ABRACADABRANTESQUE

- Mais c'est magique !
- Carrément.
- Et comment il a fait ?
- Alors, là. Tu l'as dit toi-même "c'est magique". On saura jamais... Tu as essayé, donc ?!
- Oui ! Avec un forum. J'ai lu sur le site que ça ne fonctionnait qu'avec les forums.
- Pour l'instant, oui. Mais bientôt pour tous les sites. Le gars fait encore des mises à jour. Et donc ?
- Attends, ça change tout le temps. Je te rappelle.

- Fedor ?
- Oui. Alors ?
- C'est bon. Ça marche. Génial. J'ai essayé avec un forum littéraire. Oniris. Tu connais ?
- Euh... la littérature et moi... tu sais...
- Certes. Mais c'est idéal pour tester le logiciel. Les inscrits ont tous des psychologies différentes.
- Et tu as le détail par inscrit ?
- Peut-être. J'ai pas fait le tour de toutes les fonctionnalités. Mais le nombre de caractères différents donne déjà le vertige.
- Combien ?


(678 caractères environ)

Ferrandeix, Post #1270
Très bien votre micro-nouvelle, Ferrandeix, pour sa dimension « abracadabrantesque » qui nous ramène dans d’anciennes lectures d’enfance.

Je souhaiterais savoir ce que vous avez voulu dire par « Alice et Myriam s’apparentaient à la sorrorité. » On découvre un peu plus loin que les deux sœurs sont jumelles. J’ai donc rapproché ce mot « sorrorité » du mot sœur. Mais je découvre dans le dictionnaire que le mot « sororité » ne prend qu’un R et qu’il signifie « solidarité entre femmes ».

De fait, en relisant le texte, cette première phrase m’interpelle encore dès le départ. Je ne la comprends pas du fait de sa syntaxe, mais sans doute est-ce lié à ce mot « sororité » que je ne connaissais pas et que, comme parfois, avec certains nouveaux mots, on tend à douter de leur type d’emploi dans les différents contextes qu’on peut supposer.

Ce qui me pose question, ici, c’est l’association du sujet " Alice et Myriam " et du verbe « s’apparentaient » que je trouve concordants dans le sens où il y a un sujet et un verbe choisis pour présenter les personnages, et le complément « à la sororité ». Mais peut-être que je me pose trop de questions, et que l’« acadabrantesque » était lancé dès cette première phrase, alors que je l’attendais manifestement plus loin sans savoir pourquoi ? J’aurai alors été déroutée par un mot que vous m’avez fait découvrir.



Perle-Hingaud, Post #1278
Très contente de te lire. Je ne sais pas ce que la sorcière a fait ou pas fait, mais tu m’as fait rêver ! Oh, un transat, vite !



Cristale, Post #1279
Beau récit en micro-nouvelle ! Bravo. Le côté cauchemardesque du récit n’enlève rien de la poète que tu es. J’ai notamment aimé les couleurs propres à différentes saisons ; celles du printemps ou de l’été avec le vert, celle de la neige pour l’hiver et celle de cette pomme que j’ai associée spontanément à l’automne avec cette fourmi inattendue. Belle image, aussi, que cette « lumière [qui] pleurait ».




Dupark, Post #1281
Bravo pour cette micro-nouvelle en forme de dialogue. L’idée est originale. J’ai adoré. Je l'ai trouvée très dynamique, réussie dans la représentation qu'on peut se faire de la scène de ces "savants fous", si je puis dire.



Grand merci de vos contributions ! Si vous avez encore des envies d'écrire sur ce thème, n'hésitez pas !

Vous avez été bien inspirés par le thème "Abracadabrantesque"... Bravo. Personnellement, rien ne m'est venu à l'esprit sur ce thème.




Nous sommes dimanche. Quelqu'un aurait-il une idée pour le nouveau thème de la semaine ?

J'ai une idée de thème... Je ne sais plus si on a déjà essayé... On peut tenter si ça vous dit et ce ne sera pas bien grave si on l'a déjà exploité.

Thème : LE SILENCE

Sur le thème que j'ai proposé, finalement... : LE SILENCE

Nathy centra son télescope sur la lune. C’était facile et ordinaire dans son quotidien. Son père lui avait installé l’engin près de la fenêtre de sa chambre. C’était, paraît-il, là, le meilleur point de vue depuis la maison.

Depuis deux ans, elle jouait à compter les cratères et à recommencer par le même chemin, sachant qu’elle n’avait pas fini de découvrir, dans un silence total, le mystère lunaire.

Elle était sourde et muette, et n’entendit pas son jeune frère s’approcher d’elle, alors qu’elle était en pleine contemplation de son satellite. Léon lui boucha la vue par surprise, quand Nathy, subitement inquiète, recula d’un pas. Son frère lui dit alors dans la langue des signes qu’elle avait allumé la radio s’en rendre compte et que c’était insupportable.

- N’importe quoi ! lui dit-elle, d’une voix incertaine et inattendue.

Oh, alors, je suis seule à écrire sur ce thème ? Ca ne vous inspire pas ? Bon, comme je le disais plus haut, peut-être qu'on l'avait déjà exploité... ? Je ne sais plus...



Je propose une autre micro-nouvelle sur ce même thème : LE SILENCE


Je n’avais jamais pensé à cette possibilité de silence à même de passer sur les sentiers de la côte. La mer, lointaine, ne faisait pas plus de bruit que le vent à peine sensible à cette heure du jour. Où étaient donc les oiseaux ? Il y avait tant de mouettes encore, quelques années plus tôt…

Quelque part, j’appréciais cette simplicité avec laquelle je pouvais voir les choses. Dans une marche paisible, je souriais à la pensée de Rousseau, qui, au temps des Lumières, évoquait à sa façon, ses rêveries de promeneur solitaire.

La nature était belle et plus muette que d’ordinaire. Peut-être y avait-il une pointe de pesticide en trop, une manie de nos goinfreries, qui avait tué à petit feu les abeilles et les goélands de l’année ?

Un choc insondable interrompit soudainement ma progression à peu près tranquille. C’était un bruit sourd et grave, aussi gênant que menaçant qui provenait de quelques pas derrière moi.

En me retournant, je le vis dans l’urgence d’un affamé. Un loup allait déguster.

En tous cas, mon oreille est gênée, ce qui est peut-être une idiosyncrasie, j'en conviens.

Une idiosyncrasie ?

Oui, bon texte, et du rythme dans cette nouvelle.

LE SILENCE (écriture euphonique)

Le compositeur s’interrogeait, griffonnant sa partition. Quel en était l’acmé, l’apogée, le summum? Pouvait-il s’agir de la tierce ou de la quarte? Plus émouvaient possiblement septième ou neuvième. Bariolage ou smorzando mieux probablement s’octroyaient prééminence? Dubitatif’ le Salzbourgeois demeurait en aporétique. C’est alors que survint Nannerl’ Anna Maria, sœur attentionnée du génie précoce. Le benjamin soumit le questionnement à l’aînée. Voici la réponse appropriée qu’elle émit «Ce qui plus émeut l’âme et l’esprit, ce n’est sonorité vibrante’ unique ou multiple. Non plus un arpège’ un agrégat’ un rubato. C’est un virtuel prolongement de ces manifestations matérielles. Ni blanche ou ronde ainsi ne le peut engendrer. La noire et la croche en sont de même incapables. Sache’ ô frère adoré, que le meilleur de la musique est représenté par les soupirs et les pauses. Le silence encor t’appartient quand s’est tû l’écho de la mélodie.»

949 caractères espaces compris