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Re : Micro-nouvelles/commentaires
Maître Onirien
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J'espère que je ne l'ai pas inventée !

dans mon souvenir, c'était au moment de la découverte du mot laissé par son copain des vacances. Le père disait que ça n'était pas les fautes l'important, mais l'amour qui se dégageait des mots.

Contribution du : 24/06/2018 15:10
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Re : Micro-nouvelles/commentaires
Maître Onirien
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OK, merci beaucoup toc-art.
En fait, j'ai lu 4 ou 5 livres de Pagnol, mais pas la trilogie ; je vais voir sans doute bientôt à combler cette lacune...

Contribution du : 24/06/2018 15:38
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Re : Micro-nouvelles/commentaires
Maître Onirien
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ça a été un des mes grands souvenirs de lecture d'enfance. J'ai retrouvé sur un site l'extrait dont je parlais :

Dans « le château de ma mère », Marcel Pagnol évoque son amitié d’enfance avec un certain Lili, jeune garçon comme lui, qui l’initiera à la chasse, au braconnage, au vagabondage et à l’amour des collines. Une fois l’été terminé, le jeune Marcel rentrera à Marseille pour y préparer son certificat d’études tout en rêvant aux collines et aux vacances prochaines et à leurs promesses.
Un matin, une lettre lui parvint de Lili…

« Un jour en rentrant de l’école à midi, après une séance supplémentaire d’analyses grammaticales, le petit Paul, penché sur la rampe, cria dans l’escalier sonore : « On t’a écrit une lettre à la Poste ! Il y a un timbre dessus ! » J’escaladai les marches deux à deux, et la rampe vibrante sonna comme une harpe de bronze. Sur la table, près de mon assiette, une enveloppe jaune portait mon nom, tracé en lettres inégales sur une ligne retombante. « Je parie, dit mon père, que ce sont des nouvelles de ton ami Lili ! » Je n’arrivai pas à ouvrir l’enveloppe, dont je déchirai tour à tour les quatre coins : mon père la prit, et de la pointe d’un couteau, en découpa le bord avec une habileté de chirurgien. Il en tomba d’abord une feuille de sauge, et une violette séchée. Sur trois feuilles d’un cahier d’écolier, avec une grosse écriture, dont les lignes ondulantes contournaient des taches d’encre, Lili me parlait :

« Ô collègue ! je met la main à la Plume pour te dire que les grive sont pas venu cet année, rien mé rien, même les darenagaz sont parti, comme Toi. J’en n’ai pas prit Deux, les perdrots non plus, j’y vais plus ce pas la pêne, il veau bien mieux Travaillé à l’École pour apprendre l’Ortograjfe autrement quoi ? c’est pas posible. Même des saludes il n’y a pas guaire. Elles sont peutites, les soiseaux en veut pas. Cet Malheureut, tu as de la Chanse de pas être ici cet un Dézastre. je me langui que tu vien. Alor, les Soiseaus tant bien, et les perdrots – et les Grive pour noèl. En plus, il m’ont volé douze Pièje et au moins Sinquante Grive. Je se quicé. les plus Beau Pièje. Ce celui d’Allo, le Boitent. Rapèle toi que je m’en rapèlerai. et en plus il fet froid, avec mistralle. Tous les jours à la chasse j’ai les Pieds glassés. heureusement j’ai le Cachené. Mais je me langui de toi. Batistin est contant : il prent trente grive par jour, à la Glue, avantiers, dix orthollan, et Samedi douze saire gavotte, à la Glue. Avantiers je suis été sous tête Rouge, j’ai voulu écouter la Pierre, sa m’a glassé l’oreille, èle veut plus chanté èle fet que Pleuré, voila les nouvèle. Salut la Compagnie, je t’envois une feuille de soge pour toi et une viollète pour ta mère, ton ami pour la vie Lili. mon Adrèse. Les Bêlions Par Lavalantine France. ça fet trois jours que je t’écrit, pasque le soir je continut. Ma Mère est contante, èle se croit que je fét mes Devoirs. Sur mon Cahier. Après, je décire la paje. Le tonère a escagasé le grand Pin de Lagarète. Reste plus que le Tron, et pouintu corne un sifflé. Adessias. je me langui de toit, mon adrèse : les Béions parlavalantine. France, le facteur s’apèle Fernan, tout le monde le connet, il ne peut pas se trompé, il me connet très Bien, moi aussi, ton ami pour la vie. Lili.


