Slt,

Oui, l'empirisme.

Je conçois parfaitement que tu ne sois tombé que sur des incompétents. Je suis plus "gêné" quand j'ai l'impression (sans doute erronée) qu'on fait de son cas une généralité, qu'on met tout le monde dans le même panier, qu'on généralise. Je t'avoue, ça, ça me gonfle.

Après je ne sais pas si c'est pareil en Belgique, mais en France, Pôle Emploi est loin d'être représentatif de toutes les structures exerçant dans le domaine du socio-pro.

Je connais un peu ce milieu et je peux te citer par exemple Cap Emploi, les Missions Locales, les Régies de Quartier, les Associations Intermédiaire, les Entreprises de Travail Temporaire d'Insertion, les Ateliers Chantiers d'Insertion etc etc...

La grande majorité des personnes qui y travaillent, enfin celles que j'ai rencontrées sont compétentes, à l'écoute, engagée. Ce ne sont pas des tafs rémunérateurs crois-moi et les personnes qui travaillent dans ce domaine ont souvent la vocation qui va avec.

Alors après bien sûr que j'ai aussi rencontré des trous d'balle, mais franchement je me devais de réagir un peu car tous n'ont pas le QI d'une huître, loin s'en faut.

Voilà, j'en ai fini je crois.

Hasta luego.

Stony,

(Mes confuses pour les diverses fautes glissées ici ou là.)

Voilà, je pense qu'au final cet échange ne nous aura froissé ni l'un ni l'autre et que nous continuerons à deviser dans le respect de l'autre, la cordialité et le bon usage de la grand-mère.

Bonne chance à toi pour la suite.

Pouet,

Comme je l'avais écrit, je ne vise jamais une personne en particulier, sauf s'il s'agit clairement d'une enfoirée, ce qui m'est tout de même arrivé souvent.

Ces organismes sont totalement incompétents. Ce système est complètement à côté de la plaque, complètement à côté du monde. Ça, oui, je l'affirme.

Pour ce qui concerne les personnes, à plus forte raison s'il s'agit de personnes chargées d'appliquer des règles dont elles ne sont pas les créatrices, c'est à chaque fois un cas particulier.

Par exemple, j'étais encore convoqué ce matin. A nouveau, le type m'a dit exactement le contraire de ce que l'on m'avait dit la veille. Je lui parle de la formule "Tremplin indépendant" à laquelle je devrais être admis et il ne sait absolument pas de quoi il s'agit. C'est grave, c'est très très grave. Pourtant, ce sont ces organismes qui sont "compétents" pour t'autoriser ou non à faire telle ou telle chose et à nouer la corde autour de ton cou si tu n'as pas fait ce que tu aurais dû faire. Je ne te donne pas tous les détails, mais c'est hallucinant... HAL-LU-CI-NANT ! C'est du Kafka, rien de moins.

Le type que j'avais en face de moi n'était pas un mauvais bougre, ce n'est vraiment pas le pire que j'ai rencontré. Ce que je lui reproche, ce n'est pas de ne pas pouvoir donner d'informations s'il n'a pas été lui-même correctement formé ou informé (je suis quand même pas complètement con, non plus). Ce que je lui reproche, c'est de poursuivre son laïus complètement à côté du sujet pour meubler le vide alors qu'il se rend bien compte qu'il est à côté de ses pompes. Trois fois, je lui ai dit que la formule avait une durée d'un an, que l'organisme rencontré la veille avait encodé une durée de telle date à telle date exactes, c'est-à-dire exactement un an et, trois fois, il me relit à haute voix le document qu'il vient de découvrir, dans lequel il est fait mention d'une durée de six mois, sauf que ce document n'est pas relatif au sujet abordé. Je voyais bien qu'il était un peu embarrassé, mais il n'y a d'autre réaction de sa part que celle de poursuivre avec ses œillères. N'aurait-il pas pu se renseigner, auprès d'un collègue, d'un supérieur, de tel ou tel service ?
Peut-être qu'un jour, l'état me réclamera des milliers ou des dizaines de milliers d'euros pour telle ou telle raison. Je ferais quoi, dans ce cas-là ? Je leur répondrais que j'ai fait ce que des cons m'avaient dit de faire ? Et je le répète : celui-là n'était pas un mauvais bougre.

Je préfère encore l'attitude de la dame de la veille. Celle-là ne pouvait pas me répondre et ne m'a pas répondu. Je préfère encore ça que de recevoir des informations erronées, susceptibles de me mettre dans des conditions très délicates. C'est bien triste de se satisfaire de ça, n'est-ce pas ?

