules ces quatre créatures cosmiques qui ont commencé à dévorer les étoiles.