Il ne fut pas facile de déchiffrer cette écriture que l’orthographe n’éclairait guère. Mais mon père, grand spécialiste, y parvint, après quelques tâtonnements. Il dit ensuite : « Il est heureux qu’il lui reste trois ans pour préparer le certificat d’études ! » Puis il ajouta en regardant ma mère : « Cet enfant a du cœur, et une vraie délicatesse. » Enfin, il se tourna vers moi. « Garde cette lettre. Tu la comprendras plus tard. » Je la pris, je la pliai, je la mis dans ma poche, et je ne ré- pondis rien : j’avais compris bien avant lui. Le lendemain, en sortant de l’école, j’allai au bureau de tabac, et j’achetai une très belle feuille de papier à lettres. Elle était ajourée en dentelle sur les bords, et décorée, en haut à gauche, par une hirondelle imprimée en relief, qui tenait dans son bec un télégramme. L’enveloppe, épaisse et satinée, était encadrée par des myosotis. Dans l’après-midi du jeudi, je composai longuement le brouillon de ma réponse. Je n’en sais plus les termes exacts, mais j’en ai retenu le sens général. Je le plaignais d’abord, à cause de la disparition des grives, et je le priais de féliciter Baptistin, qui savait les prendre à la glu en leur absence. Je lui parlais ensuite de mes travaux scolaires, des soins attentifs dont j’étais l’objet, et de la satisfaction de mes maîtres. Après ce paragraphe assez peu modeste, je lui annonçai que la Noël était à trente-deux jours dans l’avenir, mais qu’à cette époque nous serions encore assez jeunes pour courir les collines, et je lui promis des hécatombes de grives et d’ortolans. Enfin, après avoir donné des nouvelles de la famille – qui me semblait en pleine prospérité – je le priai de présenter mes condoléances au pin « escagassé » de La Garette, et de faire mes amitiés consolatrices à la Pierre Désolée. Je terminai par des paroles d’amitié fervente, que je n’aurais jamais osé lui dire en face. Je relus deux fois ma prose, et j’y apportai quelques corrections de détail; puis, armé d’une plume neuve, je la recopiai, un buvard sous la main et la langue entre les dents. Ma calligraphie fut soignée, et mon orthographe parfaite, car je vérifiai, au moyen du Petit Larousse, quelques mots douteux. Le soir, je montrai mon ouvrage à mon père : il me fit ajouter quelques s, et barrer un t inutile, mais il me félicita, et déclara que c’était une belle lettre, ce qui remplit d’orgueil mon cher petit Paul. Le soir, dans mon lit, je relus le message de Lili, et son orthographe me parut si comique que je ne pus m’empêcher d’en rire… Mais je compris tout à coup que tant d’erreurs et de maladresses étaient le résultat de longues heures d’application, et d’un très grand effort d’amitié : alors, je me levai sans bruit sur mes pieds nus, j’allumai la lampe à pétrole, et j’apportai ma propre lettre, mon cahier et mon encrier sur la table de la cuisine. Toute la famille dormait: je n’entendais que la petite musique du filet d’eau qui tombait dans la cuve de zinc, au-dessus de l’évier. Je commençai par arracher d’un coup sec, trois pages du cahier : j’obtins ainsi les dentelures irrégulières que je désirais. Alors, avec une vieille plume, je recopiai ma trop belle lettre, en supprimant la phrase spirituelle qui se moquait de son tendre mensonge. Je supprimai aussi au passage, les s paternels; j’ajoutai quelques fautes d’orthographe, que je choisis parmi les siennes : les ortholans, les perdrots, batistin, la glue et le dézastre. Enfin, je pris soin d’émailler mon texte de quelques majuscules inopinées. Ce travail délicat dura deux heures, et je sentis que le sommeil me gagnait… Pourtant, je relus sa lettre, puis la mienne. Il me sembla que c’était bien, mais qu’il manquait encore quelque chose : alors, avec le manche de mon porteplume, je puisai une grosse goutte d’encre, et sur mon élégante signature, je laissai tomber cette larme noire : elle éclata comme un soleil. »

Contribution du : 24/06/2018 16:24
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Re : Micro-nouvelles/commentaires
Maître Onirien
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O collègue !
Merci beaucoup.

J'ai le livre "Le Château de ma Mère" ; je ne me souvenais pas de ce passage.
évidemment c'est vraiment très beau, très fort.
J'adore le "Rapèle toi que je m'en rapèlerai".

Contribution du : 24/06/2018 17:24
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Re : Micro-nouvelles/commentaires
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@MonsieurF

Ouh là ! Elle est quand même un peu datée, cette blague.

Contribution du : 26/06/2018 18:44
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Re : Micro-nouvelles/commentaires
Visiteur 
Toc art: c'est pas spécialement une blague.

Contribution du : 26/06/2018 19:10
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Re : Micro-nouvelles/commentaires
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@MonsieurF pour Bon app'... (post #120)

Ouh, la la… quelle idée t'est donc passée par la tête… J'ai bien aimé ce petit garçon sympa comme tout et me disais bien qu'il allait se passer quelque chose d'anormal, mais je m'attendais à tout sauf à ça ! Bravo !

Contribution du : 26/06/2018 19:16
_________________
Inspiration ou poésie...
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Re : Micro-nouvelles/commentaires
Maître Onirien
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Si, si, c'était bien une blague. Il me semble que Coluche la faisait déjà dans les années 80. Et comme il a piqué la plupart de ses blagues à Pierre Doris, ça nous rajeunit pas.

- Tu l'aimes, ta maman ?
- …
- Eh ben, reprends-en un morceau !

(on a aussi des variantes avec la grand-mère, le grand-père, etc.)


PS ; je précise qu'au départ, elle avait une connotation raciste.

Contribution du : 26/06/2018 19:20
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Re : Micro-nouvelles/commentaires
Visiteur 
Coluche n’aurait jamais du faire confiance aux Goupil et autre Attali

Contribution du : 26/06/2018 19:28
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Re : Micro-nouvelles/commentaires
Visiteur 
@Toc Art: c est une blague si on la connait, donc.

Contribution du : 26/06/2018 19:56
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