Mais j'ai eu aussi souvent à faire face à des gens incapables d'admettre leur impuissance. Ceux-là deviennent agressifs pour se protéger, ou bien ils prennent un air condescendant pour t'expliquer la vie par des évidences... bref, pour te prendre pour un con alors qu'ils n'ont manifestement aucune conscience de leur propre connerie.
Pourtant, jamais je ne succombe à l'agressivité, toujours je garde à l'esprit que je suis face à une personne et que ce n'est qu'au travers de cette personne que je suis face à un système complètement débile, chaque fois je prends la peine de dire "Ne le prenez pas personnellement, je n'ai rien contre vous, je comprends que vous n'êtes pas responsable de règles absurdes et blablabla et blablabla".
Alors, quand je fais autant d'effort pour prendre sur moi, tout en sachant que ces négligences caractérisées pourraient un jour m'être fatales, je suis désolé, mais il m'est impossible de prendre un trou du cul pour un génie.

Toutes ces choses débiles, je les ai connues aussi dans le privé, dans un boîte où j'ai œuvré pendant vingt ans avec des gens niquant mon boulot en amont et en aval. J'ai pris mes responsabilités et j'ai quitté ce système. Je bosse de la première seconde où je saute de mon lit à la dernière où j'y retourne, pour ne rien gagner, pour l'instant. Je me prive de tout loisir, parfois de repas et je vis dans un atelier Je ne demande aucune médaille, j'aimerais juste qu'on respecte ce courage (je ne devrais pas l'écrire moi-même, mais je l'écris quand même) et qu'on ne me mette pas des bâtons dans les roues.
Les gens dont tu parles ne sont sans doute pas bien payés, ils sont peut-être mis sous pression, je ne dis pas le contraire (c'était également mon cas). Lorsque je les aborde, je respecte cela. Je ne leur demande pas d'avoir le courage de quitter un système qui ne leur convient pas, je leur demande seulement de respecter le mien.

Y a-t-il des différences entre la Belgique et la France ? Peut-être, c'est possible, je ne sais pas.
Tout ce que je peux te dire, c'est que je collabore notamment avec un Français (Bretagne) se trouvant dans le même cas que le mien. Il a été licencié et a démarré une activité d'indépendant en société tout en bénéficiant d'allocations de chômage de 3.500 € par mois, c'est-à-dire plus du double de ce que je devrais percevoir le premier mois et plus du triple de ce que je devrais percevoir au bout de la première année, c'est-à-dire également plus que le maximum que j'aie gagné mensuellement en net au cours de ma carrière de salarié, et personne ne vient l'emmerder pour le convoquer à des entretiens d'embauche absurdes.

Oui j'entends parfaitement.

Je crois qu'on parle peut-être de deux choses différentes, ou pas, je sais pas.

Mais ce que tu écris est effectivement kafkaïen et le système est à côté de la plaque, c'est incontestable.

Perso je suis mieux dans l'Education Nationale même s'il y aurait bien à dire aussi, notamment sur la place de l'autisme à l'école mais c'est un autre sujet.

Les dysfonctionnements et autres absurdités administratives peuvent effectivement pourrir une vie.

Citation :

Je n'ai pas voulu réagir à ta réaction... que je comprends.

Si je prenais tous les gens pour des cons, je ne serais évidemment moi-même qu'un con.

J'ai perdu beaucoup de temps par naïveté en pensant que les compétences, les capacités, le courage, la persévérance, l'humilité et le respect seraient un jour récompensées, mais je n'ai fait que constater que ce sont les valeurs inverses qui étaient primées dans le système dans lequel je (nous ?) vis (vivons ?) et que moi je m'engageais toujours plus loin dans la voie de la régression. J'ai même pris sur moi lorsque certains me prenaient pour un con, précisément pour ce qu'ils prenaient pour de la naïveté. Pourtant, ces gens étaient incapable d'écrire un mot correctement, de mettre logiquement une idée à la suite d'une autre et faisaient perdre du pognon à leur employeur.

J'ai 48 ans, j'ai dépassé un peu la moitié de ma carrière, je ne serai retraité qu'à 67 ans et je n'ai pas l'intention d'être plus longtemps le jouet de ce monde. Je n'ai pas non plus la moindre envie de finir ma vie en étant aigri. Je me bats pour ça, avec les valeurs qui me conviennent et qui, même si ce n'est que le tout début, semblent rencontrer un certain succès. Je ne demande aucune faveur, aucun privilège. Je ne demande qu'une seule chose : qu'on me laisse me battre. Et que mon pays n'ai pas la moindre inquiétude : en me battant pour moi, je me bats aussi pour lui, même s'il veut m'en empêcher, et il en récoltera les fruits pour autant qu'il n'abatte pas l'arbre.

