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Embellie, quelque part en rai dans l'obscurité
Visiteur 
Bonjour à tous,

Merci d’abord et avant tout à mes collègues CE pour la sélection, la correction et la publication de mon pouem.

A vous, lecteurs, pour votre passage, votre commentaire, et votre évaluation (ou non) de mon Embellie.

Bon bon, vu l'accueil, je me suis empressée (ananas, fruit pressé) de vous pondre une petite bafouille...

Je pourrais vous expliquer la démarche, l’hermétisme n’est pas une fin en soi, les mots sont utilisés à dessein (oui, même chez les abstraits assumés) et CHAQUE terme compte.

Parce qu’en effet, la poésie symboliste (puisque c’est un peu de ça dont il s’agit même si je suis assez soft dans le symbolisme, je vous promets – si c’est publié – que la prochaine sera pire encore) se base sur des symboles (comme son nom l’indique).

Comme je suis là par esprit didactique, j’explique :

Tout en étant influencés par l'hermétisme, qui permet une versification plus libre, et en rejetant clairement l'objectivité parnassienne, les symbolistes conservent l'amour parnassien des jeux de mots et de la qualité musicale des poèmes.
Les symbolistes croient que l'art doit représenter des vérités absolues qui ne pourraient être décrites directement. Ainsi, ils écrivent de façon très métaphorique et suggestive, dotant des images et des objets particuliers d'une signification symbolique.
Ainsi, dans cet art, les tableaux de la nature, les actions des humains, tous les phénomènes concrets ne sauraient se manifester eux-mêmes : ce sont des apparences sensibles destinées à représenter leurs affinités ésotériques avec des idées primordiales.


En gros hein, et une fois que ça c’est dit… il ne reste au récepteur qu’à voir si les symboles lui parlent, s’il peut se les approprier, s’il peut les faire siens et y voir ce que l’auteur a voulu peindre.

Bon, après hein, chacun y va de son ressenti et de sa compréhension, c’est de bonne guerre et ça permet au moins de voir qu’une partie de mon intention a été déviée… oui mais pas quoi… ?

Le titre déjà. L’embellie, c’est un moment plus serein pendant une période agitée, selon mon pote Larousse.
Plus serein. Par rapport à une période référence agitée. Il peut donc y avoir dans une période très noire une embellie gris anthracite, elle a pas besoin d’être gris clair ou blanche pour être sereine. C’est l’avantage d’avoir pour période référence quelque chose de très négatif. En temps de guerre une amputation peut être une embellie.

L’incipit ensuite. Ce dernier parle de résignation. Non parce qu’en fait, quand je choisis un incipit, j’essaie d’y mettre de quoi l’œuvre est faite, en gros, en très gros, mais j’essaie en tout cas d’apporter une explication avec ce dernier. Résignation donc. Littéralement (et toujours d’après le Larousse susmentionné) : supporter sans protester quelque chose de pénible, d'inévitable : Abandonner la lutte avec résignation.
Renonciation à un droit, à une charge, en faveur de quelqu'un.

Bon, normalement, si vous avez lu l’œuvre, ça devrait faire tilt un minimum.
Si ce n’est pas le cas, je vous propose de continuer dans l’explication.

Le thème est donc plus ou moins posé, il s’agit d’un instantané. D’un moment plus calme dans la tempête, moment où le protagoniste de gauche tout le moins supporte sans protester quelque chose d’insupportable et d’inévitable : il pleut des clous dans ses cheveux.

Ce qui m’amène par grande logique chronologique à la forme.
Ciel, mais dedju rontnondidju, pourquoi qu’elle a mis le poème sur deux colonnes ? Et les italiques, ça sert à quoi ?
Bon. Je me moque un peu, mais généralement la présentation en miroir peut vouloir dire deux choses : soit on a à faire à une mise en abime du texte par la forme, auquel cas, les deux colonnes représenteraient deux visions différentes d’une même perception, un soliloque pour les italiques peut-être ?
Soit on a à faire à un dialogue. Auquel cas, les vers de droite appartiendraient à un locuteur, ceux du milieu à un autre.
Ici, on a à faire … roulement de tambour : à un dialogue. Le locuteur 1 sent tomber des clous sur ses cheveux.
Le locuteur 2 est là, en parallèle et pourrait avoir toutes sortes de réactions : il pourrait soutenir le locuteur 1 (il pleut des clous sur tes cheveux, ça fait peur, attends je t’aide), il pourrait constater (ah tient, il pleut des clous sur tes cheveux, regarde, ça saigne), ou il peut annoncer le fait et se moquer un peu (hé, y avait un papillon, un clou un émeu, et toi tu t’étonnes que ce soit le clou qui se plante dans tes yeux).
Un dialogue de sourd, donc, même. (d’aveugles, après les clous, aussi) Deux visions d’un même instantané, sous deux angles différents, avec pourtant la même forme de résignation, de détachement…