Pouet (et les autres),

Tu sais que je suis admis à la formule « tremplin indépendant », ce qui signifie que j’ai le droit d’exercer une activité d’indépendant à titre complémentaire pendant une année afin de lancer mon entreprise et de soulager l’état le plus rapidement possible des énooormes allocations de chômage que je perçois devrais percevoir.


Je rappelle que les conditions sont les suivantes :

1. Mon activité d’indépendant ne peut pas me rapporter plus de 4.000 € brut par an ;

2. Je dois rester disponible sur le marché de l’emploi salarié ;

3. Je dois perdre mon temps à répondre à toute convocation absurde d’Actiris pour des offres d’emplois pour lesquelles je ne possède même pas les compétences ;

4. Si on m’offre un emploi de salarié, je n’ai pas le droit de le refuser, sinon je perds mes allocations de chômage ;

5. Je n’ai pas le droit d’embaucher du personnel.


Je rappelle également :

1. Que ma mutuelle me doit l’équivalent d’un mois de salaire depuis novembre 2016 ;

2. Que le fisc me doit 11.400 € depuis plus d’un an ;

3. Que l’ONEM ne m’a pas encore versé la moindre allocation de chômage, dont il n’est d’ailleurs même pas encore capable de communiquer le montant ;

4. Que je viens de recevoir une prune de 50 € pour mauvais stationnement (au cours d’une livraison d’un client) et que je suis sommé de la payer dans les huit jours sous peine de frais supplémentaires ;

5. Que je suis donc sans revenus depuis six mois, bien que je sois l’un de ces assistés que l’état rémunère généreusement pour profiter paisiblement de grasses matinées.


Je suis désolé de t’infliger ce long préambule, mais c’est pour que tu puisses goûter comme je le goûte l’humour de ce courrier d’Actiris que je viens de découvrir dans ma boîte aux lettres.

Citation :


Lorsqu’on cessera de se foutre de ma gueule, je voudrai bien reconsidérer l’affaire, mais dans l’intervalle, je réaffirme plus haut et plus fort que jamais cette citation empruntée à William Gibson :

Citation :

Certaines très grosses fortunes françaises ont été épinglées pour leur exil fiscal en Belgique.
Ne vous méprenez pas, amis français : ceci ne vous concerne pas.


Si Hamon passe, je demande la nationalité française.

Stone,
Belge pour toujours

Slt,

Oui, effectivement, y a de quoi "rire" car L'ONEM et Actiris sont censés travailler de "concert" et s'échanger les informations concernant ton "dossier", je subodore. Le "tremplin indépendant" ça vient bien de l'ONEM?

Désolé si j'ai manqué un chapitre, je m'y perds un peu dans ces méandres administratifs...

Oui, ça vient de l'ONEM.

L'ONEM est l'organisme fédéral (national) compétent notamment pour octroyer des allocations de chômage et pour les payer (par l'intermédiaire du syndicat, tout aussi incompétent que l'ONEM et qu'Actiris).
Lorsqu'on téléphone au syndicat (appel payant), on est mis sur circuit d'atttente pendant une demi-heure avant de tomber sur un gugusse qui vous répond à côté de la plaque. Si on se rend sur place, on fait une file de deux heures pour - c'est arrivé plusieurs fois - se faire renvoyer chez soi parce qu'ils "n'ont pas le temps".

Actiris est l'organisme régional (région de Bruxelles-Capitale) compétent pour les questions d'emploi.

L'un ignore comment fonctionne l'autre et se permet même de le dénigrer. Pire, aucun des ces deux organismes ne sait comment il fonctionne lui-même.
Mais moi, je suis censé tout savoir et tout gérer, alors que eux ne savent même pas ce que moi je sais.
Pour ne pas être soumis à des contrôles et devoir répondre à des convocations absurdes, je pourrais passer par une coopérative d'activités. Lorsque je leur parle de la SMART (coopérative d'activités existant également en France), ils ne savent même pas de quoi il s'agit.

J'évoquais Kafka. Je n'exagère pas.

Je crois qu'en France, ces deux missions sont intégrées au sein d'un organisme unique : Pôle Emploi.

Je continue de collecter des documents pour parvenir, un jour peut-être, à constituer un dossier aussi épais que celui de Misumena.

Ce sera l'histoire la plus poilante que j'aie jamais écrite, bien au-delà de ce que ma faible imagination puisse produire.


Vous avez à voter dans deux jours.
Je vous souhaite bonne chance.

Une seule solution, Stony : embaucher le mec d'Actiris qui passera te voir.

Ludi
neveu de Kafka

T'es fou ?!

Si le mec passe chez moi, il verra nécessairement les cinquante Manneken-Pis conditionnés pour le Japon. C'est forcément une ambuscade. Il me faut absolument trouver un transporteur pour livrer avant le 25.