Et puis peut-être aussi que j’ai voulu y mettre un peu de figures de style :

La répétition (volontaire) du vers d’ouverture, le(s) clou(s), les yeux, comme…
Pour donner cet effet de lassitude qui mène à la résignation. Répétition (de coups, d’insultes, de maltraitances, de méchancetés, de négativité,…) faisant foi, toussa toussa…

Les échos (m, l, t, p) les rimes internes, le rythme différent en fonction du locuteur


Donc, un petit résumé pour voir si vous suivez toujours … :

On a un locuteur qui est là pour désarçonner, peut-être même que c’est lui qui lance les clous qui pleuvent (bravo @Pouet, il pleut des coups/il pleut des clous, je suis tellement contente que tu l’aies pris…), comme peut le sous-entendre le Tiens, prends un peu de fiel dans ta vie ! en avant dernier vers.
Vous remarquerez, mais j’y reviens, que sorti de l’interrogation (lequel est le plus à même ? et du vers de clôture en italique, le locuteur 2 ne pose, ressent, n’induit rien d’autre que ce constat : y avait un clou, un papillon et un émeu, et toi tu t’étonnes qu’il pleuve des clous, tiens, prends toi ça dans les dents. Y a de l’ironie, du sarcasme, de la méchanceté gratuite dans les vers en italique.

On a un locuteur qui est là, et qui constate. La résignation c’est de se rendre compte que les clous pleuvent, et de ne rien pouvoir y faire.
Vous remarquerez qu’ici nous n’avons à faire qu’à des ressentis : piquent, roulent, se plantent, vacille, m’abandonnes, m’emprisonnes, aime… et des constats : il pleut, je saigne.
Et que les comparatifs sont des comparatifs équitables : il/elle saigne comme il(elle) l’abandonne,… ce sont des comparatifs identiques, qui se produisent en même temps.
Le locuteur ne se plaint pas, ne demande pas que ça s’arrête, il constate, c’est tout.

Je voulais deux locuteurs qui se parlent, avec les constantes reprises ci-dessus.
Pas de pathos. Pas d’induction de l’émotion. Juste deux personnes qui se regardent et se parlent sans vraiment s’entendre.
Le premier est là et il lui arrive une tuile.
Le second semble induire cette tuile et s’en réjouir.
Le premier est donc stoïque face à cet état de fait.

Alors j’ai lu qu’on y voyait une complainte amoureuse, je dirai qu’il s’agit plutôt d’une résignation face à une injustice d’amour : filial, amoureux, amical, professionnel, animal… peu importe, tant qu’il y a en pointillés une relation de domination par le locuteur 2 pour le moins de la situation exposée, et un locuteur 1 qui se sent obligé de la subir, sans trop penser pouvoir y faire quoi que ce soit, par amour.

Donc lecteur, toi qui te l’appropries, vois-y une mort imminente, une scène de violence conjugale, une rouste paternelle, un accident de voiture, une infidélité, un chien qui se fait corriger, une vache menée à l’abattoir … vois-y quelqu’un de résigné face à quelqu’un de cruel.

Ou n’y vois rien.


Un petit rai de poussière plus clair dans l’obscurité totale : l’embellie !

Un texte bien fait pour moi face à un texte bien fait pour toi, je vous remercie en tout cas :

Brume, ma copine à moi, merci pour ta lecture en aveugle ! Et pardon, d’habitude j’y arrive assez bien sur toi, et là… nada… mais je tente mieux pour le prochain, promis !
Alex merci pour ton passage, j’espère que toute ma tartine ci-dessus t’aura un peu éclairé si pas sur l’œuvre, sur ce que j’ai eu envie (avec un degré assez mitigé de réussite, je l’avoue) de communiquer. En regrettant que ça ne t’ait pas parlé, en t’encourageant à voir si le reste de mes œuvres te parlent plus, et si pas, peut-être à constater que tu n’aimes pas ce que je fais, ce qui se concevrait assez aisément… ou si c’est juste cette œuvre là !
Pouet l’émeu pour l’assonance, le parallèle visuel et acoustique avec émeut, et peut-être le côté surréaliste et le symbole sur l’autruche et associés… j’en viens à douter de mes propres choix de symboles ! Merci de m’avoir lue avec tes yeux, ta poésie qui rejoint souvent mon symbolisme lattent, vous avez dit lattent… ? , et d’en avoir compris l’essence… unique !
Widjet tu me désespères au point de me faire pondre (rapport à l’émeu) une explication 50 fois plus longue que le poème. Je me demande si tu fais bien de t’acharner, je suis pas sure que tu sois sensible à l’art abstrait. Merci quand même pour ton humour, ça vient un peu contrebalancer le travail que j’ai produit pour écrire ce petit truc hermétique et grave au demeurant. Tu me feras toujours penser, malgré toi, à ces mecs qui acceptaient des œuvres de Van Gogh contre une choppe ou un café. Quand on dit « man bites dog » on ne parle pas d’un homme qui court après un chien pour le mordre…
Heureusement, la valeur des choses ne s’arrête pas à celle que l’on leur donne. J’espère qu’un jour ton esprit s’ouvrira aussi à ça. Et tu sais que je t’aime quand je te dis ces mots, tout comme mon locuteur 1 sait que le locuteur 2 l’aime quand pleuvent les clous.
Alcirion merci, tout simplement, parce que notre compréhension de l’art se rejoint et que tu n’avais pas besoin de ces explications. Tu sais. Et c’est aussi pour ça que j’adore tes avis sur mes textes (même ceux que t’aimes pas et ceux qui parlent de Chacha). Ça fait juste du bien de se sentir comprise, tu as été à la lecture des premiers commentaires partie intégrante de mon embellie commentariale !
PIZZICATO merci de ta fidélité de lecture, tu trouveras je l’espère, ci-dessus, quelques explications, quelques pistes de compréhension pour l’émeu et le papillon qui est justement là pour sa douceur (c’est un oxymoron, le con !) et son incongruité (tout comme l’émeu, pour l’incongruité) entre autres… je parviendrai un jour à ce que tu apprécies de me lire…
Leni je ne vous en veux pas.
Arielle et Marite, désolée que ce soit encore trop hermétique pour vous, j’espère que le forum aura pu vous éclairer (haha, jeu de mot sur l’embellie).



de vous y être arrêtés.



L’art c’est un émetteur, un récepteur, merci de me recevoir !
Et pardon si j'ai mal émis...

Ananas, fruit obscur

Contribution du : 13/07/2017 19:00
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Re : Embellie, quelque part en rai dans l'obscurité
Maître Onirien
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Merci Ananas, mais je dois me situer sur une planète bien éloignée de la tienne car mes récepteurs se sont bloqués dès les premières explications du forum.

Contribution du : 13/07/2017 19:18
_________________
J'aimerais être esprit pour traverser l'espace et modeler le temps, à jamais, à l'infini.
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Re : Embellie, quelque part en rai dans l'obscurité
Visiteur 
oui, ça peut être un bloquant, le fait que l’émetteur et le récepteur ne parlent pas la même langue...



Ou peut-être que je suis juste très très très hermétique.

Au final.

Ou pas.


Contribution du : 13/07/2017 19:23
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Re : Embellie, quelque part en rai dans l'obscurité
Expert Onirien
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Coucou Ananas

J'ai aimé mais juste un peu. Comme je l'ai dit à cause du phrasé que j'ai trouvé assez lourd et des nombreux "comme". En revanche pour moi le fond n'était pour moi absolument pas hermétique. J'ai trouvé ton poème au contraire assez clair. J'avoue été très étonnée par certains commentaires à ce sujet.
Est-ce qu'on peut dire qu'un poème est hermétique quand on ne le comprends pas ? On peut dire que le poème m'est hermétique mais pas qu'il est hermétique. Enfin chacun sa manière d'appréhender un texte me diras t'on. Cela est un autre débat.
Je relirais tes explications l'esprit tranquille

Contribution du : 13/07/2017 19:53
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Re : Embellie, quelque part en rai dans l'obscurité
Visiteur 
Brume, merci.

MissNeko, merci pour ta lecture, et pour ton commentaire (et l'appréciation qui l'accompagne) et contente que ça t'ait plu !


Contribution du : 13/07/2017 21:38
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Re : Embellie, quelque part en rai dans l'obscurité
Maître W
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Oui Ananas

En fait c'est pas pour moi ca genre de texte.
En effet c'est peut-être pas hermétique disons que ça me parle pas, évoque rien.
Quand ca me gonfle pas 😊

Mais je t'aime aussi.
Bises

Widjet

Contribution du : 13/07/2017 23:28
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Re : Embellie, quelque part en rai dans l'obscurité
Visiteur 
Hermétisme. Abstrait.
Tout est dit.
Ne vas pas chercher plus loin, Ananas, fruit à strates.
Pourtant,
L’abstrait de Soulages, une fois passé le sas, me laisse pénétrer son noir.
Les cercles et les figures géométriques de Kandinsky, aussi.
Ta pluie de clous, ho la la, me donne des envies de fuir jambes à mon cou.
Ta leçon ne saurait rien y changer.
Même si je pense que la mise en page d'Oniris n'est pas top pour mettre en valeur ce genre de production.
Je salue malgré tout ton effort d'explication. Il mérite un bien
Mais depuis quand faut il expliquer la poésie ?
J’ai creusé pourtant. Oui, madame le fruit didactique. J'vous l'jure !

Tu me conseilles de lire le reste de ta production pour mieux te comprendre.
J’irai. Cela doit être frustrant de ne pas arriver à se faire comprendre.
Je ne veux pas te frustrer.

Contribution du : 14/07/2017 01:14
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Re : Embellie, quelque part en rai dans l'obscurité
Visiteur 
Oulà, si je voulais pas être frustrée, j'écrirai des sonnets, ou des maillets (fort laids, mais aux rimes riches, teintés de contemporain)...



J'ai l'habitude de ne pas être comprise, c'est pourquoi généralement et dans la vraie vie, je suis assez timide et pudique.

Pourtant, là, je pensais avoir été plus claire dans le symbole... boh, une prochaine fois Alex, ou pas, si ça ne te parle pas je n'en mourrai pas promis :)

Et puis normalement la poésie ne s'explique pas... mais des fois, et ici, surtout, l'esprit didactique est important. Comme la première fois que j'ai lu le Bateau îvre, j'ai eu besoin d'un lexique...


Contribution du : 14/07/2017 08:40
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Re : Embellie, quelque part en rai dans l'obscurité
Maître Onirien
Inscrit:
31/10/2009 09:29
De du côté de Brocéliande
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Évaluateurs
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Primé concours
Post(s): 16330
Hors Ligne
Bon, pour voir plus clair, j'y vois plus clair :
Il y a un émetteur et un récepteur, un bon qui se prend les coups et un méchant qui lui en remet une couche avec son fiel.

J'ai juste une interrogation encore :
"saigne comme je vacille
aime comme je m’abandonne"
c'est un impératif ou bien le sujet est le "je" du vers précédent ?

A force de relire je finis par aimer cet émeu qui joue avec l'homonymie de "même" et "aime" mais je suis trop gourmande et ça ne me suffit pas pour trouver à cette histoire mon content de poésie Au moins j'aurai essayé.

Contribution du : 14/07/2017 09:53
_________________
"La poésie est aux apparences ce que l'alcool est au jus de fruit"
Guillevic
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Re : Embellie, quelque part en rai dans l'obscurité
Visiteur 
merci Arielle
Le je est le locuteur 1, toujours.

Le comme, c'est le comme de Cabrel dans COrrida.
Je les entends rire comme je râle
Je les vois danser comme je succombe


Il signifie donc ici en même temps que...

Voilà voilà, c'est bien que tu essaies, c'est bien que des choses te parlent... l'art ça sert à ça si tant est que ça ait une utilité ;)


Contribution du : 14/07/2017 10:03
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